Bienvenue à la Sanctuary of Wrestling, une fédération virtuelle québécoise accueillant vos lutteurs créés.
     
    AccueilCalendrierDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
    Le Deal du moment : -19%
    PC portable MSI Gaming Pulse 16” -Ultra7 155H ...
    Voir le deal
    1299 €

    Partagez
     

     homeless bohemia

    Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
    AuteurMessage
    Zack Keibler

    Zack Keibler

    Messages : 159
    Date d'inscription : 29/06/2014
    Age : 30

    homeless bohemia Empty
    MessageSujet: homeless bohemia homeless bohemia EmptyDim 29 Juin - 6:03

    Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre, un homme suivait seul la voie de chemin de fer. Il avait parcouru  dix kilomètres de rails coupant tout droit, à travers les champs . Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n'avait la sensation de l'immense horizon plat que par les souffles du vent, des rafales larges comme sur une mer, glacées d'avoir balayé des lieues de plaines et de terres nues. Aucune ombre d'arbre ne tachait le ciel, les lignes métalliques se déroulaient avec la rectitude d'une jetée, au milieu de l'embrun aveuglant des ténèbres.

    L'homme était parti des Etats unis la veille, empruntant un train de marchandises qui se dirigeait vers le nord. Il marchait d'un pas allongé, grelottant sous le coton aminci de sa veste et de son jeans élimé. Un petit sac de sport, porté en bandoulière le gênait beaucoup; et il le serrait contre ses flancs, tantôt d'un coude, tantôt de l'autre, pour glisser au fond de ses poches les deux mains à la fois, des mains gourdes que les lanières du vent d'est faisaient saigner. Une seule idée occupait sa tête vide de vagabond sans travail et sans gîte, l'espoir que le froid serait moins vif après le lever du jour. Depuis une heure, il avançait ainsi, lorsque sur la gauche à deux kilomètres , il aperçut les lumières de la ville, tels des brasiers brûlant au plein air, et comme suspendus. D'abord, il hésita puis, il ne put résister au besoin douloureux qui seul pouvait lui faire oublier son passé, ses souvenirs qui le hantaient sans répit: se battre. Il prit alors un sentier puis un chemin creux qui s'enfonçait. Tout disparut. L'homme avait à droite une palissade, quelques murs de grosses planches taguées fermant une ancienne gare; tandis qu'un talus d'herbe s'élevait à gauche, surmonté de pignons confus, d'une vision de bidon ville aux toitures de toles basses et uniformes.

    Il fit environ deux kilomètres. Brusquement, à un coude du chemin, les feux reparurent près de lui, sans qu'il comprît davantage comment ils brûlaient si haut dans le ciel mort, pareils à des lunes fumeuses. Mais, au ras du sol, un autre spectacle venait de l'arrêter. C'était une masse lourde, un tas écrasé de constructions, d'où se dressait la silhouette d'un building; de rares lueurs sortaient des fenêtres , et, de cette apparition fantastique, noyée de nuit et de brouillard, une seule voix montait, la respiration grosse et longue des bruits de la ville, qu'il ne voyait point car son regard était happé par les trois lettres de néons rouge sang qui déchiraient ses rétines endormies par l’obscurité. SOW.
    Revenir en haut Aller en bas
    Zack Keibler

    Zack Keibler

    Messages : 159
    Date d'inscription : 29/06/2014
    Age : 30

    homeless bohemia Empty
    MessageSujet: Re: homeless bohemia homeless bohemia EmptyMar 1 Juil - 5:47

    L’odeur le fait sourire. Ce mélange de sueur et de camphre caractéristique des vestiaires à toujours eu sur lui cette réaction jubilatoire. Ce sentiment atténue un peu sa crainte de côtoyer à nouveau d’autres personnes. La promiscuité le fait de plus en plus chier mais s’il veut se battre, c’est une contrainte à accepter. Devoir subir les attaques verbales de lutteurs qui ne le connaissent pas et répondre à ces mêmes lutteurs qu’il ne connaît pas non plus. Mais ce sont les règles du jeu alors il fera comme d’habitude: il fera semblant. Semblant d’être intéressé par ce que peuvent dire les autres. Semblant d’être furieux, semblant d’être investi dans ses querelles vaines.

    Une seule chose lui importe: se battre. Lutter lui fait tout oublier. Gagner, perdre, peut importe. Que cela dure le plus longtemps possible, c‘est tout ce qu‘il demande. Que ces minutes de combats acharnés le libère momentanément de ses images qui le hantent perpétuellement.

    Ne détester personne et surtout n’aimer personne. Rester seul loin de tout et de tous. N’en faire que des corps au visage et à la personnalité floue. Ne surtout pas les connaître. Ce qu’il aime dans l’univers de la lutte professionnelle c’est que l’on se cache derrière un personnage. Personne ne dévoile vraiment qui il est véritablement. C’est parfait pour lui. Il ne veut pas savoir, il ne veut pas les connaître. Les connaître c’est ouvrir la porte à des sentiments divers et cela est hors de question.

    S’il a choisi d’être un Hobo c’est justement pour ça. Voyager en train de marchandise plutôt que faire de l’auto stop, cela évite les conversations hasardeuses. Les gens ne l’intéresse plus car les seuls gens qui existent sont des déments, ceux qui ont la démence de vivre, la démence de discourir, la démence d’être sauver, qui veulent jouir de tout dans un seul instant égoïste, qui ne savent que bailler et sortir des lieux communs. Quand lui vient des envies d’homme, quand ses hormones imposent leur empire, il n’use pas de séduction ou de quelconque technique habituelle du mâle en rut. Non, les prostitués sont parfaites. Pas de sentiments, pas de faux semblant. Tu payes, tu baises, tu parts. Et tu n’es même pas obliger de prononcer un seul mot. Impersonnel, sordide…parfait.

    Oublier putain! Oublier ne serait ce qu’un instant. Ne se concentrer que sur les coups à donner et à recevoir. Occulter le reste. Occulter le public, en faire une masse informe.

    Un ouvrier d’entretien entre dans les vestiaires.
    «  Il ne faut pas rester là monsieur, il va falloir partir ! »
    L’ouvrier à raison, il va falloir partir car il ne pouvait demeurer nulle part sans être bientôt dégouté et qu’il n’avait nulle part où aller sinon partout.
    « Oui il va falloir partir, mais pas maintenant »
    Le sac tombe au sol, sa respiration est profonde. L’odeur le fait sourire.
    Revenir en haut Aller en bas
    Zack Keibler

    Zack Keibler

    Messages : 159
    Date d'inscription : 29/06/2014
    Age : 30

    homeless bohemia Empty
    MessageSujet: Re: homeless bohemia homeless bohemia EmptySam 19 Juil - 13:08

    Comme chaque nuit, la sommeil de The Hobo est perturbé , parsemé de cauchemars. Et le carrelage froid des vestiaires n’est pas des plus confortable malgré son épais sac de couchage. L’employée chargée du ménage le tire à peine de sa somnolence lorsque elle entre avec son chariot d’entretien.

    Femme de ménage: M’sieur Hobo, vous n’êtes pas raisonnable. Faut vous prendre une chambre d’hotel! Vous allez finir par vous casser le dos sur ce sol si dur.

    Chaque jour c’est la même rengaine, mais chaque jour , pour toute réponse il se contente d’un large sourire puis fait son rapide paquetage et sort de la SOW pour arpenter les rues de Montréal sans aucun but sinon de celui de tuer le temps, faire des rencontres éphémères. Trouver un petit job à la journée n’est plus sa préoccupation car le Sow lui  a donné dés sa signature de contrat une somme relativement rondelette. Confortable même en comparaison des piécettes qui furent sa seule fortune ses deux dernières années.  Résigné et heureux de cet état de fait, il marche d’un pas rapide vers la sortie ne voulant croiser le chemin de personne. C’était sans compter la détermination de Livia qui cherche à l’interroger depuis des semaine en vain. Cette fois si elle lui barre carrément le couloir bien décidée à faire son travail.

    Livia: Pas question de te dérober  aujourd’hui!

    Le Vagabond laisse tomber son sac en signe de capitulation.

    Livia: Tu es un homme vraiment étrange. Cela fait des semaines que tu es ici et personne ne t’a encore entendu prononcer le moindre mot. Pour quelles raison as-tu signé ici?

    The Hobo: Pour oublier.

    Livia: Oui? Peux tu développer un peu plus?

    The Hobo: Non.

    Livia: Ça va pas être simple! Tu n’es pas ce que l’on appelle un bon client dans notre jargon. Mais je suis une pro et crois moi, je vais te soutirer des infos!

    The Hobo hausse les épaules attendant de voir.

    Livia: Tu es donc là pour oublier dis tu. Combattre monopolise ton esprit tourmenté. Arrète moi si je me trompe! Donc combattre est ton but. Mais vois tu, ici pour avoir des matchs, il faut parler, invectiver d’autres lutteurs, voire même les agresser physiquement. Alors si tu veux oublier, va falloir un peu bouger ton cul et tes mâchoires.

    Il y a quelques années, ce genre de femme lui aurait plus. Vive, intelligente, vivante. Seulement lui était mort désormais . Sentimentalement et socialement. Cependant cette jeune femme méritait manifestement une réponse et une collaboration de sa part.

    The Hobo: Vous semblez être perspicace et remplie de bon sens. Effectivement, ce sont les règles implicites dans cette industrie. Seulement ce n’est pas mon genre et je compte faire selon mon habitude. Ne faire chier personne, ne côtoyer et ne connaître personne et parler le juste nécessaire.

    Livia: Ce n’est pas comme ça que tu vas faire carrière ici.

    The Hobo: Personne n’a parlé de faire carrière, j’estimerai le temps que je dois passer ici et surtout le moment où mon départ sera inévitable. Que l’on me donne un adversaire le plus souvent possible c’est ma seule ambition.

    Livia: Et parmis le roster, il n’y a aucun lutteur avec qui tu voudrais te battre?

    The Hobo: Tous!

    Livia: Un nom, donne moi un nom!
    The Hobo: Je n’en connais aucun et  c’est très bien comme cela. Je ne veux rien savoir. Ni leur nom, ni leur palmares ni leur compétences. La seule chose qui m’interesse c’est de les avoir face à moi sur le ring. Tout le reste est accessoires et inutiles dans l’optique que j’ai de mon rôle ici. Alors je vous prévient de suite. S’il faut jouer la comédie en insultant des parents, des tares congénitales, des défauts physiques ou des supposées carences combatives ou techniques, je ferai le minimum syndical. Je n’ai rien contre personne et serait objectif dans mes défaites et respectueux dans mes victoires. Je ne veux aucune alliance. Autant  que possible j’aimerai ne pas avoir de combats en équipe. Je veux me battre c’est tout.

    Livia: Tu vois que je suis parvenue à te faire dire plus d’une phrases à la fois.

    The Hobo regrettais déjà son emportement mais c’était une mise au point  nécessaire et même libératrice.

    Livia: Que t’es t’il donc arrivé pour que tu te cache ainsi? Derrière tes cheveux, derrière ta barbe, Qui fuis tu?

    The Hobo:Je ne fuis personne d’autre que moi et ce sera ma seule réponse sur ce sujet.

    Livia: Fais moi confiance pour en savoir plus. Je vais enquêter mon grand. Tu parles peu mais bien donc tu dois avoir un certain niveau scolaire voire universitaire. Un grand gaillard comme toi a du y faire du sport. Tes tatouages effacées sont peu être des signes de gangs où militaires. Comme je te l’ai dit, je suis une pro. Je saurai donc un jour ou l’autre.

    The Hobo: Je soir loin avant que ce jour n’arrive.

    Le Clochard céleste ramasse son sac et part en prenant soin d’éviter poliment Livia. La jeune journaliste note sur son calepin les mots « intelligent », « poli », « courtois » puis souligné avec un point d’interrogation « militaire? »
    Revenir en haut Aller en bas
    Zack Keibler

    Zack Keibler

    Messages : 159
    Date d'inscription : 29/06/2014
    Age : 30

    homeless bohemia Empty
    MessageSujet: Re: homeless bohemia homeless bohemia EmptyLun 25 Aoû - 11:07

    The hobo déambule dans le vieux Montréal,au sud de la rue Saint-Hubert. Sa montre s’est arrêtée et il ne sait pas très bien quelle heure il est.23 heures trente, quelque chose comme ça. Des types passent, des blacks qui proposent du crack, ou qui cherchent à fourguer des places pour un match au centre bell. Un taxi en maraude se dirige vers l’autoroute 720. Une affiche déchirée d’un ancien  Endless Nightmare balaie le trottoir souillé d’urine. Un réverbère rend l' âme. Un type pisse dans une ruelle. De la vapeur émane du sous sol de la rue, tourbillonne puis s’évapore.

    -Sergent? C’est bien vous sergent?

    The Hobo est pétrifié par cette interpellation et se retourne comme au ralenti. Un clochard est allongé sur une grille, dans une ruelle sombre, entouré de sacs d’ordures, avec prés de lui un caddy chargé de boites de soda, de cartons et de vieux papiers. Un chien, un petit bâtard à poil ras, maigre comme un clou est allongé à coté de lui. Il lève les yeux vers the Hobo agitant la chose décharnée qui lui sert de queue et lèche la main qu’il lui tend. Une puanteur de mauvais alcool mellé au excréments plane comme un nuage épais, invisible, mais cela n’incommode pas trop the hobo. Le clochard sourit montrant ses dents particulièrement sales entre ses lèvre craquelées. Il est dans la trentaine, massif et comme il tente de se redresser, on distingue mieux ses traits : une barbe de plusieurs semaines, un triple mentonet un nez marbré de grosses veines sombres. Il porte la veste camouflage de son ancien corps d’élite de l’armée facilement reconnaissable même sans les écussons et autres insignes. Il semble très ivre et il ne parvient pas à fixer son regard même quand the hobo s’approche de lui, le recouvrant de son ombre.

    Le clochard: Sergent! C’est bien toi hein?

    The Hobo: Salut vieux frère! C’est pas trop la forme!

    Le clochard détourne la tête honteux. Son nez coule. Il s’éclaircit la gorge et dit:

    Le clochard: j’ai tellement faim!

    Il se met à sangloter, à frissonner.

    Le clochard: j’ai si froid sergent!…aide moi!

    The Hobo a un flash back . L’homme en uniforme à l’air plus en forme et plus souriant que le clochard qu’il est devenu. Il rit au éclat devant les cadavres de femmes et d’enfants étendu sous ses bottes. Il pose comme un chasseur fier de son gibier terrassé.  The Hobo secoue la tête pour chasser ses images de son esprit.

    The Hobo: Tu pues! Tu pues la merde! Putain Al, regarde moi et cesse de chialer comme une pédale!

    La colère monte en lui puis se calme.

    The Hobo: Al, je suis navré mais je n’ai plus rien en commun avec toi. Je veux t’oublier…t’effacer de ma mémoire.... Toi et tous les autres. 

    Le clochard n’écoute pas. Il pleure si fort qu’il est incapable de répondre. The Hobo glisse sa main dans la poche de sa veste. Le clochard s’arrète de pleurer, attendant un billet de cinq dollars au moins. The Hobo touche son visage , plein de compassion puis de son autre main sort un couteau long et effilé. Le clochard est trop surpris pour dire quoi que ce soit quand the Hobo le poignarde en plein cœur. Il se contente d’ouvrir la bouche, saisi, et porte lentement à sa poitrine une main crasseuse protégée par des mitaines.Le chien se met à glapir, déchainé mais sans attaquer. The Hobo sort enfin la lame pour accélérer l’hémorragie. La veste militaire s’assombrit d’une tache de sang. L'épaisseur du tissu empéchant les projections duent au saccades . Les yeux du clochard se révulsent. Il est mort. The Hobo se tourne vers le chien qui aboie et en se relevant lui écrase l’échine à l’instant même où il allait bondir, montrant les crocs. L’animal meurt instantanément les vertèbres brisées. The hobo pleure. En voyant approcher un taxi, il s’éloigne lentement.
    Revenir en haut Aller en bas
    Contenu sponsorisé




    homeless bohemia Empty
    MessageSujet: Re: homeless bohemia homeless bohemia Empty

    Revenir en haut Aller en bas
     

    homeless bohemia

    Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
    Page 1 sur 1

    Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
    Sanctuary of Wrestling :: Le In-Gimmick :: Archives promos-