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     Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques

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    Ostap Bender

    Ostap Bender

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    MessageSujet: Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques EmptyMar 7 Oct - 19:55

    Il est 22H. La scène se déroule dans un sympathique bar branchouille de Brooklyn, NY. Un DJ s'amuse à passer des sons hype de l'élite de la deephouse berlinoise, des barbus descendent de leur fixies pour se commander une Lager en vapotant à travers des sujets de discussions relativement inaudibles, d'une part vis-a-vis de leur contenu, d'autre part de la musique.
    Ostap Bender est là, au comptoir, avec son écharpe et un petit bérêt sur la tête, en train de descendre sa pinte. Il était en avance sur son rendez-vous, à 23 heures, dans un local en briques rouges couvert de tags, pas encore frappé par la gentrification hipsterienne, qui toquait malgré tout la porte, preuve en est ce bar, le premier du type ouvrant sur cette avenue, à à peine 5 minutes à pied de la station de métro.
    Un dernier soupir pour une gorgée franchement avalée d'une pinte de pisse d'âne à 4$ (en Happy Hour) avant de s'exclamer à voix haute. Il s'agit d'une manie du personnage, induite par le besoin scénographique d'un programme de lutte. Si vous trouvez ça nul, bah il reste la lutte indépendante... ou greco-romaine


    Ostap : "Ca sent un poil trop bon pour un bar pas cher. Surtout à New York. En général, ce genre de rades, ça puait le vomi à Paris."

    S'approche alors de lui le barman gérant, pas encore trop sollicité. Il se trouvait à proximité mais si Ostap voulait partir en monologue, c'est que ce type n'était pas sensé répondre. L'éternel fugitif n'aimait pas sa gueule

    Barman : "- C'est pas la clientèle qu'on recherche habituellement ici. Vous êtes allés à Paris ?
    Ostap : - Un an, pour un mauvais job. J'en tire pas un super souvenir même si j'ai vu des gens sympas.
    Barman : - Un de mes potes y est allé. Ils copient beaucoup de concepts venant de New York toussa. Mais ils ont de bons rappeurs"
    Ostap : - Ah. Vous êtes plutôt Hippocampe Fou ou Gradur ?"
    Barman : - ???"
    La demi-seconde d'intérêt qu'Ostap ressentait pour le gars s'est alors envolée
    Ostap : "- Vous ne connaissez pas ?
    Barman : - Euh... pas du tout. D'ailleurs je ne comprends rien au français. J'ai juste retenu un gars qui s'appelait Nekfeu et c'était super cool."
    Notre héros ne put s'empêcher d'exprimer une espèce d'implied facepalm
    Barman : - Et Grodur c'est comment sinon ?"
    Ostap : - Ben, il va faire un feat avec Chief Keef"

    Le dialogue s'arrêtera là. La discussion fut passionnante (elle dura visiblement 6 minutes) mais elle s'éloigne du sujet principal. Elle sert juste à introduire le personnage d'Ostap Bender qui a visiblement vécu à Paris et puisque ce sujet ne sera pas remis sur la table, on précisera qu'il a aussi bourlingué à Kiev, Moscou, Odessa, Krasnodar (principalement en Europe de l'Est, pour le reste Google est toujours plus votre ami depuis qu'il y a Maps) et une année à Amsterdam.
    Dieu sait ce qu'il faisait là bas.

    Pour aller dans la gimmick du lutteur indy qui est allé partout dans le monde, on va dire qu'il luttait.
    En vérité chaque ville "visitée" n'était quittée que par la fuite, au choix d'un policier ou d'un bandit un peu demandant sur les intérêts d'une dette.

    Reste qu'avec sa gigantesque culture, le globe-trotteur (même Sami Zayn n'a pas fait mieux)  s'est mis dans la poche une garnison de clients, yeux ébahis. Ce qui fut rompu par un laconique.


    Ostap : "- Hep. Il est moins le quart. Je vais devoir partir vite. Quelqu'un me rappelle comment on se rend au 76 ?
    Random 1 : - 10 minutes à pied. 5 en vélo. Vous n'avez pas de vélo ?
    Random 2 : - Et vous allez faire quoi là bas ? C'est un nouveau squat d'artiste ?
    Ostap : - Nan, c'est une cave pour aller faire de la lutte.
    Random 2 (morderir) : - Hah il est marrant lui. lol
    Random jolie fille (n'ayant pas entendu la vanne) : - C'est quoi ?
    Ostap (yeux rivés sur le poitrail de la random) : - Un squat d'artistes
    7 randoms (en choeur) : - Faut qu'on aille voir. C'est trop bien.
    Random 3 : - Ouais ça devient enfin branché ici.
    Barman : - L'ardoise du parisien svp
    Ostap : - C'est vraiment une cave de lutte indépendante.
    Random 2 : - La lutte c'est fake
    Random 4 (déçu) : - WRESTLING'S NOT FAKE
    Random jolie fille (qui n'a toujours rien compris) : - On va au squat ?
    Barman : - L'addition putain
    Ostap : - Ok. J'y go."

    S'ensuit un bazar monstre entre le barman se mordant les doigts et hurlant à la mort qu'il s'est fait rouler. Une bagarre entre deux random pour départager leur point de vue sur la véracité de ce noble art qu'est la lutte scénarisée, la fille qui comprend tard que le beau Ostap s'est cassé et demandant à tout le monde ou se trouve le squat d'artistes et le barman de conclure qu'il montera le prix de la pinte à 7$ et demandera en prime de payer tout de suite pour éviter ce genre de mésaventures à l'avenir.
    Ce à quoi les randoms acquiescent "Ouais, il faut que ça reste un minimum civilisé quoi"
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    Ostap Bender

    Ostap Bender

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    MessageSujet: Re: Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques EmptyMar 7 Oct - 20:46

    Il était 22H59 et 56 secondes. C'était parfait. Ostap aimait bien arriver un poil en avance à ses rendez-vous. Il fut très vite accueilli chaleureusement par un certain Bob, promoteur de lutte amateur, indépendante et crade. Du genre avec des barbelés, des néon et joyeusetés de ce genre. Le Bob s'était présenté à Ostap comme un ancien officiel de la ECW période Hammerstein Ballroom une fois lorsqu'ils s'étaient rencontrés dans un nowhere total au bord d'une route du New Jersey.
    Ostap ne connaissait rien d'autre à la lutte que la mention du terme "catch" sur des affiches dans le quartier de Paris ou il habitait, à Montmartre. Soit à côté de l'Elysée du même nom.
    Le Grand Combinateur, très désireux de se lancer une bonne fois pour toutes dans un petit business qui ne réclamerait pas de se salir les mains, mais qui soit moins ingrat que l'entretien d'un rail polonais au black par une entreprise privée louche décida de s'informer vite fait du fonctionnement du machin.
    Très vite, il compris en regardant des vidéos Youtube que les promoteurs seraient moins regardants sur son physique fuyant la bagarre dans un cadre un peu sale que dans une grosse compagnie comme la WWE ou il devrait dépenser un peu trop d'argent en whey et autre mass gainers.
    Pis Ostap aimait bien son physique, il voulait jouer avec. La lutte allait être un compromis entre une jolie confrérie théâtrale de Broadway et une troupe bidesque de Stand-Up facile c'est-tout-pour-moi.
    Une façon de s'exprimer en quelque sorte


    Bob : "- Alors l'immigré ? T'es prêt pour une mise en jambes ?
    Ostap - Y'a moyen.
    Bob - T'as des notions de combat j'espère ?
    Ostap - La rue. Tu vas voir. J'ai même une arme avec moi."

    Ostap sortit de son sac une espèce de canne pliante, ce qui fit s'esclaffer le vieux Bob.

    Bob : "- Ah oui, ton délire c'est des trucs du style canne de combat, boxe française tout ça. Le combat élégant, le nôôble âârt. Héhé, t'es pas sorti de l'auberge mon petit gars.
    Ostap : - Il y a besoin de règles pour ce genre de disciplines. Tu vas voir, je suis quelqu'un de moral, mais face à l'adversité j'ai appris qu'il n'y avait aucune règle d'autre que de frapper ou ça fait mal, tout de suite. C'est moi ou lui."
    Et "l'immigré" de contempler sa propre canne de façon presque théâtrale
    Ostap : "Tu vois, j'ai parlé avec plein de gars débiles, et parmi eux un type qui vivait parfaitement sa vie et se tapait un nombre incalculable de femmes partout en Ukraine. Je pense que t'as beau être le plus demeuré des gars sur terre, ce qui compte c'est les couilles.
    Moi j'ai les couilles en prime de l'intelligence, et crois-moi, je suis prêt à foutre à terre n'importe qui."

    Bob pointa du regard le dernier type présent sur le ring. Une grosse médecine-ball en slip, ne s'étant pas entraîné et lui faisant signe qu'il aurait enfin un sparring partner ce soir.
    Bob savait aussi que ce type était capable de briser un lutteur en deux, pouvant transformer n'importe quel combat divertissant en véritable calvaire de shoot wrestling, autant par maladresse que par petit plaisir malsain. Son nom de scène était [s]Ryback[/s] Bullhammer. Il se dirigea vers Ostap et le défia du regard.


    Bullhammer : "- Hé little boy. T'es chaud ?
    Ostap : - Moins maintenant que tu le dis avec le ton d'un viril dans une partie fine de l'After de la Gay Pride. Mais vu que ce n'est pas l'endroit approprié j'imagine que t'es là pour que je me teste. C'est parti."

    Bon, le but c'est de raconter une histoire. On part sur un single match classique sans armes. Ostap vend de manière caricaturale le heel qui s'abrite dans les cordes, ce qui finit par agacer le balèze Bullhammer qui voit son rythme cassé. Il lui balance une énorme souplesse mal maîtrisée qui éclate littéralement le dos d'Ostap, qui se roule par terre de douleur avant de se relever et d'apostropher Bob. "Ah ouais, il veut jouer à ça"

    Illico presto, Ostap balance un vilain low blow au colosse, le tartine de véritable pains sur le nez et de deux-trois kicks sur son genou droit. Le combinateur avait tout de suite vu le bandage situé en dessous de la protection et l'avait considéré comme point faible.
    Alors que Bob commence à déguster la prestation, Bullhammer est très colère et envoie une vraie grosse clothesline en plein dans la gorge d'Ostap, une nouvelle fois KO et roulant vers l'apron récupérer sa canne, ce qui change profondément la donne.

    Le clandestin swaggé balance en esquives, fait joujou avec le Bullhammer, le fait trébucher avec la pomme de sa canne et enchaîne les piqués façon escrime avant de lui balancer un énorme coup du bout en plein milieu du crâne qui électrifie la masse de muscles au centre du ring.

    Et Ostap de rouler sa canne et de prononcer son petit discours au Bob, visiblement ravi de sa trouvaille


    Ostap : "Ce qui rendra à jamais la vie très facile, c'est l'impressionnante capacité des crétins de foncer sans réfléchir. Ils sont incapables de planifier un projet dans leur bêtise, et finissent toujours par exposer leurs points faibles de façon aussi ouverte que les whores on the 7th avenue de Simon & Garfunkel.
    Partout, ils chercheront à se montrer puissants, parfois en nombre, et à chaque fois, je triompherai d'eux, parce qu'à défaut d'être réellement intelligent, je dirais que je suis juste moins con que 90% de la population, et c'est comme ça que j'ai survécu.
    Pourtant ça ne m'empêche pas d'avoir d'autre botte secrète que mes couilles, et plus souvent celles des autres. Mais vois-tu, en général il me faut une demi-seconde pour trouver la bonne solution.

    Enfin, tu vois le mec là. Il n'a aucun avenir, même sur ton mauvais ring de boxe avec un public d'adolescents et d'autres trash americans amateurs de mauvaises bières. T'es d'accord qu'il n'a aucun respect de l'adversaire quand même.
    Allez, je vais être magnanime avec le coéquipier de fortune. C'est à mon tour de mener la parade."

    Mais Bullhammer, assez vexé de s'être fait humilier essaye de claquer une magistrale droite à Ostap, bien esquivée par ce dernier qui lui envoie un vicieux crochet au milieu du ventre. Le gros à la dégaine de bodyguard préfère ne pas insister et se retrouve renvoyé à ses études, voire à la salle de muscu.

    Ostap : "- A la fin de l'envoi, je touche. Toujours
    Bob : - C'était génial gamin. J'ai pas mal de contacts à la WWE est-ce que...
    Ostap : - Pas intéressé à faire le bouffon de base dans une compagnie surchargée en talents.
    Bob : - Super. Tu vas venir ici alors j'espère.
    Ostap : - Mesdames et messieurs les jurés... je crois que la glace est brisée.
    Bob : - Qu'est-tu m'chantes là encore ?
    Ostap : - La SoW, tu connais ?
    Bob : - Mais c'est du show de foire ? De la fête au village. Autant que tu restes ici.
    Ostap : - Oui ben c'est pas ici que je vais pouvoir me payer mes costumes, mon Macintosh et la Cadillac que j'avais prévue d'ici trois ans, non plus ?
    Bob : - T'es en train de me prendre pour un con ?
    Ostap : - Tout à fait. Ce n'est pas mon premier tryout. Ici je me suis fait une petite mise-en-jambes gratos.
    Bob : - Tu ne vas pas t'en tirer comme ça !"

    Bob attrape Ostap Bender furax et essaye de lui faire une clé de bras, magistralement contrée par ce dernier, qui l'envoie valdinguer sur les barrières en métal.

    Ostap : "J'ai placé mon point final un peu tôt.
    Là c'est définitif :
    La glace est brisée."
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    MessageSujet: Re: Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques EmptyLun 13 Oct - 18:43

    Dans une salle sombre, le lieu est inconnu de tous, deux personnes semblent essayer d'allumer une caméra.

    Random mexicain : " - Ça c'est dé la caméra dé qualité. Avec ça tou va pouvoir faire ta promociòn en haute définiciòn.
    Ostap : - T'es doué en montage vidéo ? Parce que j'aimerais bien que ça puisse avoir l'air un minimum crédible. Des milliers d'internautes vont nous voir. Le Monde entier va me voir. La planète entière sera en capacité totale de définir qui se trouve derrière la hype 2014 de la SoW.
    Random mexicain : - No problemo amigo. Yé maitrise très bien Windouws Movie Maker.
    Ostap : :¬¬: "

    Deux trois retouches personnelles sont nécessaires. Ostap essuie sa veste en velours, se poste devant un mur délabré. Prend la parole une première fois, avant de conclure par un "nan c'est mauvais, refais la prise", ce à quoi le mexicain réplique qu'il n'a qu'une bande, mais qu'il coupera au montage.
    Le Grand Combinateur, toujours aussi sceptique finit par se cadrer pour commencer sa filmographie amateur. Insérez une vanne vaseuse si le coeur vous en dit.


    Ostap : " - Ahem.
    Bien, je pense qu'il est temps que je fasse les présentations à tout le monde. Les commentateurs d'Injection ont semé le doute sur mon lieu d'origine, ce qui est fort regrettable car il est toujours convenable de préciser d'ou un lutteur vient, c'est ce qui se fait dans les shows flamboyants de la lutte professionnelle. C'est un rituel issu de la boxe qui ajoute un cachet au show, et pour ça il faut impérativement faire le point sur ce fait.

    ...

    Mais c'est évidemment de ma faute. J'ai malencontreusement omis ce détail en me présentant aux hautes sphères de la fédération. Regrettable, mais soit...


    Ostap se pique d'une inspiration MisterKennedyesque et prend la caméra dans sa main comme s'il s'agissait du crâne de Hamlet.

    Pour l'amour du ciel, n'oubliez jamais mon nom, ni mon poids, ni mon origine. Lutteur classe, affichant un correct et propre 230lbs de muscles sans un pet' de gras à la pesée, important son style éclectique et fantasmagorique d'une ville qui, un jour, soyez certains, m'appartiendra en entier, New York City, New York, United States of America, America, Planet Earth, Solar System, Milky Way...

    Mexicain : (en chuchotant) - Il est complétément tapé cé gringo. Hérésement qu'il paye bién.

    Ostap : - ...que la providence me garde de la chute. Oui la providence, mais surtout ma maîtrise parfaite des arts martiaux et des méchants coups dans le gueule, ceux qui font mal, très mal...
    Qu'un sang mêlé d'Ouzbékistan et d'un alcoolique marin d'une quelconque Île Britannique a pu engendrer du bâtard le plus génial de sa génération, en attendant que je finisse par prouver que c'est bien de tous les temps dont il est question :
    Ostap Suleyman Bertha Maria Bender-Bey.
    S'il vous plaît en entier.

    Mais raccourcissez en Ostap Bender. C'est plus simple."

    Un silence pesant se fait entendre dans la salle de répétition. Le mexicain qui ne semble plus trop étonné de la personnalité fantasque de son client a donc décidé de se rouler un petit spliff. Ce qui fait réagir Ostap d'un subtil geste des deux doigts réclamant une petite taffe après la récitation de son improvisation théâtrale.

    Ostap : " - L'enjeu est de taille. Il s'agit d'abord de réussir mon entrée. Nul doute que je vais bien finir par aborder la compétition d'un probable succès. Je crois que toutes les chances sont de mon côté tant que je m'en tiens à mon plan. Oh oui, ça risque d'être formidable.
    Oh oui auditeurs, il sera formidable d'aller voir le prochain show de la SoW. D'abord parce qu'il ne coûte pas 9,99$ et qu'il est gratuit. Et ensuite parce que vous verrez un formidable OVNI entrer sur le ring pour combattre...
    Heu, le chicano, tu me rappelles son nom déjà ?
    Mexicain : - Il s'appéle Louis dé Béllac señor
    Ostap : - Louis de Bellac...

    OUI ! Attends, mais oui c'est toi. Cher ami, tu as un nom à détenir un domaine viticole dans la région Bordeaux, c'est ce qui m'a le plus interpellé chez toi. Oui, toi, Louis, c'est à toi que je m'adresse. J'ai quelque chose à te dire.

    Je t'ai vu lutter, par des vidéos Youtube. A chaque fois j'ai sincèrement eu l'impression de perdre le temps précieux de ma vie, à te voir taper dans des mains frénétiquement, sautiller dans tous les sens avec un sourire mielleux. Tu es franchement dépourvu de charisme et, en tout état de cause, cela devrait se passer pour le mieux. Tu aurais été un adversaire parmi d'autres. Mais non.
    Oh oui, voyez comme il est fascinant de voir que l'etablishment de cette fédération a donné un énorme coup de peps dès le début de ma carrière. Je vais devoir affronter mon double, mon alter-ego, dès le départ. Et croyez-moi ce sera formidable.

    Oui parce que j'ai pris le temps de voir un peu qui tu étais. Voir tes faiblesses, tes points sensibles.
    Et j'apprends que toi aussi tu serais un petit bâtard qui vit de larcins divers, que tu es sans terre et que tu t'es retrouvé obligé, jeune, d'avoir à partir un peu partout pour gagner de l'argent et vivre.
    J'éprouverais de la compassion et beaucoup d'empathie mais je dois me battre contre toi. Sache qu'une chose diffère, je sais exactement comment tu fonctionnes, en revanche, je suis trop sociopathe pour que tu n'aies l'occasion de voir venir le poing vengeur d'Ostap Bender en plein dans ta face de bellâtre, Louis.

    Et puis il y a un autre truc qui me chiffonne.
    Oui parce que, je me suis persuadé, partout ou je suis allé, qu'il me semblerait impossible de voir un confrère dans ma situation. J'ose encore penser que je suis un être unique en ce monde. Je crois que c'est toujours le cas.
    Ostap Bender vous présente toutes ses excuses, mesdames et messieurs les jurés, mais la glace risque d'être brisée.
    Louis, je vais t'avoir en face de moi, et crois-moi, je vais devenir très méchant.
    Quand je te revois en train de parler, en train de lutter, j'ai l'impression que tu essayes de me copier, que tu as usurpé mon identité le temps que je revienne dans le jeu. Mais le pire, c'est que tu es dépourvu de talent. Ce que tu fais, c'est moche, c'est laid, c'est plat. Ton thème d'entrée est moche, ta lutte est moche. Permets-moi de te dire que je suis extrêmement vexé, car je hais par dessus tout les parodies.

    Alors on pourra dire que je te jalouse peut être. Ce qui n'est pas faux. T'as les beaux yeux bleus que j'aurais aimé avoir.
    Mais c'est bien la seule chose que je peux t'envier mon bon Louis. Autrement, je crois qu'il serait malvenu d'hériter de ton intellect ou de ton quelconque talent sur un ring. Tu n'as strictement rien à faire ici chez la cour des grands, tandis que moi, j'ai une place à me faire. Tu seras le premier déchu car il n'y en aura qu'un Louis. Du Great Combinator je suis l'original, et tu n'en n'es qu'une pâle copie.

    J'attends avec impatience le moment ou je vais déguster ta chute mon bon Louis. Mais aucune inquiétude, une fois que je t'aurai remis à la pompe de la station service de la Route 36 en Alabama de laquelle tu n'aurais jamais dû sortir, je t'oublierai, parce que tu n'es qu'une poussière, grosse certes, mais une poussière sur le chemin de ma réussite.

    Bons baisers de la part d'Ostap Bender.
    Et aux autres, préparez vous, car j'arrive. Et vous allez être terriblement déçus de votre confiance."
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    MessageSujet: Re: Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques EmptyMer 22 Oct - 12:11

    Seule la victoire est belle.
    Ce soir, Ostap est passé à côté de son rendez-vous. Après s'être pris le compte de trois fatal, après un match plein d'engagement, le Grand Combinateur s'est senti dépité. Incapable de sortir sa botte secrète, trop sûr et trop fier de lui, face à un adversaire qu'il jugeait largement à sa hauteur.

    Ostap Bender répétait à l'envie que seule la victoire est belle. Il partait du postulat que la survie était la victoire face à l'adversité. Conscient de ne pas avoir survécu à Louis de Bellac, d'être passé à côté de sa chance, il se lamentait.
    Il se cachait derrière son aspect flegmatique, avait hésité à serrer la main de son adversaire, pour lequel il éprouvait du mépris jusqu'au compte de trois, mais au fond de lui, le Bâtard en Or de la SOW était dépité de cette première défaite qui sonnait déjà de trop.

    Curieusement, après avoir vécu de dangereuses situations au court de sa vie, après s'en être échappé de justesse, le dandy n'a jamais été aussi déçu de lui même. Pour la première fois de sa vie, il était tombé, il avait perdu.

    Après être descendu du ring, il était partagé entre une prise de recul, un peu d'humilité, de respect et de fierté d'avoir rendu un match d'une intensité rare pour celle d'un débutant, de l'autre, il était tiraillé de questions, face à l'un des seuls échecs de sa vie.


    Ostap s'engouffra dans les vestiaires, sans frustration violente, la tête un peu basse et la respiration anarchique. C'était sa façon utopique de voir les choses, être capable de lier tabac et sport de haut niveau. D'ailleurs son premier réflexe était d'en griller une autre, afin de se détendre un bon coup.
    Il s'apprêta à entrer dans son vestiaire quand tout d'un coup, une voix familière se fit entendre.


    ??? : "Alors vieille branche, on dirait que ça commence mal ton affaire."

    Ostap, premier surpris de la présence de l'une de ses connaissances les plus insoupçonnées se prit d'un sourire rassuré, tandis qu'une caméra de la SOW n'hésita pas à s'amener, histoire de profiter de ce scoop exclusif.

    Ostap : " - Ho, George. D'un côté ça me fait plaisir de te voir ici, de l'autre j'aurais préféré que tu n'assistes pas à ce massacre.
    ??? : - C'était beau, physique et tout à fait correct mon cher Bender. Pour tout t'avouer j'ai tenté de lancer un chant 'This is Awesome' dans le public mais que veux-tu, les tribunes VIP ne sont pas très réceptives à l'ambiance gentiment redneck des shows de lutte..."

    La caméra se tourne alors vers l'inconnu, qui ne l'est pas vraiment puisqu'il s'agit...

    Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques George%20Clooney
    ...de George Clooney himself.
    On le savait relativement intéressé par la lutte, qu'il avait eu une histoire avec une de ces divas-playmate de la WWE des années 2000, dont l'insignifiance m'en fait oublier le nom, ainsi que le courage d'aller chercher sur Google ledit nom de l'ex-lutteuse.
    C'est dans les habitudes du sex symbol emblématique de se mêler à des conquêtes improbables, ainsi que dans des amitiés tout aussi décalées, mais c'est toujours aussi difficile de l'imaginer s'exprimer de manière aussi familière avec le rookie de la SOW.
    Alors que le réal avec la caméra est littéralement en train de se juter dessus tout en tremblant la caméra de ses bras de stagiaire en manque de confiance et de social skills face à la présence de ce monstre sacré, le dialogue se poursuit et George franchit le pas.


    George Clooney : " - Que se passe-il pour qu'ils t'aient refusé la victoire ? Ils tirent le booking des mid-carters sur un coup de dés cinq minutes avant le début du match ou quoi ? lol
    Ostap : (gêné) : - Chut, ne brise pas le kayfabe en direct s'il te plaît."

    L'acteur, alors un peu mal à l'aise suite à sa propre bourde, saisit Ostap d'une accolade, puis face à la caméra :

    George : " - Bonjour, je suis George Clooney. Et j'ai à mes côtés le futur Champion du Monde de la SOW, le futur de la lutte toutes catégories. J'ai nommé Ostap Bender. What else ?
    Ostap : - Cocky ! Voyez les soutiens de taille et de poids que j'ai à mes côtés. Je pèse dans le milieu les amis, cette défaite restera longtemps la dernière. J'en fais la promesse.
    George : - Mais alors que s'est-il passé mon cher Ostap ? Tu t'es fait salement surprendre par un garçon qui entre sur le ring avec Pitbull en musique de fond.
    Ostap : - Il ne paye pas de mine le Louis Bertignac, mais il m'a bien secoué. Qu'il en soit assuré, un jour je le retrouverai. Je me souviendrai de mon premier match et je reviendrai plus fort.
    George : - Tu es déjà très fort. Ce n'est pas nécessairement là ou tu as besoin d'évoluer mon vieil Ostap.
    Prends le temps de te changer, de te doucher, enfile ton costume et monte dans ma voiture. J'ai probablement de quoi te changer les idées."

    Un regard complice entre les deux camarades se lit et qui se traduirait chez certains esprits malsains en "On va aux putes ???". Le caméraman tout fiérot de sa prise s'en va en sautillant comme un cabri tout en hurlant "Hé chef chef chef. R'gardez ce que j'ai pour vous."

    Ostap prend une douche rapide, s'habille, enfile son chapeau, son magnifique manteau à carreaux et monte dans la belle Jaguar F-Type de la star hollywoodienne vers une route indiquant le lieu commun des grands de ce monde, là ou les deux s'étaient jadis rencontrés à une partie de poker dans un sous-sol : New York.

    George ricane alors et se met à charrier légèrement le Grand Combinateur.


    George : " - Ostap. Je te croyais bien plus malin depuis la fois ou on s'est rencontrés. Le coup du jeu de dés, tout ça, t'aurais dû le voir venir.
    Ostap : - Oh je sais. Mais ne t'inquiète pas. Je suis trop bon pour eux, ils le savent. Mon jour finira par arriver.
    George : - Et puis franchement, cette idée de se lancer dans la lutte professionnelle. T'es au dessus de ça mon grand. Le catch, c'est fake, c'est pour les putains de rednecks qui matent le Jerry Springer Show. Comme ma mère l'a dit un jour, 'on ne mélange pas les grands lieus de mer et les immondes poulpes sauvages. Ou alors il faut s'appeler Linky pour s'en sortir avec beaucoup de dignité
    (Ceci n'est pas un flim sur le cyclimse, c'est une running joke. Ce n'est ni du vol, ni du plagiat. D'ailleurs je n'aime pas les voleurs et les fils de pute. Si par hasard la personne concernée me lit, qu'il prenne ça comme un hommage.
    Si vous n'avez pas compris, essayez de laisser tomber et de faire comme si de rien n'était, merci.)

    Ostap : - Ça fait partie de mes passions et de mes récentes lubies. Fact, t'aimes aussi le café prétendument haut-de-gamme, les cheeseburgers et les grands vins. Et également du catch à ce que je vois. T'as pas de leçons à me donner, andouille.
    George : - Alright, je concède. Moi aussi j'ai des hobbies de la plèbe comme la collection d'étiquettes Panini du championnat italien de soccer. Et d'ailleurs, je parie sur leurs matchs. Je suis invaincu, crois-le ou non.
    Ostap : - Je ne suis plus le foot depuis un bon bout de temps tu sais.
    George : - Le calcio italien t'enseignera un truc mon cher Ostap. Souviens-toi de ce que tu me disais à chaque fois que tu me plumais de milliers de dollars en poker : 'Seule la victoire est belle'. Je savais bien que tu trichais, mais c'était de la belle et grande tricherie. Je respecte, et je n'ai pas essayé de te réclamer le dû.
    T'es promis à un bel avenir Ostap. Tu fais croire que le diable n'existe pas, comme moi. Les gens ont tendance à me cataloguer comme un beau gosse assez crétin, tu sais comme moi ce que je fais en dehors du tournage des pubs Nespresso.
    Ostap : - Des discours à l'ONU ?
    George : - Entre autres. Mais vois-tu, j'ai toujours été nostalgique de cette époque que je n'ai pas connu. La prohibition. Se bourrer la gueule et miser de l'argent, c'est toujours plus cool quand ça a ce côté illégal et caché.
    Ostap : - Je plussoie infiniment ce que tu dis. Mais l'ennui des caves, c'est qu'elles ne sont pas traitées. Sinon j'aurais pu faire des combats de rue, mais j'aurais fini par choper le tétanos, une hépatite ou un bordel de ce genre. Au fond, je ne cherche qu'à me faire de belles thunes et une image impec'.
    Mais néanmoins on cultive notre jardin secret.
    Laisse-moi deviner, tu fais des paris truqués...
    George : - Pas truqués. Mais prévisibles.
    Dans le catch, comme dans le foot, il y a toujours moyen de voir comment les ficelles sont bougées. Je ne me salis pas les mains, mais il y a des gens sur lesquels tu devrais prendre exemple après ce qu'on a vu.
    J'ai des invites pour toi. Tu vas partir pour Turin et faire la connaissance d'un certain Andrea Agnelli. Et ça... c'est des places pour un match de soccer. L'équipe de Rome qui joue à Turin contre la Juventus.
    Rome est détenue par des américains depuis deux ans.
    Ostap : - Je ne me fie pas aux apparences. Je ne te crois pas capable de choisir les américains simplement sur coup de coeur.
    George : - Tu sais ce que je t'ai dit. La victoire mon ami. Seule la victoire est belle."

    Sur ces paroles, George dépose Ostap sur le tarmac de l'Aéroport de Newark. Le Grand Combinateur va profiter d'un sympathique trajet en jet jusqu'à Turin.
    Voila donc ce qui est sensé lui changer les idées.
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    MessageSujet: Re: Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques EmptyMer 22 Oct - 13:39

    Juventus Stadium, Turin
    En tribunes, Ostap dans sa panoplie Trussardiesque s'installe aux côtés d'Andrea Agnelli, président du club de foot de la Juventus, Luca di Montezemolo, directeur de FIAT Group et de la marque Ferrari, ancien président dudit club, Aldo Mazzia, directeur financier du club, Giuseppe Marotta, directeur sportif du club et Pavel Nedved, ancienne gloire Juventinista devenue représentant en costume lors des tirages au sort des compétitions.
    Vous pourrez vérifier sur Google, ces personnes sont bien à leur place.

    Alors que le match débute dans une heure, Ostap se présente au sein de l'équipage Juventus, tout en prenant bien soin de préciser qu'il faisait plutôt dans le business que dans la lutte professionnelle. Pour éviter un moment de gêne, il faut parfois se valoriser auprès d'autrui.


    di Montezemolo : " - Signore Bender. C'est très agréable de faire votre connaissance. Mr Clooney a pris le temps de vous introduire auprès de nous. J'espère qu'après le spectacle, vous aurez l'occasion de vous présenter comme un converti Juventino.
    Ostap : - Faute de mieux, certainement. Je suis un quasi-néophyte concernant le football. C'est probablement le premier match que je vois de ma vie en tribunes, alors soit, de coeur, je me présenterai à l'avenir en tant que supporter de la Juventus.
    Et votre nom en latin ça fait très classe, on dirait une garnison romaine.
    Agnelli : - Ha mais les romains ce sont ceux d'en face. Nous nous sommes l'Equipe d'Italie. Et Rome n'est pas l'Italie, elle est loin de l'être. Mes aïeux ont bâti l'empire qui domine aujourd'hui l'Italie, celui qui a employé un tiers de la population. Et il ne s'agit pas du tout d'une conquête militaire fasciste romaine, ni de celle de Berlusconi, qui a décidé que ses faibles revenus serviraient désormais à financer sa cocaïne et ses parties fines. Non, l'Italie c'est la Juve.
    di Montezemolo : - Comprenez, signore Bender, qu'en tant que porte-drapeaux de la Juventus, ce n'est pas de l'Italie décadente dont nous nous réclamons, mais celle de l'Italie intelligente et élégante. Concernant l'élégance, je n'ai rien à dire à votre sujet. J'aimerais maintenant en connaître plus sur votre intelligence.
    Ostap : - Votre Juventus va gagner par coups du sort perpétuels.
    Mazzia : - De l'humour et de la lucidité. Vous devriez nous rejoindre. Nous sommes trop en retard sur le marché américain. D'accord FIAT vient de fusionner avec Chrysler, mais en revanche, hors de la diaspora italienne, nous, la Juventus, sommes encore balbutiants dans la vente de goodies et de droits télés aux Etats-Unis.
    Ostap : - Mr. Clooney n'est pas d'accord avec cette affirmation. Je crois qu'il est très fort en droits de quoi que ce soit concernant la Juventus.
    Nedved : - Certes. Mais nous sommes tirés dans le fond par le reste de l'Italie. C'est un choix comme une dépendance à l'ancien système dont nous sommes les seuls garants, et dont nous touchons années après années la réussite.
    La Juve n'intéresse personne car l'Italie n'intéresse personne. Depuis le temps que nous disons que la Juventus = l'Italie, nous sommes confrontés à nos propres limites."


    Face à ce cruel constat, la discussion se poursuit. Ostap continuant de passer de la pommade sur les dirigeants turinois, d'évoquer argent avec Mazzia, tactique avec Nedved, et grands vins avec di Montezemolo.
    Alors que l'entrée de joueurs arrive sur le terrain, le Grand Combinateur décide de frottillier un peu ses semblables.


    Ostap : " - J'ai pris le temps d'en apprendre plus sur l'histoire de votre club. Pouvez-vous m'expliquer ce qui s'est passé en 2006 ?
    Marrotta : (un poil vexé) - L'Italie a gagné la Coupe du Monde !
    Ostap : - Je veux dire, concernant la Juventus...
    Nedved : - Nous n'aimons pas trop évoquer cette période. Comprenez...
    Agnelli : - Allons, soyez raisonnable. Signore Bender est néophyte, il mérite des explications objectives.
    Je vais vous le dire droit dans les yeux. D'une, nous avons été blanchis.
    Ostap : - Je comprends tout à fait.
    Agnelli : - De l'autre, le système 'Moggi' est fini. Il est... obsolète. Si vous voyez ce que je veux dire."

    L'héritier de l'Avoccato Agnelli tape sur le bras d'Ostap Bender et lui glisse un clin d'oeil. Ce dernier comprend vite et s'amuse en pensant à George Clooney, et comprend subitement pourquoi son ami n'est que rarement frustré face à une défaite au poker.

    Ostap : " - Les romains y croient, vous pensez ?
    di Montezemolo : - Ils croiront en ce qu'ils veulent. Forcément notre réputation est entachée par la période trouble de la Juventus, en revanche nous n'avons jamais manqué de paraître d'une honnêteté totalement naturelle. Il n'y aura jamais de nouveau Calciopoli dans lequel nous serions embarqués pour la simple et bonne raison qu'il n'y aura jamais aucune preuve."

    En image, l'arbitre siffle un pénalty généreux pour la Juve que Tévez transforme.

    Ostap : " - Hé hé. Je saisis le concept. Mais dans l'application ça rime comment ?
    di Montezemolo : - Rien de plus simple. Corruption morale. Nous n'avons pas choisi l'arbitre, ni les responsables chargés de le choisir. Mais il supporte la Juve, comme toute sa famille.
    Ostap : - Beaucoup de chance, du coup.
    Agnelli : - Nous forçons la chance."

    Sur ces mots secs, Tévez célèbre son but. Ostap agite d'un rictus compréhensif et se lève

    Ostap : "Pardonnez mon impolitesse. Mais je tiens à vous offrir un verre si vous êtes de passage à New York. Je vous remercie d'avoir apporté beaucoup de plaisir à cette partie.
    Je vous souhaite le meilleur, et je connais votre devise. Seule la victoire est belle. Et elle court dans mes bras."
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    MessageSujet: Re: Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques EmptyMer 22 Oct - 13:59

    Il est 21h49. House show de la SOW à Montréal. Ostap Bender se prépare à livrer sa performance contre the MOC.
    Comme à leur habitude, les bookers sont là, les dés dans un gobelet, prêts à faire leur tirage. Ostap a le sourire vicieux au coin des lèvres.
    A l'abri des regards, les dés affichent un méchant double 6 pour Ostap tandis que the MOC se contente d'un 1 et d'un 3.


    Booker 1 : " - Bon bah OK Ostap tu me le démolis stp. Désolé MOC mais tu dois faire le job, ça va être un méchant squash.
    Booker 2 : - Ouais pis faut le crédibiliser. Il fait de bonnes promos, il fait littéralement bander toute l'IWC. On tient une perle, va falloir que tu te couches.
    The MOC : - :¬_¬: "

    Ostap, satisfait de son méfait, tient les dés originaux derrière sa main. Il s'en débarrasse discrètement avant d'entrer sur le ring.
    Le combat aura duré en tout 37 secondes, elle se sera soldée sur un Ice Breaker stiff sur le Shia LaBeouf de la SOW, surjouant son couché par terre, avec Toxic se précipitant sur lui.


    Ostap : "LADIES AND GENTLEMEN OF THE JURY...
    Wait for it, wait for it, say it loud, say it proud, comme le diraient les plus grands orateurs de ce business
    THE ICE HAS FINALLY BROKEN.


    Que ma joie demeure, auprès de vous tous.
    La solution est dans ma tête. J'ai libéré mon ego. J'arrête d'être bête et méchant, désormais je prouve au business entier que je suis surtout le plus malin.
    Que la victoire soit contestée ou pas, elle est mienne. Seule la victoire est belle. Et la victoire...
    je l'ai bien baisée."
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    MessageSujet: Re: Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques EmptySam 1 Nov - 9:57

    Ostap ruminait.
    Le three-way match l'opposant à Alpha et à Louis de Bellac débutait Lundi. Il n'avait rien préparé. Les entraînements qu'il s'était juré de suivre cette semaine n'ont jamais été exécutés. Depuis une semaine, il était là, tranquille dans son canapé, mais las, sans grande inspiration, sans envie profonde d'aller se frotter aux deux hommes.
    Il y avait deux choses le chagrinant.
    Ostap prenait l'habitude de balancer ses idées et projets comme un boulet devant lui, comblant par sa capacité à apprendre et à s'en sortir par le bout de la petite cuillère. Néanmoins, cette perspective semblait s'assombrir. La défaite contre Louis de Bellac semblait être le signe qu'il ne pouvait pas continuellement triompher sans gloire, avec une combine dont il avait le secret.
    Ceci le tiraillait à moitié, dans ses instincts bipolaires, il finissait par se demander si il allait continuer à jouer le jeu, à embobiner Prime et la SOW. Il songea un temps à arrêter, avant que sa procrastination ne le pousse à se dire "on verra bien".
    La deuxième chose qui l'inquiétait, c'était Injection.
    Ostap ne craignait pas les coups de chaise, de table, de canne qu'il savait parer et donner, mais était toujours aussi réticent et anxieux à l'idée que des tarés aient l'occasion de balancer des punaises sur le ring, d'enflammer des tables, de frapper avec des néons et des barbelés.
    Et puis Desmond Gekko, qui avait fait son apparition lors du match entre Louis et Alpha. Les psychopathes qui fréquentent la SOW sont autrement plus problématiques que les bandits shootés et un peu cons en général auxquels le Grand Combinateur avait l'habitude de faire face.
    Et puis Alpha, qu'Ostap considérait comme quelqu'un à sa hauteur, trop calculateur et cynique pour pouvoir être vaincu. Et puis l'autre Louis, qui commence à raconter n'importe quoi aussi, qui part tellement en vrille qu'il en perd toute crédibilité. Ça enlevait l'instinct de compétition au Grand Bender.
    Mais soudainement, un coup de fil retentit. Le numéro est inconnu. Ostap ne répond pas.
    ...
    5 minutes plus tard, le rookie de la SOW se décida à écouter le message, histoire de.


    "Salut Osip, c'est Vova...

    Ostap blêmit à l'écoute de ce nom.

    Vieux Zip, c'est quand même étrange de souhaiter disparaître du paysage et se faire discret tout en apparaissant dans un show de lutte télévisée le Lundi Soir. A deux reprises. Et avec ton gré.
    Je n'en ai jamais douté Osip, j'ai toujours su que tu étais trop showman et trop arrogant pour ne pas vouloir t'afficher en gros devant le Monde entier.
    Bref, je n'ai eu aucun problème à reprendre contact avec toi. Sache que je considère que nous n'avons plus de contentieux ensemble. Cela fait trois ans que j'ai rejoint les Etats-Unis. Je vis à Seattle pépère ou j'y tiens un Coffee Shop de qualité.
    On aura l'occasion de discuter de nos vies plus tard mais je tenais à te signaler que j'ai envie qu'on se revoie. Et je crois que je peux t'aider.
    Je suis à New York en ce moment, je n'ai aucune idée d'où tu crèches. Si tu peux me rejoindre à la 23ème avenue du Bronx, je te remercie d'avance."

    Ostap raccrocha. Ou Osip, ou Zip ?
    Vova était le seul ami fidèle sur lequel Ostap pouvait compter. Il est également le seul à connaître sa vraie identité, celle de sa naissance.
    Vova Kamina, comme il aime se présenter en public était un garçon plutôt timide, plutôt niais. C'est Osip qui l'embarqua dans ses histoires fantasmagoriques. Il en devint l'un de ses bras droits les plus efficaces, du temps ou Osip faisait régner la terreur dans les rues d'Odessa. C'est à ce moment là qu'il changea de nom pour Ostap Bender.
    Le camarade de longue date d'Ostap perdit de vue ce dernier, suite à un long contentieux étrange;
    Ostap savait qu'il s'agissait peut être de sa dernière dette à régler. Il prit sur lui d'y aller et d'aller voir son ancien ami.
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    MessageSujet: Re: Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques EmptySam 1 Nov - 10:09

    Ostap : " - Vova.
    Vova : - Ostap.
    Ostap : - Tu ne m'appelles plus Osip ?
    Vova : - Osip Shor n'existe plus. Je t'ai appelé comme tel pour t'imposer un peu verbalement. Mais tu sais très bien qu'Osip Shor est sensé être mort d'une fièvre hallucinogène un jour de 2009.
    D'un sevrage d'alcool... Le jour ou tu deviendras alcoolique, je veux bien me faire moine.
    J'ai toujours adoré ta façon de vendre des histoires abracadabrantesques. C'est sans doute pour ça que tu te mets à faire de la lutte-comédie. Vendre ton personnage... c'est ton premier talent.
    Ostap : - Oui et puis la lutte c'est simple. C'est regardé par des rednecks, c'est aussi un fait de société... pas besoin d'en faire des tonnes et du complexe. Et quand ça devient le cas, ça me rend original.
    Vova : - Tout à fait. Mais une bonne promo est une promo ou on se prend d'une envolée lyrique et d'un grand courage narratif pas vrai ?"

    C'est sur ses mots que Vova entraîna Ostap vers son véhicule, un vieux break Lancia avec tout un tas d'ustensiles à l'arrière. Il en sortit un pack de Gordon à 12%. Une bonne bière de clochard, comme les deux comparses les aimaient.
    En même temps, l'auteur en manque d'inspiration dirigeant le personnage d'Ostap se met lui aussi à ouvrir une canette de cette même Gordon Finest Platinium, et espère que la légère cuite provoquée par la boisson lui permettra de trouver une idée suffisamment intéressante pour combler le vide d'une semaine sans promo, à la veille d'un match, probablement déjà booké.


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    Santé :scot:
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    MessageSujet: Re: Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques EmptySam 1 Nov - 10:42

    B20Bender a écrit:
    [Couplet 1]
    Pour eux y'a plus d’espoir, rouge-noir
    Kop A.C. Milan, j'fais le bilan
    Plus violent qu'du MMA
    Qu’une double frappe de Benzema
    Tu croyais quoi, me baiser moi ?
    J’suis dans l'tur-fu, oublie-moi
    Mais qui es-tu ? N’intéresses personne
    Ni LCI, ni Neuf-Deux-Izi
    Personne te respecte ici
    J'te l'dis, j'te l'redis
    J’ai une bad bitch sur ma bite-zer
    De vendredi à vendredi
    Sisi
    M’attaquer, vous n’auriez jamais dû
    Détrôner le Grand Combinateur restera du jamais vu
    Qui vous met en hess ? Grand Slave au sexe long
    A.L.P.H.A., tu n'peux braquer qu'ton petit frelon
    J’attaque quand tu ne m’attends pas
    Mi-homme, mi-attentat
    TLF ton O.V.N.I. crame
    Chez nous personne vous aime, ni homme ni femme
    Vous n'gagnez aucun titre, ne bicravez pas d'milligrammes
    Vos discours se résument à "pouet pouet, prout prout, bam bilibam"
    Bienvenue en 2015, Kop A.C. Milan, j'fais le bilan
    J'suis venu mettre les tibias sur les "i", craint comme l'Iran

    [Refrain]
    Chez nous on fait ça bien, tu sauras pas d'où ça vient
    Missile, boloss, anti-aérien : cela ne mène à rien
    Il n'en restera qu'un, il n'en restera qu'un
    Il n'en restera qu'un, négro il n'en restera qu'un à la fin
    Izi, izi, biff, izi, izi, biff hé
    Il n'en restera qu'un
    Izi, izi, beef, izi, izi, beef

    [Couplet 2]
    Ils ont insulté ma mère, elle qui a tant souffert
    Je n'leur pardonnerai jamais, même quand ils seront six pieds sous terre
    Moi j'suis frais, j'suis rezefaitzait jusqu'à la fin du siècle
    Et les vrais négros le savent bien, donc eux, ils ne savent rien
    Rafale en Kawasaki, eux n'feront nada, klaoui
    Bienvenue sur Tataouine, vous êtes à sec, clique Sahraoui
    Oui oui, je win win, tu refuses de monter sur l'ring ring
    Ni couilles, ni bling-bling
    On t'fait les poches, ça ne fait que "gling-gling"
    Prime, t'es grave en chien, comme Émile Louis de Bellac izi
    Le premier lutteur-pointeur, double Uzi pour mes ennemis
    Loulou t'étais au habs, tu m'envoyais des paquets d'pâtes
    Aujourd'hui tu parles mal, wallaye bilaye ne t'inquiète pas
    Il parle français, dit de la merde, peut-on dire qu'il est bilingue ?
    En tout cas il est vilain, oh mon Dieu, qu'il est vilain
    Ça joue les criminels, ça braque des foufounes : oh non !
    Bellac n'as-tu pas honte ? Agression sexuelle sur enfant
    Le savoir est une arme, j'suis calibré, j'lis pas d'bouquin
    J'ai des pics sur le cœur comme sur une paire de Louboutin
    Si la SOW n'était que vous deux, il n'serait vraiment qu'une grosse putain
    Pas d'diplôme, mais j'suis heureux, fuck les zéros sur mon bulletin

    [Refrain]

    [Outro]
    "- C’est Louis de Bellac, né le 25 du 12 en 81 à Trappes ?
    - Ouais, ouais, il est super connu. Et une menace avec arme blanche, dégradation de bien privé, encore un recel, une extorsion de fonds.

    ...

    Agression sexuelle sur mineur."


    Bah bravo Morray.


    "- Outrage à personne chargée d'une mission de service, une atteinte sexuelle, nanananana..."
    Osef
    Sale pointeur.
    #ÉmileLouisDeBellac
    ALPHA, Allan Couilles-de-bois, Zoulette Empire
    Izi
    il n’en restera qu’un Morray
    tu vois c'que j'veux dire ou pas ?
    92izon dans la maison

    2-7-0 poto







    La glace est brisée.
    Quelle idée de merde, hein ?
    En tout cas sur les quatres jurés de l'Olympiade du Speech, seuls trois se sont retournés.
    Conquis par l'originalité de la promo, ils jurèrent qu'il se feraient la guerre pour obtenir une once du talent d'Ostap Bender dans sa façon de vendre son personnage.
    Sauf un.

    Chroniques Benderiennes et élucubrations microphoniques Louis-bertignac

    Louis Bertignac : "Alors là mon grand, je suis désolé ce sera non.
    Déjà je suis subjugué par la vulgarité de ton propos et j'ai encore du mal à comprendre pourquoi et comment est-il passé outre la censure du service de la SOW. On est en direct différé bordel.
    Aux Etats-Unis, je suis désolé, c'est culturel, on ne censure pas les coups de marteau-piqueur et les crimson masks (tavu j'utilise un anglicisme pour faire stylé, lol) mais les "fuck", les "bitch", et les "suck my big nigger dick motherfucker" si. Sinon dans quelle société vivrions-nous ?
    La cohérence de ta promo. Nulle à chier. Par exemple moi même j'abjure ta mère en string tout en demandant la proscription des mots vulgaires. C'est absolument n'importe quoi. Ça commence par un personnage tout en classe et en finesse, tu nous mets dans le bain avec l'arrivée d'un personnage sensé avoir une importance et ça se finit par une reprise catastrophiquement bidesque de Booba, que personne ne comprend en raison du public québécois. Tu es totalement à côté de la plaque, c'est ouf. Même Bibiche Rose après trois buvards de LSD arrive à faire des scénarios de films financés par Apple qui tiennent debout.

    Ah et franchement, l'angle d'attaque. Déjà Alpha il passe à la trappe, tu fuis le problème, c'est un non-sujet, tu contournes au lieu d'affronter. Gros signe de lâcheté. Crois-moi, tu peux faire semblant de faire en sorte qu'il n'existe pas, or c'est bien lui qui va t'affronter Lundi prochain à Injection.
    Quand à Louis de Bellac, tu essayes bêtement de le copier mais tu n'as clairement pas son talent (Louis de Bellac 4 champion <3). Lui lorsqu'il part en vrille et raconte n'importe quoi, comme la raison pour laquelle tu serais à l'origine du déclenchement de la musique de Gekko, au moins c'est divertissant. C'est évident que c'est en offrant la victoire à son ennemi qu'on peut le distraire, c'est clairement débile ce qu'il dit. Toi aussi, mais toi c'est mauvais. Là personne, non absolument personne ne te suit. Tu l'accuses de viol sur mineure à partir d'une bande audio mal enregistrée. Personne n'y croit. Lamentable.

    Quoi qu'il en soit lors de ce match, je te souhaite de te faire prendre le tombé par Louis de Bellac, qui remportera haut-la-main après t'avoir mis un gros Starship Pain dans ta gueule de russe alcoolique.
    Louis de Bellac, mon voisin de toujours, mon cousin, celui qui vivait dans le vignoble d'à côté quand nous étions adolescents, celui qui m'a fait découvrir les jeux en cachette dans les bois, le jeu du docteur, le jeu du touche-pipi. Il distrayait mes journées. Je vivais pour lui. Et petit à petit il gravit les échelons jusqu'à devenir bientôt Champion du Monde.

    Bravo Louis, je t'aime <3 Coeur avec les mains."


    Ostap, ému après l'intervention de Louis Bertignac se retourna vers son ami Vova, complètement cuit après les 6 canettes de bières bues par le duo.

    Ostap : " - Vova...
    ...
    C'est quoi qu'il y a dans ton coffre de ta Lancia
    break
    ta lancia break pourrie là
    Vova : - TU TJAE TU PARLES BIEN DE MA LANCIA OK ??LM/?
    Ostap : - Ouais mais c'est quoi ?
    Vova : - areorajvxpcovporazr££¤ùù$^^p&é'r"sefd
    Ostap : - vomis
    pas
    stp
    merci
    Vova : - DES OBJETS HARDCORE POUR TON MATCH FILS D'INCESTE."

    Ostap, tout satisfait, se saisit de la batte de baseball entourée de barbelés. Regarda fixement Louis Bertignac puis lui asséna un violent headshot sous les applaudissements du public entier, alors tous prêts à demander la mort du juré le plus médiocre de cette saison de The Voice.

    Ostap : "L'heure de la victoire est venue. i HASTA SIEMPRE LA VICTORIA PUTA MADRE !"


    Fini.
    Et désolé d'avance.
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