Poor little thing!
Ma pauvre Élicie...
Old friend!
Tu nous fais encore l’étalage de toutes les raisons pour lesquelles j’ai fait ce que j’ai fait.
Tu nous parles de cet autre monde dont tout le monde se fiche complètement parce qu’il n’est pas la réalité. Ici, dans la réalité, on ne fait pas une grande carrière dans le sport que nous pratiquons qu’avec de lâches attaques en coulisses. Ici, dans la réalité, les victoires dans le ring ont plus de poids. Dans la réalité à laquelle tu colles autant que le bon goût collait à Skye Dietrich, tu auras beau m’attaquer sans arrêt en coulisses… Tu perdras contre moi. Et je finirai par être débarrassée de toi quand Madame Filmore en aura marre que tu t’en prennes sans arrêt à l’un de ses talents les plus prometteurs pour l’avenir sans être capable de gagner toi-même des matchs, et te vire à coup de pied au cul. Le pied de ce très cher Wolfgang, qui plus est.
Tu trouverais peut-être alors le chemin vers ce monde dont tu nous parle. Celui de la dompe. Peut-être que là-bas, parmi les détritus, tu trouverais le moyen de gagner. Tu nous hurle le mot liberté dans les oreilles sans même en connaitre le sens. Preuve en est que la simple évocation de mon nom est assez pour te coincer dans cette rage que tu essaie d’exprimer dans tes gestes irréfléchis et tes réactions démesurées. À quoi t’attendais-tu,
stupid girl? Depuis mon arrivée ici je répète les mêmes choses. Je ne suis pas ici pour me faire des amis. Je suis ici pour appliquer mon art, vivre ma passion. Tu n’as été qu’un obstacle à partir du tout début, à tenter de faire croire à tout le monde qu’on était amies. Tout ce que je te demandais, c’était de lutter et d’être une bonne partenaire.
Je t’ai donné chances par-dessus chances. J’ai été patiente, me disant que tu pouvais simplement être un peu plus longue à comprendre les choses… Que peut-être que mon accent anglais rendait mon discours trop compliqué pour la pincée de cellules qui tournent dans ton crâne de cintrée à la recherche du sens de leur existence. Tu es la seule et unique responsable de la suite des évènements, Élicie. Tu es la seule personne que tu puisses blâmer pour la perte de ta partenaire et de cette chose qui te servait d’amie d’enfance… Mathilde. Je suis certaine qu’elle ne peut être plus heureuse qu’elle ne l’est présentement. Oui, je sais faire dans le sarcasme. Mais tu sais quoi? Même un putain d’objet doit être incapable de te supporter pendant aussi longtemps que j’ai du le faire.
Luther ne perdra pas de temps avec toi. Tu es mon problème, pas le sien. Et même moi, j’ai pas l’intention de m’éterniser sur ton cas. Le résultat sera toujours le même. Je te battrai. Parce que je suis consciente de ce qui se passe autour de moi et que je sais très bien faire mon travail. Deux choses avec lesquelles tu auras beau te débattre pendant des années, tu n’y arriveras pas. Je ne te laisserai pas m’entrainer dans ton monde. Je t’entrainerai dans le mien. La pure et dure réalité. Tu risques de t’y péter la face assez fort au premier abord. Je te menacerais bien de tout t’enlever ce que tu possèdes, mais je l’ai déjà fait. Alors me voilà sans doute condamnée à taper sur ton corps mort sur le sol jusqu’à ce que ça ne m’amuse plus, j’imagine.