C'est difficile.
C'est comme si quelqu'un vous attachait les mains dans le dos, et vous mettait face au vide, votre seul moyen de vous sauver étant une corde au dessus du précipice, à plusieurs mètres devant vous.
Impossible à attraper. Seulement une vision d'espoir qui illusionne d'une probable échappatoire. Je sens le nombre de jetons dans ma poche droite, dénombrant ces jours depuis lesquels je regarde cette corde tendue. Ils pèsent de plus en plus, tendant à faire s'effondrer le morceau de pierre sur lequel je me tiens.
Envie de tous les jeter, fermer les yeux et me laisser tomber. Mais je ne peux pas, je l'ai promis. Plus que quelques temps et je pourrais arracher ces liens, attraper ces plaquettes de plastique avec sourire et les faire glisser de mes doigts, un à un, avant de me jeter à la rencontre de cette sortie.
J'en serais encore plus fort, encore plus grand, libéré de mes démons, prêt à relever la tête pour offrir encore plus.
Je pourrais me tenir face à mon reflet, le regarder dans les yeux... Dans mes yeux ?...
Il était vrai que le déni n'était pas loin, mais je sais que le repli n'était pas bon. Aujourd'hui, je m'accepte plus qu'hier, et bien moins que demain.
Tomber sept fois, se relever huit sera mon credo. Il est temps de montrer que je ne suis pas uniquement ce que je représente, mais bien plus.
Me mettre face à vous, vous demander pardon, et prendre ma revanche sur ce qui m'est arrivé.
Je le sais maintenant, il n'y a rien de moins facile, rien de plus long et déstabilisant. Mais j'en serais un homme nouveau. Ou non, plutôt le même, mais avec plus de promesses, plus de sagesse.
Assis sur mon lit d'hôpital, je regarde enfin la porte de sortie, je prends ma montre sur la table de nuit et ne pense plus au temps passé ici, au temps perdu dans ces vices. Je me lève et m'avance.
J'ouvre la porte, la lumière m'aveugle...