| Nous sommes à Chicago, dans l'Illinois et la SOW a réunit une foule plus motivée que jamais! Les fans crient à n'en avoir plus de voix, et alors qu'une superstar vient à peine de quitter l'arène, une agitation se prépare sur le ring. Des techniciens se dépêche à nettoyer le ring. L'excitation dans le staff de la SOW aux abords du ring est palpable, visiblement quelque chose d'énorme va arriver, et les fans commencent à se demander qui va arriver sur le ring. Impossible de décrire donc à quel point l'ambiance est arrivé à son summum lorsque Trouble Seeker a retentit dans l'arène! L'enfant de Chicago, Syd Filmore était donc présent ce soir?! Les doutes s'estompent vite lorsque le jeune homme arrive sous le titantron, en jeans délavé et t-shirt "I'm home!". Il profite du public, il regarde avec un sourire délicieux les fans réunis, et il s'avance, tapant dans quelques mains. Il tient dans sa main droite un micro, et il monte sur le ring rapidement, main gauche dans la poche. Il doit attendre quelques secondes avant de pouvoir s'exprimer, la foule criant plus fort que son theme song. |

Syd Filmore : J'ai attendu ce moment si longtemp! Je n'ai pas été dans un ring depuis des mois.J'ai été à la maison depuis trop longtemp, l'action me manquait. Etre dans un ring, sentir l'excitation monter avant un match, tout ça m'a manqué. Et par dessus tout, ce qui m'a manqué c'est vous, les fans. J'ai jamais été un grand relationnel, c'est vrai. Mais c'est grâce aux fans que j'ai pu rester en vie pendant ces mois ou j'ai du renoncer à ma passion. Mais aujourd'hui, je suis de retour en action! J'ai dépassé la ligne rouge et je suis arrivé ici. Pour tout vous dire, j'avais préparé un discours, j'me suis imaginé ce moment dans ma tête pendant des mois, j'ai passé des heures à tourner en rond et à réciter ce que je pouvais vous dire. Mais quand j'ai vu que la SOW se tiendrait ici, à chicago, j'ai décidé que c'est ici que je dirais mes premiers mots. J'en ai parlé un peu avec Sarah, et nous sommes venu ici. C'est un peu spécial pour nous parce qu'on se sent tous les deux à la maison. Moi j'suis à Chicago, et elle est comme un poisson dans l'eau à la SOW. Alors j'imagine que ce soir, c'était le soir idéal pour remonter sur un ring.

Je vous avoue que je sais que ça va pas être facile ici. Je suis passé du statut de main-eventer confirmé, celui qui tenait sur ses épaules une compagnie à un statut ou j'ai tout à vous prouver à nouveau. Et j'ai cru au début que ça sera négatif pour moi. Puis j'ai réfléchi. Et finalement, ça ne fera que me faire grandir. Je sais que c'est une façon pour moi de partir de zéro, d'impressioner les dubitatifs, et de me faire plaisir. Parce que j'aime ce sport plus que tout dans ma vie. La seule chose plus importante que le catch à mes yeux... c'est Sarah.

La SOW c'était aussi l'occasion pour nous de travailler ensemble. Nous n'avons jamais été loin l'un de l'autre, mais c'était souvent difficile de vivre notre relation, de concilier nos horaires d'entrainement et de show. Et lorsque j'ai été renvoyé, elle s'est retrouvé à devoir voyager sans moi -je pouvais pas bouger, j'étais encore fragile les premières semaines, j'ai repris les voyages avec elle en même temps que mon entrainement - et plus que la difficulté de ne pas être sur un ring, j'ai connu la difficulté de ne pas avoir mon autre moitié à mes côtés.

| Le public s'émeut, applaudissant Syd mais il est interrompu par le theme song de quelqu'un! En effet, Coming Home se fait entendre et la foule assiste, heureuse, à l'arrivée de Miss Sarah! Syd la regarde, les pupilles qui pétillent de bonheur, alors que la belle le regarde malicieusement! Arrivé sur le ring, la belle enlace son compagnon, avant de s'appreter à prendre la parole elle aussi. Bien évidemment, la foule les accueille tout deux de manière égale, et Sarah semble avoir du mal à s'y faire, tant d'acclamations semblent presque la mettre mal-à-l'aise. Elle n'a de cesse de regarder Syd, comme pour savoir quand elle devait parler. Lorsque la foule se calme, elle porte le micro à ses lèvres. |

Sarah Filmore : D'habitude, je disais "Fermez-la et respectez moi!", quand je voulais parler.

| La foule se met à rire, alors que la blonde elle même sourit. |

Sarah Filmore : J'avais l'intention de laisser mon mari finir son discours, mais il a dit que sa moitié lui manquait, alors j'suis venu. C'est ma nouvelle gentillesse.

Syd Filmore : J'ai dis tout ça, moi?

Sarah Filmore : Faut croire que tu parles beaucoup! Surtout que t'as pas encore été à l'essentiel.

Syd Filmore : L'essentiel ?

Sarah Filmore : Alors que nous donnions une interview, nous avons été cible d'une attaque. C'est de ça, qu'il faut parler aux fans, mon chéri.

Syd Filmore : Well, j'estimais que l'attaque était pas si importante, puisqu'elle a mal tourné pour les assaillants. Clan Filmore : 1 points.

Sarah Filmore : Hm hm, bien… On est clairement plus beaux, aussi. Clan Filmore : 2 Points.

Syd Filmore : Pétale nous aime bien alors qu’elle déteste Draven. Clan Filmore : 3 points.

Sarah Filmore : Non, ça, ça serait plutôt 4 pour nous et 1 point pour eux, elle aime bien Angie aussi.

Syd Filmore : Mais elle l’a attaquée.

Sarah Filmore : T’essaie encore de comprendre comment Pétale raisonne?! Soyons généreux et donnons leur un point. Clan Filmore : 4 points, Clan Losers : 1 point. DONNÉ.

Syd Filmore : D’accord. Ensuite?!

Sarah Filmore : Ensuite? Attends, laisse-moi voir… Oh! Ils sont certainement pas une équipe aussi solide que nous. C’est vrai! Comment tu veux qu’ils s’entendent!? L’obsession troublante de Draven va bien vite nuire à leur relation! Comment tu veux qu’il focus sur ce qui se passe dans le ring si dans son crâne vide, y’a qu’un mot qui passe. « Pétale, Pétale, Pétale, Pétale » En bout de ligne qu’est-ce qui va se passer?

Syd Filmore : Angie va se taper tout le travail et moi je te regarderai la battre.

Sarah Filmore : Et après?

Syd Filmore : Elle va se rendre compte à quel point elle perd son temps et son talent dans cette association avec Draven, et lui tourner le dos.

Sarah Filmore : Exactement. C’est inévitable. 1+1=2.

Syd Filmore : Clan Filmore : 5, Clan « Losers » : 1.

| Sarah lève les bras en signe de victoire, en riant de bon cœur pendant que les fans applaudissent en riant avec elle et Syd. |

Sarah Filmore : Bon, passons aux choses sérieuses. Vous direz qu’on prend probablement pour acquis que qu’on retrouvera le zombie et sa partenaire face à nous bientôt, alors que Wilson n’a rien annoncé de tel pour l’instant… Le truc, c’est qu’on est pas le genre de personnes à laisser passer une attaque comme celle-là. On se fout de l’état dans lequel Draven se trouve. S’il va pas bien, qu’il aille consulter. On se fout qu’Angie ne faisait qu’aider son partenaire, de peur qu’il se fasse massacrer. C’était une bonne intention qui vient de l’impliquer directement dans une histoire qui ne la regardait pas. Malheureusement pour elle, elle devra pour une deuxième fois faire preuve de fidélité envers lui, en payant avec lui la note. Puis, faut reconnaître qu’elle a plus de couilles que Draven. Inversez les rôles, voulez-vous? Draven serait-il venu l’aider si c’est elle qui nous avait cherché et qu’on avait tapé?

| La question reste quelques secondes en suspens, question de laisser le temps à ceux qui ne sont pas des flèches de bien y penser. La blonde fronce les sourcils avant de continuer. |

Sarah Filmore : Bien sûr que non. À la limite, il aurait même pas remarqué qu’elle a besoin d’aide. Il aurait fait son chemin, sans s’en occuper. Exactement comme il a fait quand Pétale a attaqué Angie. Où était-il? Il devait sentir la présence de Pétale quelque part s’il a ce lien psychologique avec elle, hm? En plus, Angie a dit elle-même que Pétale est restée plantée là pendant un long moment avant de partir. As-tu pensée à ça, petite? Draven se fout de toi et se sert de toi. C’est tout. Fin de l’histoire.

| Elle prend une longue inspiration pour se calmer. Syd saisit l’opportunité et prend la parole à son tour. |

Syd Filmore : Et c'est d'ailleurs Angie qui a parlé la première de cette histoire! Quand on a vu ça, avec Sarah, on était à l'aéroport pour venir ici. On a été pris d'un fou rire, et les gens autour de nous comprenaient pas vraiment. Faut dire qu'elle a raté sa voie, Angie, c'est pas lutteuse qu'elle devrait faire mais humoriste! Le passage sur le fait que la SOW c'était l'enfer par rapport à la RLF m'a fait beaucoup rire, vraiment! Elle peut nous sous-estimer, comme vous en avez le droit. Oui, vous pouvez. Mais très vite nous brillerons à nouveau, et l'évidence sera de nouveau faite. Nous sommes deux champions nés. C'est un fait. Nous avons, à nous deux, écrit l'histoire d'une fédération d'une main de maitre. Et lorsque nous en sommes parti, la fédération est partie avec nous. Parce que nous étions son âme. Nous laissons une trace partout ou nous passons. Les fans de la WWA se souviennent de nous comme les joyaux du Crossroad Tournament. Les amateurs de lutte en tag team reconnaissent le génie de Sarah sur un ring. Les autres savent que j'ai été un champion du monde digne et efficace. Et ici, c'est Angie qui voudrait nous apprendre la vie. Quel manque d'humilité. Moi aussi j'avais les dents longues et le ton arrogant, à mes débuts. On doit bien mordre pour sembler important, n'est-ce pas? Maintenant c'est en trentenaire digne et qui s'assume que je viens ici, avec humilité. J'ai pas changé, j'ai mûri. Parce que je sens les critiques arrivés. Ca sent la fin des beaux jours lorsqu'une rivalité s'amorce. En tout cas, c'est ce que les observateurs disent souvent. Pour Sarah et moi, ça sent seulement le début d'une renaissance.

Sarah Filmore : Comme vous voyez, une histoire termine, une autre commence. Non, on n’est pas des lutteurs « made in SOW », et alors? Il faut que notre carrière ait commencé ici pour qu’on ait notre place? Oh mais ne t’en fais pas pour nous Angie, on saura bien s’en faire une, de plein gré ou de force. On est nés pour ce métier, et on l’a prouvé à de nombreuses reprises. Là où les gens nous voyaient échouer, on réussissait, et ça ne sera pas différent. On a survécu aux plans débiles d’un GM jaloux de notre succès, alors on survivra bien à tout ce que vous pensez mettre sur notre chemin. Rien à foutre du hardcore. Vous pouvez bien vous péter la gueule avec des armes si ça vous amuse. Si j’ai pas envie plus que ça de m’y mettre, c’est pas seulement dans le soucis de préserver ma pretty face, comme Angie le pense. C’est aussi pour ne pas faire l’erreur de me croire assez indestructible pour m’embarquer dans un plan de fou qui me coûtera le reste de ma carrière. Le genre de choses que peu de gens semblent imaginer possible, tellement plongés dans leur rêve d’invincibilité. Quand vous aurez subi tellement de blessures sérieuses que votre corps ne suivra plus la cadence, moi, je serai toujours sur le ring à faire quelque chose dont vous ne pourrez que rêver : Combattre, et Gagner.

Et si tu crois que la « Miss Néant » va arriver dans le ring à Injection sans savoir comment éviter que ça prenne une tournure qu’elle souhaite pas, c’est que t’as aucune idée d’à qui t’as affaire ma vieille. J’ai plus d’un tour dans mon sac, et je compte pas rester comme une débile à attendre qu’on m’attaque avec une arme, si tu vois ce que je veux dire.

| Le couple se regarde brièvement, un léger sourire aux lèvres. Ils regardent ensuite le public qui semble toujours aussi heureux de les voir devant eux. Dans un même mouvement, ils lâchent le micro qui s’écrase au sol, marquant la fin de leur discours. Ils marchent tous deux vers les cordes, que Syd abaisse pour laisser passer sa femme, et ils descendent ensemble du ring, direction la rampe, à qui ils envoient la main, en serrant quelques unes au passage. |

23 mai 2012
22h53

| C'est devant une arène immense que les journalistes et photographes attendent la sortie de peoples. Ce soir, c'est le grand défilé en faveur de la lutte contre le cancer. Les plus grands sont dans ce building, et les journalistes font tout pour avoir quelques mots et des photos à vendre aux magazines le lendemain matin. L'agitation se fait sentir lorsque les premiers vigils et gardes du corps sortent du hall de la salle. Les photographes se préparent, voyant quatres masses de deux mètres passer la porte vitrée. Soudain, un journaliste crie "C'est Sarah Filmore!". En effet, l'épouse du lutteur Syd Filmore avait été convié pour représenter la SOW dans cette importante soirée. Son mari avait décliné l'invitation, n'ayant que très peu à faire des défilés de mode. Mais Sarah c'était son passé, et puis, de son propre aveu, elle avait voulu voir comment tout ça était devenu. Les journalistes se poussent, mais aucunes des questions n'interesse Sarah qui se dirige plutôt vers la voiture qui l'attend au bout du tapis rouge. |

Mike Greenfield : Mike Greenfield pour le Journal de Montréal; votre père a avoué aux médias que vous n'hériteriez pas de son argent et que vous ne porteriez plus son nom... ça fait quoi d'être désavoué?

| Sarah se retourne, en furie vers le journaliste, et alors que des gardes du corps semblent vouloir lui dire de se calmer et de ne pas y porter attention, Sarah n'y porte pas gare et va se mettre en face du journaliste qui la regarde d'un air arrogant. Les secondes se suspendent, Sarah le mitraille du regard... Après quelques secondes, elle commence une réponse. |

Sarah Filmore : Je ne porterai effectivement plus son nom. D’ailleurs, mon ancienne vie est maintenant complètement effacée de mon esprit. La seule chose qui compte réellement, c’est ces grandes choses qu’on réalisera, avec Syd. Nous allons créer une dynastie, NOTRE dynastie, et ça vaudra beaucoup mieux que toute cette merde. Donc, pour répondre à votre question débile, ce que ça fait d’être désavoué, demandez-le lui plutôt, parce que la dernière chose que je voulais, c’était de continuer de faire partie de cette mascarade qu’on appelait famille.

| La majorité des journalistes présents est surprise de voir la blonde garder son calme devant la question plutôt personnelle. La lutteuse jette un regard désespéré vers une voiture garée plus loin. Son attention est ramenée vers les journalistes quand Mike Greenfield reprend la parole. |

Mike Greenfield : Et pour l’héritage?

Sarah Filmore : Je suis loin d’être dans la rue. Son argent, s’il lui en reste, il peut se le garder et s’étouffer avec. C’est pas ce qui risque de me faire changer d’avis sur lui.

| C’est tout, semble-t-il. La blonde se retourne vers la voiture qu’elle regardait quelques secondes plus tôt, et fait un premier pas dans sa direction, escortée par les gardes du corps. |

Mike Greenfield : Pourtant, il parait que vous n’en avez pas de trop dans vos poches présentement, de l’argent.

| Mike Greenfield affiche un sourire satisfait en voyant que la jeune femme s’est arrêtée. Sarah se retourne et lui lance un regard noir. L’impatience traverse son visage doux, et les autres journalistes se reculent même un peu, au cas où. Elle n’a pourtant rien le temps de dire, puisqu’une voix venant de la voiture où elle essayait de se rendre attire l’attention de tout le monde. Debout, à côté du véhicule, Syd Filmore regarde sa femme. |

Syd Filmore : Un problème?

Mike Greenfield : Pas du tout, j'interrogeais juste votre épouse sur votre état financier. Il se dit que vous avez signé un contrat avec la SOW parce que vous étiez ruiné.

Syd Filmore : Ruiné? Nous avons signé à la SOW parce que nous recherchions un endroit pour travailler, pas par besoin d'argent mais par passion. Si l'argent est votre problème, il n'est certainement pas le notre. On est simplement pas du genre à étaler notre argent aux yeux des autres. Si toi et tes petits copains pourriez éviter d'utilise notre nom pour des conneries, ça serait vraiment sympathique. Non, nous ne manquons pas d'argent, et pour être précis avec la saison que l'on a faite en 2011, on aurait pu arrêter de lutter jusqu'en 2016 tout en continuant à mener notre train de vie. Vous savez, être champions ça rapporte, encore plus lorsqu'on gagne des tournois majeurs et qu'une fédération se repose sur vos noms pour vendre des shows.

Mike Greenfield : Vous omettez volontairement votre divorce avec Amy Filmore... Vous n'en avez jamais reparlé dans la presse. Pourtant vous avez perdu une majorité de vos biens, n'est-ce pas ?

Sarah Filmore : Perdre une majorité de ses biens? Attend mon coco, t'as pas l'air d'avoir compris grand chose ni même d'avoir des bonnes sources. Ca existe plus les études de journalisme au Québec ? Déjà qu'en Angleterre le niveau était bas, ici on risque de bien se marrer aussi, hein!

Mike Greenfield : N'esquivez pas ma question, Madame Filmore. L'ex-femme de votre mari bénéficie de larges rétributions suite à son divorce avec votre mari.

Syd Filmore : Notre divorce s'est fait à l'amiable, malheureusement pour vous y'a aucunes informations croustillantes là dessous. Enfait, lorsque je me suis séparé d'Amy, je lui ai legué tout ce que j'avais. J'ai rebati tout avec Sarah à mes côtés, pour qu'on ait notre empire à nous. Notre maison au Québec, par exemple, on l'a acheté cash. Nos voitures, pareil. On a pas besoin d'argent. C'est nettement moins alléchant comme gros titre pour votre presse people à la con, mais c'est ainsi, vous pourrez titrer "Les Filmore n'ont pas besoin d'argent"

| Syd et Sarah se rapprochent l'un de l'autre, unis face aux questions de l'impertinent journaliste. Syd passe son bras autour de la taille de sa belle. |

Mike Greenfield : Autre information qui circule depuis quelques jours sur les sites d'informations ; Larry Hannigan, votre ex-patron, vous poursuivrait en justice. Est-ce vrai?

Syd Filmore : Non, ce n'est pas vrai. Je ne sais pas ce qu'est devenu Hannigan.

Mike Greenfield : Belle façon de traiter celui sans qui vous ne seriez rien.

Syd Filmore : J'ai jamais été parfait, l'êtes-vous?

Mike Greenfield : C'est pas une question de perfection mais de lâcheté. Vous êtes un traite doublé d'un manipulateur, Filmore.

Sarah Filmore : Moi? Pas du tout, j'suis un ange.

Mike Greenfield : Je parlais à votre mari!

Syd & Sarah Filmore : Ah non, vous avez dit "Filmore".

Syd Filmore : Vous n'avez nommé aucun de nous deux par son prénom, et puisque nous sommes deux Filmore, vous ne me parliez pas précisément à moi. Ensuite j'vais vous demander de baisser le ton immédiatement quand vous vous adressez à mon épouse!

| L'ambiance devient électrique entre les deux hommes alors que les photographes flashent à tout va, espérant pour la vente de leurs magazines que la dispute se transforme en bagarre. Néanmoins les colosses gardes du corps de Sarah se sont mis entre le journaliste et le couple, empêchant Syd ou Sarah de passer outre la barrière pour l'attaquer. |

Mike Greenfield : Sinon, la chirurgie plastique s’est bien passée?

| Le couple se regarde, un peu perdu face à cette question qu’ils ne comprennent pas. |

Sarah Filmore : Qu’est-ce que tu raconte ducon?

Mike Greenfield : Bah… Ça se dit un peu partout, vous vous seriez fait refaire le nez avant votre arrivée à la SOW.

| Sarah regarde à nouveau Syd. |

Sarah Filmore : Il se fout de notre gueule là hein!?

Syd Filmore : Viens, on a assez perdu de temps.

| Il essaie d’entraîner sa femme vers la voiture, mais celle-ci est bien décidée à rester là pour dire ce qu’elle pense. |

Sarah Filmore : Non! Hors de question que je laisse cet imbécile véhiculer ses conneries sans rien dire. De quel droit tu te permets de nous prendre de haut, hein!? Tu sais qui on est? D’où tu t’imagine que tu pouvais te permettre de raconter n’importe quoi sur notre dos? À ta place, j’effacerais ce sourire de ta tronche de loser, avant que j’y aille moi-même.

| Les appareils photos, les caméras, les téléphones et tout ce qui pourrait permettre d’obtenir des images vendeuses sont rapidement pris par tous les journalistes qui n’attendent que le faux pas de Mike Greenfield. |

Sarah Filmore : Tu réalises que t’es une honte pour ton métier? Et vous, vous réalisez que vous ne valez pas mieux en laissant un crétin pareil vous mettre tous dans le même panier sans rien dire, juste pour avoir droit à des scoops intéressants sur comment Miss Sarah va lui arracher la face, à votre collègue? Vous êtes dégueulasses. Vous m’écœurez au plus haut point. Vous n’avez donc tous aucun putain de respect pour vous-même? Et après vous vous étonnerez que les gens que vous harcelez sans arrêt pour avoir des clichés ridicules vous méprisent et vous tapent sur la gueule quand ils en ont assez de vous entendre.

Mike Greenfield : Ah, parce que vous avez appris la définition du respect!? C’est nouveau ça!

| La blonde bondit et essaie de passer par-dessus les gardes du corps, qui peinent un peu à contenir la colère de la miss, décidée à littéralement arracher la face de Greenfield. L’envie de meurtre se lit dans ses yeux et même Syd semble surpris de voir autant d’agressivité venir de sa femme. C’est d’ailleurs lui qui réussit à la maîtriser, en l’attrapant par la taille et en la ramenant vers lui avant de lui dire quelque chose à l’oreille. Sarah prend un air méprisant en regardant Mike Greenfield, mais elle reste quand même sagement à côté de son mari. Le journaliste ne met pas de temps à essayer de placer une nouvelle vanne, mais se fait vite couper par un Syd au regard plus que mauvais. |

Syd Filmore : Inutile de l’ouvrir, l’entrevue est terminée.

Mike Greenfield : Mais…

| Syd ignore complètement le journaliste, et entraîne sa femme vers la voiture, où il lui fait prendre place avant de contourner le véhicule pour prendre un siège à son tour. Les journalistes regardent le couple quitter, sans avoir vraiment eu de choses intéressantes pour un article sérieux. Ils semblent un peu déçus, maintenant qu’il est trop tard, d’ailleurs… |

| Sarah Filmore se trouve dans sa loge, les yeux rivés sur son téléphone. Sa concentration est détruite par quelqu’un qui frappe à la porte. Surprise, elle lève les yeux et s’approche lentement de la porte. Normalement, personne ne sait qu’elle se trouve dans les locaux de la SOW. C’est Phil Salfino qui se trouve derrière la porte lorsqu’elle l’ouvre. L’intervieweur sourit, alors que la lutteuse soupire. Comme si elle avait envie d’être dérangée par un imbécile dans le genre de Salfino! Elle referme la porte au nez de l’intervieweur, et va s’installer sur le sofa, les jambes croisées, le dos bien droit. Phil ouvre la porte de la loge et entre, sans être invité, suivi de son caméraman. |

Phil Salfino : Vous êtes plutôt amusante vous savez?

Sarah Filmore : Et toi, t’es mal élevé tu sais?

| Phil ricane doucement, avant de s’installer sur un sofa libre, pendant que le caméraman s’installe dans un coin où il peut filmer les deux. |

Phil Salfino : Je voudrais vous poser quelques questions.

Sarah Filmore : Et si j’ai pas envie de me taper tes stupides questions?

Phil Salfino : Vous allez y répondre, j’en suis certain. De toute façon, j’ai toute la journée devant moi, alors je peux bien vous suivre partout jusqu’à ce que vous daigniez me répondre… Et me regarder lorsque je vous parle.

| Sarah lève les yeux de son téléphone, et soupire une nouvelle fois. Elle pose le téléphone sur le sofa, juste à côté d’elle. Ses yeux se plantent dans ceux de Phil, avec une certaine pointe de défi. |

Sarah Filmore : Si j’y réponds, c’est simplement parce que j’ai pas envie que des gens importants me voient « traîner » avec toi. J’ai aucun doute sur le fait que tu pourrais me stalker toute la journée, parce que t’as aucune vie à toi et donc que tu voudrais t’incruster dans celle de quelqu’un d’autre. Quelqu’un de plus intéressant que toi. Alors abrège, j’ai pas toute la journée contrairement à toi.

| Phil continue de sourire, alors que la blonde croise les bras et s’adosse, l’air déjà lassée par la présence de l’intervieweur. |

Phil Salfino : Vous m’avez l’air de plus mauvaise humeur que toutes les fois où on vous a vue…

Sarah Filmore : C’est ce genre de questions que tu comptes poser? Parce que sérieusement, si c’est le cas, j’préfère encore aller me faire arracher toutes les dents d’un coup que de devoir me taper une vingtaine de questions du même registre.

Phil Salfino : Pas mal, l’idée…

Sarah Filmore : J’peux aussi te casser les tiennes.

Phil Salfino : Roh vous savez pas ce qu’est une blague?

Sarah Filmore : Présentement j’en ai une énorme juste devant moi.

| Phil se rend à l’évidence qu’il ne réussira pas à prendre le dessus sur la caractérielle Madame Filmore. Il ne peut néanmoins s’empêcher de sourire encore plus, amusé de voir avec quelle rapidité les réponses fusent. |

Phil Salfino : Bon et si on commençait?

Sarah Filmore : Ça fait des plombes que j’attends que tu poses tes questions débiles.

Phil Salfino : Ça fait plusieurs jours que Ground Zero est passé, et pourtant vous restez silencieuse sur cette défaite face à Draven et Angie. En faisant mes petites recherches, j’ai vite vu que vous n’étiez pas le genre de femme à ne rien dire… surtout suite à une défaite… Pouvez-vous nous donner vos impressions sur votre match?

Sarah Filmore : Quels commentaires y a-t-il à faire? Quelqu’un est réellement surpris de voir ce que Draven a fait? Cet homme est dégueulasse, et il est certain qu’il finira par payer. On ne va pas laisser passer ce comportement d’animal sans répliquer en retour. Tu sais Phil, s’il y a une seule chose qui sera semblable entre ici et les contes de fées, c’est bien le fait que la fin est toujours heureuse pour la princesse.

Phil Salfino : C’est drôle que vous parliez de trucs liés aux enfants, parce que Draven vous a qualifiée de Barbie.

| Un sourire se dessine sur les lèvres de Sarah, qui replace ses cheveux de sa main droite. |

Sarah Filmore : C’est sensé me froisser?

Phil Salfino : Je l’ignore en fait!

Sarah Filmore : Je prendrais plus ça comme un compliment, honnêtement. C’est pas la première fois qu’on me le fait, en plus. Mais prends ça sous le même angle que moi et tu comprendras. Barbie accompagne des petites filles depuis combien de temps? Combien de poupées du même genre ont fait leur arrivée sur le marché sans arriver à éclipser Barbie? Si y’a un truc auquel j’ai aucun problème à être comparée, c’est bien Barbie. Elle est plus que connue, elle est indémodable, elle rapporte des sommes incroyables… Oui, c’est tout moi. Alors s’il veut me froisser, le gros connard d’en face, il ferait mieux de trouver autre chose. Si vraiment c’est son seul argument sur moi, il risque de pleurnicher comme une Madeleine en réalisant à quel point il tombe à l’eau.

Phil Salfino : Il dit aussi que Syd est votre petit chien.

Sarah Filmore : Argument complètement infondé, sur lequel je ne ferai pas de commentaires tant qu’il n’aura aucun exemple pour appuyer ses dires. C’est comme si je disais que Draven est un tournevis.

Phil Salfino : Quoi? Pourquoi?

| Sarah hausse les épaules, en penchant légèrement la tête sur la droite. |

Sarah Filmore :Parce qu’il est un tournevis. Tu vois? Ça n’a aucun sens. C’est bien ce que Draven représente. Le non sens c’est sa spécialité. S’il peut appuyer ses commentaires se voulant blessants sur des faits concrets, ça lui donnera au moins un peu de crédit, même si on en a rien à foutre de ce qu’il pense. Syd n’a pas passé les dernières nuits à pleurer parce qu’on l’a encore traité méchamment de chien de poche. Le seul truc sensé à être sorti de la bouche de Draven lors de sa dernière intervention, c’est qu’on est dangereux et qu’il le sait. Mais le problème c’est qu’il n’a pas idée à quel point.

Phil Salfino : Vous avez des commentaires à faire sur la rumeur qui court, voulant qu’Angie fasse bientôt son dernier match?

Sarah Filmore : Je trouve ça drôle. Si c’est réellement le cas, Draven n’a aucune idée de ce qui peut l’attendre. Il a fait des actes lors de Ground Zero, qui trouveront réponse, mais en plus, il pourrait bien se retrouver tout seul, encore une fois. Et n’allez pas imaginer qu’on aurait quelconque pitié et qu’on le ménagerait parce qu’il est tout seul. Il a mis le pied sur quelque chose qu’il n’aurait pas du, et il va bientôt en payer le prix.

Phil Salfino : Comment avez-vous trouvé les actions de Draven après que le match ait été terminé!?

| Sarah baisse les yeux, brisant le contact visuel pour la première fois depuis l’entrée de Phil dans sa loge. Elle prend quelques secondes pour réfléchir, et aussi pour formuler une réponse. |

Sarah Filmore : C’était loin d’être nécessaire. Il avait déjà gagné le match, alors pourquoi en remettre par-dessus? Je vais te le dire, pourquoi, moi. Parce que c’est une ordure. Il n’y a aucune autre explication à un comportement aussi irrespectueux. À quoi ça aurait bien pu rimer de s’en prendre à moi après le match? Je te le demande bien, Phil. Qu’est-ce que ça lui aurait rapporté de plus? La satisfaction de m’avoir mis KO après un match où j’en ai déjà pris plein la gueule?

| Elle applaudit, sans grande conviction. Phil, lui, hoche la tête. Il semble plutôt d’accord, étonnamment. |

Sarah Filmore : Vraiment, ça valait la peine!

| La blonde regarde sa montre, et se lève en attrapant son téléphone. |

Sarah Filmore : La seule chose qui soit certaine, présentement, c’est que Draven a réveillé autre chose que la peur comme il aurait espéré. Si je ne l’aimais pas particulièrement parce qu’il est moche comme pas permis, débile et insensé, maintenant je veux le voir souffrir comme il a essayé de me faire souffrir. Je veux qu’il paie chaque petite once de douleur qu’il m’a provoquée. Je veux qu’il regrette chaque parole, chaque action qu’il a faite pour nous dénigrer. Je veux qu’il vive ce qu’il nous promet depuis quelque temps : Un cauchemar. Et quand Miss Sarah veut quelque chose…

| Elle sourit, d’un sourire entièrement constitué d’arrogance. Phil Salfino reste tranquillement assis, préférant ne rien dire, ses recherches lui ayant montré ce que Sarah peut faire subir à un simple intervieweur. |

Sarah Filmore : Miss Sarah finit par l’obtenir. Maintenant tu lève ton cul de mon sofa et tu dégages de ma loge.

| Salfino se lève lentement, incertain. Il regarde la blonde, dont les yeux se sont assombris. Il recule doucement vers la porte, sachant qu’elle est capable de fourberie, même hors du ring. |

Phil Salfino : Merci pour votre temps…

Sarah Filmore : Dégage, j’ai dit!

| Et l’intervieweur sort de la loge, laissant la jeune femme toute seule, un sourire de satisfaction remplaçant le précédent. Elle se remet à ses activités sur son téléphone, et la caméra fade-out. |