En ce dimanche de repos, Estilo quitte son domicile en début d'après-midi avec une idée bien précise en tête. Il fait très beau, ciel bleu et soleil sont présents. Décontracté, lunettes de soleil sur le visage, il s'installe dans sa voiture et se dirige vers le centre-ville de Montréal.

Après 10 minutes de route, il se gare sur le parking de la mairie. Il entre dans le bâtiment et demande à la responsable l'adresse d'un certain lieu...

Celle ci, une femme élégante d'une cinquantaine d'années, le regarde alors avec un air étrange, un mélange d'étonnement et de crainte.

Femme : Nous connaissons cet endroit oui.. Mais vous savez, vous n'avez rien à y faire et il n'y a rien à voir.

Estilo lui sourit simplement.

Estilo : Ce n'est pas grave. Donnez moi l'adresse.

Femme : Et bien.. Je n'ai pas d'adresse à proprement parler. De plus, les seules informations que j'ai sur ce sujet sont confidentielles. Je ne peux pas les donner à n'importe qui.

Estilo ôte alors ses lunettes de soleil, et sort son badge SOW. Son sourire avait laissé place à une expression moins chaleureuse. Hésitante, la dame accepte quand même.

Femme : Je vais voir ce que j'ai..

Elle s'absente une petite minute, laissant Estilo se questionner sur les raisons de sa réaction. On dirait que ce lieu est tabou.. Le portugais aperçoit brièvement la dame en train de photocopier un document. Elle repose le document officiel dans une pochette, et lui rapporte la photocopie.

Femme : Voilà une carte que nous avons obtenu il y a une dizaine d'années. C'est un peu primaire et imprécis, mais c'est tout ce que j'ai.

Estilo se retrouve avec une feuille blanche sur laquelle est grossièrement dessiné un plan au crayon, en partant du centre de Montréal jusqu'à son lieu de destination.

Estilo : Wow... Sérieux ? Ça fait loin. Bon, merci.

Il repart, laissant la femme se frotter les mains de manière satisfaite (et assez flippante) et prend donc la route.

Il quitte Montréal en avion, destination Paris, et fait plus de 40 minutes de route jusqu'à une ferme. Là, il prend un jet prêté par un vieil ami qui aime avoir des jets dans les fermes (mais qui cela peut-il être ? ), s'envole à une vitesse inimaginable pour atterrir une douzaine de minutes plus tard.

Il reprend une voiture avec chauffeur dans un paysage montagneux. Les vitres sont teintés... sauf qu'elles le sont de manière à ne pas voir l'extérieur. Estilo ne comprend pas grand chose à ce qu'il se passe.

Au terme d'une heure ou deux ( ou trois ), il sort de la voiture, se retrouvant dans un bois, visiblement en altitude, aperçoit une pancarte. Village des amazones dans cette direction. Kronosie dans cette direction.

Après de nombreuses hésitations, et on comprend lesquelles, Estilo se dirige vers... la Kronosie.

??? : OH LA ! VOUS !

Alors qu'il marche depuis une dizaine de minutes, et qu'il n'a pas quitté la forêt, Estilo est interpellé par un inconnu. Il croit voir Kronos, mais se rend compte en voyant l'individu se rapprocher que ce n'est pas lui. Ses yeux sont différents et il a les cheveux courts, mais au loin la ressemblance au niveau de la corpulence est frappante.

Douanier A : Savez-vous que Vous êtes sur le point d'entrer en Kronosie, territoire de sa majesté Kronos ? L'accès à cette principauté n'est pas ouvert à tout public.

Estilo : Dis donc, je suis Estilo, l'adversaire actuel de Kronos. Ce n'est pas juste si je ne peux même pas ..

Douanier A : Oh, je me disais aussi. Et bien allez y, c'est tout droit.

Première réaction surprenante, le douanier n'en a rien à foutre de l'argumentaire qu'Estilo s'apprêtait à déballer pour justifier sa venue, et change immédiatement d'avis.

Estilo passe sans grande confiance devant le douanier, qui se frotte les mains. Cela sent le piège à plein nez, Estilo commence à le sentir mais ne se laisse pas démonter, il finit de traverser la forêt, pour se retrouver finalement devant une large porte, derrière laquelle semble se trouver une ville. Un endroit vraiment isolé..

Le portugais se dirige devant la porte, devant laquelle se trouvent deux nouveaux douaniers. Ils ont encore une ressemblance frappante avec Kronos. Estilo s'en trouve quelques instants réellement troublé. A chaque fois, il y a un petit détail qui différencie chacun d'entre eux, au niveau des yeux, du nez, du front, des cheveux, de la taille, etc.. mais il y a toujours 90% de Kronos dans ces hommes.

Estilo : Euh...

Les deux hommes posent un regard sévère sur le portugais. Ils sont en train de jouer avec des tasers qu'ils font passé de main en main tout en regardant les affiches de personnalités étalés sur le mur. Oh, ce n'est d'ailleurs pas le meilleur profil d'Estilo que ce dernier aperçoit au dessous d'une accroche tapageuse" mort ou vif".

Les hommes sont tous deux très imposants. Leur arme encore plus.

Douanier B : Que viens-tu faire ici, tu as tes papiers, tu es ici pour des vacances, tu veux mettre la main sur notre président, tu veux... ?

Estilo : Salut les mecs. Je suis Estilo et...

Douanier C : Papiers.

Douanier B : Et puis donne-nous une bonne raison de te faire entrer.

Estilo à la vue du taser qui se promène de plus en plus proche de lui regarde de droite à gauche. Il y a bien un moyen d'échapper à ces deux là non... Une bonne raison..

Estilo : Euh... Putain j'ai vraiment soif, là... Une bonne raison euh...

Douanier B : OK.

Ce fut simple. Il est clair qu'Estilo sait parler aux douaniers.

Les deux douaniers se retournent et mettent toute leur force pour ouvrir l'imposante porte en métal d'acier de fer inoxydable ouvrant sur ce territoire inconnu. La première chose que voit Estilo est un petit panneau à droite avec écrit "Bienvenue en Kronosie".

Estilo sourit de gêne, il ne comprend pas pourquoi les deux colosses viennent d'ouvrir la porte.

Douanier C : La taverne c'est juste après le magasin d'armes.

Douanier B: Et avant le magasin d'armes.

Estilo: Ah c'est entre deux magasins d'armes... hum...

Les deux douaniers échangent un regard quelque peu inquiétant. Ils se demandant si le lutteur de la SOW ne se moquerait pas un peu d'eux.

Estilo : Ah, d'accord.. merci.

Estilo passe devant les deux douaniers, et entre en Kronosie.

A suivre....

NdK = Note de Kronos.

Estilo pensait que la Kronosie serait un minuscule territoire, mais il s'avérait qu'il était plus vaste qu'il ne l'avait imaginé, puisqu'il n'en voyait pas les frontières. Il se retrouvait devant deux rues qui partaient dans des directions opposées, avec de nombreux bâtiments à chaque fois, mais peu de gens dans les rues.

Et.. tous ces gens ressemblaient définitivement à Kronos !

Estilo ne se démonte pas et engage une marche pour trouver un bar. Il s'allume une cigarette pour le chemin, mais une première personne passe devant lui et le regarde très bizarrement. Il continue sa marche mais une deuxième personne passe devant lui et lui arrache sa cigarette des mains pour l'écraser par terre. Figé, le portugais observe sa cigarette toute neuve écrasée par terre comme un insecte puant.

Estilo : Dis donc !

Mais Estilo n'en rajoute pas car il se rend soudainement compte que tous les regards sont posés sur lui. Il y a peut être.. 15 personnes dans les alentours, et elles se sont toutes arrêtées et le dévisagent toutes. La première voiture de ce monde se pointe et s'arrête devant Estilo. Deux passagers se contentent alors de fixer le portugais, qui se sent évidemment plutôt mal à l'aise et semble perdu.

Estilo : Ok ok..

Finalement, il décide de tracer chemin, sans prêter attention à ces gens bizarres qui le fixent toujours. La tête baissée, il marche à vive allure, et arrive après 1 minute ou 2 devant un bâtiment animé, grand, avec comme devanture en lettres saignantes "Taverne de Kronosie". Estilo entre dans l'édifice, qui semble bien festif. Là encore, il n'y a que des sosies de Kronos : Estilo remarque un Kronos à 99% mais juste avec un large front et un nez pointu, un autre est plus petit et plus fétiche que le lutteur, un autre enfin est proprement rasé, etc.. Tout ce petit monde semble bien s'amuser, et ce qu'Estilo redoutait n'arriva pas : personne ne fit attention à sa discrète arrivée.

Estilo s'aventure à travers des tables où discussions se mêlent à boissons et parties de cartes. Il arrive finalement devant le comptoir, où Kro.. un barman ressemblant beaucoup trop à Kronos lui demande ce qu'il souhaite.

Barman : Ici tout le monde boit la même chose : la bièronosie. (NdK: pensez à virer ce barman pour son manque d'imagination ).

Estilo : OK, va pour ça.

Le barman lui sert une étrange mixture légèrement verdâtre à l'odeur toutefois pas désagréable. Estilo se rend soudainement compte d'un tas de paramètres : A ses côtés se trouvait la seule personne qui ne se ressemblait pas à Kronos, il n'avait rien de lui physiquement, et semblait assez seul et perdu. C'était également un "intrus", et cet intrus avait pris la même boisson que lui. Avant que cet homme ne mette cet étrange liquide à la bouche, Estilo pose alors vite une question capitale.

Estilo : Où se trouve le palais présidentiel ?

Barman : Il faut vous rendre au taxi 304 qui vous y amène directement.

Un marmonnement rieur parcourt alors la salle. Estilo ne se sent pas en confiance. L'individu à sa droite se met alors à boire en entier l'étrange liquide. Pas de réaction dans les premières secondes, mais très vite il commence à trembler, puis à gesticuler n'importe comment, et perd finalement connaissance.

Barman : En voilà un qui n'aurait pas du parier avec je ne sais qui qu'il pouvait avoir un autographe de sa majesté Kronos.

4 sosies de Kronos arrivent alors et amènent l'individu... on ne sait où..

Estilo reste perplexe et fixe sa boisson.

Barman : Nous avions piégé sa boisson. Aucune crainte pour la votre.

Estilo : Qu'est ce qui pourrait me faire croire que vous dites la vérité ?

Barman : Kronos n'a pas prévu dans son scénario de vous endormir. (NdK: pensez à virer deux fois le barman. Et pourquoi pas lui dire mon plan aussi tant qu'on y est ?)

Le regard d'Estilo se fige de stupéfaction. Quelle étrange affirmation. Sans trop savoir quoi faire, il décide dans un esprit contestataire de se lever et de rebrousser chemin. (NdK: rebelle. Appelez la garde... )

Estilo : Non merci, je n'ai plus vraiment soif.

Le barman lui sourit alors d'un air plutôt dérangeant.

Barman : Comme vous voudrez ! N'oubliez pas, taxi 304 !

De nouveau dans la rue, Estilo marche environ une vingtaine de minutes, questionne 7 personnes, et parcourt environ 1,5 kilomètres à pied avant de se retrouver devant la station de taxis. 100, 102... 122,124.. 206,208.. AH, 304, enfin. (oui tout est en pair. )

Le taxi 304 est un taxi cabriolet, assez spacieux. A son bord, un petit vieux ressemblant à Kronos (avec 20 ans de plus ( ndK: ce qui est possible. Si si... je crois ) au physique rabougri et malicieux fume une pipe. Il fait penser à ce genre de vieillard capable de vous faire une farce pas méchante mais chiante et de vous tirer la langue derrière quand vous l'engueulez. (Ndk: Oui en Kronosie, on les appelle des enculés, mais bon, c'est pas très classe comme terme, alors généralement, on ne les appelle pas ).

Estilo : Où mène votre taxi, monsieur ?

Le vieux se retourne et aperçoit Estilo. Un léger sourire se dessine sur son visage à la vue du portugais.

Driver : Au palais présidentiel, jeune homme. Vous y êtes d'ailleurs attendu, alors allons-y.

Estilo s'installe et le vieux démarre.. à une vitesse folle ! En moins de dix secondes, l'appareil roulait déjà à plus de 200km/h.

Estilo : Putain mais c'est quoi cette machine ?!

Driver : Le palais est à plus de 100 km de la ville, jeune homme. Faites vos conclusions d'après ce que je vais vous dire : Il n'y a aucune nourriture ni boisson en dehors de la ville et du palais présidentiel, ces taxis ont un chauffeur assigné et les gardes de la ville et du palais ne laissent passer que ces taxis avec leurs conducteurs au volant. De toute façon, ils sont bien trop difficiles à conduire pour un conducteur normal du monde extérieur. Enfin, la nature de la Kronosie est dure, cruelle et féroce. A pied, c'est à chaque kilomètre qu'on se fait attaquer par une horde de frelons géants, de limaces sangsues, ou un félin à corne de rhinocéros. Alors ? ( NdK: mon responsable en défense intérieur est fan de Serge Brussolo ).

Estilo remarque que le véhicule avait atteint les 250 km/h. Bien que le voyage était plutôt mouvementé (Estilo avait déjà du éviter quelques étranges projectiles et se débarrasser de quelques insectes très peu rassurants qui étaient entrés dans le taxi), le conducteur maîtrisait remarquablement le trajet et ne faisait aucune erreur de conduite. Encore que... parfois Estilo avait comme une impression de déjà-vu... Ce type au coin de la rue qui ressembnle à Kronos... ne l'avait-il pas déjà vu ? Mauvais exemple.

Estilo : Alors.. j'imagine qu'il est presque impossible d'atteindre le palais présidentiel sans emprunter ce taxi.. ce qui n'est déjà pas de tout repos !

Après 40min de route, le taxi arrive à destination. (NdK: vous remarquerez que le chauffeur ne s'embête pas de considérations mathématiques. 100km, près de 250km/h, 40 minutes... il est clair que cet enc... lui quoi, a pris son temps ).

Enfin.. pas tout à fait, puisque le conducteur laisse Estilo devant un énorme mur en trompe l'oeil, sur lequel est remarquablement dessiné la continuation de la route.

Driver : Vous voyez ce mur ? Il n'est pas là par hasard. Vous pouvez contourner ce mur et continuer votre chemin comme certains font, mais il n'y a rien à trouver là-bas, vous ne ferez que progresser dans le milieu animalier hostile de la Kronosie, et plus vous marcherez, moins vous aurez de chances de vous en sortir vivant.. Tout se passe dans ce mur.. Bonne chance !

Le conducteur repart.

Estilo se retrouve donc seul en plein milieu d'une route moyennement rassurante, en face d'un énorme tableau trompe l’œil symbolisant le paysage juste derrière ce même tableau. Assez épuisé, il remarque rapidement que de nombreuses limaces dégueulasses traversent inoffensivement la route depuis qu'il est arrivé.

Estilo commence à observer les contours de la fresque, mais n'y voit aucun indice. Il parcourt quelques minutes les alentours mais n'y voit rien non plus. C'est derrière le tableau qu'il découvre un petit papier avec écrit "TABLEAU = CIBLE". Cet indice le laisse dubitatif.

Il retourne devant le tableau et l'observe à nouveau, sans trop comprendre de quelle manière il peut être une cible. Perdu dans ses pensées, il ne remarque pas qu'une limace suceuse de sang s'est aventurée sur son pantalon , et il lui faut un violent mouvement pour envoyer cette limace s'écraser sur le tableau. Celle ci était gorgée de sang (humain semble t-il) et laisse une grosse tâche sur le monument. C'est alors qu'Estilo comprend, puisqu'il aperçoit des débuts d'inscription, mises à nu par le sang projeté. Il faut donc recouvrir cette fresque de sang, car c'est bien le seul liquide qu'il ait à sa disposition dans ce trou paumé.

Un peu dégouté, Estilo s'attèle à la tâche, et envoie environ 50 limaces sur le trompe-l’œil, le recouvrant presque intégralement. Trois boutons sont découverts, dont deux sur le tableau et un "à 5 mètres à droite dans l'herbe", 3 boutons qu'il faut enclencher dans l'ordre. Estilo s'exécute, et une porte se dessine.

Épuisé, couvert de sang et souffrant de quelques blessures de ces bestioles, Estilo y entre, et descend un long escalier obscur, pour arriver dans une grande pièce avec un écran géant, et une porte à côté.

L'écran s'allume, un visage apparaît. Pas de doute, c'est KRONOS.

Kronos : Estilo... tu as une sale mine dis moi. Alors, comment trouves tu la... hum... Kronosie ? Charmant ? Rural ? On n'y enverrait pas son pire ennemi en vacances n'est ce pas ? Ah ah... tu es vraiment gland mon garçon. Tu crois être le premier à vouloir mettre un pied chez moi sans y être invité ? Tu penses réellement que tu peux t'introduire ici et vlenr le bonheur de mes concitoyens. Je suis responsable d'eux et il est hors de question que je les mette en danger pour un type comme toi.

Estilo baille. Cette journée l'a sacrément fatigué et il a faim. Il prie pour que l'autre mégalo termine son speech au plus vite.

Kronos: Je vais prendre plaisir à te détruire Estilo. A Final Justice, tu auras l'insigne honneur de faire face à ta propre colonne vertébrale. Oui Estilo, je vais te la briser. Je n'ai qu'un geste à faire: te faire passer à travers une table avec mon jacknife powerbomb. Et ne t'inquiètes pas pour ton voyage de retour, il suffit simplement d'aller par là.

Estilo tourne la tête pour voir vers quoi pointe la direction du doigt de Kronos: la porte.

Kronos : Ah ah... non mais vraiment... c'était drôle de te faire promener toute la journée... Un jet dans une ferme... et puis quoi encore... Ah ah ah ah...

Estilo, pris d'un doute, n'attend pas que Kronos arrête de rire, pour se précipiter vers la porte. Elle mène à un escalier qui grimpe, qui grimpe, qui grimpeeeee... Il soulève la trappe et se retrouve... en pleine milieu de la nuit, dans un quartier qui lui rappelle étrangement Montréal.

Il est malin ce Kronos, enfin, c'est relatif, vous en conviendrez, mais Estilo l'est encore plus. Si il n'a pas pu trouver la vrai Kronosie aujourd'hui, il fera parler son dirigeant de gré ou de force, lundi soir à Final Justice, quitte à le faire passer à travers une table.