Le temps passe, le destin se joue de nous. Je devais être celui dont on ôte la vie, je devais être celui qui gît en ce moment six pieds sous terre.
Mais le destin choisit, nous ne sommes que ses pions. Et nous devons faire avec.

Je ne peux m'y faire.

Un soir de pluie, en hiver, la lune daigne tout de même apparaître dans toute sa splendeur lorsque les nuages lui en laissent l'occasion. En plein coeur du cimetière de Glasgow, une silhouette de grande taille se dresse devant deux de ses pierres tombales. Une couronne de fleurs y a été respectueusement déposée sur chacune d'elles. Capuche relevée, un filet d'eau coule devant le visage de l'homme en noir. Sa main droite gantée tient un pendentif en argent, en forme de croix chrétienne, qu'il fait passer entre ses doigts. Aucun son ne sort de sa bouche, il leur adresse une dernière prière silencieuse, un signe de croix avant de s'éloigner d'eux. Son monde s'est écroulé en une fraction de secondes, dans un amas informe de métal, un accident de voiture.

Ils n'ont rien pu faire pour empêcher la tragédie.
Il n'a pas pu être auprès d'eux pour les sauver.

Un fardeau trop lourd pour être porté. Seul Raphaël pouvait le supporter. Il a déjà connu cela.

Un pendentif dans sa poche, il le sort, en contemple les détails, l'ouvre. Une musique en sort, simple, mais poignante, symbole d'un amour fraternel déchiré, parti pour toujours.


Lion, Arya, visages souriants mais figés et tellement lointains. Souvenirs grisés, embués des larmes de peine. Une dernière image d'eux, que je garde pour toujours, à jamais en mon coeur. Je me battrai pour eux, en leur honneur, en leur nom.

Le destin a permis une renaissance que bien peu avaient prévu. Un sanctuaire bien connu de ma personne, un renouveau fondé sur les cendres de l'histoire. Une refonte avec des éléments du passé. J'en fait partie, et je tiendrai mon engagement.

Les portes du nouveau Sanctuaire me sont ouvertes, l'arène accueille un nom déjà gravé dans le marbre de l'épopée de son aînée.

Juste un nom afin d'effacer ce que j'étais, afin de me construire le chemin de la rédemption. Raphaël est ce nom. Mais au fond de moi, je sais qui je suis, pour qui je me bats.

L'homme en noir entre dans sa loge, et pose ses affaires. Décor plus moderne, plus neuf, plus fade, vide d'histoire, trop impersonnelle. Il y installe des éléments reflétant sa personnalité, un portrait de son frère et de lui, lorsqu'ils étaient encore ensemble, plus jeunes. Arya et Lion, lors de leur mariage. Un portrait de toute la famille. Et une croix, ainsi que les vestiges de son parcours au sein de l'ancien Sanctuaire. Sa ceinture de champion, sa mallette gagnée à la sueur de son front en 2009. Et son masque noir du Fallen, relique d'un ancien temps. Il le portera de nouveau un jour, il le sait au fond de lui. Peut-être plus tôt qu'il le pense.

Il ne lui manque plus qu'une chose, un piano, un besoin de libérer de ces émotions tristes en une harmonie poignante. L'envie de jouer pour ouvrir son coeur.

Le destin tisse sa toile, dresse ses plans connus de lui seul. Il est prévu un premier match, annoncé avant l'ouverture officielle du Sanctuaire. Alastor est mon adversaire, un sombre personnage au visage inquiétant, une aura démoniaque, accompagné d'une mystérieuse jeune femme, une vampire. Redite de l'ancien temps, redondance étrange, souvenirs douloureux. Cet affrontement sera dur, les engences du Mal restent brutaux tout autant pernicieuses. Un défi que je relèverai, en souvenir d'eux.

Dans les couloirs refaits à neuf de la SoW, un homme de grande stature, vêtu d'un trenchcoat noir, déambule sans vraiment de but, d'un pas lent et régulier. Pas un regard vers la foule de techniciens et d'officiels s'affairant à leurs tâches, pas un mot, ni un geste à leur attention, il se contente d'aller de l'avant, pensif, songeur. Raphaël se prépare mentalement, à l'aube de son match face à un compétiteur totalement inconnu de sa personne. Comment appréhender la rencontre ? Comment gérer ce combat sans connaître son adversaire, et donc sa stratégie suivant les défauts de celui-ci ? Cette situation a toujours été un challenge, un défi à relever. Et Raphaël le sait, il se doit de mettre toutes les chances de son côté dès la cloche sonnée.

Cependant, un homme se met en travers de sa route, micro en main. Phil Salfino de son nom, sourire Colgate mais regard perçant, cherche à capter son auditoire, en la personne de l'homme en noir. Il veut son ressenti pour cette nouvelle ère, ce nouveau sanctuaire, ce nouveau départ. Et quoi de mieux qu'un ancien SoW champion pour enrichir son article journalier de quelques confidences d'un grand nom.

Phil Salfino : "Bonsoir Raphaël ! Je peux prendre de ton temps pour une petite interview ?"

L'attitude désinvolte de l'employé de la SoW ne semble pas vraiment toucher l'homme en noir, celui-ci se contentant de le dévisager, tiré de sa concentration. Lâchant un soupir, il acquiesce de la tête.

Phil Salfino : "Ce ne sera pas très long, je te rassure. La Sanctuary of Wrestling renaît de ses cendres et s'apprête à revivre la ferveur des shows hebdomadaires avec son premier Injection, sous le signe du Hardcore. Toi qui as connu la fédération dans sa première version, que penses-tu de ce retour en fanfare ?"

Raphaël : "Pour le moment, je ne réalise pas encore cette renaissance. J'ai d'autres choses à penser en ce moment. Mais je reste heureux de cet évènement. J'espère seulement que la fédération restera solide cette fois-ci."

Phil Salfino : "Pour ce premier Injection, tu vas affronter un nouveau venu, l'inquiétant Alastor. Comment comptes-tu t'y prendre face à lui, sachant que votre match sera sans disqualification ? n'es-tu pas inquiet de ce qu'il peut faire en l'absence de règles ?"

Le visage de Raphaël reste rigide, ses yeux clairs fixant d'un regard intense le journaliste.

Raphaël : "Cette question que tu me poses prouve que tu n'as pas étudié ton sujet. Tu ne me connais pas, et Alastor encore moins. Devrais-je avoir peur d'un monstre comme lui ? Non, car je l'ai moi-même été pendant une longue période, sous un nom reconnu et craint : Luther Kay. J'ai saigné, j'ai brisé bon nombre de lutteurs en tant que Luther. La violence, la colère, la haine, je sais ce que c'est, je l'ai vécu, je l'ai embrassé, je l'ai utilisé jusqu'à maintenant. Rien ne m'arrêtait, ni personne ! Mais aujourd'hui, cette étiquette de monstre est loin derrière moi, ne restant qu'un homme voulant oublier, se racheter, gravir à nouveau les échelons de la gloire de la plus propre des manières. C'est ainsi que j'ai pu remporter le MITB de la SoW en 2009, c'est ainsi que j'ai gagné le titre SoW des mains de Mask Marvel. Non, Phil, je n'ai pas peur d'un nouveau venu comme Alastor, car il a tout à prouver à mes yeux. Il n'a pas affronté les pires salauds de la SoW tels que Darkside et Ravnos, il n'a pas sué sang et eau sur un ring, se relevant à chaque tombé au-delà de la souffrance, de la douleur subie par tout le corps ! Son baptême du feu, il devra le faire face à moi, les yeux dans les yeux. Peu importe son aspect dérangeant, ses cicatrices qu'il arbore avec cruelle fierté, ou sa compagne suceuse de sang, je ne baisserai pas les yeux, je ne faiblirai pas. Mieux encore, je le vaincrai, parce que je le dois, pour Lion et Arya, mais aussi parce que je ne veux pas qu'un nouveau mal ronge la SoW comme elle l'a été à cause d'un cancer comme Darkside. J'entrerai sur ce ring, et j'en ressortirai debout, en vainqueur."

Phil Salfino : "J'entends bien ! Mais soyons sérieux. Qui pourrait boire les paroles d'un homme ayant été régulièrement absent, jouant au yo-yo avec les fans, changeant d'attitude comme de chemise ? Ce n'est pas que je ne crois pas en tes chances ou que j'ignore ton palmarès, mais tu as toi aussi quelque chose à prouver dans ce match."

Le visage de l'homme en noir devient plus dur, plissant ses yeux. Pas de colère, ni de frustration, mais de l'exaspération face à un employé nouvellement embauché.

Raphaël : "Et qu'ai-je à prouver ? Qu'ai-je à prouver envers un rookie ? Ou envers toi ? Les titres, je ne les recherche pas. La gloire ? Elle viendra en temps voulu. Les victoires ? Je les construirai de mes mains, avec ma volonté. Car oui, j'ai cette détermination de montrer à tous que Raphaël n'est pas fini ! J'ai cette force d'âme, cette mission de laver tous mes péchés, de marcher sur le chemin couvert de braises ardentes afin d'atteindre la paix en mon for intérieur, d'être guéri de cette tragédie qui me bouleverse, qui me touche au plus profond de ma chair ! Je ne suis pas revenu à la SoW pour faire de la figuration. Je suis ici pour rester, pour me frayer un nouveau chemin avec mes poings. Et quiconque se dressera en travers de mon chemin devra en subir les conséquences. Ce soir sera le retour de Raphaël à la SoW. Ce soir, je MONTRERAI de quel bois sacré est fait Raphaël ! Ce soir, vous verrez TOUS quelle énergie, quelle force, quelle détermination et quelle ENVIE se réveillera en Raphaël ! Quelle COLERE émane de Raphaël ! Je ne suis pas seul, ils seront là, mon frère, ma sœur, ils me guideront, accompagneront chacun de mes COUPS !

Alastor ! Je ne te connais pas, mais l'expérience m'a appris comment affronter un être tel que toi. J'ai jadis été comme toi, j'ai levé les enfers sur des centaines de rings, sur des dizaines de fédérations pendant que toi, tu n'étais encore qu'au stade de larve abjecte, ou quoi que tu sois. Alastor, tu veux absolument m'envoyer ad patres. Pour démontrer ta puissance ? Pour faire plaisir à ta compagne ? Juste par envie ? Peu importe ta motivation vis-à-vis de moi. Mais un conseil, ne rate pas son coup, car CE QUI NE ME TUE PAS ME REND PLUS FORT !

Je marche sur les sentiers de la rédemption, et toi, Alastor, ne seras pas ce mur de pierre qui m'arrêtera !"

Phil Salfino : Je suis actuellement en compagnie de Raphaël, qui a bien voulu accorder un peu de son temps. Bonsoir Raphaël !

Raphaël : Bonsoir.

Phil Salfino : Au premier Injection de la SoW nouvelle version, tu as été mis en échec par Alastor, détruisant du même coup toutes tes belles paroles concernant ton envie de vaincre et ta détermination. Que vas-tu faire maintenant ?

Plutôt que de répondre, Raphaël fixe du regard Phil, demandant à celui-ci de manière insistante de lui céder son micro. Phil ne semble pas très à l'aise au vu de l'intensité de l'expression de l'homme en noir et s'exécute. Micro en main, Raphaël se tourne alors vers l'objectif.

Raphaël : Rapelle-toi ce que j'ai dit la veille d'Injection, Phil. TOUT ce que j'ai dit. Oui, j'ai dit que j'allais vaincre Alastor, cela n'a pas été le cas lundi. C'est un fait, et je l'assume. Mais souviens-toi, Phil, de tous mes propos. Je n'ai rien à prouver, j'ai déjà mon nom gravé dans le marbre de l'histoire de la SoW, j'en étais le champion, j'ai eu des rivalités mémorables, j'ai donné de ma personne sur un ring. Ceux qui pensent le contraire sont soit des nouvelles recrues aveuglées par la recherche de reconnaissance, quelle qu'elle soit, et les lutteurs établis se croyant au-dessus du lot, au-dessus des lois. Alastor est de la première catégorie, il veut montrer par tous les moyens qu'il est la nouvelle terreur de la SoW. Sur le papier, il l'a fait en me battant, c'est en tout cas ce que tu penses, Phil. Mais tu es aveuglé par ce fait, par ce résultat, et tu ne prends pas en compte ce qu'il s'est réellement passé. Oui, Alastor et Rayne m'ont vaincu. J'ai bien dit "Alastor et Rayne". Félicitations, vous vous êtes surpassés, vous avez combiné vos efforts en battant un homme seul. Aurais-je dû me méfier ? Evidemment. Mais regarde, Phil. Regarde cette séquence attentivement.

Injection du 20 février 2012 a écrit:

Il fait signe de se relever et l'observe tel qu'un serpent qui s'apprête à bouffer une souris. Alastor saisit le bras et la jambe de l'écossais pour un Olympic Sl--- Non! L'ancien Red wolf a eu le temps de
s'échapper pour lui envoyer un Lion Footprint (Bicycle kick) en pleins sur la gueule qui rassure la foule ainsi que Claudia.

Claudia Banks : Ha ha ha ha! Mon p'tit loup d'amour est sur le point de gagner!

Patrick Frazer : Ou peut être pas, car il a Rayne pour s'assurer que rien n'arrive à lui.

Notre homme silencieux est bien sûr en danger, lorsqu'il emprisonné dans un full nelson combiné d'un vice grip qu'est le Lion Claw. On voit que la seul chose qui sait faire, c'est de hurler car cette prise est bien sûr dangereuse et Raphaël tente de le soumettre mais malheureusement pour lui, Alastor est tenace.

Claudia Banks : Non mais sortez là quelqu'un elle n'a pas le droit!!

Patrick Frazer: C'est pas pour péter ta bulle, mais elle a entièrement le droit car c'est Injection.

La vampiresse intervient en honneur de son maître lorsqu'elle envoie un coup de kendo stick dans le dos de Raphaël, qui ne fait que distraire ce dernier. N'étant pas satisfait de ce geste, elle part à la chasse de cette vampiresse qui se sauve à l'extérieur du ring, mais n'a pas le temps de poser les pieds au sol, car elle se fait saisir par les cheveux d'un Raphaël furieux qui tente d'en finir avec un finish. Heureusement pour Rayne, elle détient toujours son kendo stick à la main et lui envoie un second en pleins figure qui le fait encore tituber pour l'amener vers Alastor qui l'attendait avec un Fallen one (Gallow Pole) dévastateur.

Il lève le pied de son adversaire en projetant un regard sadique.

Un!....Deux!....Trois!

Raphaël : Je vais te dire ce que je vois, Alastor. A Injection, tout est permis, et vous deux avez joué ce jeu-là. Mais plus qu'une intervention, plus qu'une tricherie autorisée, ce que je vois est la peur. VOTRE PEUR ! Tu hurlais sous mon Lion Claw, Alastor, et tu ne pouvais pas t'en sortir ! Tu le SAVAIS ! RAYLE LE SAVAIS ! Tu hurlais ta frustration de voir la victoire s'envoler, et Rayne avait peur de te voir mordre la poussière, et ainsi ruiner en un seul coup toute ta visibilité en tant que monstre destructeur. Car vous savez TOUS LES DEUX qu'Alastor ne peut rien face à moi. Cette fin de match en est la preuve ! Souvenez-vous de mes paroles la veille d'Injection ! Qu'ai-je dit ce soir-là ? Alastor, ne rate pas ton coup. Et tu as lamentablement échoué. Non seulement cette action prouve ta faiblesse face à moi, mais surtout, SURTOUT, je suis encore là, debout et plus que jamais prêt à en découdre ! Lundi prochain, ce sera Showdown, un show où vous ne pourrez pas user d'objets, ou toute intervention est sanctionnée. Alastor, par ton méfait il y a deux jours, tu as proclamé vouloir être maître d'Injection. Alors en retour, tu devras entrer dans mon territoire, selon mes règles. Alastor, JE TE VEUX SUR LE RING DE SHOWDOWN ! Sauras-tu montrer à la hauteur ? Ou préfères-tu confirmer devant TOUT LE MONDE de quel bois pourri tu es fait, un bois qui se défile dès qu'un obstacle trop grand pour lui se dresse sur son chemin ?

Phil Salfino : Mais vous avez déjà un match de prévu !

Raphaël : Je n'ai pas fini, Phil ! J'ai un match comptant pour le tournoi Intercontinental face à cette grande gueule de Marshall. Tu dis ne pas être impressionné par moi. A ce que je sache, je ne cherche pas à plaire à tout le monde lorsque je combats dans un ring ! Tu me trouve lamentable ? C'est un mot qui revient constamment dans chacune de tes paroles, quel que soit ton adversaire. En fait, tu viens de montrer qu'en plus de chevilles plus grosses que l'envie de sexe de Pétale, tu as un cerveau limité au point de n'enregistrer qu'un mot. Tu veux qu'on parle de ton palmarès ? Concentrons-nous sur tes titres à la FGB alors, ces titres que tu n'as JAMAIS obtenus en face-à-face, à la loyale. Pire encore, une lutteuse a daigné t'en donner un PAR PITIE POUR TOI après t'avoir largement battu. Mais ici, à la SoW, qu'as-tu comme palmarès ? Rien ! ABSOLUMENT RIEN ! Tout comme Alastor, tu n'as RIEN prouvé, tu n'es rien de plus qu'un rookie, un nouveau venu ne regardant pas plus loin que ses pieds. Te souviens-tu de Booya ? Oui, celui-là même que tu fuyais comme de la peste malgré l'envie de celui-ci de t'affronter. Tu l'as ignoré, tu as fui à chaque fois alors que tu étais le champion. Tout cela parce que tu as jugé ce Booya comme indigne de toi. Marshall, tu ne vaux rien à mes yeux. Et en tant qu'ancien champion SoW et vétéran de la fédération, je vais faire de même te concernant. Rappelez-vous mes mots : je ne suis pas intéressé par les titres, je ne les recherche pas. Et c'est encore le cas aujourd'hui. J'ai donc décidé de me retirer du tournoi et de ne pas affronter cet incapable de Marshall.

A la place, je veux un match à Showdown contre Alastor, seul à seul, face à face, sans intervention extérieure. Ne me déçois pas, Alastor ! Ou tu me verras dans l'obligation de venir te chercher moi-même !

CE QUI NE ME TUE PAS ME REND PLUS FORT !

Une simple video est diffusée sur le site sow.com, mettant en scène l'homme en noir, Raphaël.

"Wildside, Hardcore, ils n'ont que ces mots à la bouche. Une guerre ridicule afin d'imposer une opinion, une conviction à tous. Pourtant, tous se battent pour une raison commune, le fighting spirit.
Fighting spirit, ou le dépassement de soi, le franchissement des limites de notre corps, au-delà de la douleur.
Fighting spirit, ou l'envie de gloire, la rage de vaincre, la passion de l'affrontement.
Hardcore, Wildside, deux clans qui s'affrontent, se déchirent, ne se comprennent pas alors qu'ils parlent tous deux la même langue : le Fighting spirit.
Deux clans ennemis, alors qu'au contraire ils sont complémentaires. Séparés, ils ne représentent rien pour moi. Et je le dis clairement : je ne participerai pas à cette guerre sans queue ni tête, et je ne serai dans aucun match comptant pour ces titres tant qu'ils restent tels qu'ils sont, tant qu'ils ne seront pas fusionnés.

Car une ancienne fédération, autrefois concurrente de la SoW première du nom, avait compris le Fighting spirit. Elle en a même fait une ceinture, symbôle de tout ce qu'il représente, ce côté Hardcore et ce côté Wildside réunis sous un même drapeau, ce qu'il aurait toujours dû être.

Mais la SoW n'en a cure. Elle veut de l'affrontement, elle veut de la redondance. Pire, elle en sacrifie une partie de son passé, un pan de son histoire, avec tous les noms impliqués dans cette histoire. je serai celui qui se souviendra de tout ce qui a été délibérément oublié. Car cette histoire mérite aussi d'être remémorée. Et je me battrai pour que cette période ne tombe jamais dans le néant.

Et rien ne pourra m'empêcher de marcher au dela des obstacles que l'on dresse sur mon chemin.

Hardcore, Wildside, ne sont rien que deux mots sans véritable sens pour moi, incomplets, inachevés.
Je ne me fie qu'au Fighting spirit. Je le prouverai à chacun de mes matchs, car ce qui ne me tue pas me rend plus fort."

Dans les couloirs du building de la SoW, un homme de haute stature déambule après un entrainement intensif, se rapprochant de sa loge pour une douche réparatrice. Et faire le vide dans son esprit. Malheureusement, un arriviste du nom de Phil Salfino ne semble pas vouloir le laisser tranquille. Posté devant la porte de sa loge, le journaliste adresse un sourire convenu au lutteur en sueur avant de porter son micro au niveau de son visage.

Phil Salfino : Bonsoir, Raphaël. M'accorderais-tu un peu de ton temps pour quelques questions ?

Raphaël : Ai-je vraiment le choix ?

Phil Salfino : Je n'en aurai pour pas longtemps. Mais si tu le souhaites, je te laisse tranquille et je rédige un article sur toi sans infos pertinentes.

Raphaël : Des menaces, hein ? Pourquoi t'intéresser à moi, tout d'un coup ? Après tout, le nom de Raphaël n'a été dans aucun de tes bulletin, te focalisant sur Mask Marvel ou Draven.

Phil Salfino : Que veux-tu, il faut bien badigeonner mon bulletin de têtes d'affiche. Et il vaut parfois mieux ne pas apparaître dans un article, que d'en subir un.

Raphaël : Je prends bonne note de cette dernière remarque, Phil. maintenant, tu fais deux pas de côté et tu me laisses entrer dans ma loge.

Phil Salfino : Allons, cela ne te prendra que quelques minutes. C'est rien dans une vie.

Il est clair dans les yeux de l'ancien Red Wolf qu'au fond de lui, l'envie de lui décocher un coup de poing dans la face du reporter le démange. Mais que lui apporterait ce geste sinon un retour de flamme de la part de la direction ? Gardant cela de côté pour une meilleure occasion, il fixe du regard Salfino.

Raphaël : Très bien, Phil. Pose tes questions.

Phil Salfino : Bien ! Tu as eu lors du dernier Showdown une entrevue avec le co-propriétaire de la SoW Sir Wilson concernant ta demande de match contre Alastor. Demande qui s'est vue annulée, alors que ta participation au tournoi est maintenue, et par conséquent ton match contre Marshall. Il semblerait que les intérêts de la SoW passent avant les tiens. Que comptes-tu faire désormais ?

Raphaël : La direction de la SoW voient en moi une "poules aux oeufs d'or". Ce sont les mots exacts de Sir Wilson pour justifier sa décision. Etait-il sincère ou ne lance-t-il cela que pour servir ses intérêts et tenter de me convaincre de suivre son plan ? J'ai mon idée là-dessus. Toujours est-il qu'il ne me laisse pas le choix, je dois concourir pour le titre Intercontinental, et donc affronter Marshall. Vois-tu, Phil, il existe de nombreux chemins pour accéder à la gloire, pour se faire un nom. La plupart des lutteurs recherchent un chemin pavé d'or, ponctué de titres afin de se faire bien voir de tous. Mais d'autres choisissent de se frayer un chemin plus sombre, plus ardu, construit avec la sueur et le sang, la douleur et la souffrance. Un chemin que l'on doit mériter, que seuls les plus acharnés réussissent à emprunter afin d'accéder à la reconnaissance de par leur travail et leur volonté, ceux-là même qui savent capter un public par leur rage de vaincre, quels que soient les obstacles. Marshall est de la première catégorie, il fait partie de ceux qui croient qu'un titre vous ouvre forcément la voie, le respect des autres et la célébrité. Et ceux-là feront tout ce qui est humainement possible pour acquérir cette gloire, et en particulier les manipulations les plus fourbes et les moyens les plus sournois. Toutes mes félicitations, Marshall, tu viens d'emprunter ce chemin, et franchi une étape du tournoi, car je déclare forfait. Oui Phil, oui Marshall, oui Sir Wilson, vous avez bien entendu. Peu importe la manière, je ne participerai pas à ce tournoi, et je ne combattrai pas cet incapable de Marshall tant qu'il ne m'aura pas prouvé sa valeur, qu'il me démontre dans ce tournoi qu'il n'a pas besoin de tricheries ou autres stratagèmes douteux pour remporter cette ceinture qu'il convoite tant. Pas d'interventions, rien, fair and square. Et je sais qu'il n'en est pas capable. Il ne peut s'empêcher de trouver un moyen détourné d'arriver à ses fins. On appelle cela de la lâcheté. Le monde de la lutte n'a pas besoin d'un incompétent tel que lui, et je ne m'abaisserai certainement pas à le combattre tant que cela reste ainsi.

Phil Salfino : Tu risques quand même bien plus qu'une disqualification au tournoi. Le patron veut te voir lutter, il n'en restera pas là. N'as-tu pas peur de perdre ta place à la SoW ?

Raphaël : Non Phil, et je vais t'expliquer clairement pourquoi. Je porte en ce moment un lourd fardeau, celui du deuil, des souvenirs qui ne pourront se répéter, la perte d'êtres chers. En cela, je refuse de jouer un personnage, ou de plaire à tel ou tel individu pour servir mes intérêts. Non, pour eux, je serai vrai, sans artifices, sans comédie. Raphaël est ainsi fait. Mais tu le sais, tout le monde le sait, il n'en a pas toujours été ainsi, Raphaël n'est qu'une partie de moi. L'autre est endormi, contenu, endormi dans ce flot de tristesse et de peine. Cet autre, vous l'avez tous vu à l'oeuvre, partout où il est passé. Il est prêt à tout, n'a aucune limite, et se fiche pas mal des conséquences de ses actes. Il pourrait ruiner tous vos plans, intervenir quand et où il le veut, avec tous les moyens nécessaires. Il pourrait même soulever les enfers s'il le voulait. Luther Kay dort, mais croyez-moi, le jour viendra où Raphaël laissera sa place à Luther Kay, où je déverserai toute sa hargne, toute sa colère, sa rancoeur et sa frustration de n'avoir pu sauver son frère. Et quand ce jour viendra, je prie pour votre salut, car je ne ferai plus aucun cadeau, personne ne sera sauf. Profitez de ce moment de répit, de l'hibernation du loup enragé, et priez, oui priez pour qu'il ne se réveille pas. Et notamment toi, Alastor. C'est TOI que je veux voir étendu sur le plancher du ring, c'est TOI que je veux affronter ! N'essaie pas de te défiler, ou de te trouver une quelconque excuse, car tel le loup, je ne lâcherai pas ma proie ! J'irai jusqu'à te chercher au fin fond des enfers pour t'infliger la défaite que tu mérites ! Je te l'ai dit, tu as manqué ton coup, je suis encore là, sur mes deux jambes, plus fort que jamais ! Je te donne une dernière chance, ne la rate pas, car ce qui ne me tue pas me rend plus FORT !

Phil Salfino : Eh bien ça c'est de la déclar... HEY ! L'interview n'est pas finie !

Malheureusement pour lui, Raphaël vient de couper court à l'entrevue en entrant dans sa loge et fermant la porte à clé.