L’image s’ouvre sur un studio de télévision, où un animateur et son co-animateur sont installés sur des fauteuils confortables. Sur un troisième fauteuil, entre les deux hommes, on retrouve la nouvelle SOW Champion, dont le titre est posé devant l’animateur, sur un pupitre, bien en vue. La rousse est vêtue d’une robe noire serrée, et de chaussures à talons hauts. Ses cheveux sont frisés et ses yeux légèrement maquillés, faisant ressortir leur couleur à la perfection. Elle arbore un sourire rempli de confiance et de fierté. Sa présence est impressionnante pour les deux hommes, qui sont pourtant habitués à recevoir des invités reconnus dans le monde entier. L’animateur, qu’on nommera Marc, et son co-animateur, qui s’appellera Dany (parce qu’il leur faut des noms) sourient bêtement, en regardant en direction du public, en délire depuis plusieurs minutes. Attendant que ça se calme un peu, ils finissent par pouvoir placer un mot.

Marc : Bonsoir Pétale!

Pétale : Salut!

Marc : Je sais que t’es le genre de personne à partir sans avertir, alors on va pas perdre une seconde…! Notre première question est loin d’être originale, mais elle doit être posée : Comment on se sent quand on réalise qu’on a gagné le titre?

Pétale : En fait… Je pensais que ça serait exactement comme gagner n’importe quelle ceinture. Parce que pour moi, les champions doivent tous représenter la fédération, à un niveau différent. Ce l’est un peu, mais à une puissance particulièrement plus élevée. Pour être honnête, je dirais que je réalise pas encore tout à fait. J’ai beau traîner la ceinture partout, la regarder pendant des heures, voir mon visage sur plein de magasines, dans des journaux, à la télé et voir « SOW CHAMPION » à côté, c’est encore un peu irréel.

Dany : Et pourtant, c’est bien arrivé!

Pétale : Parait-il, oui!

Marc : Que penses-tu des gens qui parlent de chance?

La rousse prend quelques secondes pour réfléchir, mais finit vite par répondre.

Pétale : Ça va paraitre bizarre de dire ça après avoir dit si souvent que j’avais pas besoin de chance pour gagner – je le pense toujours, parce que je sais que j’aurais pu gagner sans ça, d’une manière ou d’une autre – mais cette fois, oui, la chance a eu son rôle à jouer. Je pourrais faire preuve de mauvaise foi en disant que c’est juste parce que je me suis arrangée pour que Sylvain tombe dans le ring plutôt que dehors, et que comme il est plus lourd il tombe plus vite que moi, donc dessous… Mais ça serait faux.

Par contre, je peux dire que pendant que je le serrais dans le Crazy hug, j’espérais de tout cœur qu’il tombe dans le ring, et que j’aurais assez de forces pour me placer sur lui. Le hasard a fait que mon bras était déjà dessus. Par contre, on ne peut pas mettre cette victoire QUE sur le compte de la chance. La bataille qu’il y a eu avant cette chute a son poids dans l’équation quoi qu’on en dise. Si j’avais été un adversaire facile, j’aurais été pinée avant, ou Sylvain aurait réussi à m’échapper facilement.

Dany : Un message pour lui?

Pétale : Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, je n’ai pas l’intention de dire que je lui avais dit. Je crois que ça serait inutile, et arrogant. Je sais qu’il compte utiliser son rematch, et qu’il ne va pas me lâcher facilement. Je sais très bien que ça sera ainsi, parce que c’est ce que je ferais moi-même si je n’avais pas gagné le titre lundi. Je suis prête à le recevoir. C’est tout ce qu’il a besoin de savoir pour l’instant.

Marc : Sur les blogs, Sylvain a dressé une liste des potentiels prétendants au titre, et a fait son analyse personnelle de chacun d’entre eux. Penses-tu comme lui?

Pétale regarde Marc en fronçant les sourcils. La réponse est facile à deviner en regardant son visage.

Pétale : Aucunement. Tout le monde mériterait sa chance. C’est bien là, le problème. Dire que ceux qui n’ont jamais eu le SOW title, ou encore de title shot n’ont pas de talent est complètement con, parce que je suis la preuve vivante que c’est tout le contraire. Le résultat de la façon de penser qu’ont les GMs, c’est qu’on s’est coltiné les mêmes tronches de merde autour du titre pendant des années. Je n’ai pas l’intention de jongler entre Darkside, Verdugo et Sylvain. Le p’tit l’a dit lui-même…

Elle se lève de son fauteuil, et se tourne dos à la caméra. Sur le dos de sa robe, on voit une grande cible blanche. La championne reste debout un instant, et se rassoit.

Pétale : Je suis devenu la cible de tout le monde. J’ai présentement la place que tout le monde voudrait avoir, et je ne compte pas la laisser me filer entre les doigts si facilement. Pas après avoir attendu ce moment toute ma carrière. Sylvain s’est battu comme un diable alors qu’il a eu le titre après seulement quelques mois au sein de la compagnie. Le match que je lui ai donné ne semblera plus aussi impressionnant quand il sera question de défendre ma destiné. Mais je ne passerai pas trois mois à me faire chier contre lui. Il aura son rematch, et retournera d’où il vient. Je défendrai ce titre contre d’autres personnes. La terre ne tourne pas autour de Sylvain Primeau. J’affronterai ceux qui pensent pouvoir me battre, peu importe qui ils sont.

Dany : Même M Cube?

Pétale sourit à pleines dents.

Pétale : Je ne vois pas pourquoi tout le monde fait un cas avec ce genre de choses. Affronter M Cube ne me poserait aucun problème. Je ne serais pas plus douce parce qu’il s’agit de lui, et il aurait intérêt à faire de même de son côté. J’aurais beaucoup plus d’attentes face à lui que face à n’importe qui d’autre, en fait. L’idée de Sylvain de devoir choisir entre l’or et l’amour est totalement absurde, à mon sens. Je perdrais ce titre contre M Cube, je serais déçue, mais je ne lui en voudrais pas. Je me dirais qu’il a simplement mieux performé que moi. On n’est pas obligés de se détester pour s’affronter. On n’est pas non plus obligés de s’insulter. Mais ça, semble que certaines personnes l’oublient facilement, un peu comme ils oublient qui ils sont…

Marc : Certains disent que t’as sucé des bites pour avoir ce titre.

Pétale : Et à quoi ça aurait servi? J’ai gagné le rumble, j’avais le title shot en poches depuis quelques temps. Pas besoin de sucer Wilson pour avoir ma chance au titre, donc. Mais c’est le genre d’attaques faciles qu’on s’attend à recevoir de la part d’un merdeux qui foire tout depuis des mois. Encore une preuve de jalousie, quoi. On apprécie pas que les yeux soient rivés sur autre chose que sa petite personne, on se met donc à dire les conneries les plus faciles à sortir, et on se plaindra après de ne toujours pas avoir d’attention. MJ Price est la preuve vivante qu’avoir une belle petite gueule suffit pas, ici. Il a été champion Wildside et on vient à peine de l’apprendre. C’est mignon, il réagit encore plus en enfant gâté que sa coupine. Mais qu’il ait encore une fois changé d’opinion à mon sujet, je m’en fous. Qu’il dise ce qu’il veut, j’en ai rien à cirer. Ça se trouve, dans deux mois il retournera encore sa veste. À force, il sait même plus dans quel sens elle va vraiment. Il est plus perdu que Big Manu dans un endroit sans bouffe.

Effectivement, elle a l’air de s’en foutre complètement, puisqu’elle sourit, toujours à pleines dents.

Marc : Darkside dit que ton règne est la fin. Qu’est-ce que tu peux lui répondre?

Pétale : Bien sûr que mon règne est la fin! Je le dis depuis des semaines, qu’il le sera. La fin de son ère, à lui et ses semblables. Darkside vient simplement de comprendre que c’était sérieux, et maintenant il a peur pour son cul. Parce que s’il ne peut pas prétendre au titre, il n’est plus rien. C’est là son problème en fait. Alors évidemment, il dit que ça sera le fin de la SOW, pour exagérer les choses et essayer d’embrouiller les plus naïfs de la fédération et de les allier à sa cause… Ce serait évidemment sa fin à lui, parce qu’il ne serait plus rien. Rien d’autre qu’un vague souvenir oublié au bout de 2 mois. Et là je suis généreuse. De toute façon…

Elle s’empare de son titre, et le place sur son épaule, là où il est à sa place.

Pétale : Qui pourrait mieux prendre soins de cette ceinture que la SOW elle-même? Darkside? Il n’a toujours eu en tête que la destruction de la fédération. El Verdugo? Ça reviendrait à Darkside, parce qu’on n’oubliera jamais qu’il a déjà donné une ceinture à Darkside, renonçant à être champion… C’est ça qu’on veut? Un champion qui renonce? Franchement, non. La ceinture est, et restera, sur mon épaule, là où elle devrait être depuis longtemps. Par contre, je ne dis pas que je n’affronterai pas ceux que je ne vois pas détenir ce titre… J’ai bien dit que j’affronterai n’importe qui. Mais je ne ferai que confirmer que je suis celle qui convient le mieux à cette position. Et peu importe qu’on dise de la merde sur mon dos. Il est assez large pour en prendre bien plus que ce qu’on peut débiter comme conneries. Ça ne fera que me remonter encore plus haut. Continuez de me détester. Tant que les fans m’aiment, je ne vous entends même pas.

Elle fait un clin d’œil en direction de la caméra devant elle, puis se lève en saluant les deux hommes qui la reçoivent et part, sans fracas, aucun.

L’image s’ouvre sur une pièce sombre, au centre de laquelle on ne voit qu’une chaise, et un spot qui l’éclaire. Des cris fracassent le silence, suivi d’un grincement de porte et du son des pas de quelques personnes. Un bruit de frottement est aussi perceptible, et on comprend ce qui se passe au moment où trois hommes arrivent au centre de la pièce, traînant une femme à la chevelure de feu dont le corps est aussi mou qu’une guenille. Ils posent la femme sur la chaise, sans grande délicatesse. L’homme qui ne la transportait pas prends de grandes précautions au moment où il lui menotte les poignets aux accoudoirs de la chaise. Il s’empare prudemment de la cheville droite de la jeune femme, qu’il attache fermement à la patte de la chaise. Il fait la même chose avec la cheville gauche, et se recule rapidement de plusieurs pas, juste à temps pour éviter un coup de tête de la jeune femme. Ses cheveux roux cachent une bonne partie de son visage, et son ébouriffés à l’extrême. Elle relève la tête vers les trois hommes, qui restent dans l’ombre, l’observant attentivement. La jeune femme ne porte qu’un pyjama blanc, taché de rouge, probablement du sang. Oui, si on se fie à son menton taché lui aussi de ce liquide, nous en avons la confirmation. Ses doigts se raidissent, et sa respiration s’accélère. Elle éclate dans un grand rire qui résonne dans la pièce vide. Un rire glaçant, cinglé. En bougeant rapidement la tête, elle réussit à dévoiler son visage à la caméra. Ses crocs bien visibles, la tornade rousse regarde la caméra de ses yeux perçants.

Pétale : Darkside, c’est là l’effet que tu as sur moi. Tu me rends folle. En fait, t’es pire qu’une femme. Un jour tu m’aimes parce que je suis manipulatrice, vicieuse, violente, traitre…

Elle sourit suite à l’énumération.

Pétale : Le lendemain, je devrais être exterminée parce que je suis manipulatrice, vicieuse, violente, traitre. Mais on sait tous les deux que si tu as changé de cap aussi drastiquement ces dernières années, c’est pour une seule et unique raison. Je ne sers plus TES intérêts mais les miens. Tant que je fais sagement ce que tu veux pour t’aider, c’est bon, je peux être tout ce qu’il y a de mal dans ce monde. Je peux être l’enfer vivant, c’est parfait comme ça. Mais au moment où je le fais pour MOI, on prépare le bucher. « Pétale mérite la mort ! »

Elle s’arrête pour rire un bon coup, et laisse tomber sa tête sur le côté.

Pétale : Really, daddy? La mort? Rien de moins? Tu sais, ça pourrait avoir du sens… si j’avais pas baisé la mort tellement de fois. C’est rien de plus que ma salope personnelle.

De l’amusement, elle passe à la tristesse. Des larmes se font même voir sur ses joues.

Pétale : Tu ne vois pas que j’essaie seulement d’être digne de ce que tu m’as appris? Je veux juste que tu voies que je suis encore capable de mettre tes enseignements en application! Je ne demande rien d’autre que ton attention. Ton amour, si j’ose dire.

Elle redresse la tête, et un long grognement se fait un chemin entre ses dents serrées. Ses mains se crispent sur le barreau de la chaise.

Pétale : T’es incapable d’être fier de moi! Sale hypocrite que tu es! Tu manipules le monde entier depuis des années! Tu mens à qui veut bien l’entendre! Tu vends du rêve, mais tu n’offres que de la déception! Tu te plais à semer le mal partout où tu passes! Tu trahis quiconque te tourne le dos, et même ceux qui pensent avoir un contrôle sur toi, quel qu’il soit! ET TU ME REPROCHES DE FAIRE PAREIL? Toute la merde que t’as raconté, toutes les promesses que tu n’as pas tenues, tous tes massacres, TU LES PRENDRA DANS LA GUEULE! J’Y VEILLERAI! JE TE FERAI PAYER!

Elle se débat violemment, pendant de nombreuses secondes.

Pétale : Tes promesses de destructions, t’es incapable de les tenir… JE LE FERAI! JE DÉTRUIRAI LA RÉPUTATION DE MERDE QUE TU T’ES FORGÉE! Tu ne feras rien… COMME TOUJOURS. Tu n’es rien! JE SUIS TOUT!

Elle éclate de rire, et s’adoucit sans raisons.

Pétale : Et enfin, tu seras fier de moi. T’as fait de moi ce que je suis, papa. T’es le seul à blâmer, présentement. Sans toi, je suis perdue. Comme tu l’es sans moi. Regarde toi errer sans but depuis des années. Tu sais que tu es devenu une pâle copie de ce que tu étais dans le passé. Preuve en sont tes millions de tentatives de me remplacer.

Elle se remet à pleurer.

Pétale : Mais pourquoi me remplacer, Darky? Je suis la plus réussie de toutes tes créations!

La rage la reprend.

Pétale : TU MENS QUAND TU DIS QUE C’EST FAUX! Tu te mens à toi-même, et tu me mens à moi! Mais LES FAITS RESTENT! Tu as beau réunir autant de gens que tu le veux, créer un 200 ème bestiaire pour me détruire. TU ÉCHOUERAS! Parce que je suis intouchable. Je suis hors de ton contrôle! Libérée!

Le rire qu’elle sort est glacial.

Pétale : Je suis un monstre. Bien trop imposante pour que de simples coups ne puissent me détruire. Tu le sais. Tout ça n’est que poudre aux yeux…

Les sanglots remplacent vite le rire.

Pétale : Tout comme toi…

Elle essaie de briser les menottes, ce qui ne marche pas. Un cri de rage plus tard, et la rousse resserre les dents.

Pétale : Tout comme cette promo.

Puis elle sourit. Son visage redevient doux comme celui d’un enfant. Les trois hommes s’approchent, pour lui détacher les chevilles et les mains. Elle se masse lentement les poignets, en souriant toujours. La rousse s’empare des menottes, qu’elle fait tourner autour de son index en faisant un clin d’œil à la caméra.

Pétale : Ça pourrait servir.

Puis elle quitte en direction de la porte, sans rien ajouter.

Voix Off - Bah ouais je le sait tabarnak...

Es entendu alors que la scène s'ouvre sur une vue d'un luxueux bureau corporatif. A partir de la fenêtre ont peut voir le bout de certaines tours de Montréal signifiant que nous somme en hauteur. La caméra tourne vers la gauche afin de voir une bibliothèque dans lequel es posé différents objets y compris une ceinture de championnat de la défunte FNNF. Sur la chaise du patron ont vois le père de Sylvain Primeau, Prime, au téléphone dans une discussion animé.

Prime - Non mais il faut tu pas être cave sacrament pour allé sacagé un bureau parce que t'es pas payé? Comment t'a l'air après osti! Bah ouais les Espagnols toujours une gang de tête chaudes. Ouais j'espère qu'ils ont pas trop magané les installations! Remarque si j'achête la patente avec les chinois je déménage ca au plus coliss pis je ramène toute a Montréal! Ouais... Ouais ou bien a Shanghai proche de la track. Ouais... Ouais... J'ai checké les derniers détails du deal HRT... Ouais... Faudra voir avec Sir Frank... Uh uh... Ouais...

La porte de la pièce s'ouvre à la volée, et Pétale entre sans être invitée, ceinture à l'épaule et secrétaire au cul. Les yeux de Prime se posent sur elle, et il ne semble plus écouter ce que son interlocuteur lui dit. La rousse croise les bras, mais continue de se débattre avec la femme qui essaie de la faire sortir, en bougeant juste assez pour qu'elle ne soit pas capable de l'agriper. Pétale fixe l'homme derrière le bureau, les sourcils froncés et les lèvres légèrement pincées. Son nez se plisse l'espace de deux secondes, montrant son agacement. Elle tourne vivement la tête vers la secrétaire au moment où celle-ci réussit enfin à lui mettre la main sur le bras, ce qui la fait légèrement reculer.

Prime - ... ... ... ... Je te rappel.

Il raccroche sans hésité une seconde alors que la pauvre secrétaire, débouté regarde son patron en quête de guidance.

Prime - C'est beau.

La femme ne se fait pas prié et quitte presque en courrant et ferme la poste aussi doucement que son niveau de stress peut lui permettre. De son coté Prime fixe la Champion d'un air un peu déçu.

Prime - Ca te coutait de quoi d'appelé avant de venir? Je t'aurais gardé du temps...

Pétale - J'ai jamais appelé avant de venir, c'est pas aujourd'hui que ça va commencer.

Elle s'approche du bureau, et pose la lourde ceinture dessus, bien en vue. Elle place ensuite ses mains à plat sur le bureau, regardant son ex dans les yeux.

Pétale - J'peux savoir en quel honneur tu tapes sur mes fans?

Prime - Pas de ''Hey papi ca va? Hmm... Daccord.''

Dit-il d'un air faussement décu alors qu'il lève un sourcis par la suite.

Prime - T'a pas entendu mon jeune? Pas ma fautesi un de tes épais de fans fait le crétin! Quoi? Pas le droit de défendre mes intérêts asteur? Bah ouais Sly aurait pus le pété ton twit mais j'ai préféré le faire a sa place pis mangé le heat pour lui. Il a pas besoin de cette mauvaise presse la. Déjà que c'est ton fa-fan qui a chargé en premier, non mais s'cuze mais si il es dans ton fan club tu devrais lui enlevé son membership. T'a de meilleurs fans que ca d'habitude.

Pétale - T'es rendu aussi bas que ça papi? Really? Écoute, vu que t'as pas compris encore, j'va t'expliquer. Taper sur mes fans c'est taper sur moi. Tu veux m'taper dessus? Vas-y j'attends rienque ça. Sauf que moi, c'est pas un p'tit 5 000$ qui va m'arrêter.

Prime - Oh sweetheart...

Dit-il alors qu'il se coince le nez entre deux doigts comme si il avait mal a la tête.

Prime - Dit moi, t'aurais dit ma même chose si c'était Sylvain qui l'aurais cassé ton fan qui je te rappel essayait de l'attaqué? Qu'es t-il arrivée a la légitime défense? Tu le prend pas en considération ca?

Pétale - Je sais très bien que c'est parce que t'étais frustré que j'aie gagné contre ton kid. Les choses changent drôlement quand Darkside ne peut pas traîner autour du ring, hein!?

Prime - Bitch please la présence de Darkside aurait rien changé pis tu le sait. Si ca ce trouve ca t'aurais dérangé! J'ai tu a te rappelé une des victoires de Sylvain en solo contre toi? T'a perdu juste parce qu'il était au bord du ring. En plus tu l'a tu vu depuis un moment? Une osti de poule pas de tête c'est pathétique! Anyway ton fan ce dossier la es rêglé je reviens pas la dessus. Focus donc sur prendre ta revenge sur la taloche a 3 que t'a recu a place.

Pétale sort un sourire carnassier.

Pétale - T'inquiètes pas. Ma revenge sera prise le moment voulu. J'ai jamais eu l'habitude de me laisser taper dessus par une bande de zoufs sans répliquer un jour ou l'autre.

Elle reprend son titre, qu'elle replace sur son épaule.

Pétale - Y'a encore quelques trucs que notre fils a besoin d'apprendre, et que mon père a besoin qu'on lui rappelle. Ils me montrent chaque jour qu'ils sont faibles. Désolée de te l'apprendre, mais ton fils est un mou.

Elle regarde la ceinture quelques secondes, un début de sourire sur les lèvres.

Pétale - Il ne remettra donc pas les mains sur cette ceinture de sitôt.

Prime - Mon fils chérie

Dit Prime alors qu'il fixe la Championne dans les yeux.

Prime - Parce qu'a ma connaissance t'a pas donné naissance a un enfant quand t'avais que 5 ans. Mais bon je sait ce que tu veux dire.

Il ouvre un carnet de rendez-vous et regarde dedans un moment avant de le refermé et regardé son ex-copine de nouveau.

Prime - Dit lui si il es un mou, mais il va pas te laché. Niveau détermination je pense qu'il es pire que moi donc tu va l'avoir au cul pendant un bout. Tsé, y'a 23, t'en a 27, si ca prend 5 ans avant qu'il remettre la main sur la strap crois moi qu'il va etre présent au rendez-vous. Sly es pas mou, crois ce que tu veux chérie mais avec le temps tu va voir. Il apprend de toi tu sait, il a déja appris beaucoup. Je dit pas qu'il va gagné pour sure lors de ton prochain match contre lui mais one day met ton argent la dessus sweetie il va redevenir Champion du Monde que ca soit contre toi ou peu importe qui.

Il se lève et se dirive vers un bar très bien garni et se fait un verre de scotch.

Prime - Tu sait quoi? Je regarde ce qui s'en viens si tu le bas encore et je me dit que tu va finir par t'ennuyer de lui si il va sur un autre Championnat. Je veux dire qui aura tu en face de toi après Sylvain? DarkSide? Verdugo? Green? Cube? C'mon... Entre toi et moi? Je seul qui va vraiment t'en donner pour argent ca va être Sylvain. Tu le vois pas la je comprend, mais tu verra.

Pétale - Je sais très bien qu'il reviendra, même si ça prend 20 ans. T'es assez bien placé pour savoir que quelqu'un qui entre dans ma vie y reste à peu près éternellement, non? Mais tu sais aussi que j'ai tendance à me lasser des gens, et je crois pas que Sylvain y fera exception. Il a beau être un adversaire étonnant, il reste qu'en ce moment, ses petits jeux de gangs sont le plus gros faux pas qu'il pouvait faire.

La rousse contourne le bureau, et s'assoit dessus, les jambes croisées.

Pétale - J'ai pas l'intention de laisser faire ça éternellement. S'il faut que je trouve des gens pour me venir en aide, garanti que j'ai pas à lever le petit doigt et que je trouve. J'ai toujours eu de la facilité à m'entourrer. Ça a jamais représenter un défi, aussi bizarre que ça puisse paraitre, vu le nombre de personnes que j'ai trahies dans ma carrière. S'il faut que j'ailles chercher parmis les morts, je le ferai. Mais chose certaine, c'est que je suis jamais entièrement seule. Et si j'en crois ton raisonnement, on pourra appeler ça de la légitime défense, pas de la lâcheté.

Prime - Ce que tu dit il le sait Pétale et pas parce que je lui ai dit mais bien parce qu'il es malin et pas con. Lasse toi s'en quand tu t'en lassera ca lui sera égale ca l'empêchera pas de tenté de reprendre le titre si tu l'a encore le moment ou il reviendra. Mais ca comme il dit c'est si il perd, entre toi et moi il a une chance de te battre.

La Légende calle son verre et s'en fait un autre.

Prime - Si tu te laisserais faire tu serait déceuvante Pétale donc c'est sure que je m'attend a ce que tu réplique a Sylvain avec du monde. J'imagine que tu va t'enligné en autres avec ton chum et son chat de service? Ca serait déjà mieux que Flying Booya du temps ou l'Insurrection fai... Hhehehe... Non je peut pas dire faisait le chaos car c'est pas vrai.

Pétale sourit.

Pétale - Pourquoi quelqu'un d'aussi évident que Cube? Ce serait même pas drôle. Agréable, certes, mais pas drôle. Pourquoi pas des gens qui auraient toutes les raisons au monde de me détester mais qui en sont incapables? Ou pire encore, des gens qui me détestent vraiment, mais qui veulent cette chose que seule moi possède? Les possibilités sont infinies, ici. J'ai encore une fois réussi à amasser le beau jeu.

Elle prend le verre de Prime, et le boit d'une traite, avant de le lui redonner, complètement vide.

Pétale - C'est un jeu. Un gros jeu, auquel personne ne peut gagner, si ce n'est moi. J'ai aucune inquiétude sur le fait que Sylvain serait capable de me battre, ni sur le fait qu'il est intelligent. Mais comme tu dis, si je le laissais faire, ce serait décevant et ce serait pas moi non plus. Sauf qu'il faut garder un truc en tête; avec moi, les choses sont toujours compliquées. J'crois que t'es assez bien placé pour le savoir, depuis le temps.

Prime - Oh trust me girl je le sait en tabarnak!

Il se mit a rire alors qu'il dépose le verre vide devant lui.

Prime - Et il le sait aussi, il n'aurais pas demandé la Cr@zy Girl si il ne le savait pas. Il veux que ca soit compliqué car ca sort le meilleur de toi donc de lui et donc le SOW Championship. Il l'a déja dit dans le passé qu'il voulais faire monté la qualité du titre pas vrai? Qu'il le dise ouvertement ou pas en ce moment même sans la ceinture il doit être un homme heureux de ce qu'il a accomplis et je parle pas de son règne de Champion. C'est un bâtisseur le petit tu sait. Il me rend fière en criss.

Pétale - Son but était le bon, c’est sa technique pour y arriver qui était douteuse. Fricoter avec Darkside, tu sais aussi bien que moi comment ça se finit toujours. D’ailleurs, ça commence déjà un peu à se voir. Désolée de te l’apprendre, mais les choses vont prendre une tournure loin d’être plaisante pour « ton » fils. Et pas à cause de moi. Pour une fois, j’aurai les pattes plus blanches que la pureté elle-même. Darkside, lui, sera plein de merde, comme toujours. Le truc, c’est que cette fois, c’est sur ton fils qu’il va les essuyer.

Elle se lève, s’approche de l’homme et l’embrasse sur la joue.

Pétale - Et après ça, faudra voir si ta fierté envers ton fils sera encore aussi grande…

Puis elle se dirige en direction de la porte, qu’elle ouvre, avant de regarder Prime par-dessus son épaule, d’un air désolé, mais n’ajoute rien avant de sortir de la pièce en refermant derrière elle.

Au moment où l’écran s’allume, on peut voir Pétale, avec sa ceinture de championne bien positionnée sur son épaule, elle sourit. Les vêtements qu’elle porte rappellent une vieille époque : une jupe à carreaux rouge et noirs, un très petit top noir semblable à un soutient gorge, et de grosses bottes style armée. Dans ses mains gantées de cuir, elle fait tourner des baguettes de drum roses. Ses cheveux sont relevés, et une longue chaine se fraie un chemin de son cou à son ventre, une croix en guise de pendentif.

Pétale : Ladies and gentlemen, un clan vient de faire son apparition à la SOW. Nous vous demandons de bien vouloir vous diriger en direction des sorties de secours, dans le calme, évidemment.

Elle glousse de rire.

Pétale : J’ai mal capté votre nom, mais en fait, tout le monde s’en fiche. L’important sont vos initiales. P.A.K. Elles prendront bientôt tout leur sens. PÉTALE’S ASS KISSERS.

De mouvements habiles, elle continue de faire tourner les baguettes, en souriant toujours.

Pétale : Sylvain, merci d’avoir prouvé au monde que tu étais faible. Comme ça, on arrêtera de me regarder comme une cinglée quand je le dirai. Non parce qu’à force, ça devient irritant. Pourquoi suis-je encore seule?

Elle hausse les épaules en riant. Visiblement, être attaquée par un clan est plus amusant que ça en a l’air.

Pétale : Parce que. Quand mes renforts arriveront-ils? Quand ils arriveront. Tu es plus impatient que je croyais, en fin de compte. Toujours pressé, pressé, pressé. As-tu déjà joué le rôle d’un certain lapin toujours en retard? Es-tu à une minute près de la mort? Non parce que si oui, je voudrais bien le savoir question d’acheter un bouquet de fleurs à mettre sur ta tombe, et une réserve de bouteilles pour consoler ton pauvre papa qui croit tellement en toi. C’est mignon, ça, quand on y pense. La méchante belle-mère qui console le père en peine suite à la disparition précoce de son fils.

Elle arrête de faire tourner les baguettes et se gratte le menton pendant quelques secondes.

Pétale : Précoce… C’est peut-être ça, ta manie de toujours être pressé. Pressé de commencer, pressé de finir… Tu vois ce que je veux dire? Mais console-toi. Sur certains points, je peux me montrer précoce, moi aussi. Quand il est question de finir une mauvaise baise, je peux te jurer que je suis imbattable. Et présentement, vous avez beau être quatre, vous m’offrez la pire baise de ma vie. Ça mérite des félicitations, parce qu’à se fier à mon passé, y’avait énormément de compétition, et vous l’avez toute écrasée. Oui, vous avez gagné quelque chose!

La championne se met à applaudir.

Pétale : Je dois avouer que vous faites d’énormes efforts pour rendre ça moins nul. D’abord, vous voyez que tous seuls, vous n’arrivez à rien. Donc, vous vous dites « entraidons-nous! ». Mauvaise idée. Zéro multiplié par quatre donnent toujours zéro. C’était le calcul de vos chances de réussite. Cours de maths gratuit, donné par Pétale Orientale, SOW Champion. Mais oh! Ajoutez toujours quelqu’un de plus, on ne sait jamais!

Elle roule des yeux avant de croiser les bras.

Pétale : Essayez les masques, les menottes, les fouets, tous les p’tits joujous à Darky, prenez de l’avance…

Elle regarde la caméra en souriant.

Pétale : Excusez-moi, chers fans, de vous avoir mis ces images en tête…

Puis elle ricane doucement, avant de se frotter la nuque.

Pétale : Parce que vous serez bientôt mes salopes… Oui, à l’image de l’Insurrection, vous serez de petites putes qui lècheront mes bottes, et embrasseront mon cul. Mais vous, vous avez l’avantage d’avoir déjà le bon nom. P.A.K.

Elle baisse la tête et la bouge lentement de gauche à droite, comme si elle était découragée.

Pétale : Et nous avons maintenant une nouvelle plus grosse pute de la SOW! Je ne parle pas de MJ Price, ici. Mais bien d’Edward. Eddy… Eddy… Eddy… T’avais l’air de quelqu’un d’intelligent, pourtant, derrière tout ce make up… Alors pouquoi vendre ton âme à cette cause déjà perdue d’avance? Bien de me taper dessus pendant un match? Surpriiiise! Je suis de retour et je viens taper sur la championneeee! T’as réellement rien trouvé de plus original? Non parce que ça fait un peu copié collé de ce que Price à fait… Et l’insurrection avant lui… Et moi avant eux! Nous avons donc la cougar attardée, Cendrillon l’impatiente, le diable éteint, et la pute à rabais. Comment voulez-vous être pris au sérieux après tout ça?

Elle soupire longuement, avant de revenir à ce qu’elle disait.

Pétale : Non mais si tu voulais à ce point un match pour le titre, t’avais qu’à le demander gentiment, hein? J’suis pas Darkside. J’ai dit que je donnerais leur chance aux lutteurs qui veulent s’essayer. Plutôt que de la jouer super anus, ce qui nous aurait fait gagner un temps fou. En fait, je vais t’expliquer plus clairement… Attends.

Elle s’assoit sur une chaise et prend un livre au sol, puis l’ouvre.

Pétale : Edward voulait un match pour le titre SOW. Il se rendit donc au ring, pour lancer un challenge à la championne en titre, la formidablement généreuse et mortellement talentueuse Pétale Orientale. Pétale accepta, et le match eut lieu. Après une défaite, Edward fut très déçu, mais tout de même content d’avoir eu sa chance. Pétale passa donc au prochain adversaire. Fin.

Elle referme le livre, puis se relève.

Pétale : J’adore les histoires qui se finissent bien comme celle-là! Et tu sais, ça aurait pu se faire ce soir. Mais tu as préféré faire n’importe quoi, m’attaquer comme un gros déficient, et te greffer à cette bande d’abrutis. Too bad, darling. Tu viens de rater le train. Parce qu’entre toi et moi, dans ce clan de merdeux, t’es un peu celui élevé au titre de laveur de chiottes. J’veux dire par là que quand tes petits namis, ils vont se chier dessus dans le ring, ben c’est toi qui passera derrière pour ramasser la merde.

Elle fait un sourire tout gentil, tout doux.

Pétale : Et entre toi et moi, j’ai pas vraiment de temps à perdre à combattre des ramasse merde. En fait, je combats n’importe quel lutteur, mais à mes yeux, un lave-caca n’est pas un lutteur. C’est comme ça, c’est tout. Cherche pas.

Elle hausse les épaules, en continuant à sourire de la même façon.

Pétale : Donc, qui est le chef de cette petite bande? Parce qu’on s’entend, une meute a toujours un chef… Évidemment, on se retrouve déjà devant deux possibilités. Soit tout le monde dit qu’il est le chef, et vous êtes mal pris… Ouais parce qu’après vous devrez vous battre entre vous pour définir le mâle alpha, et moi je pourrais bien filer en douce pour m’amuser avec quelqu’un d’autre pendant que vous vous entretuez…

OU BIEN… Vous mentez en disant qu’il n’y a pas de chef. Mais vos égos sont bien trop gonflés pour qu’on croit à de la merde comme celle-là. Donc! Qui?

Elle attend une réponse qui ne vient évidemment pas.

Pétale : Si ça vous dérange pas, j’vais profiter du temps de réflexion que vous avez pour aller bouffer un truc. Ciao Pétale’s Ass Kissers!

C’est en riant que Pétale quitte les lieux, pas sans envoyer un clin d’œil à la caméra en passant.

L’image s’ouvre sur la loge de Pétale, dans laquelle se trouve justement la championne, en compagnie de son ex mari, bien installé sur le sofa. La rousse est dans un coin, au téléphone, et le Cr@zY Kid regarde l’écran de télévision au mur devant lui. Il soupire devant la multitude de publicités qui passent, et regarde Pétale du coin de l’œil, pour voir qu’elle raccroche. Directement au même moment, on frappe à la porte de la loge. Pétale va ouvrir, et trouve devant elle Phil Salfino.

Phil Salfino : J’espère que je ne vous dérange pas…

Il semble curieux de voir par-dessus l’épaule de la championne, qui penche la tête pour le fixer dans les yeux.

Phil Salfino : Je ne voudrais pas interrompre quoi que ce soit..!

La rousse semble sur le point de lui arracher les yeux, et le pauvre ne s’en rend même pas compte. Heureusement pour lui, Slegh vient à sa rescousse sans même le réaliser lui-même. Il a eu le temps de se rapprocher de Pétale, qu’il a attrapée par la taille, et dont elle s’est dégagée sans grande délicatesse, tout à fait à son image.

Slegh : Entrez, Phil! Pétale, tu connais Phil? C’est un intervieweur.

Pétale : Je travaille ici depuis bien plus longtemps que toi…

Phil entre, pendant que Pétale continue de le dévisager. Elle connait bien le bonhomme, et sait que tout ce qu’il veut, c’est pouvoir mettre la main sur des informations qui vendront. L’intervieweur semble un peu intimidé par le regard noir de la championne, mais sent qu’il peut s’adresser aux exs conjoints en toute sécurité vu la présence de Slegh.

Phil Salfino : Ça fait quelques temps que vous êtes réunis, et tout le monde s’attendait à vous voir parler sans arrêt, et pourtant, vous êtes pratiquement muets..! J’ai fait mes recherches, et je dois dire que la Cr@zY Team était beaucoup plus bavarde dans le passé…

Pétale : En tout cas, on est moins bavards que toi présentement. T’aime t’écouter parler à ce point? Tu veux qu’on dise quoi, quand en face, tout ce qu’on entend c’est des conneries?

Slegh : De la merde.

Pétale : Même notre fille a plus de répartie que ces petits crétins. La seule à être capable de nous satisfaire présentement côté violence… C’est Fourecks.

Slegh : T’as vraiment pris ton pied toi!

Pétale : En fait, j’ai l’impression que je perds mon temps face à Sylvain, parce que le défi de leur meu-meute, c’est même pas lui. Ils sont tous derrière lui pour qu’il ait le titre. La seule chose qui les unit présentement, c’est le fait qu’ils ne veulent pas que cette ceinture soit entre mes mains. Et ce qu’ils veulent, j’en ai rien à foutre. MOI, ce que je veux, je l’obtiens en claquant des doigts. Je veux garder ce titre, et je le garderai.

Slegh : Crois-moi Phil, je suis bien placé pour savoir qu’elle peut tout enlever à quelqu’un si elle le veut vraiment.

L’ancien couple se regarde, avec un sourire en coin aux lèvres.

Phil Salfino : Donc si vous parlez peu, c’est que ce que vous entendez n’est pas assez intéressant?

Slegh : Il faut comprendre une chose. Entre les supposés complots et le fait que je vienne à peine de sortir de la retraite et que donc je ne vaut rien, on en a pas grand-chose à battre. Edward devrait se souvenir d’une chose. Y’a pas si longtemps encore, il était un total inconnu pour tout le monde. Encore aujourd’hui, j’sais même pas son nom de famille. J’dois l’écrire sur la paume de ma main pour m’en souvenir… Regarde.

Il place sa main devant la caméra, et on constate qu’effectivement « Blackbuerry » est écrit.

Slegh : Le petit devrait aussi savoir que niveau tag team, on a rarement vu plus efficace que la Cr@zY Team. On a peut-être échoué notre mariage, mais dans un ring, on entre en parfaite symbiose. Il ne faut pas se lancer sur des hypothèses ridicules par rapport à la vie personnelle vs. La vie professionnelle. On s’entend parfaitement bien aujourd’hui, et jamais on ne se laissera tomber.

Pendant qu’elle écoute son ex parler, Pétale hoche doucement la tête, acquiesçant à ce qu’il dit.

Pétale : Et je crois que le reste n’a aucune importance. On est là, on est back, et on va rester. C’est pas le premier clan venu qui va briser le rêve de tout le monde de voir cette équipe se reformer. Le Kid et la G!rL vont en faire chier à la meu-meute.

Phil Salfino : Qu’en est-il des autres?

Pétale : Avec Draven, c’est exactement pareil. On a eu nos différents. On les a réglés en se tapant sur la gueule. Je lui donne la chance de prouver qu’il mérite mon pardon, et jusqu’à aujourd’hui je n’ai aucune raison de me plaindre. Il fait son travail comme on s’attend à le voir le faire. Il est en feu, on est en feu, Methodcobra est en feud…

Phil Salfino : Par contre, Methodcobra est un peu occupé ailleurs présentement. Ne pensez-vous pas que ça peut vous nuire?

Pétale : Fourecks l’est également. Et alors? Les faibles ne peuvent mener deux batailles en même temps.

Slegh : Les forts le peuvent. Et comme on a dit y’a pas deux minutes, ma tête de con, Fourecks n’est pas une faible. On fait confiance à Methodcobra. Mais s’il nous déçoit, eh bien il devra vivre avec les conséquences.

Pétale : Et on est plutôt imaginatifs quand il est temps de trouver des conséquences.

Slegh : Methodcobra est loin de l’ignorer.

Phil Salfino : À Injection, vous avez eu votre premier match officiel clan contre clan… Match que vous avez perdu, mais qui fut tout de même une rude bataille. Des commentaires sur cet affrontement?

Slegh : On a rien à en dire.

Pétale : Absolument rien.

Slegh : Quand ils crieront qu’ils ont gagné la guerre par cette simple bataille, on fera des commentaires.

Pétale : Et encore là. Parle-nous de quelque chose d’intéressant à la place. Si t’arrives à trouver quoi que ce soit d’intéressant dans ce qu’ils peuvent dire.

Les partenaires sont côte à côte, les bras croisés. Ils se regardent en attendant que Phil trouve quelque chose à dire, ce qui prend plusieurs secondes pendant lesquelles les lutteurs sont concentrés à se parler à l’oreille en riant.

Phil Salfino : Darkside a dit qu’il vous détruirait, vous tuerait et que vous êtes une erreur de la nature…

Pétale : Rien à foutre. Darkside n’est pas quelqu’un dont l’opinion m’importe. Il peut dire ce qu’il veut, il n’a pas ce qu’il faut pour me détruire. Il peut réunir autant de personnes qu’il veut, je suis indestructible. Je suis une œuvre d’art vivante. Chaque fois que je monte dans ce ring, je le rappelle à tout le monde. On peut me reprocher bien des choses, mais pas de ne pas être une championne digne de cette ceinture. Je représente la fédération mieux que n’importe qui pourrait le faire. Je compte la garder encore longtemps. Pourquoi pas, battre un autre record, ça serait bien!

La rousse sourit, avant de regarder à nouveau son partenaire, qui fait la même chose.

Pétale : J’en ai les capacités.

Slegh : Darkside ne sait plus quoi inventer pour avoir de l’attention. Il est un peu comme un enfant qui cherche le regard de sa mère et se met à brailler pour l’avoir. Quand la maman le regarde enfin, il éclate de rire, et continue à jouer. Il veut qu’on parle de légende déchue? Il avait cessé toute activité depuis un bout de temps avant de revenir à la SOW. Quand il est arrivé, il fallait que tout le monde se soumette, et se souvienne de lui. C’est d’une arrogance telle que ça mérite d’autant plus de claques. Et pour ça, y’a pas mieux que nous. Ce match n’était qu’un échauffement, auquel on a pris part. La réelle guerre sera bien plus intéressante à suivre. Si le public pense en avoir eu plein la vue, c’est mal nous connaitre. On est fous…

Pétale : On est hardcore…

Slegh : On a l’expérience…

Pétale : On a l’intelligence…

Slegh : La force…

Pétale : Le talent…

Slegh : La passion…

Pétale : La vitesse…

Slegh : La technique…

Pétale : Bref, on a tout pour en mettre plein la vue.

Slegh : Et c’est ce qu’on fera. Maintenant, fout le camp, on a des choses à voir ensemble.

Phil hésite, mais se dépêche de sortir en entendant le grognement que lui sert Pétale. La rousse éclate de rire en voyant la porte se refermer à une très grande vitesse. Elle regarde Slegh, et la caméra s’éteint là-dessus.

L’image s’ouvre sur le visage songeur de la championne de la SOW. Les sourcils légèrement froncés, la main gauche sur la bouche, son coude gauche reposant sur la table devant elle, elle semble en pleine réflexion. La jambe amochée de la jeune femme repose sur une chaise à côté d’elle, et sa main droite caresse le crâne d’une pitbull grise assise par terre, juste à côté de sa maîtresse. Le titre repose bien en vue devant la jeune femme, faisant face à sa propriétaire. La main gauche de Pétale quitte son visage, et son index rejoint la ceinture, plus précisément l’endroit où le nom de la championne est gravé. Elle regarde la caméra, et un léger sourire se dessine sur ses lèvres.

Pétale : Sylvain, je dois dire que tu m’as permis de passer un bon moment à réfléchir. En fait, dans toutes les platitudes que tu as trouvé à dire après notre dernier match – pour l’instant en tout cas – une seule phrase valait vraiment la peine d’avoir de l’attention. Et le pire, c’est qu’elle ne vient même pas de toi.

Elle marque une pause, le temps d’une petite tape affectueuse sur le côté du corps de la bête grise, qui immédiatement va se coucher sur un gros coussin dans un coin de la cuisine. Docilement, la chienne pose sa tête sur ses pattes avant, gardant sa maîtresse à l’œil. Le léger sourire se transforme en sourire complet, révélant les crocs de la bête rousse.

Pétale : Je parle bien sûr de ce vieil adage que tu as cité. La façon dont tu commence l’année est celle dont tu la finiras? Après mûre réflexion, je me suis rendue à l’évidence que c’est bel et bien aussi ridicule que je l’ai imaginé à l’instant où je l’ai entendu. Voici donc les raisons qui me poussent à dire que c’est de la belle merde. Première raison : Je n’ai pas commencé l’année 2012 en tant que championne de la SOW. Ni en tant que championne de quoi que ce soit. Pourtant, je l’ai finie avec cette magnifique ceinture en ma possession. Tu te souviens d’elle, n’est-ce pas? Celle que tu as non seulement perdu à mes dépens, la même que tu viens d’échouer de me reprendre. Mais ne t’en fais pas. C’est normal.

Deuxième raison qui me pousse à dire que c’est des belles conneries. Début 2012, toujours… Tu n’étais même pas sur le circuit. C’est donc dire que si tu devais finir l’année comme tu l’as commencée, il t’aurait fallu retourner à l’école de ton papa chéri, et rêver d’un jour signer un contrat dans une fédération aussi prestigieuse que la SOW. Est-ce le cas? Non, bien sûr que non.

Elle sourit en replaçant ses cheveux, et bouge un peu la jambe endolorie, grimaçant un peu, mais semblant tout de même savourer la douleur de sa blessure avec un plaisir presque malsain.

Pétale : Tu as commencé 2013 sur une défaite. Ne préfères-tu pas te dire que peu importe ce qu’il arrivera d’ici la fin de l’année, tes efforts ne se solderont pas par une défaite à la fin de l’année? Défaite qui pourrait être très grosse, importante comme pas possible. Ce serait plus simple de baisser les bras d’avance, et te référer à mon point numéro deux, n’est-ce pas?

Finir l’année tel que je l’ai commencée, dis-tu? Eh bien, si c’est en tant que SOW champion, une petite blessure ne devrait pas me tuer. Deux dans la même année, no problem, ça resterait tout de même drôle de voir que même blessée, j’ai réussi à garder cette ceinture aussi longtemps que le titre Hardcore, non?

La rousse se lève, et pose lentement sa jambe au sol. Elle sourit, malgré la douleur, et se déplace lentement en direction d’une armoire qu’elle ouvre habilement sans regarder, sortant une bouteille de whisky pendant qu’elle continue de parler.

Pétale : Sylvain, dis-moi… qu’est-ce que je t’avais dit, au tout début de notre petite histoire d’amour?

Elle attrape un verre dans une autre armoire, et se redirige lentement vers sa place.

Pétale : Que je réveillerais le Primeau en toi. Et peu importe que tu l’aie fait de plein gré ou non, c’est le résultat qui compte. Tu n’as vu qu’une solution au problème que je représente; sortir la bête. Le résultat parle par lui-même..!

Elle fait un signe du menton vers le bas. Sa jambe est de toutes sortes de couleurs, et des marques sont visibles dans sa peau, causées par les barbelés.

Pétale : Autre chose, mon chéri… Tu détestais Draven à un point incroyable parce qu’il avait mis ton papounet chéri out du système définitivement. T’en serais-tu voulu d’avoir fait la même chose avec ta pauvre vieille mère? Parce qu’une chose est sûre, y’a une petite blonde aux yeux bleus possédant un caractère de chien qui se serait fait un point d’honneur de vieillir plus vite pour venir te botter le cul dans 9 petites années. Et tu sais ce qu’on dit? Ils grandissent tellement vite!

Elle glousse de rire avant de se laisser tomber sur sa chaise en reposant sa jambe blessée sur la chaise. Le verre ainsi que la bouteille trouvent place sur la table, juste à côté du titre.

Pétale : Tellement vite, que tu n’aurais même pas le temps de la reconnaître qu’elle serait probablement déjà sur toi à te frapper avec toute la violence que ses gênes lui ont donné. Non seulement ça, mais en plus, tu aurais du vivre la honte d’être devenu ce que tu détestais le plus quand tu n’avais pas encore goûté au pouvoir. C’est moi, ou y’a pas si longtemps encore, tu disais que c’était les vampires, les assoiffés de pouvoir? Parce que présentement, à te voir aller. À voir jusqu’où tu serais prêt à aller pour regagner un simple bout de métal… Renier tes principes, ton bel esprit sportif, ton envie de te surpasser à chaque fois… C’est franchement dégoûtant.

Dans ta tentative ridicule de me ralentir, je vais te dire exactement ce qu’il va se passer. Premièrement, je continuerai de dominer comme je l’ai fait ces derniers temps. Je gagnerai mes matchs, même si je dois sauter sur un pied pour me battre. Dans un deuxième temps, je deviendrai encore plus adorée de tout le monde, ce qui fera en sorte que je serai encore plus forte. Tu sors dehors, tu vois ma petite gueule d’ange affichée partout. Là, ça sera environs 4 fois plus le cas. La grande Pétale sur tous les magasines, sur tous les abribus, à toutes les émissions de télé, des films, et tout le tralala. Si je suis une idole, je deviendrai une motherfucking DÉESSE aux yeux de tout le monde. Et ta jalousie maladive de ma position ne sera que plus grande. Tu seras malheureux, et responsable de tout ça. Tu sombreras probablement dans une dépression sévère, ou bien tu feras tout en ton possible pour devenir moi, mais ton extra se trouve au mauvais endroit, si tu vois ce que je veux dire.

D’un air moqueur, elle sourit en faisant un clin d’œil à la caméra.

Pétale : Malgré toutes tes tentatives, tu n’arriveras à rien d’autre que la déception, l’échec. Tu finiras probablement l’année comme tu l’as commencée. En perdant. Sauf que cette fois, ce ne sera pas que ta peau qui sera brûlée. Ce sera ton mental, ton esprit complet. Pendant que je me la coulerai douce en bonne compagnie, tu chercheras désespérément à m’éliminer. Tu deviendras… un peu comme un nouveau Darkside, qui sait.

Tu commences déjà, en crachant sur Axel, alors que tu n’as honnêtement pas énormément plus d’expérience que lui. Tu sens que je vais m’ennuyer… YEAH RIGHT. Dis plutôt que tu ESPÈRES que je m’ennuierai, et que j’essaierai de retrouver ce plaisir pervers qu’on avait dans le ring. Parce que ça serait te donner la chance de continuer à vivre à travers moi, à sentir toute la force que je possède, mais aussi à te donner l’illusion de participer à la fabrication de quelque chose de géant.

Elle se verse un verre, et le prend, en continuant de fixer la caméra.

Pétale : Tu crois m’avoir réellement marquée par cette blessure? Franchement, elle m’aurait plus marquée si je ne pouvais plus lutter pendant une période de temps. Elle fait mal, mais un lendemain de veille aussi, ça fait mal, et pourtant, on continue d’avaler verres par-dessus verres. Dans quelques semaines, cette blessure ne sera qu’un mauvais souvenir. Une autre mauvaise baise passée dans la partie déficiente de ma mémoire.

Par contre, essaie d’effacer de la mémoire de tout le monde que malgré ça, j’ai réussi à gagner ce match, que je suis toujours championne, que je continuerai de défendre mon titre malgré tout. Que feras-tu, toi, si ce n’est que cracher sur tous les nouveaux prétendants au titre en espérant qu’un jour ton numéro de téléphone me revienne en mémoire?

Elle regarde le verre, puis la bouteille, puis la caméra à nouveau.

Pétale : Pourquoi je me contenterais du verre quand je peux prendre la bouteille au complet, dis-moi?

Elle prend effectivement la bouteille, et se lève pour quitter le champ de caméra, boitant à cause de sa jambe.

Alors que la salle de classe du Professeur Axel se vide de ses derniers élèves, nous remarquons la présence d’une rousse, assise à l’un des pupitres au fond du local. Le verre de champagne devant elle est le seul de la classe auquel on n’ait pas touché. Devant elle, un cahier est posé, et la rousse tient un stylo, qu’elle fait maintenant habilement tourner entre ses doigts. Elle porte une mini jupe à carreaux, une blouse blanche avec une cravate à carreaux et de longues bottes noires, qui lui vont jusqu’aux genoux. Elle regarde la caméra, qui s’approche, jusqu’à se retrouver à la place devant elle, objectif braqué sur son visage. Un sourire très léger se dessine sur ses lèvres, et la rousse pose le stylo sur le pupitre, en soupirant.

Pétale : Pour rien au monde je n’aurais pu manquer les enseignements de monsieur Roy. En fait, je dois dire que je suis déçue. Déçue d’une chose, en particulier. Le sujet d’aujourd’hui n’état pas le sens de l’observation. Bon, la raison est simple; le professeur n’en possède aucun. Parce qu’honnêtement, il est passé à côté de beaucoup de choses, durant son cours. Ça expliquerait les notes médiocres qu’il m’a données dans ses petits rankings, ces derniers temps, après tout! Y’a une seule chose sur laquelle Axel avait peut-être raison, mais elle ne se passera pas comme il l’avait prédit. La mallette est disparue de la pièce, et…

Elle ricane quelques secondes avant de pousser un peu ce qui se trouve sur le pupitre, question de pouvoir poser le titre qui jusque là était sur ses cuisses.

Pétale : … Tadaaa! Le titre y apparait. Trêve de plaisanteries. Passons aux choses sérieuses, c'est-à-dire les nombreuses choses que j’ai observées. La première chose à m’avoir frappée, c’est de voir que les gens qui se présentent au cours ne sont ici que pour boire du champagne, se foutant éperdument des conneries que débite le prof. Comme à l’école normale, quoi. Non, c’est vrai, ça me rappelle mes brèves années au secondaire, où tout ce qui nous intéressait, c’était le vendredi pour aller se saouler la gueule. Axel a compris un truc, vaut mieux saouler ses élèves directement dans la classe, quitte à le faire avec ses paroles 5 minutes après, aussi bien qu’ils en aient aucun souvenir. Il croit qu’il intéresse ses élèves, mais il n’en est rien. C’était plus comme un club de rencontre pour ces bons vieux étudiants, qui se draguaient d’un bout à l’autre de la classe. Magnifique! Et ça s’est passé sans que monsieur Roy le remarque.

Autre truc qui est passé sous le nez d’Axel sans qu’il ne le remarque un tant soit peu… Il fait exactement la même chose que le débutant qu’est Sylvain Primeau. C'est-à-dire le sous estimer. Et après, il criera qu’il ne doit pas être sous-estimé lui-même. Non, parce que le gars a le talent nécessaire à attraper une des nombreuses mallettes, mais en plus, pour tomber sur celle du SOW Championship. Attention! Il est devenu une légende, mesdames et messieurs. Tout ça est évidemment du au hasard, mais ça aussi c’est passé sous le radar de notre cher professeur. Maître de la poudre aux yeux qu’il est, il fera passer ça sur son talent. Le discours aurait été tout autre s’il avait pris la mallette IC, ou Tag team par exemple. Mais ça non plus, faut pas le dire. Parce que le grand professeur l’ignore totalement.

Elle sourit, avant de finalement s’adosser sur sa chaise.

Pétale : C’est plutôt décevant de voir qu’aussitôt qu’il est question de gagner mon titre, on commence inévitablement, il se voit déjà champion. Il fait les mêmes erreurs que les autres avant lui. Primeau était sur le point de nous sortir qu’il n’avait jamais perdu le titre, après tout. Et le pire c’est que monsieur le professeur ne prend même pas ses propres conseils pour lui-même. En fait, il doit être trop bon pour s’écouter lui-même. J’ai comme l’impression que je ne serai pas la seule à prendre des leçons. D’ailleurs, en voilà une toute petite.

Elle se lève difficilement, et prend le titre, qu’elle pose sur son épaule, de façon à ce qu’on le voit bien.

Pétale : Ma façade. SOW champion. La guerrière, qui comme Axel l’a si bien dit, a réussi à garder son titre contre Sylvain sur une seule jambe. Ce qu’il y a derrière, maintenant.

Elle ricane doucement, avant de se retourner en pivotant sur elle-même.

Pétale : Outre un joli p’tit cul…

Elle fait glisser sa ceinture, pour qu’on la voie bien, collée contre son omoplate.

Pétale : SOW Champion. La guerrière, qui comme Axel l’a si bien dit, a réussi à garder son titre contre Sylvain sur une seule jambe. Pas une « vulgaire recrue », une championne du monde. Si Professeur Axel a besoin de lunettes, je peux l’accompagner jusque là-bas pour en choisir une paire qui lui ira bien. Je peux même les payer, si tu veux mon chou. J’ai assez d’argent pour acheter ton « école » et en faire un placard pour y mettre tout ce qui a rapport à ma carrière, alors t’acheter une paire de lunettes…

Elle se retourne pour faire face à la caméra, souriant toujours.

Pétale : Ce serait quand même très drôle si d’ici notre match, ma jambe n’était pas totalement rétablie. T’as aucune idée à quel point ce serait drôle de te voir faire exactement comme le gars de qui tu ris; Perdre contre moi. Tu sais ce qu’on dit : Quand on crache en l’air, ça nous retombe sur le nez. On dit aussi qu’on apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces. Tu crois vraiment que le fait que je sois blessée va m’empêcher de te massacrer quand j’en aurai envie? Petit homme, laisse-moi te rassurer; je m’entraîne avec autant de fougue et de force qu’avant que cette blessure n’arrive. J’ai juste ajusté ma façon de le faire. Preuve que je sais réfléchir.

D’ailleurs, c’est plutôt drôle que tu parles de réflexion, toi qui n’en a visiblement aucune, vu que tu te permets de te croire au-dessus de tout le monde ici. Tu feras probablement une connerie à un moment important, chose qui n’aura rien d’étonnant, vu le trop plein de confiance que tu as. Puis, tu trouveras des excuses bidon, aussi débiles que tes grands discours, pour expliquer ta défaite lamentable. Tu vois? L’expérience que j’ai démontre que j’en ai vu plus d’un, des petits joe connaissant dans ton genre. Et où sont-ils aujourd’hui? Ils ne sont pas SOW champion, en tout cas. Ils doivent être laveurs de chiottes quelque part, va donc savoir.

La championne prend son cahier, et le place dans un sac qui se trouvait accroché au dossier de sa chaise. Elle saisit aussi le stylo, qu’elle continue de faire tourner autour de son doigt.

Pétale : Y’a un autre truc que je peux t’apprendre, mon petit Einstein. Quand on se prépare à recevoir la reine, on lui sert pas les mêmes dégueulasseries qu’aux autres invités qu’on a déjà reçus. Bon sens oblige. Le débutant, entre toi et moi, c’est celui qui ne voit même pas que devant lui, il n’y a rien d’ordinaire. Comment une femme ordinaire pourrait-elle faire tout ce que j’ai fait? Place Cassandra dans ma situation lors du PPV, par exemple. Elle serait retournée chez elle en pleurant, sans ceinture. Pourquoi? Parce que ce n’est qu’une gamine qui se croit déjà grande. Je sors directement des entrailles du démon, comparée à elle.

Tu ne m’apprendras pas un art dont j’ai repoussé les limites tellement de fois. Tu n’as aucune idée jusqu’où je peux aller dans un ring, et c’est bien là ton plus gros problème. Parce que toi, si tu chutes, plus personne ne te verras menaçant. Tandis que moi, j’ai beau prendre les plus mémorables débarques, on sait très bien que quand je refrapperai, ça va pisser le sang jusqu’à Hong Kong.

Elle rigole quelques secondes, prend le sac et le met sur son épaule.

Pétale : Et je ne voudrais surtout pas oublier de parler du sujet principal du cours soporifique de notre professeur; les promesses. Il me semble que tu es passé à côté d’un tas de trucs mon grand. Toutes les promesses que j’ai tenues. C’est bien beau de souligner celles que je n’ai pas eu le temps de tenir, mais tant qu’à en parler, faut le faire bien. J’ai promis que je gagnerais le royal rumble. Tenue. Promis que je gagnerais le grand match contre Draven. Tenue. Promis que je deviendrais championne de la SOW. Tenue. Crois-tu vraiment que Sylvain m’aurait laissé affronter un autre que lui? Le kid est bien trop possessif, y’a un peu de Primeau derrière tout ça, je dois dire… Mais dans sa crise d’égo mémorable, il ne voudrait sûrement pas partager le spotlight, surtout avec toi, puisqu’il ne peut pas te sentir. Je dois avouer que je le comprends un minimum, mon fils… Sur le coup, t’es un peu casse-couilles. Mais tu sais quoi? Je t’en veux pas. T’es un débutant, un enfant, rien de plus. Et un enfant, ça peut être casse noix, je sais de quoi je parle.

J’aime les choses bien faites, vois-tu? Et tout aurait été bâclé si Sylvain avait pu intervenir durant ce match. Je veux être bien certaine que tu comprennes bien mes enseignements… Tu vois bien que la réflexion n’est pas ton fort. Bref… Je vais la tenir, cette promesse, maintenant que j’en ai fini avec l’autre. Autant que je tiendrai celle-ci : Tu ne gagneras pas, je peux te le jurer. Souviens-toi bien que tu ne possèdes qu’une seule chance au titre, donc t’as pas intérêt à te planter sur le moment où tu veux l’utiliser… Me dire la date que tu as choisie, c’est probablement une erreur, vu que ça me laisse tout ce temps pour me préparer, et que je ne serai donc pas surprise de te voir arriver devant moi. Par contre, ça te laisse le temps nécessaire à trouver l’excuse la plus crédible pour justifier ta défaite. Et ça, bah c’est bien.

Elle se met à marcher lentement vers la porte.

Pétale : D’ici là, tu peux essayer d’élever un enfant convenablement, de passer du temps avec, tout en trouvant le temps de t’entraîner, de te reposer, de voir les fans, signer des autographes, faire des entrevues à la télé, la radio ainsi que pour les journaux et guérir une blessure. Comme ça, tu me diras si je sais ou non faire deux choses à la fois.

Et la championne quitte la classe, en fermant la porte derrière elle. Plus un bruit ne provient de la classe d’Axel, alors que la caméra se rapproche du verre toujours plein de la rousse.

La caméra nous emmène dans la loge de Pétale, où la championne se trouve, assise sur l’un des sofas. Ses pieds posés sur la table basse, comme d’habitude, elle regarde le membre de l’équipe médicale accroupi devant elle, s’occupant de vérifier que sa jambe n’est pas plus blessée qu’avant le match contre Verdugo.

Pétale : Dis-moi Axel... Est-ce que tu enseignes à tes élèves pour leur apprendre des choses, ou n’aimes-tu pas simplement t’entendre parler? Je demande ça, parce que tu as dit que c’était pas grave s’ils ne t’écoutent pas… Comment peuvent-ils profiter de tes enseignements ô combien importants, s’ils n’écoutent pas un traitre mot de ce tas de bouse que tu leur dégueules pendant des heures? Ça doit être un des nombreux mystères de la vie, j’imagine… Je conclus donc que ta motivation à enseigner, c’est que t’aimes te prendre la nouille et faire mumuse avec en t’écoutant expliquer la complexité d’un travail que tu n’as même pas saisi toi-même. Clairement, le dépourvu d’intelligence, entre toi et moi, c’est celui qui ne possède pas de titre.

Elle sourit, en montrant la ceinture à la caméra, puis la repose à côté d’elle.

Pétale : Non, parce que c’est bien beau parler de ma faculté à réfléchir, mais quand on regarde la tienne… Tu me choisis un adversaire. Tu vas ensuite l’emmerder avant le match; te prends un chokeslam. Comme si c’était pas déjà assez clair comme message – oui, parce que derrière ce magnifique lancer du connard, y’avait le message suivant; reste loin du ring pendant le match – tu fais quoi? Tu viens traîner autour du ring pendant le match, ÉVIDEMMENT! Qu’est-ce qu’on peut attendre de mieux de ta part, au fond? T’as cherché les problèmes, mon gars... Ne viens pas ensuite te plaindre de les avoir trouvés. T’as voulu te frotter les noix avec une laine d’acier, sois pas étonné que ça pisse le sang.

Elle marque une pause pour ricaner doucement.

Pétale : Allons, cesse de pleurer qu’on s’est mis à deux sur ton dos. Et ne parle pas d’alliance… Si j’aide un aveugle à traverser la rue, est-ce qu’on est considérés comme mariés? Verdugo et moi, la seule chose qu’on ait faite, c’est sortir les ordures ensemble. Oh, oh! Petite tête, c’est toi les ordures au cas où t’avais pas compris la subtilité. D’ailleurs, Axel, j’ai une question qui me vient en tête… Es-tu bien certain de vouloir attendre au PPV pour ce match? Parce qu’à voir à quel point tu sais te faire des amis, j’ai un peu peur de me retrouver toute seule dans le ring le soir venu… C’est vrai, quoi! Me faire poser un lapin, ça serait quand même frustrant.

Tu veux qu’on parle de ma concentration, alors allons-y. Je suis pas concentrée, dis-tu? Pourtant, le fait que j’aie survécu à tes propos ridicules et endormants prouve que j’ai bel et bien un bon niveau de concentration. Je dirais même qu’il est EXCELLENT. Juste pour te dire à quel point : ça faisait des semaines que j’avais pas somnolé, et j’ai bien failli. Mais j’ai réussi à rester éveillée et à suivre absolument tout ce que t’as dit. En fait, j’me dis que quand j’aurai fini avec toi, je deviendrai aux yeux de tous une survivante. Pas le choix! J’aurai survécu au gars qui casse les couilles de tout le monde.

Le médecin se redresse après avoir fait son travail, et regarde la rousse.

Médecin : C’est bon, y’a pas plus de dommages… ni moins. Continuez d’y faire attention.

Pétale : Dis ça aux autres, mon grand…

Médecin : Je vous laisse continuer. On se verra après le prochain show.

Il quitte, sans rien ajouter de plus, et sans réponse de la part de la jeune femme. Les yeux clairs de la championne se reposent sur la caméra.

Pétale : Le fait d’avoir une éducation plus grande te rend-il plus heureux, Axel? As-tu une famille et des amis qui t’adorent? As-tu une petite amie qui te soutient en permanence? En fait, si je me fie à ce que je vois, tu es plus seul que la solitude elle-même. Ta manie de vouloir te montrer meilleur que tout le monde dans tous les domaines – même ceux dans lesquels tu n’as aucune expérience connue – prouve un manque d’estime de soi flagrant. Et ce manque d’estime est d’autant plus confirmé par le fait d’avoir absolument besoin de rappeler sans arrêt tes quelques réussites, constamment à la recherche des félicitations des autres.

Tu te dis que si tu as une plus grosse voiture que ton voisin, que ton gazon est mieux tondu, que ton chien a le poil plus brillant, que ta maison est plus luxueuse, t’es meilleur que lui. Mais retire tout ça, et tu verras que tu n’es comme un homme qui est né, et qui un jour mourra, comme lui. Penses-tu réellement que ta scolarité fera changer ça, Axel? Je ne crois pas. Pas plus qu’elle ne fera changer le fait que lorsqu’on se retrouvera face à face, blessée ou pas, je te massacrerai. Tu courberas l’échine devant ton roi – moi – et tu repartiras en direction de l’école des clowns, la queue entre les jambes.

Tu n’as pas ce qu’il faut pour pouvoir venir à bout de moi. Des hommes 100 fois plus impressionnants que toi n’ont pas réussi à m’arrêter, alors je ne vois pas en quoi un petit merdeux qui croit qu’il possède le droit de juger l’intelligence des autres, leur technique dans le ring, leur concentration, leurs mic skills et leur stratégie pourra venir changer ça.

Elle s’arrête de parler. Tout a été dit sur un ton d’un calme incroyable. La flamboyante championne pose la ceinture sur ses cuisses.

Pétale : Tu pousses un peu trop ton audace, mon chéri. On a pas gardé les troupeaux ensemble. Alors de quel droit tu te permets de foutre ton nez dans ma vie personnelle? Tu veux réellement aller sur ce terrain-là aussi? T’es bien certain? Tu sembles tellement intéressé à ma vie amoureuse, que c’en est amusant en bout de ligne. Alors puisque tu te permets quelques indiscrétions, tu ne verras pas d’objections à ce que je fasses de même, n’est-ce pas?

Elle pose son coude sur le dossier du sofa, et sa tête au creux de sa main. Un sourire rempli de malices prend place sur ses lèvres.

Pétale : J’ai des relations passées foireuses tu dis? Et si on parlait de ta virginité plus qu’évidente? Tu sais, y’a un truc pour ce genre de choses. Quand t’as une personnalité aussi attirante qu’une gastro, tu prends un peu d’argent dans tes petites po-poches, et tu trouves une pu-pute pour lui demander gentiment de mettre ta petite bi-bite dans sa boite à surprises. Mais attention! C’est tout ce que tu lui dis. Ne va pas commencer à lui parler pour autre chose, elle va augmenter ses tarifs et tu vas finir par juste plus avoir les moyens de te la payer. Je pense que le fait que tu sois aussi casse-couilles vient peut-être un peu de là aussi. Frustration sexuelle. Un peu de cul de temps en temps, ça pourrait te détendre. Bon, tu vas finir par passer tous tes chèques de paie dans ça, mais au moins, tu seras tout content. Au pire, j’ai un plan B, au cas où. J’ai le numéro de Kim Tamakashi. Elle est facile, donc il devrait pas y avoir de problème. Bon, elle est presque aussi désagréable que toi, mais vous allez vous faire à l’idée, je suis certaine. Si vous réussissez tous les deux à fermer vos gueule le temps de vous mettre, tout ira bien.

Pour ce qui est du côté « sentimental » je peux pas vraiment t’aider, parce que je ne vois pas le jour où on trouvera une femme qui sera capable de supporter ta personne. Mais ne perds pas espoir, il doit bien y avoir une femme aveugle, sourde – surtout sourde – et aussi intelligente qu’un caillou, qui existe quelque part. De préférence elle serait aussi muette, comme ça elle ne pourrait pas alimenter tes conneries en en disant d’autres. Dis-moi, tu parles pas le langage des signes j’espère? Parce que si tu le connais, tout tombe à l’eau et on devra trouver une autre solution, tu comprends…

Elle fait rouler une mèche de cheveux entre ses doigts, en souriant.

Pétale : Tu vois, ça non plus, c’est pas un ou deux diplômes qui vont te faire connaître ça.

Elle retire son coude du dossier du sofa, et sourit en caressant sa ceinture du bout des doigts.

Pétale : En fait, plus j’y pense, plus j’me dis que je préfère « ne pas assez réfléchir ». Honnêtement, je pense que ça me réussit pas si mal que ça, en bout de ligne. Sinon, comment est-ce que j’aurais pu mettre la main sur cette ceinture? Je crois sincèrement qu’une personne qui réfléchit trop verrait beaucoup trop de danger dans mes actions, et n’oserait pas les faire. Or, mes actions sont ce qui m’a amené au top de la fédération, n’est-ce pas? Si j’avais passé mon temps à réfléchir, je serais passée à côté d’un tas de choses. Je préfère marcher à l’instinct, pas au hasard ou à la chance comme tu sembles penser que je fonctionne. Donc, prof, si tu passes ton temps à réfléchir quand on va s’affronter, t’auras pas fait un pas que tu seras déjà K.O., ça je peux te le garantir. Parce que mon instinct en est un de prédateur, et il ne te lâchera pas tant que tu seras encore capable de bouger. D’un son de cloche à l’autre, tu auras l’occasion d’apprendre un tas de trucs que tu n’aurais même pas pu imaginer dans tes rêves les plus fous. Je nai pas besoin de leçons sur comment le business que j’ai fait évoluer fonctionne. Tu seras donc gentil de bien vouloir garder tes bons conseils pour des gens assez bêtes pour les écouter.

Elle pose la ceinture à côté d’elle, et se penche légèrement vers l’avant, posant ses coudes sur ses cuisses en joignant les mains.

Pétale : T’es qu’un simple homme, pas un dieu ou je ne sais quelle connerie. Garde bien en tête que t’es qu’une proie parmi tant d’autres.

Puis la caméra s’éloigne, lentement, tout en faisant un fade-out.

L’image s’ouvre sur une vue de la championne de la SOW, assise sur une caisse exactement comme celle à travers laquelle El Verdugo avait lancé Axel Roy. L’ironie de la chose la fait sourire à pleines dents. La rousse a son titre posé sur ses cuisses, et regarde la caméra avec ces yeux clairs remplis de malices que sont les siens.

Pétale : Voyons Axel, es-tu devenu dépendant de ma personne à ce point? Tu ne me vois pas pendant un court temps, et tu commences à t’inquiéter? T’avais qu’à bouger ton gros cul, et venir frapper à ma porte, je t’aurais ouvert. Vois-tu, j’avais quelques… « occupations » beaucoup plus intéressantes que le mauvais numéro d’humour auquel tu m’as obligée à assister la dernière fois. Salue ton grand-père de ma part, en passant. Tu crois vraiment que ta promo aurait du me faire réagir? La seule réaction que j’ai eue en la regardant, c’est me dire que des échanges de pipes entre un gars et son grand-père ne devraient jamais, jamais être filmés et diffusés à la télé, là où tout le monde peut les voir. Personne n’a envie de voir ça! Autant être honnête…

Ce qui me désole le plus, là-dedans, c’est qu’immédiatement, tu prends le silence comme une victoire. C’est donc dire que si tu demandes un rendez-vous à une femme et qu’elle se dit intérieurement « Mais quelle con, il croit pas vraiment que je vais prendre la peine de répondre », tu le prendras pour un oui. T’as dû te faire poser des lapins assez souvent dans ta vie, toi, hein? C’est probablement pour ça aussi que tu es tout seul. Oui, je le répète, parce que ton petit numéro avec ton acteur à chier n’a pas convaincu grand monde. C’est à peine si on voyait pas le télésouffleur lui indiquer ce qu’il devait dire! C’était encore plus fake que la fin du monde le 21 décembre dernier. Personne ne peut se laisser convaincre par une performance aussi misérable.

Elle s’arrête, le temps d’un petit ricanement silencieux.

Pétale : Le fait de ramener ton « père » est perçu par tout le monde de la façon suivante; Axel n’est qu’un gros bébé qui se cache dans les jupons de son papa. Tu te chies littéralement dessus. Preuve en est que suite à ma période de silence, tu avoues toi-même que ce que tu as dit, c’était de la grosse merde. Une belle grosse bouse bien puante. Mais signe que tu n’es pas si brillant, tu laisses quand même un doute. Tu te mouilles à moitié.

Citation :

Enfin, après une promo qui aurait du la faire réagir à moins qu'elle pleure encore vue la méchanceté. Bon, j'avoue avoir pousser un peu trop loin, mais si un lutteur veut aller se moquer de ma vie personnelle avec des faussetés, alors on va aller faire pareil à moins que ce soit vrai? Ce qui est très possible puisqu'Axel Roy a toujours eu raison.

La rousse se frotte le menton avec l’index et le pouce.

Pétale : Tu veux vraiment nous faire le coup du « J’ai peut-être raison, ou peut-être pas! »… Vraiment Axel? C’est une belle démonstration de ta lâcheté. Vraiment, ça mériterait presque un prix. D’autant plus que tu m’accuses MOI d’avoir voulu aller dans ta vie privée. T’as besoin d’un rafraichissement de la mémoire, mon chou? C’est toi qui a voulu parler de mes échecs amoureux passés, et qui a aussi voulu parler de ma faible scolarité. Je n’ai fait que te suivre, puisque tu dois supposément m’enseigner les trucs comme il faut. La meilleure façon d’apprendre, n’est-ce pas par l’imitation? Il faudrait que tu commences à étudier la cohérence de tes propres propos, mon gros… sinon, on ne s’en sortira pas vivants. Bien sûr, on mourra d’ennui.

Vois-tu, je m’y suis intéressée, moi. J’ai remarqué tout de suite que toujours, sans aucune distinction, tu te contentes de la généralité, sans te soucier du détail. Le détail, c’est le contexte. Citer les paroles de Philo par exemple, hors de leur contexte, pour expliquer le choix, c’est réellement « basic » comme méthode d’enseignement. Si je garde ton exemple, le contexte dans lequel la question de Philo a été posée est d’autant plus important qu’il change totalement la donne sur ton cours s’y rapportant. Dans une situation particulière, il se peut que les deux choix possibles soient des bons choix. Remarque, ça marche aussi avec ton exemple de mon choix vestimentaire ce matin; j’peux porter ce que je veux, ou ne rien porter du tout, ça n’affectera pas réellement ma journée. C’est celle des autres qui pourrait se trouver dérangée, mais qu’est-ce que j’en ai à cirer.

Elle hausse les épaules en riant.

Pétale : Donc, pour moi, en prenant en compte les contextes dans lesquels les choix doivent être pris, un mauvais choix peut être inexistant… Tout comme un bon peut l’être. Par exemple, tu as le choix de continuer à faire l’andouille tout seul devant tes élèves, ou encore de faire l’andouille devant une caméra avec ton papa. Si le contexte choisi est de gagner en crédibilité, peu importe le choix, il sera mauvais. Parce que peu importe ce que tu feras, je continuerai à te regarder avec un mélange de mépris, et de pitié. Le pire dans cette histoire, c’est que je suis certaine que 90% du roster est exactement dans la même situation que moi. Si tu continues à faire l’andouille devant tes élèves et devant les caméras, c’est exactement pour la raison que je t’ai donnée l’autre jour; tu aimes t’écouter parler en te tripotant la nouille. C’est inévitable.

Oui, j’ai lâché l’école, et pris de la drogue. J’ai vécu dans la rue, parce que ma mère m’a foutue dehors quand j’ai refusé de me faire avorter. Mais c’est pas nécessaire d’avoir le cul assis sur les bancs d’école pour apprendre des choses. Si tu sortais un peu des jupons de papa, tu le saurais. Tu saurais que connaitre la misère t’apprends bien plus que d’être dans tes petites classes de mongoloïdes, incapables de faire autre chose qu’étudier. Tu saurais aussi que tes jolis diplômes, si on te fout dans une situation de danger pour ta vie, ne seront que des bouts de papiers inutiles. Connaitre la biographie des mathématiciens ne t’apprendra pas à élever un enfant. Si tu veux vraiment jouer au psychologue, on va le faire. La raison pourquoi l’école me faisait chier, c’est ma mère, qui était jamais contente, peu importe les notes que je ramenais. J’ai arrêté de me casser le cul pour elle, et j’ai commencé à focaliser mon attention sur autre chose que la recherche de félicitations qui ne viendraient jamais. C’est là que j’ai appris que l’opinion des gens, si tu ne peux pas arriver à la faire changer, vaut mieux l’ignorer.

Oui, j’ai pris de mauvaises décisions dans ma vie, mais celle de garder l’enfant que je portais n’en faisait pas partie, même si ça m’a foutu le cul dans la rue pendant des mois. Oui, l’instruction c’est important, mais ce n’est pas tout. Je paie un prof privé hors pair à ma fille pour être certaine qu’elle bénéficie de ce que j’ai jamais eu. Je suis fière des notes qu’elle obtient, et je le serais même si elle ne seraient pas élevée. Si certains se plaisent à étudier, c’est leur problème, pas le mien. Je préfère vivre et découvrir que savoir qui a inventé la planche à laver, chose qui ne me servira jamais dans ma vie de tous les jours, à part pour frimer devant des gens hautains que je ne peux pas sentir. Tu veux savoir, Axel? Si je n’étais plus capable de lutter demain matin, je n’aurais aucune difficulté à me trouver un autre emploi. Tu sais pourquoi? Parce que j’ai expérimenté la direction d’une compagnie aussi grosse que la SOW. Je n’ai pas le pouvoir décisionnel des cartes et des évènements qui s’y déroulent, mais j’en sais assez pour être capable de faire le travail de Wilson et Stone environs 5 fois mieux qu’eux. Tu veux l’expérimenter? Blesse ma jambe encore plus qu’elle ne l’est afin que je ne puisse plus monter dans le ring pendant quelques mois. J’peux t’assurer que pendant cette période de temps, tu affronteras des adversaires qui t’en montreront.

Des adversaires qui t’apprendront ce qu’est réellement la SOW. Des adversaires qui ont compris son essence, et qui la sentent vibrer dans leurs veines. Des adversaires à qui tu crois pouvoir apprendre des trucs, mais qui en réalité représentent bien plus que toi. Parce qu’ils sont des humains, alors que toi, tu n’es qu’une machine préprogrammée, qui n’a aucune idée de ce que sont les feelings. Tu n’es donc pas capable de fonctionner avec eux. Preuve en est que tu crois pouvoir déchainer une colère d’une personne que t’es incapable de comprendre. Et le seul résultat que t’as, c’est un peu le même que ce que tu crois que j’avais à l’école; l’échec. J’ai eu d’excellentes notes jusqu’à ce que je cesse complètement d’aller à l’école. Tu ne connais rien de moi, alors que j’ai ce qu’il faut pour réinventer le monde si je le veux. Et ça, c’est pas des profs qui me l’ont appris. C’est la vie de merde que j’ai eue avant de commencer ma carrière. C’est mes nombreuses expérimentations. Pour un gars qui est si instruit, t’es plutôt con comme un caillou, je te le redit pour être certaine que t’aie bien saisi l’importance du truc.

Elle s’arrête de parler. Tout a été dit sur un ton très calme, détendu, et détaché.

Pétale : Penser que je peux vouloir coucher avec toi… quelle idée. Si vraiment j’ai envie de me taper une partie de jambe en l’air avec une machine, je t’assure que je prendrai plutôt un sextoy, parce qu’ils ont la bonne habitude de ne pas débiter plus de conneries qu’ils n’inspirent d’air, si tu vois ce que je veux dire. Non, je ne suis pas désespérée. J’ai un homme formidable à mes côtés, bien mieux que tout ce que tu peux aspirer à être, alors pourquoi je m’abaisserais à toi?

Et pendant qu’on y est, dis-moi en quoi c’est mal qu’un jeune homme découvre sa sexualité? T’es tellement coincé que tu confirmes mes paroles. T’es une saloperie de puceau, mais en plus t’as un balai bien enfoncé dans le cul. Ma sexualité te dérange? Ça t’embrouille l’esprit de voir un peu de peau? Vraiment? Tu t’es encore arrêté à un truc sans voir le détail. « Outre un joli p’tit cul », parce que veut veut pas, j’ai un joli p’tit cul, ça veut dire que je suis AUSSI AUTRE CHOSE. Tu sais, comme mauvais exemple, je crois qu’une femme qui dit qu’elle n’est pas qu’un cul, c’est pas si mauvais que ça. Et où est le mal si de jeunes hommes et peut-être même de jeunes femmes découvrent leur sexualité. C’est quoi? Ton papa t’a pris la main dans ton slip quand t’étais jeune et t’a tabassé, ou quoi? La sexualité est la plus belle chose qui existe. C’est d’ailleurs grâce à elle que t’es vivant, tu ferais peut-être mieux d’y penser la prochaine fois.

Voir une moins que rien devenir une athlète accomplie, c’est un mauvais exemple? Excuse-moi, mais de quelle planète tu viens pour considérer que le message « si tu persévère, rien ne peut t’arrêter » est néfaste pour la jeunesse? Et oh! Je t’en supplie, quitte à faire la morale et à juger tous ceux que tu croises, aie au moins les couilles de l’admettre. Ne nous fait pas le grand numéro du « je ne suis pas ici pour juger » BIEN SUR QUE TU L’ES, CONNARD. Tu ne fais QUE ça depuis ton arrivée. Tu te permets de me cracher à la figure à cause des choix – bons ou mauvais – que j’ai pu faire par le passé. Si c’est pas ça juger, je me demande ce que c’est, pauvre con. Admet-le au moins. Ne mens pas aux gens. Tes parents parfaits t’ont pas enseigné l’honnêteté? Au PPV, tu vas goûter tous les apprentissages que j’ai pu faire à ma manière. Et tu verras qui a appris ce qui est le plus utile, entre toi et moi. Je conserverai ce titre, simplement pour t’emmerder avec. Pauvre cloche, va.

Elle vient frapper l’objectif de la paume de sa main, ce qui provoque la coupure immédiate.

L’image s’ouvre sur une vue de la ceinture de SOW Champion, qui est attrapée par une main afin d’être posée sur une épaule. Des mèches de cheveux roux tombent sur cette même épaule, et l’image dézoom pour montrer la championne, debout à côté de Phil Salfino, qui est tout sourire. L’homme approche un micro de ses lèvres, et se met à parler, alors que la championne le regarde attentivement, comme si elle l’étudiait.

Phil Salfino : Bonsoir à tous, ici Phil Salfino, en compagnie de la SOW champion Pétale orientale!

En seule réponse, il reçoit un signe de la tête. La championne est légèrement plus généreuse envers la caméra, à qui elle envoie un clin d’œil.

Phil Salfino : Lors du dernier show, vous n’avez pas reçu de nouvelles particulièrement bonnes à propos de votre blessure. Comment le vivez-vous?

Pétale : Je ne vois pas ce que ça change. On m’a recommandé de ne pas lutter jusqu’au PPV. On ne m’a jamais obligée à rester hors de rings. C’est un simple conseil, que j’ai eu. Rien d’autre. Rien d’alarmant non plus. Si tu veux mon avis, j’en ai rien à foutre de l’avis du doc. Il ne sait visiblement pas à qui il s’adresse, et il devra l’apprendre tôt ou tard. Je connais mes limites, celles de mon corps, et je sais très bien que je peux en prendre encore beaucoup avant d’être réellement incapable de me battre. Les autres feraient mieux de ne pas sauter de joie trop vite. Simple conseil …

Elle fait un sourire en coin, en regardant l’objectif de la caméra. Au moment où Salfino commence sa deuxième question, Pétale le regarde.

Phil Salfino : Que pensez-vous du fait qu’Axel soit allé voir Prime?

Pétale : Complètement débile, de un. Et tout aussi inutile, de deux. À quoi ça l’avance? Il veut réellement rencontrer mes exs un à un pour connaitre leur ressenti sur ma relation amoureuse avec M Cube? C’est une perte de temps incroyable, à l’image d’Axel en tant que tel en fait. Est-ce qu’il compte remonter loin comme ça? Parce que depuis l’adolescence, inutile de se le cacher, des hommes – des femmes aussi – y’en a eu des tonnes dans ma vie. Si Axel passait chaque minute d’ici le PPV en compagnie de l’un d’eux, il raterait New Year’s Redemption.

La question qu’on se pose à présent, c’est « ton point, c’est..? ». À quoi ça te servira? Parce que je peux t’assurer une chose, petit con… L’accueil que t’a réservé Prime est probablement l’un des plus doux que tu aurais, si tu décidais de faire ton petit numéro à d’autres. Tu veux que je te dresse une liste avec les adresses de tous mes exs? T’as qu’à demander, j’ai tout ça noté quelque part. En plus, j’entretiens de bonnes relations avec un fort pourcentage d’entre eux, et les informations sont donc à jour! Ça t’éviterait de perdre du temps à faire des recherches.

Le sarcasme se sent à un mille, et Phil semble apprécier, puisqu’il ricane en hochant la tête.

Phil Salfino : C’était assez aventureux de sa part, il faut avouer…

Pétale : Aventureux?

La rousse rit pendant quelques secondes.

Pétale : Si Axel veut réellement être aventureux, il n’a qu’à aller faire son dodo sans brosser ses petites dents et croiser les doigts pour que son papa ne s’en rende pas compte. Pas aller voir Prime pour lui parler de ses sentiments envers moi.

Phil Salfino : Ce qu’il a dit au sujet du choix que vous avez fait de rester dans la rue…

Pétale interrompt l’intervieweur d’un regard noir qui glace le sang.

Pétale : Si te faire jeter à la rue par ta mère avec un simple sac à dos est un choix, on n’a pas la même définition de ce qu’est un choix.

Phil Salfino : Je dois dire que vous marquez un point…

Pétale : Tu veux que j’en marque d’autres?

Phil Salfino : Pourquoi pas?

Il est intrigué au moment où Pétale saisit son manteau et lui fait signe de la suivre. Ils sortent tous deux de la loge, refermant la porte derrière eux. Le caméraman les suit jusqu’aux portes menant au stationnement, puis fade-out.

Fade-in sur un bloc d’appartements, devant lequel une voiture s’arrête. Pétale descend du côté conducteur, alors que Phil s’extirpe du véhicule côté passager. L’intervieweur est un peu blême, et Pétale sourit, amusée. La jeune femme marche jusqu’à la porte, où elle doit appuyer sur un bouton afin qu’on déverrouille. D’un petit haut parleur, une voix de femme dans la trentaine se fait entendre.

Voix : Oui?

Pétale : C’est P.O. . Ouvre. J’apporte de la visite.

Un bruit se fait entendre, signalant que la porte a été ouverte. Pétale tire dessus pour entrer, et Phil la suit. Elle se pointe à la réception, où une jeune femme au look gothique la regarde avec un sourire, avant de dévisager l’intervieweur.

Pétale : Marie-Lau’, j’te présente Phil. Phil, Marie-Laurence.

Elle regarde la jeune femme, en souriant, puis se penche légèrement par-dessus le bureau de réception.

Pétale : C’est un connard d’intervieweur là où je travaille… Sont où?

Marie-Laurence : Bouffe. D’ailleurs faut que j’y aille aussi.

Marie-Laurence sort de derrière son bureau, et se met à marcher en direction d’une cafétéria remplie d’une trentaine de personne. Elle est suivie de Pétale et Phil. Ici, personne n’a l’air particulièrement riche. Tout le monde a le nez sur son assiette. Une fois entrée, Pétale attire immédiatement l’attention des gens, qui lèvent la tête et signalent leur joie de la voir en se levant pratiquement tous en même temps. La rousse rit en discutant rapidement avec eux, perdant Phil des yeux. Elle réussit néanmoins à ramener le calme, invitant tout le monde à reprendre leurs places pour continuer de manger. Phil la rejoint, et la regarde étrangement.

Pétale : Axel a parlé de mes « occupations », n’est-ce pas? Eh bien voilà. Tu es témoin de l’une d’elles.

Phil Salfino : Visiter les plus démunis?

Tout le monde éclate de rire, et Phil ne comprend pas ce qu’il a dit de drôle.

Marie-Laurence : T’es cute toé. Ben non. Tout ça, c’est elle qui a payé. C’est elle qui a payé pour faire construire la bâtisse, c’est elle qui paie la bouffe, qui nous a trouvés dans les rues… Bon, faut dire que la p’tite savait où aller pis connaissait la plupart…

Elle s’approche de Pétale et passe son bras autour du cou de la championne.

Marie-Laurence : En connait tu beaucoup qui feraient ça? On serait encore dans la rue si c’était pas d’elle… Pis on est pas les seuls hein.

Phil Salfino : Y’en a d’autres encore?

Marie-Laurence : Ben kin! Y’est drôle lui… Tu dois pas sortir de chez vous souvent hein! Pour un journaliste, t’es pas fort, tu fais pas de recherches ben ben… T’as jamais vécu la misère toi hein. Bon, j’ai faim.

Elle laisse Pétale et Phil pour aller se faire servir.

Pétale : C’est avec elle que j’ai passé le plus de temps dans la rue… Laurence a ce nom-là à cause d’elle justement…

Pétale sourit.

Pétale : J’ai plusieurs blocs comme ça. J’ai engagé certains des résidents pour la cuisine, le ménage et tout ce qu’ils peuvent faire. Chacun s’occupe de quelque chose, et en échange je les paie assez pour qu’ils puissent avoir une vie un minimum décente.

Phil Salfino : C’est génial! Pourquoi avoir caché tout ça?

Pétale : Et on aurait dit quoi à ton avis? Sainte-Pétale fait sa pub. J’ai assez d’expérience dans le métier pour savoir que ce qu’on fait avec notre argent ne regarde personne d’autre que nous-même. Mais puisqu’aujourd’hui on m’accuse de me foutre des autres…

Tout le monde dans la cafétéria se met à huer avec cœur.

Pétale : Axel devrait arrêter de juger avant de savoir. Il croyait sans aucun doute que mes « occupations » étaient de m’envoyer en l’air, une connerie du genre. Les « pauvres » ont plus de dignité que lui, et laisse-moi te dire qu’ils en ont pas une quantité industrielle.

Phil Salfino : Qu’en est-il des allusions sur le fait que votre fille n’a pas une éducation convenable?

Pétale : Encore un truc sur lequel il parle sans savoir. Il devrait penser faire un cours là-dessus à mon avis. C’est réellement une de ses spécialités. La raison pour laquelle Laurence a un tuteur privé c’est parce que comme ça, elle reste avec moi, peu importe où que j’aille. C’est pas une situation saine pour mon enfant que de rester avec son parent? C’est pas bon pour elle de découvrir différents endroits, différentes cultures? C’est pas bon de la faire profiter de plein d’apprentissages de qualité? J’aurais du la laisser dans une famille d’accueil qui l’aurait probablement prise juste pour avoir un beau chèque? Yeah right! Quand t’auras une femme assez folle pour te faire un kid, Axel, tu viendras me dire comment élever mon enfant. En attendant, commence par finir de grandir. L’éducation de ma fille est surveillée de près, et elle est en avance sur les jeunes de son âge. Que veux-tu, j’ai engendré un génie.

La rousse éclate de rire, avant de se diriger vers une table, où elle s’installe pour discuter avec les résidents. L’excursion dans sa vie privée étant terminée, la caméra fade-out sur la championne en bonne compagnie.

On se retrouve à l’infirmerie, où Pétale est installée en compagnie du médecin, occupé à vérifier que sa jambe se porte bien. Il se redresse et note quelque chose dans le dossier de la championne, avant de la regarder, en rangeant son stylo dans sa poche. Pétale fronce les sourcils, visiblement impatiente de partir, et le médecin sourit.

Médecin : Tout va bien. Comme vous avez suivi mes indications…

Pétale, l’interrompant : C’est pas comme si j’avais eu le choix, en même temps!

Médecin : Comme vous avez suivi mes indications…

Pétale, l’interrompant encore : On m’a quand même menacée de me retirer le titre…

Le médecin se racle la gorge, et Pétale croise les bras en gardant les sourcils froncés. D’un geste du menton elle l’encourage à poursuivre.

Médecin : Vous pouvez donc combattre lundi sans problèmes. Par contre, veillez à faire un minimum attention.

Pétale se lève, et sort, sans rien dire de plus. Elle rejoint Laurence, qui l’attendait près de la porte, la ceinture posée sur ses cuisses. La jeune femme prend son titre, le pose sur son épaule et prend la main de l’enfant qui saute sur ses pieds, et se met en marche avec sa mère. À peine ont-elles tourné dans un couloir qu’elles sont interceptées par Eve Jennsen et Phil Salfino. Les deux intervieweurs parlent en même temps, et il est impossible de comprendre un traitre mot! Laurence trouve visiblement amusant de les voir se donner des coups de coudes entre eux, tentant d’avoir l’attention de la championne. Les sorties de Pétale se sont faites rares ces derniers jours, et ils veulent tous deux avoir l’exclusivité sur ce qu’elle peut avoir à dire. Pourtant, la rousse semble décidée à ne pas leur donner satisfaction, puisqu’elle les contourne, entraînant Laurence derrière elle. L’enfant marche avec sa mère, se tordant le cou pour continuer de voir la bataille qui se continue en les suivant. La porte de la loge de Pétale est de plus en plus près, et lorsqu’elle s’ouvre, la championne s’engouffre à l’intérieur, tirant sa progéniture avec elle. La porte se referme au nez des deux intervieweurs, qui restent plantés là, continuant de se débattre l’un avec l’autre.

Laurence : Maman! Pourquoi tu réponds pas à leurs questions?

Pétale : J’ai pas envie, ma chérie.

La fillette regarde bizarrement sa mère, et regarde la porte, derrière laquelle l’agitation n’a pas diminué. Elle s’approche furtivement, puis ouvre la porte, juste assez pour laisser passer sa tête. Eve et Phil se remettent à se battre, ce qui fait rire l’enfant. Mais les rires sont de courte durée, puisqu’elle se voit forcée à rentrer, tirée par l’épaule. La porte claque, et Pétale lui pointe le sofa en soupirant.

Laurence : Ils sont drôles! Tu sais qu’ils vont rester là?

Pétale : Je sais.

Laurence : Ça serait moins compliqué de leur donner ce qu’ils veulent.

Pétale : Depuis quand je donne aux gens ce qu’ils veulent?

Laurence : … Toujours?

Pétale éclate de rire en posant la ceinture sur le dossier du sofa, où elle rejoint Laurence. L’enfant pose sa tête sur le bras de sa mère, et Pétale pose un baiser sur le dessus de son crâne.

Pétale : De toute façon, je vais te dire honnêtement, j’ai pas regardé les dernières promos d’Axel, alors je ne peux pas me prononcer sur ce qu’il a pu dire.

Laurence : Il est chiant.

Pétale : Ton langage!

Laurence : Tu veux pas non plus que je dises des mensonges…

Pétale sourit en levant les yeux au plafond, prenant soin de ne pas être vue par l’enfant.

Pétale : De toute façon, il ne fait que répéter les mêmes conneries over and over and over and over and over…

Laurence : Mais il…

Pétale : And over…

Laurence : Il…

Pétale : and over…

Laurence : Maman!

Pétale : Quoi?!

Laurence : Mais il y croit!

Pétale : C’est bien le pire!

Laurence regarde sa mère, pas certaine de comprendre.

Pétale : Tu te souviens quand tu étais plus jeune, t’étais convaincue qu’un monstre attendait que la lumière de ta chambre s’éteigne, pour te manger…

Laurence : Oui..?

Pétale : Il n’existait pas, mais pourtant, tu y croyais dur comme fer.

Laurence : J’avais peur!

Pétale : Et pourtant, tu n’avais aucune raison. C’est le même principe pour Axel. La merde qui sort de sa bouche, c’est un peu comme ton monstre… Et comme il y croit religieusement, il est convaincu que c’est réel… Mais à New Year’s Redemption, il sera aussi déçu que tu pouvais être soulagée quand je regardais sous ton lit pour t’assurer qu’il n’y avait rien.

Le visage de Laurence s’illumine. Voilà, elle a compris.

Laurence : Aaaah! Il est comme quand j’étais petite, en fait!

Pétale : Oui, à la différence que lui, il a oublié de vieillir. Il s’imagine des choses, et se croit tout seul. En fait, c’est bien, il est tout seul à y croire.

Laurence : Peut-être pas…

Pétale : Parce que tu crois que des gens assez débiles pour croire ses paroles et ses enseignements méritent d’avoir de l’attention?

La réponse est si évidente que Laurence ne la donne même pas.

Pétale : J’en ai rien à foutre d’eux, tout comme j’en ai rien à foutre d’Axel. Je compte me concentrer sur des choses plus importantes que lui…

La jeune femme lève les yeux vers le plafond. Ses lèvres bougent légèrement, mais on ne peut entendre ce qu’elle dit. Laurence lève la tête à son tour, et cherche ce que sa mère peut bien être en train de faire.

Laurence : Maman?

Pétale : Oui?

Laurence : Qu’est-ce que tu fous?

Pétale : Comme je disais, je m’occupe de choses plus importantes que lui.

Laurence : C'est-à-dire?

Pétale : Je compte les tuiles du plafond.

L’enfant éclate de rire, et Pétale fait pareil. La caméra sort de la loge, laissant la mère et la fille vaquer à leurs occupations.

L’image s’ouvre sur la vue d’un arbitre. Il semble occupé à discuter avec l’un des membres de l’équipe technique, mais s’arrête au beau milieu de sa phrase en voyant Pétale s’approcher, tout sourire. Elle salue l’homme à qui l’arbitre parlait, qui part après lui avoir répondu. Pétale replace le titre sur son épaule, et l’arbitre la regarde avec des yeux interrogateurs.

Pétale : Je sais que t’es certainement occupé, tu dois avoir un tas de choses à faire avant le show de demain, mais j’ai quelque chose à te demander…

L’arbitre : Oui?

Pétale : Je voudrais que tu regardes la caméra, et que tu dises quelle était la seule et unique façon de gagner le match que j’ai livré lundi.

Elle pointe la caméra, et l’arbitre lui fait face, ne semblant pas comprendre pourquoi Pétale lui demande de faire ça.

L’arbitre : Eh bien… En fait, vous devriez le savoir, puisque vous l’avez remporté…

Pétale : C’est pas pour moi, ça va de soit. Peux-tu?

Il acquiesce d’un mouvement de la tête, et prend une grande inspiration. Parler devant les caméras n’est pas habituel pour lui, et il doit évidemment se préparer mentalement. Dire des choses sensées, ne pas bafouiller… Pour certaines personnes, c’est difficile. Cet homme en fait probablement partie.

L’arbitre : Eh bien, comme il s’agissait d’un 2 of 3, la seule et unique façon de gagner le match était de remporter 2 points sur 3. Mais ce n’était pas un simple 2 of 3, puisqu’il se déroulait dans une cage, que toues les prises étaient permises, et que l’obtention des points dépendait de conditions spéciales.

Pétale : Conditions qui étaient..?

L’arbitre : Le premier point est accordé après une soumission, le deuxième après un compte de 3, et le troisième, si nécessaire, par la sortie de la cage.

Pétale sourit, en regardant l’arbitre.

Pétale : L’un des trois est-il plus important que les autres?

L’arbitre : Aucunement. Les trois ont exactement la même importance, puisqu’ils amènent tous un point.

Pétale : Parfait. Merci beaucoup.

L’arbitre quitte les lieux, alors que Pétale sourit en regardant la caméra. Elle attrape Livia, qui passait par là. L’intervieweuse semble surprise, mais constate la présence de la caméra, et comprend un peu ce qui se passe.

Pétale : Livia, dis-moi, après mon match, lundi dernier, qu’as-tu dit au micro de ta jolie voix?

Livia : Que tu étais toujours championne de la SOW, pourquoi?

Pétale : Pourquoi avoir dit ça?

Livia : Parce que tu avais gagné le match, pourquoi?

Pétale : Qui t’a dit que j’avais gagné le match?

Livia : Tu as obtenu 2 points sur 3! À quoi tu joues?!

Pétale : Merci.

Pétale envoie une petite tape sur la fesse de sa sœur, qui quitte les lieux, un peu offusquée de n’avoir aucune réponse à ses interrogations.

Pétale : Tu vois, Axel, peu importe si tu passes des heures par jour à dire que tu as gagné ce match. Tu viens d’avoir l’avis d’un homme qui connait toutes les règles de tous les matchs possibles de trouver. On pourrait le qualifier de professionnel des règlements de matchs de lutte. Qu’es-tu, si ce n’est qu’un enfant gâté qui parce qu’il n’a pas eu ce qu’il veut, fera semblant de l’avoir reçu. Sais-tu que personne n’est idiot au point de te croire? Es-tu conscient que tu as l’air d’un gros crétin? T’est-il passé par la tête que peut-être que tu devrais considérer avouer au moins que tu as perdu comme la lamentable larve que tu es? Tu t’es fait battre. Rends-toi à l’évidence, au moins. Arrête de clamer que tu es champion de la SOW, tu n’es rien de plus qu’un gars qui a perdu sa chance. Fais un homme de toi! J’ai l’impression d’avoir battu un enfant de 2 ans et demi, là, c’est assez gênant.

Sais-tu ce qu’il y a de pire encore que ça? C’est qu’admettons que j’aurais perdu le match, je n’aurais pas tenté de masquer ça. J’aurais dit « félicitations à Axel, il m’a battue ». Y’a un truc que tu ne sembles pas comprendre… Bon, y’en a des tonnes, mais celui-là en particulier, tu ne le comprends pas. Si tu te retrouves devant un éléphant, il ne deviendra pas un singe parce que tu dis qu’il en est un. C’est exactement le même principe avec la défaite que tu t’es pris. Tu as beau dire que tu m’as battue, les faits restent les mêmes…

Elle prend son titre, et le lève bien haut devant la caméra. La plaque à son nom est parfaitement visible.

Pétale : Mon nom est gravé là. Pas le tien. JE détiens le titre. Pas toi. Et ça n’a strictement rien à voir avec le fait que tu m’as fait un pin réussi. Non. N’oublie pas une chose, mon chéri. Si ça avait été un match normal, tu aurais abandonné, et le match se serait arrêté là. Tu n’aurais même pas eu l’occasion d’obtenir le pin dont tu ne cesse de te vanter. Tu te serais littéralement fait TORCHER.

Elle ricane doucement en reposant le titre sur son épaule.

Pétale : Remercie-moi plutôt d’avoir fait en sorte que tu aies l’opportunité de te sauver la face en te laissant la chance de peut-être pouvoir faire un point. Parce que je te rappelle que c’est moi qui ai choisi la stipulation de notre match. J’aurais parfaitement pu prendre un truc comme submission match, l’une de mes spécialités, ou encore un match normal, tout ce qu’il y a de plus ordinaire pour un adversaire qui l’est tout autant. J’avais l’embarras du choix, mon chou. Et si j’avais voulu, ça aurait pu être un strip your opponent match, t’aurais pas eu un seul mot à dire, et t’aurais pas non plus gagné. La vérité, c’est que j’avais raison. Admet-le, kiddy. T’es qu’un gamin, dans ce ring comme en dehors. Cesse de cacher à tout le monde la vérité, tu mens mal comme pas possible. Tout le monde le perçoit, c’est aussi évident que ton manque flagrant de connaissances en matière de lutte. Parce que ça aussi, en faisant tes petites crisettes de prima donna, tu le prouves.

Je dois avouer que tes discours m’ennuient à mourir, mais je ne serais toujours pas prête à dire que Sylvain avait raison en disant que je m’ennuierais en t’affrontant. En fait, te voir réagir comme une hystérique, grimper dans les rideaux après toutes mes apparitions, faire la morale dans le vide, juger mes paroles sans réellement en comprendre le sens… C’est à la fois pathétique et amusant. T’es un peu comme l’idiot du village SOW, en fait! Tu sais, celui qui fait rire tout le monde lorsqu’il se pète la gueule dans un escalier? C’est exactement toi.

Elle rigole quelques secondes, en bougeant lentement la tête de gauche à droite. La championne caresse son titre du bout des doigts en reprenant son sérieux.

Pétale : Ton petit numéro a pris fin en même temps que le son de la cloche s’est fait entendre. Toi et moi, Axel, c’est terminé. Tu auras beau dire ce que tu veux, écrire ce qui te tente sur les réseaux sociaux, c’est fini. Tu avais une seule et unique chance au titre, et plutôt que d’écouter quand je disais que tu étais trop green pour le titre suprême, tu as préféré agir en couillon, et gaspiller ton shot. Sais-tu combien de temps ça pourrait prendre avant que tu en obtiennes un nouveau? Crois-moi, tant que je serai championne, tes secondes près de cette ceinture ne finiront jamais par faire une minute. Tu as été servi. Si tu veux autre chose, il faudra retourner prendre un numéro. Et je t’avertis, inutile de te foutre à plat ventre au sol et de marteler le plancher avec tes petits poings et tes petits pieds d’enfant. Céder aux caprices n’a jamais été mon fort. Demande à tous ceux qui ont tenté le truc avec moi, il te le confirmeront sans attendre.

La jeune femme quitte maintenant les lieux, en riant de bon cœur, ceinture toujours bien en place sur l’épaule.

L’image s’ouvre dans la loge de Pétale, où l’ancienne championne de la SOW se trouve, en train de terminer d’attacher les lacets de ses bottes de combat. À ses côtés, Livia attend que la tornade se redresse, ce qu’elle fait une fois la boucle finie. Livia regarde Pétale, et en un regard, elle sait qu’il est temps de commencer l’interview.

Livia : Pétale…

Pétale : Livia…

Le regard de la vampire est froid, même à l’encontre de sa sœur, qui ressent même un certain malaise à se trouver là.

Livia : Lors de Blast!, Stone a annoncé que tu étais absente pour des raisons d’examens médicaux, mais tu es quand même intervenue dans le main-event… La question est : était-ce un mensonge?

Pétale : Je pense que tu me connais assez pour savoir que j’ai une certaine aversion intense envers tout ce qui s’appelle « personnel médical ». Quand j’ai des examens à faire, ils s’arrangent généralement pour que ça ne prenne pas 2 ans. Vois-tu, ils ont une profonde volonté de me voir repartir au plus vite. J’étais bien allée passer des examens, mais j’ai aussi eu le temps de revenir avant que le show ne soit terminé. En fait, juste à temps pour le main-event, où tu m’as vue me pointer.

Livia : Pourquoi être intervenue dans le match?

Pétale : Je voulais montrer à cette merde d’Axel ce que ça fait que de se faire arracher un truc auquel on tient jusqu’au fond de ses tripes. Je voudrais bien croire que ce goût amer restera assez longtemps en bouche à Axel pour qu’il comprenne qu’on ne déconne pas avec moi… Mais il est trop imbécile pour se rendre compte des proportions que ça peut prendre. Alors il viendra dans un de mes matchs, et essaiera à nouveau d’y mettre la merde.

Livia : Le fait d’avoir fait fuir Axel du match a permis à El Verdugo de devenir le number one contender au titre de la SOW…

Pétale surprend Livia en souriant à pleines dents.

Pétale : C’est ce que j’espérais, oui.

Livia : Cette rumeur d’une alliance est-elle donc vraie? J’ai remarqué que tu es à peu près la seule championne à avoir échappé à ses attaques…

Pétale ricane doucement pendant quelques secondes, puis finit par passer son bras autour des épaules de sa jumelle.

Pétale : Voyons, Livia… Il n’y a aucune alliance qui puisse tenir entre Verdugo et moi.

Livia : Mais la fois où tu l’as amené dans ta loge pour discuter..?

Pétale : Tu veux vraiment savoir? Je lui avais promis de lui redonner sa chance au titre lorsque ma blessure serait complètement rétablie, question qu’on puisse se foutre sur la gueule bien comme il faut. Inutile de te dire qu’il a évidemment accepté. S’il ne s’en est pas pris à moi, c’est pour cette même raison. Empirer ma blessure ne l’aurait pas avantagé. Mais j’ai perdu la ceinture avant de pouvoir lui donner son rematch.

Livia : Donc des commentaires sur le fait qu’il ait gagné le match à Blast! ?

Pétale : Je préfère voir mon frère face à Primeau que d’y voir Axel.

Livia : Qu’est-ce que les examens ont donné?

Pétale : Aucuns dommages. Tu vois, même à ça, Axel échoue.

Elle rigole quelques secondes, pendant lesquelles Livia semble peu à peu se rassurer. Sa sœur va bien, autant physiquement que mentalement.

Livia : Qu’est-ce qui attend Axel, donc?

Pétale : L’enfer.

Elle pique le micro des mains de Livia, qui se recule de deux pas pour lui laisser la place.

Pétale : Je te promets une chose, Axel… Voler mon destin est probablement la chose la plus stupide que tu aies pu faire. Tu croyais réellement que Sylvain allait te donner cette ceinture parce que tu es intervenu dans le match pour le faire gagner? T’es sensé être intelligent, il me semble. En tout cas, c’est ce que tu dis. Le fait est que tu ne cesses de démontrer le contraire. Tu prouves ton imbécilité mieux que n’importe qui. Tes petites provocations n’ont pas trouvé de réponses, donc tu t’es dit que de venir me faire perdre le titre était une bonne façon d’avoir mon attention… Eh bien, j’ai une chose à te dire, mon gros… TU AS RÉUSSI. Et tu vas bientôt le regretter. Regarde bien les secondes s’écouler, parce que chacune d’entre elles te rapproche un peu plus de la fin. Tu crois que tu as vu le pire de moi? Tu veux que je te montre ce qu’on m’a appris? Je suis pas certaine que tu aies les couilles qu’il faut pour y faire face. Mais prépare-toi bien ma grosse limace… Tu vas y goûter, et pas qu’un peu.

As-tu déjà plané à travers un mur, Axel? As-tu déjà eu l’impression qu’un train te passait sur le corps? As-tu déjà tellement saigné que tu as eu l’impression de te vider totalement? As-tu déjà salué la mort en lui faisant la bise? Es-tu déjà tombé de si haut que tu as eu peur de ne jamais trouver le sol? C’est ce qui t’attends, Axel. Ça, et bien plus encore. Je vais t’anéantir, et te trainer jusqu’au plus profond de l’enfer. Ta carrière et ta vie connaîtront l’apocalypse. Tu vas saigner comme un porc et je me baignerai dans ton sang. Il servira à un nouveau baptême qui rappellera la bonne vieille époque à mon papa Darky.

Tu devras affronter les conséquences de tes actes, Axel… Et ne pas t’enfuir, cette fois-ci. De toute façon, t’enfuir ne te mènera nulle part. Je deviendrai ton ombre. Chaque respiration sortant de ton corps pourri sera entendue. Chaque battement de ton cœur viendra à mes oreilles. Je sentirai l’air déplacé par tes clignements de yeux. J’espère que tu as bien compris, Axel, dans quelle merde tu t’es foutu. Je te conseille d’avoir des yeux tout le tour de la tête, parce que je ne serai jamais vraiment loin. Tu m’obliges à jouer un jeu que j’aurais préféré ne pas jouer avec toi… Tu seras anéanti, comme on m’a montré à le faire jadis.

La rousse passe le doigt sur la marque du bestiaire, avant de sourire et de quitter les lieux sans rien ajouter.

La caméra fait son entrée dans une pièce complètement vide, si ce n’est d’un pendule qui se balance. Dans le silence pesant, seul un puissant « tic tac » se fait entendre. Entre deux passages du pendule, Pétale se retrouve assise dessus, se tenant de la main droite. Un sourire mauvais sur ses lèvres, elle regarde la caméra.

Pétale : Tu ne m’as rien appris, Axel. Rien du tout, si ce n’est « qu’est-ce que la lâcheté ?». Tu nous en a fait la preuve à plusieurs reprises depuis ton arrivée dans le main-event. En fait, je dois dire que j’ai bien compris ce qui se passe avec toi. Tu as conscience que tu n’es pas prêt à t’y trouver, et tu masques ça derrière ta capacité à énerver les gens. Mais je suis patiente, Axel… Très patiente. Ton sort est désormais entre mes mains. Penses-tu vraiment que quelqu’un puisse y faire quoi que ce soit? Réfléchit un peu… Tu n’es important pour personne. En fait, tout le monde serait bien content de ta disparition. Connais-tu le sort qui attendait les soldats déserteurs? La mort. À la guerre, la peur est une chose que tu dois apprivoiser, et maîtriser. Tu en est incapable. Tu es bien trop faible pour ça. Tu n’es pas champion. Tu n’es rien. Rien d’autre que le jouet avec lequel je m’amuserai jusqu’à ce que je me lasse…

On m’a appris à savoir reconnaître les êtres faibles. D’une part parce qu’ils ne méritent pas qu’on leur donne trop d’attention. D’autre part, parce qu’ils sont faciles à manipuler pour arriver à nos fins. Tu t’énerves, Axel… C’est mauvais. Écoute plutôt mes conseils. Plus tu t’énerves, plus tu deviens vulnérable, et c’est tout ce dont j’ai besoin, moi, pour te mettre hors d’état de nuire. Je ne vais pas te faire saigner, Axel…

Le mouvement continue, et Pétale ricane doucement pendant quelques secondes.

Pétale : Je vais littéralement te saigner, comme un porc. Parce qu’à mes yeux, tu n’as pas plus d’importance qu’un porc qu’on égorge pour le plaisir de voir son sang chaud couler sur le sol. J’ai même plus de pitié pour lui que j’en aurai jamais pour toi. Parce qu’il n’a pas conscience de n’être qu’un porc, il ne l’a pas fait exprès. Toi, non seulement tu te voues à la tâche de le devenir, mais en plus, tu le revendique haut et fort. Tu es fier. Fier de quoi, en fait? D’être un lâche? Un porc? Une pourriture? Je vais t’expliquer les choses telles qu’elles sont.

Personne ici ne te considère apte à mettre la main sur le titre de la SOW. Le titre IC sera le plus haut échelon sur lequel tu aies les capacités de peut-être mettre la main. Mais pour ça, il faudrait que tu sois en mesure de livrer tes matchs de façon propre, de ne plus te mettre dans de sales draps, et que tu fermes enfin ta grande gueule pour écouter les autres. Nous dirons donc que c’est une cause perdue. Tu n’y arriveras pas non plus. Les choses seront ainsi; Tu finiras par comprendre que tu n’as aucun avenir ici, et tu partiras. On te verra dans un McDonald’s quelques mois plus tard, en train de passer la moppe. Parce que non, tu ne seras même pas autorisé à toucher la bouffe. Ton avenir se résumera à effacer les traces de pas laissées par les gens, et à essuyer les dégâts qu’ils font lorsqu’ils sont inattentifs. Tu seras aussi le casse couille qui leur passe la moppe entre les jambes pendant qu’ils essaient de manger de la pseudo-bouffe. Entre deux bouchées, ils t’enverront chier. Paroles auxquelles tu seras obligé de répondre par un sourire et un « merci », si tu ne tiens pas à perdre ton petit boulot et à te retrouver dans la rue… Mais tu n’y arriveras pas, alors ce qui devra arriver arrivera. Rendu là, tes économies passeront dans la drogue, seule échappatoire que tu auras trouvée pour te sauver de cette vie misérable que tu es condamné à vivre.

Ironique, n’est-ce pas? Tu as passé ton temps à me juger pour avoir préféré garder un enfant et m’être fait mettre dehors de chez moi, et tu finiras exactement comme j’étais. La différence, c’est que moi, j’ai réussi à m’en sortir… Chose qu’un lâche comme toi ne pourra pas faire. Tu finiras au fond d’une ruelle, mort d’on ne sait quoi entre le froid et la faim. Triste sort pour un triste homme. Ce serait néanmoins une bonne façon de t’enseigner le vrai sens de la vie. Les forts se sortent de la merde, les faibles y lâchent leur dernier souffle. Réfléchis…

Elle saute sur le sol en béton, et se rapproche de la caméra. Son regard se fait noir, et son sourire s’étire en grimace.

Pétale : Réfléchir n’a jamais été ton fort. En fait, si tu pouvais y exceller autant qu’en matière de manipulation des paroles, tu serais probablement un génie. Penser n’a jamais été ton fort, n’est-ce pas? Tu crois que Primeau est nul parce que je l’ai battu « sans donner mon maximum »… Bien. Très bien… Rappelle-moi ce qui s’est passé quand tu étais dans le ring avec moi? Je t’ai toujours battu, n’est-ce pas? Tu es donc, toi aussi, un nul, right? Comment oses-tu, alors, te proclamer champion de la SOW? Tu ne mérites pas plus cette ceinture que Primeau! En fait, fais-nous une faveur. Prends tes bagages, et rentres chez ton grand-père.

La SOW universe a été claire sur ce qu’elle veut de toi. Que tu disparaisses. Et comme je me soucie beaucoup de ce que les fans veulent, je vais leur donner au moins la satisfaction de te voir être torturé à un point que tu n’es pas près d’oublier qui ils sont. Tu n’es pas celui qui décide, ici, Axel… Tu n’es rien d’autre que la marionnette des fans. Quand ils décident qu’ils en ont assez de toi, ils te jettent dans un coin et s’amusent avec le prochain qui les attire. Tu es à un cheveu de quitter le bout de leurs doigts, et je serai probablement le coup qui te projettera contre le mur et qui te regardera tomber au sol, abandonné aux insectes qui peuplent le sol.

Elle regarde le pendule se balancer dans un rythme régulier.

Pétale : Je donne toujours mon cent pourcent. La différence est la façon dont je le fais pour chacun. Ceux qui ne dépassent pas les limites rencontrent le meilleur de moi… Les autres, le pire. Tu as traversé la ligne du mauvais côté. Tu as préféré aller chatouiller mon côté sombre, il est temps de l’assumer. D’ailleurs, parlant de temps, le tien s’écoule rapidement. En un claquement de doigts…

Elle claque des doigts, le pendule tombe au sol dans un grand fracas. L’objet qui supportait le poids de la rousse repose sur le sol, à moitié brisé. Elle le regarde, en souriant, et revient vers la caméra.

Pétale : Je suis maintenant maître de ton destin.

Puis elle part en silence, laissant la caméra fader-out sur le pendule abimé par la chute.

L'image s'ouvre sur la loge de Pétale, qui s'y trouve justement, assise sur un sofa, armée de sa télécommande. La dernière promo d'Axel Roy termine à peine que la jeune femme éteint la télévision, avant de poser la télécommande sur la table basse, et de poser ses coudes sur ses genoux, laissant tomber sa tête vers l'avant, dans un grand soupire. Elle semble complètement découragée, à première vue. Puis... le silence se retrouve massacré par un grand rire. La rousse se redresse et s'adosse, continuant à rire, d'un rire malsain.

Pétale: C'est amusant, Axel, de voir à quel point tous les sujets que tu touches te sont encore plus inconnus qu'aux gens à qui tu tentes de les enseigner. En fait, si quelqu'un devrait prendre des cours, c'est bien toi. Tu tentes par tous les moyens d'apprendre aux autres comment être une personne respectable, digne - tu vois, j'ai bien suivi ta leçon - mais en bout de ligne, tu es incapable d'en faire autant. Avant de demander à un chien de faire des backflips, commence par y arriver toi-même, mon chou. Ça vaudra mieux. Et qui sait, peut-être qu'on te trouvera un talent caché pour la gymnastique, en plus de celui pour le sprint qu'on a découvert lors du PPV.

Elle ricane doucement, avant de passer la main dans ses cheveux.

Pétale: Dis-moi, prof... Si tu es si impressionnant, parfait, talentueux et inatteignable, pourquoi te sauver de Ravage? Pourquoi tenter de me reblesser? Es-tu incapable de livrer un combat clean à ce point? On sait tous que tu es incapable d'assumer un résultat de match entièrement, mais de là être dans l'incapacité de le livrer selon les règles, il y a une sacré marge. Si tu n'étais pas aussi crétin, Ravage serait sagement resté en coulisses. Mais vois-tu, connaissant ton goût développé pour les coups de pute, on avait prévu le coup.

Tu deviens pathétique à dire que tout t'es dû. Tu le sais, ça? Tu te rends compte que tout le monde considère Sarah Filmore comme une princesse à cause de ses caprices, quand au fond, c'est toi le pire sur ce côté là? Des fois, l'imbécilité me dégoûte à un point que tu ne peux même pas imaginer. Rends-toi à l'évidence, tu t'es planté sur toute la ligne avec Sylvain. En fait, vois-tu, je pense qu'il a plus de dignité que tu n'es capable d'en voir. Parce que s'il se pliait à ta demande, Axel...

Elle fait une pause, le temps de se masser les tempes. Ses traits sont légèrement tirés, et des goutes de sueur sont visibles sur son front. Le teint normalement radieux de la vampire est légèrement gris.

Pétale: S'il te donnait le titre que tu crois avoir gagné, il se montrerait indigne de la ceinture qu'il porte. Il se montrerait indigne d'être le représentant de la SOW. Il se montrerait aussi indigne de la SOW en elle-même. Ce n'est pas une valeur que son père lui a inculquée. Dieu merci d'ailleurs. J'imagine pas à quoi la SOW ressemblerait si tu devais devenir son champion. En fait, plus le temps passe, plus j'me dis que tu as raté ta sortie, Axel. Tu aurais du te retirer directement en entrant. C'est pas une fois que les lutteurs sont devenus professionnels que c'est le temps de leur enseigner. C'est avant qu'ils ne mettent les pieds dans la fédération. C'est pourquoi je pense que tu devrais réviser tes techniques d'enseignement, et aller là où ça aura réellement un impact... Un asile, pourquoi pas? J'm'y connais pas mal, dans le domaine, et j'peux même te présenter des patients qui voudront bien t'écouter, puisqu'ils écoutent à peu près tout ce qui est écoutable... Même ce que tu n'entends pas, et qui vient de leur tête.

D'ailleurs, ne ferais-tu pas partie de cette catégorie de gens, qui entendent des voix? Par là, je fais abstraction des voix transmises par un lien vampirique comme celle de Draven qui à l'instant même me demande de te dire d'aller te faire foutre... J'entends "les voix", celles qui te disent que tout est un coup monté, que tu devrais mettre le feu et tuer tout le monde pour sauver ta peau. Que ceux qui te disent que tout va bien, que tu ne dois pas les écouter sont les instigateurs du complot dont tu es victime. Eh bien...

Pétale sourit, et se lève finalement du sofa.

Pétale: Si tu les entends, ne les écoute pas! Elles te feront faire des conneries que tu regretteras plus tard, quand tu te retrouveras enfermé dans une pièce vide, avec comme seule compagnie les hallucinations qui te dictent ta conduite. Tu vois, présentement, elles commencent déjà à faire leur oeuvre. Te font croire que tu peux éliminer deux clans à toi tout seul, alors qu'en one on one, tu es incapable de gagner un match proprement, t'imaginant que tu l'as gagné. Ne fonce pas comme un écervelé dans un chemin que tu ne connais pas, Axel... Ne te mets pas entre nous. Tout ce que tu récolteras, c'est d'être balancé d'un coté et de l'autre, sans arrêt. Tu ne pourras pas supporter autant de défaites. Tu as fait assez de dommages, honnêtement. Jouer les kamikazes n'améliorera en rien ton sort...Rends-toi en bien compte. Tu n'es qu'une brindille dans une énorme forêt...

Et la rousse quitte les lieux sans rien ajouter, comme à son habitude.

Après avoir rencontré El Verdugo, Livia se dépêche de rejoindre la loge de sa sœur. Selon ses calculs, celle-ci devrait toujours s’y trouver, sortant à peine de la douche… Elle parcourt les derniers mètres au pas de course, malgré des talons hauts qui lui font mal aux pieds, et frappe à la porte, qu’elle ouvre directement après. À l’intérieur, elle trouve Pétale, en train de terminer d’enfiler son t-shirt, les cheveux humides et le visage marqué par les coups qu’elle a reçus, un large sourire accroché aux lèvres. Instinctivement, l’intervieweuse s’approche d’elle et lui pose la main sur la joue en grimaçant légèrement devant les dégâts laissés par Verdugo.

Livia : Est-ce que ça va?

Pétale : J’ai l’air de mal aller?

Pétale retire la main de Livia de son visage et s’éloigne le temps de mettre ses affaires dans son sac.

Livia : Je déteste quand tu te mets dans des états pareils.

Pétale : Fais plutôt ton boulot veux-tu?

Livia : Très bien..!

Mécontente, elle rejoint Pétale sur les sofas, et se lance finalement.

Livia : Qu’as-tu à dire à propos de « l’alliance » qui a été scellée entre Sylvain et Axel?

Pétale : Je sais pas si on peut qualifier ça d’intelligent, ou de très con. La chose la plus logique à faire pour Sylvain n’aurait pas été de s’allier avec le maillon faible du match, mais tenter de plutôt le faire avec l’un des maillons forts. Il a présumé que parce qu’on les considèrerait de trop dans le match, le gros et moi allions nous assurer de les éliminer en premier afin de s’en mettre plein la tronche tous les deux par la suite… Bien! Ce serait logique, évidemment. Sauf que dans le ring, il n’y a pas de logique. Surtout quand tu te trouves dans un match qui laisse plein de place à l’instinct de deux vampires. La vue du sang, son odeur, ce seront deux raisons qui nous feront perdre la nôtre. Et quand il n’y a pas de raison, il n’y a pas non plus de logique. Or, une quelconque alliance entre le gros tas de bouse et moi n’a aucune raison d’être, puisqu’elle ne tiendrait probablement que le temps qu’on entrevoie la première goute de sang.

Sylvain prend un trop gros risque pour trop peu. C’est dommage, mais c’est probablement ce qui causera sa défaite. S’allier avec Axel risque de lui causer plus de dommages qu’une alliance avec moi ou avec Verdugo n’aurait pu lui en causer. Il ne cesse de penser que la seule chose qui attire les vampires c’est le pouvoir. Je continue de dire que c’est que des conneries, mais voilà, Brujah l’a mal informé et lui il le croit. Donc, techniquement, si seul le pouvoir nous intéressait, il aurait été de bon goût de proposé à un vampire – avantagé par la stipulation, qui plus est – de l’aider à éliminer tout le monde pour régler ça one on one par la suite. L’attrait du pouvoir aurait fait en sorte que théoriquement, le dit vampire aurait accepté. Le risque aurait été que l’allié de Sylvain gagne le match… Mais il aurait eu droit à un rematch dans les règles de l’art, et probablement dans une stipulation qui serait moins avantageuse pour le bouffeur de sang. Match pendant lequel Sylvain aurait pu reprendre possession des ses biens… ou pas.

Étudions un peu Axel. Le gars hurle à qui veut bien l’entendre que le titre est sien, et qu’il doit lui être rendu. Crois-tu vraiment qu’il attendra que Verdugo et moi soyons éliminés avant de tenter sa chance pour « récupérer son du »? Ce serait trop prévisible. Il s’attaquera donc à Sylvain dans le but de l’éliminer aussitôt qu’il en aura l’occasion, le prenant au dépourvu pour le mettre out. Ça aussi, c’est prévisible. En d’autres mots; Sylvain a très mal choisi son allié, et d’une manière ou d’une autre, le voilà baisé.

Livia : Donc tu vois cette alliance comme une erreur.

Pétale : Une erreur, oui. Inutile, qui plus est. Il n’a jamais été question qu’on se débarrasse d’eux en premier, avec Verdugo. Essayer de prévoir ce qui se passera dans ce match est tout autant inutile que leur petite amitié soudaine. Si vraiment Sylvain veut savoir comment on manipule et on calcule les gens, il ferait mieux de venir voir sa belle-mère adorée. Disons que sur ces terrains-là, j’ai légèrement plus d’expérience que n’importe qui le conseillant présentement. C’est indéniable.

Pétale fait un sourire sarcastique, et Livia remue la tête doucement, découragée.

Livia : Changeons de sujet. Parlons d’El Verdugo. J’arrive de sa loge, et il semble plus emballé de t’affronter que de gagner le titre.

Pétale : J’ai entendu, oui. Je dois avouer que je comprends son senti sur le titre. C’est exactement pour ça que j’ai l’intention de retourner à ma place en tant que championne de la SOW. Je me dis juste que si tout le monde restait inactif devant un champion qui n’a aucun mérite à l’être, Sylvain détiendrait la ceinture pour toujours. Je suis prête à reprendre le titre, et je le sais. L’erreur que j’ai commise quand j’ai perdu ne se reproduira plus, tu peux en être sûre.

Pour ce qui est de l’envie d’El Verdugo de m’affronter, je ne peux rien dire de bien spécial, si ce n’est que le bonhomme me connait plutôt bien. Il veut faire un retour aux sources, tant mieux, ça lui fera du bien de ne plus être le décérébré qui a vu le jour à la Red Line Federation. J’ai goûté son sang ce soir. Tout le monde sait que j’ai consommé pas mal dans le passé mais ça, c’est encore plus addictif que toutes les merdes que j’ai pu fumer, m’injecter ou ce que tu voudras. J’en ai pas eu assez, à cause de ces imbéciles qui ont cru bon d’arrêter le jeu alors qu’il commençait à peine à devenir intéressant. En fait, je dirais que c’était fait exprès.

Livia : Exprès? Dans quel sens?

Pétale : Dans le sens où Wilson cherche à nous énerver pour qu’on fasse un pur massacre lorsqu’on se recroisera lors du PPV. Ce bonhomme ne peut pas être assez con pour programmer un match comme celui-là à Injection, et dire en voyant le truc virer en couilles « oh j’ai merdé, allez arrêter ça ». Il savait très bien ce qui s’ensuivrait, et s’est dit que de nous empêcher de finir ce qu’on avait commencé nous mettrait sur les dents pour le PPV. Voilà un coup de maître signé Wilson. Maintenant, c’est à croire qu’il tient vraiment à ce que Sylvain perde le titre, parce que c’est probablement le boost qu’il aurait pu manquer pour que je me déchaine à No Survivor.

Et pendant ce match, El Verdugo sera loin de perdre son temps. S’il veut réellement un retour aux racines que sont les siennes à travers le hardcore, que le titre SOW ne l’intéresse pas pour l’instant, je rendrai cette soirée moins ennuyante pour lui. Qui serait mieux placé que moi pour le faire plonger dans l’univers qu’il aspire tellement à retrouver? Fourecks? La pauvre se blesse et quitte les rings, alors que moi, j’ai défendu mon titre, j’ai livré les combats comme j’avais à le faire malgré une blessure qu’on ne cessait d’essayer d’empirer. Voilà qui est la vraie femme. Pas cette gamine de Fourecks qui prends du bon temps pendant que ses partenaires s’écroulent un à un au sol. Fourecks n’est qu’une minable vieille gouine sans intérêt, bonne pour la retraite. D’ailleurs, elle s’y colle déjà partiellement en ce moment même.

El Verdugo est conscient de ce que je peux lui offrir. C’est d’ailleurs ce qu’il veut. Ses yeux me suppliaient pendant notre match ce soir! Ils me suppliaient de lui faire sentir la souffrance qui l’attire autant dans cette division. De lui faire entrer le hardcore dans la peau de force. Ils me demandaient de violer son bien être physique, de perturber ses envies et d’écraser ses rêves! Ce sera donc partie remise à No Survivor. Si Verdugo veut redevenir grand, il faut quelqu’un qui puisse le nourrir abondamment, sans relâche. Mon frère ne l’est pas parce qu’il fut sous l’aile de Darkside. Il l’est parce que nos envies sont les mêmes, que nous carburons aux mêmes choses. Nos idéaux sont peut-être différents, mais nos moyens d’y arriver sont identiques. Il sait très bien que la haine que j’éprouve pour lui ne peut que lui être bénéfique. Elle le nourrit, comme elle me nourrit moi, faisant en sorte que je sois en mesure de le détester toujours plus. C’est un engrenage bien huilé, qui ne s’épuisera probablement jamais. Sans moi, que reste-t-il à ce pauvre fou?

Elle marque une pause pendant quelques secondes, réfléchissant. Livia semble troublée par le regard sombre de sa sœur, et reste donc silencieuse.

Pétale : Darkside? Sa haine potentielle se retrouve vite salie par une certaine fierté de voir son fils suivre ses enseignements. Jamais elle ne pourra être aussi forte, aussi pure que la mienne. Mustaine? À part la couleur des cheveux, il n’y a aucun domaine sur lequel il puisse m’égaler. Même Draven ne détestera jamais Verdugo autant que je peux le faire. Le gros a raison quand il dit que mon âme est noire. C’est le boulet que je suis obligée de traîner chaque jour. Et autant te dire que quand je l’affronte, j’apprécie grandement de pouvoir lui envoyer ce même boulet dans la face. Quand je suis dans le ring avec lui, je ne le déteste pas. Je deviens la haine, littéralement. Voilà pourquoi je l’emballe plus qu’une ceinture. J’aiderai Verdugo à se retrouver lui-même, parce que j’ai un sens de la famille plutôt développé, et que c’est ce qu’il veut. Je lui ferai plaisir, juste pour avoir le privilège de pouvoir goûter encore une fois l’enfer, à travers son sang.

La guerrière se lève lentement, pour s’approcher de la caméra. Elle pose ses mains de chaque côté de l’objectif, donnant l’impression de tenir une tête.

Pétale : Home, Sweet home…

Sur un sourire carnassier, la rousse propulse la caméra contre le mur, et l’image se ferme d’un coup.

La caméra se fait un chemin dans un couloir, dont les murs sont plutôt rapprochés et sales à certains endroits. L’éclairage est faible, et les ombres se promènent aisément sur les murs, donnant une impression d’oppression. Au sol, une trainée de sang mène jusqu’à une porte. Le caméraman semble la suivre, prenant bien soin de ne pas mettre le pied dedans. Au moment où il arrive devant la porte, grande ouverte, il s’arrête. L’image bouge un peu. Le caméraman ajuste l’engin sur son épaule, et fait le pas qui le sépare de l’intérieur de la pièce. Au centre, vêtue de voile noir léger dont la transparence ne laisse que peu de place à l’imagination mais cache l’essentiel, Pétale se tient debout, la tête penchée sur le côté. Ses avant bras sont couverts du liquide rouge épais et chaud qui dégouline par terre. La vampire semble dans une transe semblable à l’ivresse. Le sang ne cesse de couler sur ses bras, glissant tout le long, et terminant sa course sur le bout de ses doigts pour former de longs filets qui vont jusqu’au sol. Le poing droit de la rousse est serré sur la lame de son poignard, et du sang s’échappe sûrement de sa main aussi. Elle regarde la caméra, un large sourire carnassier aux lèvres.

Pétale : Allons, qu’est-ce que tu attends, mon frère? Je t’attends. Le temps passe, fait sa course à travers ces couloirs dégueulasses. Il attend que tu fasses ton chemin sur ce plancher souillé par ce que tu cherches. Mon sang. Tu sais aussi bien que moi que Draven ne te donnerait pas du sien, et que la seule personne qui se soucierait assez de toi pour te donner ce dont tu as besoin, c’est moi. Pas Darkside. MOI. Ça fait des années que tu passes ton temps à me dénigrer, à me haïr, à essayer de me ridiculiser. C’est ironique que tu aies besoin de moi, n’est-ce pas? Tu es faible, Verdugo. Faible, parce que tu n’as jamais su t’entourer des bonnes personnes. Tu as choisi de livrer un combat contre moi, dès ton arrivée à la SOW… Depuis tout ce temps, je rêve de te voir t’écrouler au sol. Maintenant que tu y es, je veux te relever pour t’y renvoyer moi-même. Je ne veux pas affronter un putain de paillasson. Je veux affronter mon frère. Le vrai.

Ses sourcils sont sérieusement froncés, et ses yeux sont complètement noirs. La rousse lève son avant bras droit et lèche le sang qui s’y trouve.

Pétale : Tu as préféré aller du côté de Darkside. Le chemin facile. Faire le mal par le mal. Tu t’es même proclamé « le visage du mal »… Mais tu prouves encore une fois que tu n’es strictement rien sans moi. Réduit à l’état de larve somnolente. Voilà ce que tu es. Le visage du mal…

Elle ricane doucement en rebaissant son bras.

Pétale : Tu caches ce visage derrière un masque… À No Survivor, je te l’arracherai du visage, quitte à devoir arracher ton visage avec. Je veux le voir se tordre dans la douleur et le vice. Tu pourras jouir de ton agonie mon gros! Mais pour ça, il faut que tu réussisses d’abord à tenir sur tes jambons, et il semble que pour ça, t’as besoin de moi. Peut-être que mon sang te rendra moins con, qui sait. Crois-tu vraiment que Darkside ait quelque chose à foutre de ce que tu peux accomplir. Il ne veut qu’une chose, que tu restes au sol. Il veut que tu y restes, parce qu’il sait que tu peux l’anéantir n’importe quand. Pourquoi crois-tu qu’il s’est entouré de putes? Parce qu’il veut nous devenir inaccessible. Il tente de nous garder l’un contre l’autre, en se disant qu’on finira par s’entre-tuer. Je suis désolée de t’apprendre que notre père n’est qu’une grosse pucelle.

Elle tourne le dos à la caméra. Ses tatouages sont maintenant la seule chose qu’on puisse voir, alors que la rousse marche lentement, pieds nus, en direction d’une fenêtre crasseuse. Elle y pose sa paume gauche, et continue de parler. Sa voix est parfaitement audible, vu l’absence de bruit qui règne en ces lieux.

Pétale : Je ne sais pas pour toi, mais cette famille m’écœure au plus haut point. J’ai honte d’être sa création. Honte de lui. Honte de ses actions, de ses croyances, de son avenir. Les choses ne s’arrangent pas pour lui, depuis qu’il traine avec l’autre gogole. Soyons honnête, notre père n’est plus que l’ombre de l’ombre de ce qu’il était. Il n’est pour ainsi dire plus existant. Il ne reste que nous deux. Et ça, il le sait… D’où son envie de me voir crever. D’où son envie de te voir ramper pour une chose qu’il croit qu’elle te sera refusée. S’il y a une personne que je déteste plus que toi, c’est bien lui. Il ne reste que nous deux pour remonter la réputation de la famille. Le 25, deux masques tomberont. Le tiens, et le mien. Je t’attends…

La caméra sort de la pièce comme elle y est entrée, doucement, sans bruit.

Pétale marche doucement dans un couloir aussi froid que la mort. Vêtue d’un nouveau voile blanc qui danse sur ses courbes, et ses cheveux frisés tombant sur ses épaules, elle ressemble plus à un ange qu’à un vampire. Plus elle marche, plus elle s’approche de deux grandes portes closes. La jeune femme s’arrête à quelques pas de sa destination, et ouvre grand les bras, relevant le visage vers le plafond. L’ambiance lourde ne l’empêche pas de sourire, au moment où deux hommes s’approchent d’elle, faisant glisser leurs mains le long du corps de la jeune femme.

Pétale : Vous allez me mettre un doigt pour être certains que j’ai rien caché, avec ça?

L’un des hommes la regarde, les crocs serrés. Pétale ricane devant son manque d’humour, et baisse les bras, en se remettant à marcher vers les portes. Ses pieds nus en contact direct avec le sol froid ne font aucun bruit. Les hommes ouvrent les grandes portes, et la jeune femme s’engouffre dans la pièce. À l’intérieur, tout est sombre, et éclairé par quelques chandelles posées ici et là. Assez pour voir des corps nus inertes au sol, ainsi qu’un ruisseau de sang qui remonte jusqu’à un siège sombre et imposant. La jeune femme marche directement dans cette direction, sans se soucier de savoir si elle en a la permission. D’ailleurs, les permissions, Pétale se les donnes toutes elle-même. Elle fait danser ses doigts sur les accoudoirs du siège, et continue de marcher, en en faisant le tour. Derrière elle, une ombre passe. La jeune femme regarde par-dessus son épaule, un léger sourire aux lèvres.

Pétale : Vlad…

Sans avertissement, la jeune femme est plaquée contre une colonne de pierre tout près. Une main lui passe dans les cheveux, avant de descendre le long de son visage, puis de son cou, faisant son chemin jusqu’à la naissance de ses seins.

Vlad : Comment j’ai pu me laisser convaincre!

En guise de réponse, il n’obtient rien de plus qu’un rire doux, mélodieux et faible. Elle se dégage, et tourne le dos à son hôte.

Pétale : Tout le monde a son prix.

Elle se retourne face à lui, en souriant.

Pétale : C’était ça, ou bien Rafael mourait. Et comme pour une raison que j’ignore, tu veux absolument qu’il vive… D’ailleurs je n’ai pas très bien saisi l’intérêt que tu lui portes, mais ça ne m’intéresse absolument pas. Tu sais très bien que je suis beaucoup plus dangereuse que lui. En quatre ans seulement, je suis plus menaçante que bon nombre de tes petits amis. Rafael a du chemin à faire. Énormément. Pauvre enfant. Comment a-t-il pu croire que Darkside était responsable de son malheur? Il ne s’est même pas demandé pourquoi je lui offrais mon sang si facilement… Une certaine distance à ramper, et c’est tout?

Elle ricane silencieusement.

Pétale : Il faut croire que tu es meilleur acteur que tu ne me l’avais dit… Il n’a même pas mesuré les conséquences que tout ça aura sur lui. S’il veut vraiment m’arracher ce qu’il lui manque, il aura intérêt à se ressaisir. Pauvre petite bête impulsive! Foncer tête première dans mes toiles, et ne même pas réaliser qu’il y est maintenant prisonnier… Il faut le faire.

Vlad : Il finira par se réveiller.

Pétale : J’espère bien! C’est tout ce que je veux! Mais il est déjà trop tard. Il m’appartient, maintenant. Il nous appartient, à Draven et moi. Darkside ne pourra plus l’approcher, le gâcher, lui tourner la tête en bourrique.

Vlad : C’est ton rôle, ça, non?

Pétale : Vaut mieux que ça vienne de moi que de Darkside. Notre but est très différent. Lui, ne veut que couler Rafael, lui enlever ce qu’il est, à un point tel où lui-même ne se reconnait plus. Tu l’as vu comme moi! Il est passé de fascinant à dégoulinant dans le temps de le dire… Et Darkside n’est pas le seul responsable de tout ça. Cette Carrie…

Vlad : Ne dis pas quelque chose que tu pourras regretter!

Pétale lève les deux mains en riant. Un air de désolation plus faux qu’un billet de 15$ accroché au visage.

Pétale : Je dis juste qu’elle l’empoisonne jusqu’à la moelle… Je vais purifier son corps, extraire le venin de cette démone, et faire passer l’envie à Rafael de trop se frotter à son cul flasque.

Vlad s’approche d’elle, et lui saisit le visage, d’une main. La jeune femme continue de ricaner.

Vlad : Et comment comptes-tu y arriver, hein?

Pétale : N’écoutes-tu pas ce que je dis? Il m’appartient.

Elle se dégage une fois de plus, et s’éloigne en tournoyant sur elle-même, suivant le ruisseau de sang, jusqu'à la sortie. Arrivée devant, elle se retourne face à Vlad, qu’elle salue en lui envoyant un baiser suivi d’un clin d’œil.

Pétale : Merci pour le cadeau!

Puis elle sort. Vlad est hors de lui, il court en direction de la porte. De l’autre côté, il ne trouve que les deux vampires ayant fouillé Pétale à son arrivée, au sol. Aucun signe de la jeune femme, qui s’est déjà éclipsée. Le vampire grogne violemment.

Draven arrive devant la porte de la loge de Pétale, et s’arrête dans son mouvement pour frapper au moment où il l’entend rire aux éclats. Il finit par ouvrir lentement la porte, et Pétale le regarde déjà, lui faisant signe d’approcher.

Draven : De quoi tu ris comme ça?

Il faut à Pétale quelques secondes pour s’arrêter de rire, ce qui provoque un sourire à son partenaire. Elle lève l’index pour le faire patienter pendant qu’elle reprend la télécommande dans sa main droite.

Pétale : Je viens de voir la dernière promo d’Edward… Bon tu me diras, normalement elles m’occasionnent de la somnolence plus que des rires, mais en fait j’écoutais pas vraiment ce qu’il disait. Jusqu’à ce que je l’entende dire une phrase en particulier…

Draven l’encourage à continuer son récit avec un mouvement de la tête, curieux de connaitre la suite.

Pétale : Et un truc m’a poppé en tête… Attends.

Elle appuie sur un bouton de la télécommande, et son propre visage apparait à l’écran.

Promo de Pétale : 3 Décembre a écrit:

Pétale : J’ai mal capté votre nom, mais en fait, tout le monde s’en fiche. L’important sont vos initiales. P.A.K. Elles prendront bientôt tout leur sens. PÉTALE’S ASS KISSERS.

Pétale : Et regarde ça.

Promo d'Edward Blackbuerry : 12 Mars a écrit:

Edward : C'est vrai que le QI des Pétale's Ass Kissers est pas bien élevés

Elle éclate à nouveau de rire, se tapant sur la cuisse de sa main gauche. Draven est sceptique, il regarde le tout d'un oeil "not sure if...."

Draven: Attend....t'es entrain de me dire que...non! Il est encore plus con que ce qu'on s'attendait! Il est vraiment entrain de se dire que son QI n'est pas bien élevés?
Ok, on le savait déjà, c'est pas une très grosse surprise qu'il nous dit qu'il est pas si intelligent que ça, ce qui me surprend c'est qu'il s'insulte lui même.
On a même pas besoin de le faire! C'est vraiment fort! Il nous aide! Je ne le pensais pas aussi généreux!

Pétale : Mieux encore, ça veut dire que j’aurai tout mon temps pour faire autre chose qu’écouter ce qu’il dit. C’est bon, j’ai qu’à sortir une phrase ou deux d’anciennes promos et les faire passer again and again, et il remarquera pas, continuera de répondre, et je continuerai de faire mumuse avec Verdugo pendant qu’il s’évertuera à essayer de m’expliquer à quel point on est pathétiques et à quel point EUX sont forts.

Le vampire sourit de nouveau.

Draven: Sais-tu c'est quoi le pire là dedans? EUX sont supposément si fort, alors que présentement, très honnêtement, y'a que Sylvain qui démontre de quoi en étant encore SOW Champion. Oui il a gagné contre toi à cause d'Axel, c'est vrai, mais lui au moins à réussi à garder son championship quand même, je vais lui donner ça!

Regarde le reste, Fourecks a perdu son titre Hardcore face à moi, Darkside et Edward ont perdu après seulement 2 semaines les World Tag Team Championships!

Maintenant ils ont DEUX chances, leur rematch à prendre au PPV et ensuite même s'ils le perdent, ils sont #1 Contender, et même à ça, ils vont probablement manquer leur chances....encore....

Ils trouvent qu'on a des gros égos parce qu'on dit qu'on serait capable d'avoir ces ceintures là de nouveau si on le voulait.

Come on dude! On l'a prouvé par le passé et tu sais quoi, à No Survivor je vais rester Hardcore Champion et devenir Intercontinental Champion! Tu veux parler d'égo, de quelqu'un qui se croit au dessus! Tu viendras m'en parler après le PPV si tu veux, tu viendras voir à quelque point Brutality Incorporated est composé de gagnant! Alors que The P.A.K. est composé de perdant!

N'oublie pas que Pétale est dans un match pour devenir SOW Champion pour une deuxième fois!

Ça serait bête que vous vous retrouviez sans ceinture....encore une fois!

Pétale sourit.

Pétale : Ça serait à l’image de ce que tu as avancé toi-même, Eddy…

Promo d'Edward Blackbuerry : 12 Mars a écrit:

Edward : C'est vrai que le QI des Pétale's Ass Kissers est pas bien élevés

Pétale : Ton raisonnement est souvent tellement bizarre… Une fois tu dis que vous êtes la meilleure team parce que vous êtes champions tag team, et l’autre fois d’après, tu dis que vous êtes la meilleure team, même si vous n’avez pas les titres pour le « prouver ». Je penses que tu traines un peu trop avec Darky, honnêtement. Il est en train de te faire devenir un mini-lui pas très intelligent à entendre parler, et pas très impressionnant à voir lutter. Edward Blackbuerry, le gars qui est arrivé à la SOW comme une tempête et qui s’est imposé rapidement… s’estompe avec le temps. Quoi de plus normal pour un être normal que de s’estomper? Le problème, c’est que normalement, l’estompement prend des années, parce que la personne vieillit… Toi c’est plus en jours que ça se passe.

Es-tu sûr que Philo soit vraiment ta marionnette? Parce que je connais le gars assez bien pour savoir qu’il faut un esprit fin, complexe et une intelligence au dessus de la tienne pour arriver à le manipuler. Et toi, t’as zéro sur trois mon pauvre petit… D’ailleurs, tu devrais te faire du soucis, parce qu’il m’a l’air de s’en venir directement sur toi dans la division tag team…

Elle regarde Draven en souriant.

Pétale : Si ce serait awesome de voir Method et Lionheart redevenir champions, j’dois avouer que de voir Philo et William Tyler Banks le devenir serait aussi crissement drôle. Juste pour le trip de voir la réaction d’Eddy.

Draven éclate de rire.

Draven: Le pire, c'est qu'il va clâmer que Philo est sa p'tite bitch et qu'il est meilleur! D'ailleurs je me demande quand est-ce qu'il va se réveiller et se dire: Oh shit, je suis loin d'être bon!
Après Fourecks, Edward Blackbuerry sur le départ? Peut-être a-t-il besoin d'aller dans des fed plus petites pour être "le meilleur" là bas? Quoique...même là....j'en doute!

Pétale : On sait tous très bien que si Philo doit être la bitch de quelqu’un, c’est la mienne… Et le pire c’est qu’il aimerait bien ça. Mais toi, t’as pas honte un peu?

Draven : De?

Pétale : Bah, un anglais dit que tu parles pas bien le français…

Ils éclatent de rire ensemble.

Draven : Terriblement honte.

Pétale : C’est bien ce que je pensais. Mais faut dire qu’Edward, lui, ne comprends pas encore certaines choses.

Draven : Effectivement. Comme le fait que ce qui est dangereux dans le fait de s’en prendre au genou de Ravage, c’est pas le fait de pouvoir le blesser.

Pétale : Nop’. C’est plutôt parce que quand on s’en prend à la blessure d’un de nos partenaires, ça nous fait… comment dire. Perdre les pédales?

Draven : On déteste ça.

Pétale : Et c’est LÀ que NOUS, on risque de blesser quelqu’un.

Draven : Et si on blesse Axel…

Pétale : Bah on sera considéré comme des dieux, des sauveurs, et tout le kit, là.

Draven : Mais on ne s’attendait pas à ce qu’un esprit simple comme Edward saisisse le message du premier coup.

Pétale: Bien sûr que non!

Ils font un large sourire à la caméra.

Draven : Quoi d’autre? Ah oui! Le fait que tu sois une pute et que Ravage soit con comme un balai. En tout cas, selon monsieur le fin connaisseur.

Pétale prend un air boudeur pendant quelques secondes.

Pétale : C’est parce que j’couche avec des hommes et des fois des femmes que je suis une pute. C’est très logique. Donc Edward, désolée de te l’apprendre, mais ta maman est aussi une pute, de même que celle de Sylvain – même si elle est morte – celle de Darkside – d’ailleurs elle ressemble à quoi cette vieilles poufiasse? – celle de Wilson. Toutes les femmes aimant le sexe ou ayant déjà eu des relations sexuelles sont des putes.

Draven : On vit dans un monde de putes.

Pétale : Et de gigolos. Ne soyons pas sexistes, soyons plutôt fous! Impliquons tout le monde.

Draven : Pour ce qui est de Ravage, qui n’est, selon toi, capable de rien d’autre que faire des cookies, je crois que tu devrais revoir le dernier Showdown. Qui s’est fait expulser du ring par qui déjà?

Pétale : Sylvain par Ravage! Mais tu permets Draven?

Draven fait signe à Pétale de continuer.

Pétale : Non parce qu’il parait qu’on fait que parler de boobs, alors j’ai un nouveau point à apporter, qui prouvera que ce n’est aucunement le cas, et qui se rapporte aussi à Ravage.

Draven : Ah?

Elle hoche vivement la tête en guise de réponse, et Draven l’invite une fois de plus à poursuivre.

Pétale : Ravage. SON CUL! C’est pas le cul d’un gars qui sait que faire des cookies en fait. Il est trop musclé pour n’être que ça. Voilà.

Elle croise les bras.

Pétale : Je le sais, parce que j’y ai touché.

Draven: D'ailleurs, si toi et ta bande, la p'tite meute ont besoin d'une leçon, on est toujours ouvert, et en plus on enseigne mieux qu'Axel! C'est tu pas beau ça?

Pétale : Et c’est gratuit en plus!

La caméra fade-out sur ces mots.

Pétale entre dans sa loge. Déjà, derrière la porte elle avait senti la présence D’el Verdugo. D’alleurs celui-ci ne se cache même pas, il est assis dans le confortable fauteuil de la crazy girl. Il s’est entaillé la main et serre le poing, comme s’il pressait un fruit. Le sang coule dans un verre.

El verdugo: Fascination pour le sang. Le sel de la vie. Ou alors c’est la mort? Qu’Est-ce qui fascine les foules, retient leur attention, les garde en haleine? Les raz de marée, les guerres à l’autre bout du monde, les tremblement de terre, les enlèvements, les tueries dans les lycées. Tout ce qui peut montrer de la barbaque humaine à l’heure où l’on se remplit l’estomac. Et pas question de vomir. La chair humaine n’est pas vomitive, elle est fascinante. Ça rappelle au vivant que c’est-ce qui l’attend d’une façon ou d’une autre. Ça fait bander les pépère et mouiller les culottes des mémères. Nous ne mourrons jamais Pétale! Mon sang, ton sang , la manipulation? Qu’Est-ce qui t’excite vraiment dans ce monde de larve Pétale?

Pétale le regarde en souriant. Ses yeux passent de ceux de Verdugo à sa main entaillée, toujours serrée. L'odeur du sang provoque une dilatation des pupilles de la rousse. Un frisson lui parcourt l'échine.

Pétale: L'abondance. C'est bien la chose qui prédomine sur les autres, ici. Abondance de bouffe, abondance de matériel, abondance de criminels, abondance de sexe, de débilités, surtout. C'est le paradis pour une bête aussi gourmande que je le suis. En un battement de cils, j'obtiens ce que je veux. Et ça déplait à bien des gens, qui se mettent dans la tête de m'écraser. En bout de ligne, tout ce qu'ils écrasent, c'est leur face contre mon pied. L'abondance de plaisirs, de chair, d'esprits manipulables... Tu te rends compte qu'en faisant les pires dégueulasseries que je puisse faire, je serais toujours plus blanche que la majorité de ces hommes, qui nient avec une ferme conviction toutes leurs actions? Tout ça juste parce que je les admets. Qui ne voudrait pas vivre ici, enfin?!

En parlant, la jeune femme s'est approchée de son "invité", et s'est placée derrière lui. Elle pose doucement sa main gauche sur la joue de Verdugo, descendant vers son menton, sur lequel elle referme ses doigts en tirant vers la gauche, faisant pencher la tête du vampire. Le doux visage de Pétale s'approche de l'oreille droite du colombien.

Pétale: C'est la liberté la plus totale qu'on puisse avoir. Voilà ce qui m'excite. Ailleurs, tu sais trop bien qu'on dépend de trop d'autres gens.

El verdugo: On pourrait philosopher des heures sur les humains et le roster qui n’agissent et n’interagissent ensemble que comme de petits programmes où le libre arbitre n’a pas sa place. Les lutteurs ne sont que de simples programmes binaire reposant sur le oui/non. Pour des cerveaux tels que les notres cette attitude relève de la pathologie mentale, de l’aliénation définitive. Toi et moi avons fait un autre choix! On ne cherche pas à manipuler les esprit par hasard, par erreur ou par désoeuvrement. Nous, on veux jouir! Tu crois me manipuler. Je crois te manipuler. Qui gagnera? La victoire se jouera peut être ailleurs que sur le ring, mais pour l’instant notre vérité passera par lui.

Le géant se lève et c’est lui qui se place maintenant derrière la vampire. Son poing se resserre encore plus fort pour arrêter l’hémorragie puis sans le touer contourne les formes de la vampire.

El verdugo: L’extrême violence, la furreur, toi et moi sur le ring! Le sang qu’on offre est un puissant vecteur de plaisir, celui qu’on prend est une jouissance addictive.

Le colombien pose le verre de sang dans la main de Pétale.

El verdugo: Comme un dealer offrant sa première dose à un camé, je te donne mon sang. Tu as un choix à faire. Le boire et tu deviendras dépendante et tu voudra par tous les moyens m’arracher la carotide sur le ring pour en avoir encore et encore, ta furie sera démultiplié. Ou alors tu ne le bois pas et je serai le seul à vouloir apaiser cette brûlure atroce qui consume mes veines depuis que j’ai gouté au tien. La soif Pétale! La soif et la jouissance quand elle est épanchée! Mais es tu prètes à tout rejeté pour le sang ? Es tu prètes à renier la faible lueur d’humanité qu’il te reste. Ai je fait ce choix? Dracul me l’a-t-il imposé? Darkside? Toi? Manipulation ou simple envie de combattre de façon ultime?Alors Pétale, Toi, moi et le sang?

La rousse regarde longuement le verre, un sourire en coin aux lèvres.

Pétale: Parce que tu crois que j'aurais fait tout ça dans le but de te laisser t'éclater tout seul?

Elle ricane doucement, en se retournant pour faire face au géant.

Pétale: Ce serait mal me connaître, et ce serait plus qu'injuste. Les choses deviendront inévitablement beaucoup plus corsées, que ce soit pour toi, ou pour moi. Sois certain d’une chose : Tu ressortiras du ring grandi chaque fois que tu y mettras les pieds, mais tu n’arriveras jamais à me surpasser totalement. T’as beau être le plus gros, le plus vicelard, le plus grand parleur de la fédération et penser savoir sur qui tu te frottes…

Elle prend une pause en souriant.

Pétale : Mais il y a un tas de choses que tout le monde est loin de soupçonner. Même Draven n’a aucune conviction de tout savoir sur moi… Et pourtant, on partage un lien bien spécial…

Elle se tapote la tempe avec l’index, puis regarde à nouveau le verre.

Pétale : Si tu crois que ta démone adorée t’a déjà fait voir le plus profond de l’enfer, c’est que tu n’en a rien vu du tout.

D'un coup, elle avale tout le contenu du verre, les yeux fermés malgré ce qui se tient devant elle. Elle lance le verre vide dans un coin, avant de lécher les petites goûtes qui vivaient encore sur sa lèvre inférieure.

Pétale : Maintenant on va s’amuser.

El Verdugo: Dépêchons nous alors ma belle. Le sang refroidi si vite n'est ce pas? Toi , MOI LUI!

Le géant essuie de son pouce le sang au bord des lèvres de Pétale et sort après l'avoir salué poliment. La rousse reste où elle est, et regarde le verre au sol pendant un long moment, en soupirant longuement.

Le soleil brille de mille feux dans le ciel, et se fraye un chemin dans l’épais feuillage des arbres environnants. Nous nous trouvons dans une forêt, où les quelques rayons timides qui sont parvenus jusqu’au sol semblent concentrés sur un rocher, couvert d’un tapis de mousse verte. Les seuls sons qu’il nous est possible d’entendre sont les chants des oiseaux, et un ruisseau qui coule non loin.

Pétale apparait dans le champ de vision de la caméra, vêtue d’une robe légère et blanche comme neige. Ses cheveux frisés sont décorés de petites perles de la même couleur ici et là, et des plumes blanches pendent à ses oreilles. La jeune femme resplendit, et affiche un sourire radieux. Ses yeux sont légèrement maquillés, et son regard s’en trouve illuminé. Elle s’approche du rocher, où elle finit par s’asseoir, regardant l’objectif de la caméra.

Pétale : J’ai eu énormément de temps pour laisser vagabonder mon esprit, ces derniers temps. Je dois dire que le peu d’intérêt qu’Axel représente à mes yeux et que le silence de Sylvain m’ont aidée… D’ailleurs, il sent probablement que la soupe est plus que bouillante, lui. Il a compris qu’il valait mieux ne pas parler, et se préparer au pire. À l’apocalypse dans sa forme la plus pure…

Elle ricane doucement, en bougeant les orteils, comme une enfant.

Pétale : Bref, comme je disais, j’ai eu du temps pour laisser vagabonder mon esprit. En fait, j’essaie de comprendre ce que tu es, Verdugo. Ce qui te pousse à agir comme tu le fais, et je ne parles pas de tes actions dans le ring. Je parle de tes actions en dehors de celui-ci. Une hypothèse sur tes habitudes alimentaires m’est venue à l’esprit, comme un train finit par arriver à la gare. Et cette hypothèse concerne ta bien aimée, Carrie. Tu te nourris surtout de femmes qui lui ressemblent, que ça soit dans l’apparence, ou dans la façon d’être. La facilité avec laquelle elles s’offrent à toi, te laissent profiter pleinement de leur corps. Après que tu les aie pénétrées au sens propre, c’est tes crocs qui finissent inévitablement par pénétrer leur gorge fragile, d’où te viennent les battements de leur cœur à mesure que tu les vide de leur sang, et de leur vie. Une coïncidence? Je ne crois pas.

Ma théorie est la suivante. J’ai raison lorsque je dis que Carrie t’a rendu faible, mou comme un chaton à peine sorti du ventre de sa maman. Non, en fait, depuis que tu es à ses côtés, tu es si mou, si faible, qu’un chaton dans ton état ne survivrait même pas. Sa mère le boufferait pour économiser son lait, destiné à rendre les autres plus forts. Mais passons à la suite de la théorie… Le plus intéressant. Non seulement te rend-t-elle dans un état lamentable, mais pire encore, tu en as conscience. Et c’est bien ce qui te dérange. Même si tu sais très bien qu’elle t’affaiblit, tu ne peux te résigner à la laisser partir, ou pire encore; à la quitter. Carrie étant donc ce qu’elle est, elle te bouffe, petit à petit, en gardant toujours un peu pour plus tard.

Tu la détestes, tu souhaiterais la tuer, mais tu es incapable de le faire. Tu transpose donc cette haine sur quelqu’un d’autre, qui te fait penser à elle. Un regard, une odeur, un toucher, tous les prétextes sont bons. Tu la vois partout, puisque des femmes prêtes à s’ouvrir les cuisses au moindre mot, c’est assez facile à trouver, faut pas chercher avec un GPS, on s’entend. Encore moins quand on dispose des avantages dont les vampires en général disposent. Tu les fascines, facilement, et comme des adolescentes en rut, elles se jettent dans tes bras, et sous les draps avec toi sans retenue. Évidemment, l’illusion s’arrête là, puisqu’aucune d’entre elles n’est Carrie, et ne le sera jamais… Dieu merci!

Elle s’arrête de parler quelques secondes, pour regarder autour d’elle.

Pétale : Imagines un peu les dommages qu’elles pourraient te causer si elles étaient aussi nombreuses que le nombre de conquêtes que tu peux avoir… Bref. Tout ça pour dire, que si tu es si attaché à Carrie, c’est parce qu’au fond tu la déteste. Et maintenant, ton petit plaisir sera de faire ça avec moi. Autrement qu’avec elle, certes. Nous deux, c’est qu’une question de sang, pas de sexe! Mais… Reste que la base de l’histoire est la même. Une relation passionnelle, basée sur une haine mutuelle et une incapacité à se séparer pour des raisons diverses. Par contre, avec moi, la proximité joue en notre faveur. Ta douce ayant préféré partir de la SOW avec son chéri, il doit t’être plus difficile de la retrouver. N’est-ce pas? Alors que moi…

Elle marque une nouvelle pause, et sourit, en faisant glisser sa main sur sa cuisse droite, le temps de saisir son poignard, qui y est attaché comme à son habitude. Elle approche ensuite la lame de son avant bras, et y fait une entaille, qui laisse perler le sang doucement. La rousse lèche la lame, avant de ranger l’arme à sa place. Le liquide rouge forme maintenant une mini-rivière, et quelques goutes tombent sur la robe blanche immaculée de la rousse. Celle-ci sourit.

Pétale : Un seul et unique geste prend un sens énorme, n’est-ce pas?

Une brise, toute légère se met à souffler, transportant l’odeur du sang dans la forêt. La vampire ferme doucement les yeux, en continuant de sourire.

Pétale : J’ai l’avantage du terrain, mais aussi de la nature. Ta place n’est pas parmi les démons, mais bien parmi les vampires. Et tu finiras bien par t’en rendre compte. En espérant que ce ne sera pas trop tard. Eux te considèrent comme un sous-fifre, moins puissant, moins dangereux, une bête de cirque, à la limite. Amusés qu’ils sont de te voir épris du rejeton du diable… Crois-tu qu’ils pourront un jour avoir une once de respect, ou même de considération pour un être comme toi? Soyons honnêtes une minute… Ta flamme fait des flammèches, mais ne sera jamais aussi puissante que le brasier que je peux créer pour toi, juste par ce geste que je viens de faire…Il serait ridicule de le nier. Ridicule, et aussi très déplacé.

Ce qui n’est pas déplacé, par contre, c’est de dire qu’on sait tous les deux comment cette histoire va se terminer. Je vais lancer les hostilités – ça c’est déjà fait –, tu vas te venger, je vais me venger, tu vas te venger, je vais me venger, tu vas te venger, etc., etc.. La beauté de la chose, c’est que moi, à l’inverse de Carrie, je ne t’affaiblirai pas. Je vais au contraire te rendre plus fort, plus menaçant encore que tu n’aurais jamais cru l’être, même dans tes rêves les plus fous. Parce que je ne me contenterai pas d’ouvrir mes cuisses, je les refermerai aussi violemment sur ton corps pour te faire ressentir toute la haine que je te voue. La passion avec laquelle je peux te détester risque de te surprendre, mon gros.

Je ne suis pas comme ta démone. Je ne vois pas ta beauté présente, puisqu’à mes yeux tu es hideux à voir. Tu es comme un trésor qui a mal vieilli, et qui a besoin d’être nettoyé afin de retrouver la beauté qu’il cache réellement. Ça, c’est ce que je vais faire, Verdugo. Te rendre plus brillant que le soleil lui-même. Si brillant que la merde qui gravite autour de toi n’arrivera plus à adhérer à toi. Le diable, sa poufiasse de fille et toute leur petite bande seront honteux de n’avoir pas vu ce que tu étais. Tu n’auras plus besoin de cacher ton visage derrière un masque, honteux d’être prisonnier de leur emprise. TU SERAS LEUR FIN!

Un bruit faible se fait entendre dans un coin, et la caméra pivote, l’instant de se cadrer sur une silhouette imposante, aux mouvements rapides, qui se fait un chemin dans la forêt en direction du rocher. Lorsque l’image revient sur le rocher, Pétale ne s’y trouve plus. Plus aucun oiseau ne chante, et un rire résonne fou plutôt.

L’image s’ouvre sur la chambre d’hotel de Pétale. La jeune femme est assise sur un sofa, et un ordinateur portable est posé sur la table basse devant elle. Les coudes sur les genoux, le menton enfoui dans ses paumes, la jeune femme regarde l’écran, sur lequel est diffusée la conférence de presse d’Axel. À coté de Pétale, Livia est assise, les bras croisés, et les jambes croisées elles aussi. Pétale soupire, et ses yeux se ferment doucement. Livia lui donne un coup de coude dans les côtes, et Pétale ouvre les yeux à nouveau, pour regarder le plafond en soupirant une nouvelle fois. À mesure qu’Axel parle, Pétale semble prise d’une envie de s’endormir. Livia lui envoie un autre coup de coude dans les côtes, avant de la dévisager. Pétale la regarde, avec un air d’enfant qui ne veut pas faire le ménage de sa chambre. Livia lui pointe l’écran de l’index, et fronce les sourcils. Pétale se rend à l’évidence. Elle devra regarder et écouter chaque mot. Arrivé à la fin, la caméra se déplace face à l’ancienne championne, alors que celle-ci referme le portable. Elle lève les bras en signe de victoire, et Livia ne peut s’empêcher de sourire.

Pétale : Faudra me dire ce que j’ai fait pour mériter ça, un jour, Livia Orientale… Mais d’ici là, je vais prendre la peine de répondre à môôôôôôssieur Axel, question qu’il se sente un peu plus concerné par ce que j’ai à dire. Axel, tu es un con. Voilà. Tu n’es pas que ça, en plus. Tu es aussi une grosse pleurnicheuse, une attention whore, et un sale gamin gâté qui n’accepte pas qu’on lui dise non. Je vais t’expliquer deux trois trucs que tu seras sûrement capable de comprendre. Alors écoute bien, petit clampin, parce que je ne répèterai pas ces paroles deux millions de fois.

Elle se lève lentement en prenant l’ordinateur, et contourne le sofa pour aller le poser sur le lit.

Pétale : Je vais te donner une bonne raison sur le « pourquoi Pétale et Verdugo ne s’occupent pas de toi ». C’est simple, on n’en a rien à cirer de toi. Tu ne représentes en rien un défi pour nous, et tu ne le représenteras jamais. Es-tu conscient que tu n’es qu’un feu de paille dans la division mondiale? Tu as eu ton moment de gloire, et tu ne reviendras probablement jamais dans cette division. Alors pourquoi on perdrait notre temps avec toi? On sait reconnaitre ceux qui méritent de se trouver dans le title picture, et tu n’en fais pas partie. Tu as beau vouloir nous enseigner tout ce que tu veux, le truc c’est qu’on est un million de fois plus puissants que tu ne le seras jamais.

Si tu dois répéter tout ce que tu dis un million de fois, c’est qu’il y a une raison. Une simple, et très bonne raison. Personne n’arrive à saisir le message que tu tentes de nous envoyer, parce que tu ne cesse de changer de cap. Regarde juste dans ta conférence de merde. Tu dis que le fait qu’on soit vampires ne nous aidera pas lors du match, mais après tu dis qu’aussitôt que quelqu’un saignera, vous vous retrouverez face à deux monstres déchaînés. Entre ce que tu dis maintenant et ce que tu diras dans 5 minutes, il y a toujours une énorme marge.

Les seuls points de tes discours ennuyeux qui ne changent jamais, c’est ceux qui sont mensongers. Le jour où tu finiras par dire la vérité, peut-être que les gens t’écouteront enfin, pauvre clown. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle tu es dans la fédération. On a un quota de déficients mentaux à respecter, et tu fais très bien l’affaire.

Elle prend quelques secondes pour respirer, après ce flot de mots rapidement prononcés.

Pétale : Tu ne seras pas éternellement dans le main event, Axel. Aussi bien te rendre à l’évidence. Tu seras oublié plus vite que tu ne seras battu, alors aussi bien dire que tu passeras au statut de vague souvenir très bientôt. C’est pour ça que Verdugo et moi, on s’occupe même pas de vous deux. On ne parle pas non plus du titre, parce qu’on sait très bien qu’on est là pour y rester. On aura d’autres occasions d’aller chercher la ceinture, contrairement à toi. Tu devrais être bien content qu’on s’en foute autant! On te laisse du terrain avec Sylvain pour essayer de faire en sorte que ta dernière chance soit la bonne! On est généreux! Et toi, tu nous crache au visage? Tu crois vraiment que c’est la bonne façon de se comporter, petit con? Tu te crois au dessus de tout le monde à un point tel… C’est désolant.

Tu m’as forcée à cesser d’être gentille avec toi Axel… Bon nombre d’anciens champions de la SOW ne t’auraient pas donné une once d’attention. Je l’ai fait pendant trois putain de mois. Les mois les plus longs que j’ai jamais vécus. Et toi, pour me remercier de te donner un truc que bien d’autres avant moi ne t’auraient pas donnés, qu’est-ce que tu fais? Tu continues de t’entêter, de mentir, et de repousser les faits du revers de la main. As-tu idée à quel point ça peut être frustrant? T’en fais pas, je suis plus que prête pour le match de Lundi. Le temps que j’ai passé à ne pas t’écouter pleurnicher, je l’ai passé à me préparer pour ce match.

Elle sourit.

Pétale : Je me suis préparée pour Verdugo. Mais ça ne veut pas dire que tu ne recevras pas la volée de ta vie, mon pauvre simplet… Personne ne sera à l’abris lundi.

La caméra se ferme là-dessus.

L’image s’ouvre sur une vue d’une chambre d’hôtel luxueuse. Les immenses portes menant au balcon sont grandes ouvertes, laissant entrer dans la pièce un petit vent, qui fait danser les rideaux. Sur le muret qui entoure le balcon, Pétale est assise. La jeune femme est habillée d’un jean et d’un t-shirt simple, les pieds toujours nus, et les cheveux noués en une queue de cheval haute. Elle arbore un magnifique sourire, que rien ne semblerait capable de perturber.

Pétale : L’honnêteté…Quelle belle valeur que nous découvrons chez toi, Rafael. Valeur que tu peines à mettre en application, par contre, si je me fie à tes dernières paroles. « C’est pas Carrie la responsable, c’est moi, j’ai voulu redevenir humain, et blablabla! »

Son index vient abaisser sa paupière du bas, et la rousse sourit avant de reposer sa main sur le muret. Elle y fait glisser ses doigts, en chantonnant quelques secondes, puis reprend, continuant de faire glisser son index sur le muret.

Pétale : C’est la même putain de merde, Rafael, et tu le sais aussi bien que moi. Si ta pute de luxe n’était pas là, Eden ne serait pas au monde, et tu n’aurais pas voulu « redevenir humain ». Tu vois, un plus un plus un égale trois. Ne sois pas idiot, ne me sers pas tes jolis discours pour essayer d’embellir les faits. Un tas de merde, même avec une fleur posée dessus, n’est pas plus joli à voir, n’est-ce pas?

Un haussement d’épaules plus tard, Pétale se retrouve les jambes croisées.

Pétale : Je ne veux rien savoir de tes salades. Au resto, je pète la gueule du serveur qui m’en propose. Ce que je veux, c’est un putain de gros steak, BIEN SAIGNANT. C’est assez drôle comment tu sonnes plus humain quand tu n’essaies justement plus de l’être. C’est d’une ironie hors du commun. Monsieur le vampire a développé des petits sentiments pour la belle Carrie, et il devient tout roudoudou, mais en plus, il prend le blâme pour elle sur toute la ligne... Hahahaha! Je vais te donner mon avis, encore une fois. Non pas parce que tu me le demandes, parce que j’en ai bien envie. J’ai connu celui que tu étais avant, mais encore plus important, je meurs d’impatience de le retrouver. Alors prends ça comme une main que je te tends… Mais ça ne sera certainement pas facile à entendre, et fort probablement encore moins à faire, si jamais tu décides d’être raisonnable.

Elle baisse les yeux pour regarder son doigt dessiner des ronds, et finit par relever les yeux sur la caméra.

Pétale : Quitte-les. Mais avant que tu ne dises quoi que ce soit, réfléchis bien. Tu n’es pas le genre de personne qui est capable d’être lui-même en étant entouré d’amour. Tu n’as jamais seulement su ce que c’était! C’est quelque chose qui te glisse entre les doigts avec encore plus de facilité que de l’eau. Tout ce qui ne t’aide pas à avancer doit être jeté par-dessus bord, et le plus vite possible. Ta gonze et ta fille font plus que te ralentir, elles te tirent vers l’arrière. Chaque pas que tu fais est dans la mauvaise direction. Carrie tient fermement ta laisse, et tout ce que tu arrives à faire, c’est des demi-cercles devant elle. À la seconde où tu fais un avancement, elle donne un bon coup sur votre lien, qui te fait reculer. Comment une si petite femme peut-elle te tenir par les couilles à ce point, ça m’échappera toujours. Mais il y a de ces mystères qui ne s’éclairciront jamais. La seule chose qu’on puisse y faire, c’est les regarder se dérouler et espérer que ça finisse un jour.

Le VRAI Rafael ne se promène pas avec une femme et un bébé, il se tient debout tout seul. Le VRAI Rafael ne connait pas un million de sentiments, il ne connait que la haine. Rafael ne change pas des couches sales, il arrache des sous-vêtements en dentelle avec ses dents. Putain quoi! Qu’est-ce que tu nous fais, là? T’auras beau chercher pendant les 500 prochaines années à retrouver celui que tu étais, tant que tu auras ces deux boulets à tes chevilles, tu n’avanceras pas d’un seul pouce. Tu le sais très bien, tu ne veux juste pas te rendre à l’évidence que c’est le cas.

Elle regarde par-dessus son épaule. La rue se trouve 20 étages plus bas. Des gens marchent sur le trottoir, et des voitures roulent sur la route. Elle regarde à nouveau la caméra.

Pétale : Tu n’es pas notre égal, présentement. Tu ne le seras pas tant que tu ne seras pas redevenu toi-même, mon gros, désolée de te l’apprendre. As-tu seulement idée de ce qu’il se passerait si présentement tu nous faisais face, à Draven et moi? On en a discuté entre nous, et sincèrement, on n’a trouvé qu’une seule façon d’imager ça… Présentement, le trois quart, si ce n’est pas plus, de ton corps se retrouve au dessus du vide. Un simple doigt pourrait suffire à t’envoyer te péter la face sur le trottoir qui se trouve une vingtaine d’étages plus bas. Un simple petit doigt! Un minimum de pression, et te voilà qui chute, chute, chute et s’écrase comme une belle crêpe.

Le truc c’est que ça, c’est loin d’être souhaitable, ou même amusant pour nous. C’est le genre de pertes de temps dont on ne s’occupe absolument pas. Nous, on préfère affronter quelqu’un qui nous offrira au moins un peu de résistance. Un peu de défi, qui risque de nous faire saigner, rendant tout le monde dingue, à la fois d’excitation, et d’inquiétude. Nous, on ne se mettra jamais à deux sur un homme qui est déjà très mal en point. On est des prédateurs, pas des meurtriers, n’est-ce pas? La différence entre les deux est justement là. La prédation nécessite que tu doives travailler un peu afin d’avoir ton repas. Un homme déjà à moitié mort ne nous intéresse pas le moins du monde. On obtient un plaisir incroyable à voir notre proie se débattre. Et tu n’es pas en état de le faire, mon gros.

Le seul avantage dont tu disposes, c’est que je sois assez accrochée à ton sang pour en devenir complètement dingue… Mais ça, c’est loin d’être une excellente chose, ni pour toi, ni pour moi. Si je peux éprouver une grande jouissance à voir les gens se briser sous mes prises, que je peux avoir ce grand frisson à la vue de la moindre goute de sang, que je peux vouloir massacrer tout le monde pour une simple question de prouver mon point… Crois-tu vraiment que le fait que je rêve de te voir te vider littéralement de sang dans ma bouche puisse t’aider? Je te l’ai dit l’autre jour; je finis toujours par avoir ce que je veux, peu importe le temps qu’il faut ou le moyen que je dois utiliser. Ça énerve. Mais c’est comme ça. Je finirai donc inévitablement par avoir exactement ce que je veux, que je doive faire les choses les plus atroces jamais faites au Sanctuaire, ou que je doive en faire passer une quarantaine à la retraite avant d’y parvenir, je m’en fous.

Un sourire se dessine sur ses lèvres. Le genre de sourire qui glace le sang, rempli de promesses de violence, de souffrances et de sang à profusion. La caméra s’éloigne d’elle, pour faire un lent fade-out.

L’image s’ouvre sur le corridor menant à la loge de Pétale. Livia se trouve à une extrémité, et marche d’un pas très rapide dans la direction de la loge de sa sœur. Elle a entendu dire que celle-ci avait enfin été libérée, et veut à tout prix lui parler. Elle n’a pas le temps de faire quoi que ce soit que la voilà plaquée dos contre le mur, une main bien serrée sur sa gorge, et une autre lui serrant la mâchoire. Devant ses yeux, ceux de Pétale, noirs comme la nuit. Les traits de la vampire sont tirés par le manque, et l’intervieweuse commence légèrement à paniquer, ce qui fait sourire Pétale. La farouche fait craquer son cou en penchant la tête vers la droite, et serre un peu plus fort le visage de Livia.

Pétale : Tiens donc..! Tu te soucies de savoir si je vais bien maintenant? T’es une semaine en retard ma grosse.

Les larmes montent aux yeux de Livia, et Pétale ricane doucement avant de lui lâcher la gorge, pour mieux ouvrir la porte de sa loge. Elle pousse Livia à l’intérieur, ne manquant pas de lui foutre un coup de pied au derrière dans le même mouvement. Livia perd l’équilibre et tombe au sol, se retrouvant coincée dans la pièce, Pétale debout devant elle, bloquant l’accès à la porte. La panique se fait voir sur le visage de Livia, qui s’éloigne en se poussant avec ses pieds.

Pétale : Comment on se sent, quand on est coincée, Livia? Pauvre petite chose, habituée à son confort de reine..!

Livia : J’étais inquiète!

Pétale : Pas assez pour t’empêcher de roucouler dans le lit de Sylvain, visiblement!

Livia va pour parler, mais Pétale est déjà sur elle, l’attrapant par la gorge, une fois de plus. Pétale soulève sa sœur, jusqu’à ce que ses pieds touchent à peine le sol.

Pétale : UNE FOUTUE MENTEUSE QUE VOILÀ! L’enfant parfaite face à l’enfant gâchée! Devine qui est qui, petit génie!

Plus Livia panique, plus le battement de son cœur s’accélère, et plus Pétale semble hors de contrôle.

Pétale : Je pourrais te tuer! Et tellement facilement en plus! Juste en serrant un peu plus fort. Sans même un effort! Sans un remord! Et tu sais pourquoi? Parce que J’EN SUIS CAPABLE! Pas comme ton joli petit amoureux qui s’en croit capable, alors qu’il n’a probablement jamais fait ça dans sa vie. Tu crois que c’est à la portée de n’importe qui de tuer? Est-ce qu’il a seulement idée de ce qu’on peut ressentir en tuant? Et je parle pas de faits basés sur les témoignages de quelqu’un, je parle de VRAIMENT LE RESSENTIR.

Voyant le visage de Livia changer de couleur, Pétale la relâche, et la regarde tomber au sol une nouvelle fois. Livia tousse et sanglote. Pétale la regarde avec un air dégoûté.

Pétale : Il n’y arriverait pas. Il est trop faible pour ça. Et même s’il essayait de me tuer, veux-tu que je te dise ce qui se passerait, Livia? Je le tuerais d’abord. Je suis programmée pour tuer. C’est dans mon sang. Ça coule dans mes veines depuis fort longtemps. J’adore le son du dernier soupir! C’est la musique la plus magnifique qui existe. T’as pas idée, Livia, comme c’est bon!

Un rire glacial résonne, alors que Pétale se penche devant sa sœur. Leurs visages sont à quelques centimètres l’un de l’autre, et elles n’ont jamais paru plus différentes qu’à cet instant.

Pétale : Alors, petit génie, qui est l’enfant parfaite?

Livia : Laisse-moi partir…

Pétale : On commence à peine à s’amuser! Puisque tu ne veux pas répondre, je vais le faire. C’est moi. Parce que je suis dure, et t’es molle comme un chiffon. T’es incapable de te tenir debout devant quelqu’un pour lui dire ce que tu penses réellement. Regarde à quel point tu es minable, Livia. 10 minutes à peine que tu es ici, et tu me supplie déjà de te laisser partir. Sais-tu combien de temps j’ai été prisonnière de Verdugo? 6 PUTAIN DE JOURS. Toute seule, enfermée dans le silence, sans rien à bouffer, sans même pouvoir juste me gratter, TABARNACK. J’ai pas dit UN SEUL MOT. J’ai jamais supplié qu’il me laisse partir. Et toi, t’es déjà en train de pleurnicher sur le sol, comme la larve que tu es. Tu te penses intelligente? T’es loin de l’être.

Te crois-tu spéciale? Tu ne l’es pas non plus. Les trois seuls hommes que tu as pu aimer, je vais te dire. Sex Bomb; Le gars s’est tourné vers toi en voyant qu’il pouvait pas m’avoir. Verdugo ; il coucherait avec sa propre mère si elle lui proposait. Il t’a jamais aimée. Sylvain; rappelle-toi qu’il est sorti avec nul autre que KIM. Aucun critère de sélection, donc. Des choix douteux, ma grande. Dans le meilleur des cas, t’es juste sa marionnette parce qu’il sait très bien que ça va m’énerver. Et le pire, c’est qu’il a raison, d’une certaine manière. Parce que même si tu n’es qu’une petite conne, je t’aime. Même si tu es indigne de mes sentiments les plus profonds, je t’aimerai toujours.

Pétale baisse les yeux quelques secondes, en soupirant. Livia est presque pétrifiée sur place, ne comprenant pas tout ce qui se passe présentement.

Pétale : Si les rôles avaient été inversés, j’aurais retourné la terre entière pour te retrouver. Je ne suis pas une lâche, moi. Je t’aurais cherchée, jour et nuit. J’aurais tout fait… TOUT, pour te ramener ici saine et sauve. C’est la deuxième fois que tu me fais le coup. La prochaine sera celle qui signera ton arrêt de mort. Compris?!

Les yeux clairs et menaçants de Pétale se plantent dans ceux de sa sœur. Livia répond par l’affirmative, d’un signe de la tête rapide. Elle avale douloureusement sa salive, en se tenant toujours la gorge.

Pétale : Dégage maintenant.

Livia ne se fait pas prier, et se relève, alors que Pétale ne la regarde même pas sortir, et se contente de se relever elle aussi. La vampire se dirige vers le sofa, où elle se laisse tomber.

L’image s’ouvre sur les coulisses, où on peut entendre la voix d’Eve Jennsen, ainsi que le son des talons hauts de deux femmes qui frappent le sol. La caméra finit par rejoindre la jeune intervieweuse et révéler derrière qui elle est en train de courir. La tignasse rousse brillante et les hanches parfaites de la farouche qui balancent devant elle révèlent une Pétale légèrement agacée, dont les poings se referment de plus en plus sur eux-mêmes à mesure qu’elle avance.

Pétale : Eve, fout-moi la paix! Tu sais très bien que je ne répondrai pas à tes questions.

La jeune femme n’écoute aucunement et rattrape la légende, qu’elle finit par réussir à attraper par le poignet. Pétale stoppe sa marche net, et se retourne pour faire face à Eve, qu’elle plaque violemment contre le mur, avant de lui caresser la joue avec un sourire bienveillant, qui se transforme vite en une grimace arrogante.

Eve: Mais vous ne répondez plus à celles de Livia, pourquoi ne pas répondre aux miennes?

Pétale : J’ai jamais dit que je ne répondrais pas aux questions de ma conne de sœur.

Eve : Mais vous avez failli la tuer…

Pétale : Franchement, si j’avais voulu la tuer, je l’aurais fait sans même qu’elle ait le temps de le réaliser, un peu comme avec toi présentement… Alors si tu veux voir la trentaine arriver un jour, tu ferais mieux de me foutre la paix, petite fille.

La vampire respire le parfum d’Eve, sentant aussi sa peur, par la même occasion. Le rythme cardiaque d’Eve est accéléré, et est audible à des kilomètres à la ronde pour Pétale. La rousse sourit d’ailleurs en l’entendant, et plaque sa main sur la poitrine d’Eve.

Pétale : Es-tu prête à tout pour que je réponde à tes questions, Eve?

La jeune femme semble surprise de la question. Elle réfléchit pendant plusieurs secondes, durant lesquelles Pétale continue de la scruter à la loupe. Elle finit par répondre d’un signe rapide de la tête, par l’affirmative.

Pétale : Tu sais, j’ai pas donné d’interview depuis un bon bout de temps… J’ai plutôt utilisé les blogs… Ça te ferait des points supplémentaires aux yeux des patrons… Réussir à faire parler Pétale pendant sa période de mutisme… T’aurais probablement une belle prime pour ça, hein?

Eve : Probablement!

Les yeux de la jeune femme se mettent à briller. Évidemment que Wilson ou Stone la féliciteraient sans doute! Et une petite prime pourrait lui permettre d’en mettre un peu plus de côté pour s’acheter une nouvelle voiture. La sienne commençait à faire tache parmi les bolides qu’on trouvait dans le parking… Elle hoche la tête une nouvelle fois.

Eve : N’importe quoi!

Pétale : Ferme les yeux…

Eve semble ne pas comprendre, mais s’exécute, déjà prête à poser la première question.

Eve : Et maintenant?

Aucune réponse.

Eve : Pétale?

Toujours rien. La jeune femme ouvre les yeux, et se rend vite compte qu’elle est toute seule. Adieu possible prime! Adieu félicitations des patrons! Eve s’en retourne d’où elle arrive, les poings serrés, avec la ferme intention de venir à bout de cette femme malhonnête. La caméra s’approche dans une vitesse folle de la porte menant au parking lot. Pétale s’y trouve, et marche entre deux rangées de véhicules. Son attention est rapidement attirée par une moto, stationnée entre deux voitures. La jeune femme sourit, et s’en approche lentement. Elle s’installe dessus et salue technicien d’un mouvement de la tête.

Technicien : Eh! C’est pas à vous, ça!

Le moteur de la moto se fait entendre avec fracas.

Pétale : Dis-lui qu’il peut venir la chercher alors!

Elle sourit à pleines dents avant de partir, sans rien ajouter.



On se retrouve devant un lac, dont l’eau sombre semble aussi froide que si elle était sur le point de congélation. Tout autour semble mort. Les arbres n’ont pas de feuilles, aucun bourgeon n’est visible sur leurs branches, l’herbe est sèche, pratiquement grise, et aucun son trahissant la présence d’oiseau ou de quelconque animal n’est audible. Pétale marche lentement vers le lac, maintenant complètement vêtue de blanc, pieds nus. Elle s’arrête tout près du bord de l’eau, si près que la danse légère du liquide sombre fait en sorte que le bout de ses orteils sont mouillés. Elle regarde devant elle, sans réagir à l’eau.

Pétale : Comment peux-tu penser une seule seconde que je puisse me demander comment je ferai pour restaurer l’ordre de mon monde? On ne peut pas restaurer quelque chose qui n’a jamais été… Ma vie n’est pas faite d’ordre, elle est faite de chaos. Et tu sais pourquoi? Attends, je vais te donner la réponse. Parce que peu importe la période de ma vie que tu prendras, je ne vivais que d’une seule façon; Librement. Tous ceux qui ont tenté d’avoir un contrôle sur moi, une emprise quelconque, se sont retrouvés les mains vides, alors que je m’éloignais en riant à gorge déployée. En fait, quand on réfléchit bien, c’est probablement ce qui fait que mes mariages n’ont jamais marché, de même que mes relations amoureuses. Me demander d’être fidèle, c’est vouloir m’enlever une part de ma liberté, chose à laquelle je ne pourrai jamais me résigner… Et c’est pas à défaut d’avoir essayé. J’ai bien tenté le coup, mais ça n’a jamais tenu.

Je ne suis pas une folle de l’attachement, vois-tu… Tu devrais savoir ce que c’est, n’est-ce pas? Tout ce qui pourrait t’apporter stabilité, tu l’as repoussé du revers de la main. Tu as préféré une démone infidèle qui ne peut t’apporter que des ennuis, plutôt qu’une femme plus rangée que qui que ce soit comme ma sœur… Elle, elle t’aimait, contrairement à toutes tes autres conquêtes. En fait, tu ne fais que ça, repousser les gens qui t’aiment… La seule raison qui te pousse à me garder près de toi présentement, c’est que malgré l’amour inconditionnel que je te voue…. Je te déteste tout autant. C’est triste, dans un sens.

Elle fait un pas de plus dans l’eau froide. Toujours sans réagir. Ses pieds sont entièrement recouverts par le liquide.

Pétale : Même le vampire qui t’a créé n’en a rien à foutre de toi. À un point tel qu’il n’a pas hésité à te donner à moi… Et il continue de se foutre de ta gueule en t’utilisant comme une marionnette, bien réglée pour obéir à sa volonté. Toi, comme une petite chienne, tu t’es penché en écartant les fesses et en serrant les dents pendant qu’il t’enculait… Vois-tu qui est le plus libre entre toi et moi? Draven ne me demandera jamais de faire quelque chose comme tu as du faire au dernier PPV. Si j’écarte quoique ce soit devant lui, vois-tu, c’est de mon plein gré, et par plaisir, pas par masochisme. Et après tu oses dire que c’est nous qui sommes décevants?

Je croyais que tu avais plus de nerfs que ça, Rafael… Où as-tu caché le trésor que j’avais décelé? T’as fait un pas en avant, et deux en arrière, là… Pourquoi es-tu devenu une pâle copie de toi-même? Pourquoi nous sors-tu le même discours qu’Axel Roy nous a sorti avant toi? « Je suis SOW Champion »… Bon, ça serait moins digne de vomissures que si cette merde avait touché le titre, mais c’est pas encore tout à fait ça. Tant que tu ne seras pas libre, que tu ne seras pas Rafael, tu ne toucheras pas ce titre… Tu visais le hardcore, et même ça, je ne suis pas certaine que tu en sois digne présentement. J’irais le chercher juste pour t’emmerder et t’empêcher de le salir, si je voulais. C’est pas son détenteur actuel qui me ferait reculer. Ni Sylvain au SOW Title.

Elle avance un peu plus, jusqu’à avoir de l’eau aux genoux.

Pétale : Peut-être qu’à Ground Zero, tu verras que tu te trompes sur notre cas, à Draven et moi. C’est drôle, c’est comme une réunion de famille. Toi, Sex Bomb, Draven et moi… Ça sera presque incestueux. Mais je n’ai pas l’intention de m’occuper plus qu’il faut de Sex Bomb. Pour moi, vois-tu, tu es le seul qui existe réellement, et ce n’est pas qu’à cause de ma dépendance à ton sang. C’est aussi une question de principe… Nous sommes loin d’en avoir fini toi et moi, tu le sais très bien. Je ne te laisserai pas t’éloigner de moi. Je préfère te garder proche, rienque pour moi. N’est-ce pas digne de l’égoïsme bien connu des vampires?

La farouche rigole pendant de longues secondes, en avançant encore vers les milieu du lac. L’eau recouvre maintenant ses fesses, et s’arrête au milieu de son dos. Elle tourne légèrement la tête, pour regarder la caméra pour la première fois depuis son arrivée, par-dessus son épaule.

Pétale : Je trouve que ce match par équipe aurait eu tout avantage à être un fatal four way… Mais bon, je mènerai ce match comme il se doit. Je ne te ferai pas l’insulte de te laisser gagner, ou je ne sais quelle merde. Crois-moi, si tu veux la victoire, tu devras venir la chercher, et pas qu’un peu… Je me fout bien du résultat, au fond… Ce qui compte c’est l’état général dans lequel tu te trouveras… Que je puisse voir ton sang tacher le tapis immaculé du ring. La seule motivation que j’ai présentement contre toi n’est même plus la haine, mais plutôt la dépendance… Et elle est bien pire que la haine, je t’en passe un papier.

Alors que la jeune femme s’arrête de parler pour rire doucement, elle continue d’avancer, jusqu’à disparaitre entièrement sous l’eau. La caméra reste plantée là, a regarder le lac sombre qui sent la mort.