La caméra s’ouvre sur Dylan Starr marchant dans les corridors des bureaux de la fédération qui sont situés à Montréal. Les écouteurs de son iPod dans les oreilles, Starr semble être de plus en plus dans sa bulle désormais si l’on compare à son premier passage, il y a de cela deux ans. Phil Salfino, l’interviewer émérite de la fédération avec qui Starr a eu quelques conflits par le passé, s’approche du nouveau revenant.

Phil Salfino : Salut Dylan, content de te revoir, qu’est-ce qui t’a poussé à revenir après une si longue absence?

Starr continue à marcher évidemment, car il n’entend pas Salfino.

Phil Salfino (chuchote) : Non, mais quel con… (un peu plus fort) Hey Starr! Tu m’entends?

Salfino empoigne Starr par le bras, alors qu’il est dos à lui. Starr, surpris, se retourne rapidement en appliquant un Super Kick en pleine gueule de Salfino qui s’affaisse sur le sol comme une vieille gomme écrasée.

15 minutes plus tard

En arrière-plan, il est possible de voir Salfino être transporté par des ambulanciers sur une civière et on retrouve Eve Jennsen en compagnie de Dylan Starr.

Eve Jennsen : Salut Dylan, toujours aussi beau, en fait, toujours aussi costaud, en fait, vous n’êtes plus très blond à ce que je vois.

Dylan Starr : En effet oui c’est ça. Très perspicace! Est-ce qu’il sera correct tu crois?

On voit Salfino qui est couché sur la civière et qui lève le poing en direction de Starr en hurlant de nombreux galimatias incessamment.

Eve Jennsen : Oh oui … il en a vu d’autres. Pour l’instant, nous sommes là pour toi n’est-ce pas?

Dylan Starr : Bah… toi probablement, moi je suis là pour autres choses en fait, car sinon, ce serait un peu illogique, non?

Eve Jennsen : Bon … d’accord. Eum… pourquoi as-tu attendu si longtemps avant de revenir?

Dylan Starr : Je voulais revenir au bon moment, là où est la fédération aurait le plus besoin de moi et où j’aurais le plus besoin d’elle. Où les fans ont besoin d’un sauveur, d’une Starr. Ce moment est arrivé, c’est pourquoi je suis là. Ce n’est évidemment pas avec des Dan Spike qu’on va réussir à faire avancer le progrès dans le monde de la lutte j’espère. T’as vu ce gars qui essaie de se prendre pour un wannabe hardcore specialist et qui ose provoquer Darkside? Sale imbécile. J’en ai vu des inconscients, mais celui-là, il se tient pas mal dans le summum je dirais.

Eve Jennsen : Tu crois qu’il n’a pas sa place ici?

Dylan Starr : Ce n’est pas ce que je dis. Je crois juste qu’il s’y prend mal en tant que nouvel arrivant ici. Ce n’est pas en tentant d’imiter, d’être une pâle copie que tu réussiras Dan ou même ton copain Drash alias le Dark|EstroY wannabe. Il n’y a qu’une seule manière de faire pour réussir. Être la Starr de la compagnie, la Starr des fans, j’ai la chance de l’être et lundi prochain, je le prouverai une fois de plus en montrant à tout le monde que je suis plus fort que je l’étais par le passé en défaisant un rouquin qui ne s’est pas encore montré la gueule depuis son attaque gratuite et sournoise de lundi dernier. S’il est entrain de défoncer une banque afin de se faire de l’argent, je le comprends, car ce n’est pas ici qu’il en fera après que je lui briserai le bras lundi prochain.

Eve Jennsen : Qu’est-ce que t’aurais à reprocher à Mustaine mis à part son attaque contre toi lundi dernier?

Dylan Starr : Son mauvais choix de mots. En fait, son absence de choix de mots. Depuis lundi dernier, Mustaine fut complètement absent des écrans, du site de la SOW, de partout. Après que je l’ai quitté lorsqu’il était aux mains des gardes de sécurité, personne ne l’a revu ensuite. Qu’est-ce qui se passe? Ce n’est pas la peur, je le sais… du moins, j’espère? À peine revenu qu’il est retourné d’où il venait. Ou bien il agissait en tant que watchful protector and silent guardian à l’entrée du building lundi dernier avant de comprendre qu’il venait d’attaquer une Starr de la fédération ce qui a mené à son renvoi? Peut-être bien. Pourquoi rester si sérieux, si fâché tout le temps mon grand roux? Nous avons la chance d’être les Show Stealer lundi soir prochain. On pourra se dire lorsque notre combat commencera : « We are tonight’s entertainment. »

Eve Jennsen : As-tu une dernière chose à dire à ton adversaire avant que l’entrevue se termine?

Dylan Starr : Mustaine, je veux que tu m’écoutes bien. Tout le monde le sait. Tout le monde m’a vu par le passé. Jamais je n’ai su être un héros, malgré tout ce que j’ai pu vouloir faire. Je suis ici pour donner le meilleur de moi-même, ce que je n’ai jamais fait, mais cette fois… Je sens cette force grimper en moi. Il faut que tu sois ma kryptonite afin de déclencher la bête qui est en moi. J’attendrai le meilleur de toi lundi prochain. Que tu lâches cette agressivité que tu m’as montrée lors de ton attaque contre moi, comme un chien pourchassant les voitures, je veux que tu sois l’agent du chaos. J’attends de toi que tu introduises un peu d’anarchie au cœur de la fédération et qu’on la regarde brûler pour de bon, avant que je vienne la sauver. Madness, as you know, is like gravity. All it needs is a little push. Je te l’offre cette poussée, ne me fais pas regretter.

Fade Out

Fade In

Assis dans la pénombre de sa loge, on remarque quelqu'un d'assis. La caméra offre une image de mauvaise qualité. On peut y voir ce qu'on appelle communément de la neige dans l'écran. La mauvaise diffusion se calme toutefois soudainement. La caméra s'approche de la personne qui se tourne vers la caméra dégageant ses longs cheveux noirs.

Dylan Starr: Bonsoir à tous mesdames et messieurs.

Ce dernier sourit.

Dylan Starr: Aujourd’hui, j’ai senti cette nouvelle connaissance … en fait, je pourrais dire ami désormais (petit rire), je l’ai senti un peu nerveux. N’avez-vous pas trouvé? Tik tok …Tik tok …

Starr prend un air sérieux.

Dylan Starr: Les aiguilles s’agitent et le temps file Mustaine. Le temps file, car lundi approche et tu ne t’es toujours pas présenté. Aujourd’hui, tu nous as offert à nous tous un monologue vide de sens, loin d’être une entrevue, puisque tu ne faisais que déblatérer comme il était fort prévisible. Je suis content de t’avoir vu sortir de l’ombre Mustaine. Mais à quel prix l’as-tu fait? À un fort prix.

Starr rigole puis poursuit.

Dylan Starr: Tu cours à ta perte mon ami. Ce que je vais te dire doit demeurer entre nous deux par contre, car si ça se savait, ce serait une vraie bombe! Vous avez entendu chers fans?

Starr se rapproche de la caméra.

Dylan Starr: La fédération SOW ferme, ouvre, ferme, ouvre, et cela sans arrêt depuis quelques temps on dirait. Pourquoi? Parce qu’elle n’a pas d’icône. Tout le monde quitte, tout le monde revient, là-dessus, je ne fais pas exception, mais tout le monde se croit meilleur que les autres, et lorsque vient le temps de combattre pour vrai, ils disparaissent. Là, j’ai compris. Car là, on se retrouve avec quoi? Un champion géant aux origines certainement latines, à ce qu’on dit, et qui se plaint tout le temps. (Starr se recule et prend un air désintéressé) Il se plaint parce qu’il n’est pas assez mis en évidence dans les shows, qu’il a des combats de second ordre, que son titre a été relocalisé aux boule à mites. (Starr redevient clair et sur de ce qu'il dit) Pierre Corneille a dit : « Un bienfait perd sa grâce à le trop publier ». Tu te souviens de ça, n’est-ce pas? Donc, en se plaignant constamment de son sort, El Verdugo, détenteur du titre suprême de la fédération, nuit à l’image qu’il projette à lui-même, mais en plus à la fédération. Les fans n’ont pas envie de voir un gars qui chiale à tout bout de champ, un gars que l’on sent, un gars que l’on feel être de mauvaise foi. Et ça, c’est notre champion. Tu comprends ça, j’espère.

Starr fait signe que oui de la tête jugeant que Mustaine comprend sans doute ce qu'il est entrain d'évoquer.

Dylan Starr (en parlant comme si c'était une évidence): De tout mon passage ici, je n’ai jamais senti de lutteur passionné de la lutte, de ce qu’il faisait ici. J’en ai vu apprécié ce qu’ils faisaient, aimer cela et croire qu’ils feront de ça de leur vie, mais passionner? Jamais. Même Darkside ne semble plus avoir le feu sacré qui l’habitait autrefois. Le seul chez qui je vois une lueur de cette passion, c’est chez Prime. Et ce qui s’en rapproche le plus : ce sont nos deux contenders au titre de Verdugo justement et peut-être Green. Georg Hegel a dit : « Rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion. » Ça nous prend des gars passionnés qui supportent la fédération. Qu’est-ce que ça prendra pour raviver la flamme chez les gars que j’ai mentionnés plus tôt? Moi (il met l'accent sur ce mot), je suis passionné par ce que je fais. Qu’est-ce qui me rend passionné? Pour l’instant, c’est toi Mustaine. C’est ce qui me différencie de toi. La fédération, avec tout le bagage qu’elle a, ainsi que les fans, méritent une meilleure classe de performeurs. Ils méritent la crème de la crème, pas du lait 1% partiellement écrémé. Et moi, je vais leur donner ce qu’ils demandent. Ils veulent du sang frais, du renouveau.

Le lutteur poursuit d'un ton méprisant, sarcastique.

Dylan Starr: Ce qu’on a vu de toi aujourd’hui Mustaine, c’est emmerdant. Du vu, du revu. T’es quelqu’un de schématique, comme toutes les merdes s’incrustant ici et qui repartent, reviennent, repartent, et ainsi de suite. Avec tes petits plans, tu suis la route prédéfini. Tu t’en prends au top, alors que tu es encore au second barreau de l’échelle. Je comprends qu’une échelle avec Verdugo au top ne contient probablement que trois barreaux, alors tu dois changer d’échelle. Tu crées ton échelle et tu la montes à ton rythme et tu obliges les autres à te suivre. Avec tes petites magouilles d’attaque qui visaient la première personne venue qui ne t’intéresse même pas, tu penses impressionner qui? Je ne suis pas comme ça. J’essaie de te faire comprendre que tu aies l’un d’entre eux. Un de ces êtres pathétiques qui tentent de contrôler son petit monde et des choses qui ne se contrôlent pas pour ensuite aller pleurer parce que ça ne fait pas son affaire.

Dylan Starr (souriant): Life’s a garden Mustaine, je crois que t’as encore des leçons de jardinage à suivre. Crée l’anarchie, surprend l’ordre préétabli et là, à ce moment précis, lorsque le chaos sera en place, it’s going to be fair. Tout le monde sera sur le même pied d’égalité. Trouves ce qui te garde vivant avant que ceux qui aient fait leur temps te l’enlèvent, te laissant les mains vides. Lâche ce côté si sérieux ou du moins inclus quelques facéties dans tes galimatias tant qu’à dire n’importe quoi.

Presque sur un ton suppliant, Dylan poursuit.

Dylan Starr: Lundi prochain, surprend-moi.

Fade Out

Alors que Phil Salfino, une minerve au cou suite à l’attaque qu’il a subi de la part de Dylan Starr la semaine dernière, marche dans l’aréna, où fut situé No Survivor, après le PPV, il entend chantonner. Curieux, il se rapproche de la douce voix pour se retrouver nez-à-nez avec son assaillant juché, couché sur le côté, sur des casiers dans un corridor quelconque.

Dylan Starr (chantonnant) : Rising up … to the challenge of Network in the eyes of Torture!

Phil Salfino : Qu’est-ce que tu fais encore ici, loser?

Dylan Starr : Et voilà un survivant, mesdames et messieurs! Vous vous souvenez de ce malencontreux accident? Oh! I’m so proud that you’re back. Je me sens bien aujourd’hui.

Phil Salfino : Tu te rends compte que tu n’as pas gagné ton combat sale imbécile?

Dylan Starr se met à rigoler follement.

Dylan Starr: Tu me dis ça avec tellement de conviction Phil! C’est si beau. Comme si cela devait me faire mal, mais c’est toi qui a mal n’est-ce pas?

Starr saute des cases pour se retrouver dans le corridor, en face de Phil dont le visage se crispe plutôt rapidement. Starr attrape la tête de Salfino et la tire sous son bras. Il le tient par la tête laissant sa tête exposée à un très connu : Dis pardon à mon’onc’ Starr! Dis pardon. Allez, allez!

Phil Salfino : Lâche-moi, sinon je porte plainte!

Starr lâche Salfino estomaqué. Il porte la main à sa bouche faignant de trouver ça horrible et se couche en boule sur le sol faisant sembler de pleurer. Rapidement, il se remet sur pieds en riant ce qui fait sursauter l’interviewer.

Dylan Starr : Est-ce que tu serais … nerveux?

En disant le mot « nerveux », Dylan se rapproche à quelques millimètres du visage de Salfino, ce qui le fait sursauter ce qui fait rire Starr à nouveau.

Dylan Starr : Il y a certaine chose un peu folle dans la vie, tu sais Phil? C’est la preuve que j’ai perdu la boule peut-être. Toutefois, comme tu as l’œil du tigre, the Eye of the Tiger.

Starr se met à faire une danse du ventre plutôt loufoque en chantonnant « the Eye of the Tiger ».

Dylan Starr : Comme je disais, tu as l’œil du tigre Phil! The Eye of the Tiger!

Il se remet à chantonner et danser.

Dylan Starr : Tu l’as, n’est-ce pas? Cette chose, ce truc, ce cossin, cette affaire-là, tu l’as. Sur le papier, dans les statistiques, je suis effectivement 0-0-1 depuis mon retour puisque mon combat face à Mustaine s’est terminé en No Contest. Par contre! Il y a un petit quelque chose de caché derrière ce combat d’encore plus grand qu’une victoire sur papier. La victoire que je voulais, je l’ai eu. Détrompez-vous, mais au final, c’est bien mieux que ça. Suite à ce combat, moi et Mustaine avons évolué. Nous sommes un peu comme des Pokémon Phil! Tu te souviens de ces petites bestioles qui se transformaient. Trop grands pour les petites balles dans lesquels ils se renferment toutefois. Certes! Tel un Pikachu enragé, l’éclair et le tonnerre s’acharnerons sur la fédération au moment propice et ce soir, la tempête gagna un pas de plus vers l’orage qui elle mènera à l’ouragan qui elle mènera à un dîner chez Burger King.

Starr se bidonne bien devant un Phil complètement déconcerté par le lutteur qu’il voit comparativement à ce qu’il fut auparavant.

Phil Salfino : You’re out of your mind Starr!

Starr, encore une fois, ébahi, se retourne pour voir si quelqu’un se trouve derrière lui, il regarde de nouveau Salfino, se pointe lui-même.

Dylan Starr : Moi? Je crois plutôt que le cauchemar de la fédération est arrivé Phil. Et qu’est-ce qui causent les cauchemars Phil? Les bonbons. C’est un fait statistique, tous les parents disent ça à leurs enfants. Et tu sais ce que c’est mon bonbon à moi Phil?

Dylan ne laisse même pas la chance à Phil de répondre.

Dylan Starr : Le titre de Verdugo. Obtenir ce titre, ça apporte le pouvoir. Donc, lorsque j’aurai le titre tant convoité, j’aurai le pouvoir également. Wooooooo!

Starr éclate de rire et poursuit.

Dylan Starr : Pour le moment, je dois convaincre Mustaine de prendre la bonne voie. L’émergence du chaos se fait ressentir. Le Network préfère amplement une victoire plutôt qu’un combat sans gagnant. Ce n’est pas payant pour eux. Edward va devoir rendre des comptes. Ce ne fut qu’un exemple mon cher ami. You’re a cancer Ed … you’re a cockroach. Et comme une coquerelle, tu te caches dans le noir, derrière les portes and you spread disease. You’re a disease Edward.

Salfino quitte furtivement, inquiété par l’état du lutteur qui est très différent de celui auquel il a eu à faire dans le passé.

Dylan Starr : Tu sais Dylan, je crois que tu vas trop loin. Everybody think you’re insane! Insane in the membrane, insane in the brain!

Starr chantonne la chanson de Cypress Hill étant un peu penché vers l’avant avec la main gauche se tenant la tête et la main droite mimant des mix de DJ.

Dylan Starr : I’m not insane, je me sens seulement … bien.

Dylan Starr rigole comme un dément et la caméra s’éteint.

On peut voir Eve Jennsen, dans une des salles de conférence de la direction de la SOW, assise sur un beau sofa confectionné d’un matériel très confortable. En face d’elle, se trouve « Torture » Dylan Starr, le lutteur favori des fans de lutte d’aujourd’hui.

Eve Jennsen : Salut Dylan, aujourd’hui, je suis là pour te permettre de t’exprimer puisque tu as formulé une plainte, en matinée, comme quoi la fédération ne t’exposait pas assez, donc celle-ci te permet d’effectuer une vidéo qui sera diffusée plus tard ce soir sur le SOW.com. Qu’est-ce qui se passe avec moi, euh… avec toi, mon beau … mon bon … mon vous, Dylan?

Dylan Starr : First of all, you’re stunning! Really! Give me a hug.

Eve, décontenencée, adhère à l’offre de Dylan qui dure beaucoup trop longtemps pour ne pas que ça tombe dans le malaise généralisé chez les caméramans.

Dylan Starr : Qui fait la décoration ici?

Il regarde la caméra.

Dylan Starr : Vous devriez le congédier, c’est affreux.

Pendant qu’Eve répond, Dylan se lève et marche vers un câdre qui était droit, il le tourne un peu pour le mettre croche ce qui semble le rendre satisfait.

Eve Jennsen : Euh… et bien...

Starr la coupe et enchaîne avec ce qu’il tenait à dire.

Dylan Starr : Évidemment, je n’ai pas su attirer l’attention des gens.

On se plaint le ventre plein et on ignore mes recommandations.

Qu’est-ce que je devrai faire?

Sacrifier l’audimat? Couper la transmission du show? Faire sauter le building en fin de gala. Edward m’aimerait beaucoup à ce moment-là, car il aura ses fameuses côtes d’écoute et le Network prendra l’avertissement que je lui lance au sérieux.

Tik tok… tik tok…

Mustaine … t’as le gros bout du bâton dans ce combat lundi prochain à Showdown.

Si tu veux faire taire le tyran, l’autocrate, le dictateur, qui veut imposer sa volonté à tout le monde, tu sais ce qui te reste à faire.

Suis ma voie.

Écoute la voix.

À moins que tu sois le stooge de service or a fucking sycophant qui, comme Drash, suça la compagnie pour se voir accorder un contrat. Quelle honte pour nos aînés Prime ou Darkside! Des vrais pionniers ces gars-là, pas pour rien qu’on ne les voit presque plus en backstage. Quel intérêt de fréquenter des plaies? The new generation is a plague. That’s it! And who’s the ulcer?

Ed.

Je te regarde depuis tout à l’heure Eve et avec le regard que tu me jettes, tu dois avoir remarqué que le rouge de ma chemise et le rouge de ma cravate ne matchait pas (alors que les rouges sont en fait très identiques), n’est-ce pas? Je savais.

Dylan prend une valise qui était cachée derrière le sofa sur lequel il est assis. Il l’ouvre et se trouvent des dizaines des cravates tout à fait pareilles.

Dylan Starr : Laquelle est la plus belle Eve? Rouge ou rouge?

Eve ne peut s’empêcher de rire trouvant la situation totalement ridicule.

Eve Jennsen : You’re crazy Dylan.

Dylan Starr : Thank you Eve!

Dylan change de sujet et lance la mallette derrière lui sans regarder et place ses pieds sur les genoux d’Eve, afin d’être plus confortable et sans lui demander son avis bien entendu.

Dylan Starr : Comme vous savez, j’ai toujours eu une bonne relation avec mes fans heureusement. A fantastic relationship! C’est pourquoi, ils ont décidé de me mettre en charge.

Eve Jennsen : En tant que l’aliéné que t’es devenu, je me demande bien en charge de quoi tu seras!

Dylan Starr : Attention charmante Eve, attention!

Dylan Starr se lève et pointe derrière la caméra. Celle-ci se tourne et on peut voir deux gars de la technique jasant.

Dylan Starr : Hey you! I’m not done yet. Are we a team or not?

Les gars de la technique: Non.

Dylan Starr (semblant triste de la réponse de la technique et retournant à Eve) : Je suis en charge de l’apocalypse, du chaos, mais, nuançons, je ne suis pas l’agent de celui-ci voyons. Je suis un vrai ange. Quelqu’un sera cet agent, mais qui? Je ne sais pas … mmmhhh … je ne sais pas! Mustaine peut-être? Sûrement. The most important word in this case is : gamble. Je crois qu’il est temps de ramener la fédération aux fans et leur donner ce qu’ils veulent: Dylan Starr. Let’s just say … I’m all-in!

Les lumières s’éteignent tout à coup et lorsqu’elles s’ouvrent Starr et Eve s’embrassent. Eve recule, évidemment gênée et surprise par la situation.

Dylan Starr : Oups!

Starr claque des doigts en riant et les lumières se ferment, pour se rallumer avec Eve, maintenant en sous-vêtements sous le rire des techniciens et Eve qui tente par tous les moyens de se cacher.

Fade Out sur Eve, couchée en boule derrière un des sofas.

Un grésillement résonne puis l’image, parasitée quelques instants, se ressaisie pour nous offrir une perspective que les fans adore : Dylan Starr. Avec le visage très près de la caméra, on le voit, cerné, puis il semble légèrement plus maigre qu’à son arrivé il y a de ça quelques semaines.

Dylan Starr : Tik tok, tik tok … le temps file mesdames et messieurs, il file trop rapidement. De ce fait saugrenu, j’ai dû être absent de vos écrans pendant quelques temps, mis à part lors du plus récent show de la SOW où vous avez pu me voir, moi et mon partenaire d’un soir, vaincre le roux-blond, à ne pas confondre avec le houblon dont on se sert pour concocter de bonnes petites bières de chez nous, ainsi que Sex Bomb.

Starr se recule puis une main inconnue lui tend un micro qu’il attrape sans attendre et il se met à chanter :

Dylan Starr : Sexbomb sexbomb, you’re a sexbomb! You can give it to me when I need to come along.

Dylan Starr tend le micro à la main qui le jette au loin pour ensuite applaudir la performance de Starr.

Dylan Starr : Merci, merci. Sans plus attendre, abordons le sujet sur lequel je vous entends déjà frémir : Booya. Mon adversaire de la semaine prochaine. Toutefois, non, ce sera pour une autre fois, j’aimerais plutôt aborder un autre sujet chaud auparavant. Parlons de celui qui sera vraisemblablement mon adversaire au prochain PPV, mais qui me déçoit de plus en plus : le pauvre Mustaine.

Dylan Starr semble déçu et peiné. Il affiche une mine basse, alors qu’il aborde ce sujet délicat.

Dylan Starr : Premièrement, tu oses brutaliser la jolie Eve en lui refusant l'entrevue qu'elle attendait. Mais quel affront majeur envers nos fans? Qui a-t-il de plus beau qu’Eve à la SOW? Mis à part Pétale bien entendu. Sa sœur? D’accord, j’adhère à cette offre, mais sinon, le fan moyen de 13-14 ans, qui regarde la SOW pour le sang, la violence, bref le hardcore, pour moi et mon côté joyeux luron HÉHÉ! et pour les pitounes, s’apprêtait sûrement à baisser son pantalon et à se sortir le fil reproducteur pour le potentiel qu’Eve offre à l’écran. Mais non, toi tu balayes l’intérêt du fan de la main, alors que lui, n’aura qu’à rhabiller le manche à balai justement plutôt qu’à le balayer de la main!  

Dylan secoue la tête de désarroi profond et de tristesse.

Dylan Starr : Maintenant, tu oses dire que les fans ne sont pas derrière moi, mais plutôt l’inverse. Quel manque de jugement tu oses proférer là. De plus, tu te trompes dans l’histoire de la Bible. Nos fans catholiques, et il y en a sûrement un ou deux d’ailleurs, (Dylan fait une face peu convaincu) seront tristes d’apprendre que tu t’es trompé une fois de plus. Il est faux de prétendre que je me prends pour le Messie quand même. Je sais bien que ce n’est pas le cas. Si tu veux me comparer à quelqu’un, il faut que tu optes pour Noé peut-être. Je ne suis que le messager Mustaine. La fédération a besoin d’un renouveau pour survivre plus longtemps cette fois. Ce renouveau s’abattra bientôt, alors qu’on s’y attendra le moins et qu’on n’y croira plus, et tout le monde sera en état d’alerte, alors que moi, je rirai dans ma barque avec ceux qui auront choisi la voie à suivre. Tu sais qui sont ces gens Mustaine?

Des mains apparaissent derrière Dylan avec un tambour et font un roulement de tambour.

Dylan Starr : Ce sont les fans qui me suivront. Comme ils l’ont toujours fait. Je ne peux rien y faire. Contrairement à ce que tu prétends, je ne me mets pas du côté du public. Ils se placent derrière moi, car on m’apprécie davantage qu’un gars comme Booya par exemple. Le parfait petit héros ce Booya, n’est-ce pas? Il a sa base de fans et il n’en veut pas plus, car cela le satisfait. Il se sent en sécurité avec sa masse de fan assez imposante d’enfants et de mamans. Par contre, je crois que le fait de se complaire là-dedans lui nuit plus qu’autrement, car il se limite. Il ne se laisse pas aller complètement. Lundi prochain, comme Ed’ m’offre la chance de lui faire face, j’offre à Booya, à mon tour, la chance de traverser la ligne une fois pour toute. Je te dis de donner le meilleur depuis des semaines Mustaine et qu’est-ce que tu fais? Tu subis. La première semaine, tu m’as suivi dans ce No Contest permettant de ridiculiser le General Manager Ed aux yeux du Network pour ce choix de combat entre nous deux, la semaine dernière, la combinaison idéale de nos deux styles à moi et mon partenaire a permis de t’écraser toi et Tom Jones, qui cependant, ne fut pas mauvais. Toi? Tu as simplement été médiocre. Et qu’est-ce que sera lundi prochain? Une intervention pour me faire perdre à Injection? Possible puisqu’il s’agit d’un show où tout est possible. Tu es prévisible Mustaine. Pourquoi?

Les mains réapparaissent et nouveau roulement de tambour.

Dylan Starr : Parce que tu laisses la haine t’habiter, mais tu ne l'avoues pas. Par les gestes que tu choisis de faire, on sent un immobilisme certain de ta part. Tu ne ferais rien, à avaler des mouches, que ça serait pareil, car on te sent venir Mustaine. Cette semaine, je te donne le même défi que lors des deux dernières semaines, ce sera ton devoir et pour les leçons on repassera, car ce devoir, t’as été incapable de le réaliser depuis que nous nous côtoyons : surprend-moi. I dare you to taste freedom Mustaine. Après, si tu veux te recroqueviller et débouler toutes les marches que tu as grimpé dans les dernières années, c’est ton choix. Fait moi plaisir une seule fois. Montre aux gens, aux fans, que j’ai raison, que tu es celui que je crois depuis le début. Le temps file Mustaine, je ne serai pas toujours indulgent. Tu sais ce à quoi tu me fais penser? You’re like a cat without a care who’s roaming freely through the streets.

Starr se rapproche de la caméra.

Dylan Starr : Cesse d’être ce chat, Heart of Gold, surprend-moi et deviens un oiseau majestueux.

Starr se rapproche de la caméra tellement près qu’on ne voit que son œil, ainsi que le pourtour de celui-ci, puis il imite un cri d’oiseau.

Fade Out

La caméra s’ouvre limpidement sur un Dylan Starr très énervé, enfermé dans son locker room ténébreux.

Dylan Starr : Tik tok … tik tok ... le temps s’écoule Booya. Nous nous affronterons dans deux jours et la seule chose que tu as su faire c’est de m’ouvrir la porte toute grande pour que je puisse m’exprimer face à ton peuple.

Rire nerveux de Starr, presque discret, puis soudainement très fort, presqu’exagéré. Il se tait enfin.

Dylan Starr : Mon premier combat au sein de la SOW, sous une gimmick nulle à chier qui me fut imposer par la direction de l’époque, fut fatal à mon adversaire? Le timide Finlandais qui ne savait s’exprimer que dans cette langue l’avait fait taper à son tout premier combat. Et là, deux ans plus tard, où je suis dans le meilleur de ma forme, où je peux enfin être moi-même, tu oses me menacer?

Starr éclate de rire de nouveau.

Dylan Starr : Je ne doute pas de tes chances d’offrir un excellent combat, et qui sait, peut-être même me vaincre. Je fais ici un clin d’œil à Mustaine sans doute. Tu es très bon Booya, c’est vrai. Opportuniste, mais comme on dit dans le milieu … dans le milieu du ring là, où se trouve l’arbitre toujours dans le chemin qui bloque la rondelle pour ensuite créer un hors-jeu … tu sais? Le milieu! Donc, un bon joueur fait sa chance. Dernièrement, j’ai parlé de chance dans un de mes messages à Mustaine. Cela t’inclut aussi là-dedans mon cher Boo-Boo. J’avais dit, et je me cite : The most important word in this case is : gamble. Je crois qu’il est temps de ramener la fédération aux fans et leur donner ce qu’ils veulent: Dylan Starr. Let’s just say … I’m all-in! Il est clair qu’on entendra la foule crier pour Booya ce lundi, c’est indéniable. Alors qu’on entend habituellement ces cris presqu’à l’unisson, j’ai hâte de voir ce qui se passera lorsque je foulerai la rampe lundi soir. Peut-être auras-tu raison de moi? La foule se taira peut-être pour laisser place au silence, car ils savent ce que nous sommes capables de donner dans un ring toi et moi. Je n’ai pas à être confiant de voir les gens de mon côté, ils le sont parce qu’ils me feelent. Ils sont tannés de voir les mêmes joyeux lurons fanfaronner dans l’arène sans jamais rien faire pour régler le problème de la direction corrompue et en moi, ils voient la partie d’eux qui n’est pas capable de s’exprimer. Qui, mis à part le Triumvirat, agit dans cette putain de fédération? Personne!

Starr, qui était sérieux depuis quelques instants, se met soudainement à sangloter.

Dylan Starr : Pourquoi t’es si sérieux Boo-Boo? T’as eu de la peine par le passé? On t’a fait pleurer? On t’a mis dans le coin avec le bonnet d’âne? Pauvre amour.

S’essuyant les larmes et le visage, l’épaule de Starr se met à sursauter puis il enlève sa main devant son visage et on voit qu’il se marre, s’en est presqu’incontrôlable.

Dylan Starr : Tu veux me faire croire que toi t’as vécu quelque chose de difficile, d’atroce peut-être? J’ai hâte de voir ça lundi. Si tu ne donnes pas le maximum, tu périras comme les autres. Je suis désolé, mais c’est comme ça que ça fonctionne. Peu de temps avant de taper, tu me supplieras, tu m’appelleras maman et tu abandonneras. Ce n’est pas une honte tu sais, tout le monde a un point faible. Le tiens, il est clair comme de l’eau sablonneuse. C’est les fans! Je n’ai jamais prétendu aimer le peuple autant que toi. Je n’ai jamais affirmé être prêt à tout pour eux. On m’aime Booya. J’ai un air si mignon et adorable, tu ne trouves pas?

Starr fait un bruit d’aiguilles d’horloge qui tournent avec sa langue.

Dylan Starr : Le temps file Booya. Si les coups que tu me donneras lundi proviendront du peuple, ceux que tu recevras proviendront de mon âme qui grugera la tienne chaque fois qu’on m’applaudira.

Fade Out

Dylan Starr : Monday’s coming.