Une lune. Une lune radieuse. Une pleine lune ronde et rousse, la nuit aussi vive que le jour. La villa de Verdugo est inondée de lumière. Les sens du Vampire sont exacerbés et de toutes part il perçoit des informations: Les cris retentissants de Miami, la plainte sourde des étoiles, le grondement terrifiant du clair de lune tout contre l’eau et surtout la certitude qu’au même moment Carrie et Pétale regardent aussi l’astre nocturne. Le besoin et le manque.
Autant d’appels qui éveillent l’absence et l’envie. la symphonie stridente des mille voix enfouies, les cris du besoin et du manque, El verdugo l’entité pure, le guetteur silencieux, l’être froid et calme, celui qui rit, El Verdugo qui n’est pas Rafael, le vampire qui raille et qui rit et s’approche en criant sa faim. Le manque. El Verdugo est en manque. En manque de sang…en manque du sang…en manque du sang de Pétale. Le besoin. Rafael a besoin d’elle.. Rafael a besoin de Carrie… besoin de l’aimer, besoin d'être aimer. Et le besoin est impérieux à présent, et pourtant il faudra encore attendre.
La lune. Un murmure à son oreille. A peine un son; plutôt la sensation ténue qu’on prononce son prénom, presque audible, quelque part pas si loin. Juste à coté, de plus en plus près. Aucun mot distinct, un simple bruissement de semblant de voix, une pensée faite souffle. Le géant sent son cœur devenir brulant et se serrer dans sa poitrine . Puis à nouveau la voix, un son doux déposé sur le bord de son oreille. Rafael se retourne, tout en sachant que Carrie ne sera pas là. Elle ne sera pas là car regardant elle aussi la lune, elle envoie un message clair à El Verdugo au travers de ces murmures: « J’ai trouvé ton cadeau ! »
FlashBack.
San Francisco. De loin et caché derrière une colonne de marbre, El Verdugo regarde Carrie qui assiste à la crémation d’Hades. Il reste là, immobile jusqu’à la fin de la cérémonie, les yeux fixé sur cette femme éplorée. Une colère froide grandit de plus en plus en lui et quand il rejoint le directeur du crématorium, il se concentre profondément pour faire disparaître son visage de vampire.
Le directeur: Tout c’est déroulé comme vous le désiriez monsieur.
El Verdugo: Je n’en doutais pas un seul instant. Où est -il?
D’un signe de tête le directeur désigne un cercueil . Le géant l’ouvre et ne montre aucune émotion quand il voit le corps sans vie d’Hades. Il claque des doigts et quatre superbes brunes vétues de rouge entrent dans la pièce.
El Verdugo: Salma, paye son due au directeur et raccompagne le hors d’ici je te prie. Et ne le mord pas!
La brune s’exécute non sans grogner de mécontentement. Une fois de retour elle regarde son maître et sort un couteau à longue lame. Le géant d’un imperceptible hochement de tête donne son accord.
El Verdugo: Mettez cette merde dans la boite…puis faites ce que vous voulez du reste.
Les quatres goules deviennent hystériques et se disputent pendant que le vampire sort du funérarium avec sa boite réfrigérée.
Salma: Le foie est à moi, mangez le reste mais la première qui touche le foie, je lui arrache la tète!
Déjà loin la curée, el Verdugo sort son téléphone portable.
El Verdugo: Bonjour mon vieil ami… Oui, Carrie devrait bientôt te rejoindre… Oui, il est face à moi… Prends soin d’elle!
Le vampire raccroche et s’approche de l’homme en noir qui l’attend. C’est le père de Carrie.
Père de Carrie: Nous avions convenu qu’il était à moi!
El Verdugo: En effet! J’ai menti mais je vous laisse son âme.
Le colombien montre la boite.
El verdugo: Moi je garde un petit souvenir.
Le père de Carrie sourit puis disparaît dans un nuage de souffre.
Retour au présent.
La lune. Carrie. La vengeance. La haine. L’amour. Le vampire sort son portable.
El Verdugo: Pétale? J’ai soif!