Une odeur de donuts ? Un bâtiment qui sent bon le café chaud ? Un commissariat ? Une salle d’interrogatoire même. Un suspect, deux flics. A priori, la scène est banale et ne devrait même pas nous intéresser. Mais… Si, elle va nous intéresser. Un flic noir, avec un fort accent de l’âne dans Shrek. Oui, Syd, il aime l’âne dans Shrek. Le second flic, de la trempe de Shrek lui-même, avec une barbe… Bref, Back to 80’s Action Movie ! Mieux que Deux flics à Miami, plus fort que L’Arme Fatale, moins ridiculte que Les Renforts, plus testostéroné que Duo de Choc, plus burné que Rocco et ses dames… Syd et Aaron dans…


“Qui c’est qu’ fait l’coup ?”. Biensûr, c’est le titre québécois, parce que le titre original, il claque quand même un peu plus : “L.A Forces!”

La porte s’ouvre dans un fracas énorme et un homme menotté est poussé par un grand barbu dans la pièce, suivi de prêt par un homme noir. C’est Riggs qui jette directement le suspect sur sa chaise, alors que Filmore s’avance en frappant du poing sur la table.

Suspect : Je suis innocent ! Je suis innocent ! Appelez ma femme, s’il vous plait, je veux pas mourir ici ! Qu’est-ce que je vais devenir ?!

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Dans “Vous avez le droit de garder le silence” y’a réellement un truc que t’as pas compris ? Tu t’écrases et tu te mets sur ta chaise, c’est quand même pas compliqué mec !

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Et ici c’est pas un marché aux puces, donc tu la fermes.  

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Du coup, j’t’explique la répartition des rôles, mec : moi c’est le gentil, lui c’est le méchant. Le principe de base, tu le saisis ? Moi j’te pose les questions et lui, avec ses chaussures de 48 fillette, il te botte le cul quand tu donnes pas la réponse qu’on a prévue dans le script qu’on t’as pas donné.

Aaron “Bruce Willis” Riggs : J’te préviens, j’vais lui casser la gueule. Si tu m’arrêtes pas j’vais lui faire chier ses dents façon Lorenzo Lamas !

Suspect : Lorenzo Lamas ?

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Ouais ! T’as un problème avec Lorenzo Lamas ?

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Hey mec, tu vas pas lui casser la gueule tout de suite, j’lui ai rien posé comme question encore.

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Ouais, désolé. Mais vas-y avant que j’change d’avis !

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Du coup, attends, je cherche mes questions… Je les ai notées quelque part par… Non, pas là. Ni là. Pas dans ma veste. Ni dans mon chapeau… D’ailleurs j’ai pas de chapeau. Je les ai mises où moi mes putains d’questions, c’est fou ça, il peut pas les avoir volées aussi !

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Faut je le frappe ?!  

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Pourquoi ?  

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Perte de temps incontrôlée. J’le frappe.


Syd “Eddie Murphy” Filmore : Nooon ! Attends mec, voilà, j’ai les questions !  Qui a tué le jardinier dans la véranda ?

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Si tu dis le Colonel Moutarde, j’t’en colle une...

Suspect : Mais de quoi vous parlez ?

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Il fait l’innocent où j’rêve ?!

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Ouais ! C’est ça, il fait l’innocent ! Comme ça, il peut nous faire croire qu’il est vraiment innocent !

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Euh…

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Non ! Enfin si ! Putain mais aide-moi aussi toi, tu vois pas qu’il va nous casser la gueule à tous les deux ?

Suspect : Mais j’ai rien fait !

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Peut-être qu’il a vraiment rien fait…

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Ou peut-être que j’ai juste oublié quoi lui demander et que là, tu es en train de me piquer le rôle du gentil flic avec ta connerie sentimentale à deux balles. Je rappelle les faits : le 8 juin 2015, alors que madame Addie RKS, 88 ans et experte en billard miniature aspire son chihuahua, vous vous introduisez dans son domicile et la séquestrez. Les voisins l’entendent se débattre, clâmer sa pureté et résister face à vos assauts. Vous répliquez et décidez de l’assassiner avec…

C’est écrit quoi là ?

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Une brosse à cheveux.

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Une brosse à cheveux, mec ?! T’es sérieux ?! Bref, tu la butes et tu la planques sous l’évier. Le problème c’est que l’évier coule et que le plombier doit passer. Il découvre le cadavre et t’es caché derrière un rideau mais on voit tes pieds, du coup, on t’arrête. C’est exact ?

Suspect : Je suis innocent !

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Moi, j’dirais plutôt qu’il est un peu con. La dernière fois que j’ai vu une personne se planquer derrière un rideau, c’était Billy, le môme de Sylviane la standardiste parce qu’il avait piqué un cookie. Et tu sais ce que j’lui ai fait ?

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Il lui a foutu une balle dans la jambe !

Suspect : Quoi ?

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Non, tu as sauté deux lignes…

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Ah oui merde… Il lui a foutu une baffe dans sa gueule !

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Donc imagine ce que je vais te faire…

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Il va te séquestrer pour que tu comprennes, et te faire avouer ce meurtre… En te foutant une balle dans la jambe !

Suspect : Mais pourquoi ?!

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Mais on n’a pas de raisons à te donner, mec !

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Non, mais ça c’est moi qui doit le dire, normalement.

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Ha ?  

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Grrrrr !

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Nous n’aimons pas l’injustice dans cette maison ! Nous sommes tributaires du bien-être d’une société que des individus dans votre genre corrompent… MEC ! Cette dame, âgée, légendaire, compétente, elle était établie et vous l’avez détablie.  

Aaron “Bruce Willis” Riggs : C’est quoi, détablie ? Tu veux dire quoi par là ? J’le frappe ?!


Syd “Eddie Murphy” Filmore : Il l’a butée, quoi. C’était clair, non ? Cette vieille dame certaine de sa petite vie quotidienne s’est vue dépendre ses habitudes en moins de deux...Et le problème, c’est que les voisins ont bien vu que t’avais causé du tort. Du coup, ils mettent la pression pour que l’enquête avance. Ils veulent un leader, un nom, un truc sur lequel lancer des fléchettes… Comprende ?  

Suspect : Mais pourquoi moi ? je comprends rien ! J’ai pas fait tout ce que vous décrivez

Syd “Eddie Murphy” Filmore : C’est toi parce que t’es dans le scénar’, mec. C’est quand même pas compliqué. J’le frappe ?

Syd envoie une mandale dans la gueule du suspect avant que Riggs regarde son homologue.

Aaron “Bruce Willis” Riggs : C’est moi !  

Le coup part tout seul, le suspect s’en prend une seconde sans même avoir eu le temps d’y songer, sa mâchoire claque et un petit ralenti nous montre un petit filet de sang tenter une échappée vers le mur, Adam Savage pourrait s'ébahir devant la beauté de l’exécution, mais pas le temps d’y penser que les deux inspecteurs reprennent la parole.

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Si jamais tu n’avoues pas, je peux t’en remettre une pour que tu saisisses…

Suspect : Okay ! Okay ! J’avoue tout !

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Quoi, déjà ? Tu vas pas nous lâcher comme ça mec, il reste au moins deux pages de scénar’ !

Suspect : Vous frappez trop fort, et tous les deux en plus…

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Et alors ?! T’es un acteur ou pas ? Tu suis les ordres sans broncher et tu la fermes, mec !

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Bah non ! S’il la ferme, comment il va nous donner la réplique ?

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Merde ! Putain ! J’avais pas pensé à ça ! Donc tu vas parler ! Et tu vas nous dire pourquoi tu as fait ça, quelles ont été tes motivations et pourquoi tu avais de la margarine dans la poche !

Aaron “Bruce Willis” Riggs : De la margarine ?!

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Qu’il fasse pas l’innocent, ça sent la margarine à plein nez dans la pièce et moi, j’ai pas de margarine dans ma poche ! Tu as d’la margarine dans ta poche ?

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Non.

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Non ! Donc c’est ce mec qui a de la margarine dans la poche ! Ca c’est du travail d'enquêteurs ! Une équipe du tonnerre ! Manquerait plus qu’un jeune tout droit sorti de l’école pour nous filer un coup d’main ! Donc toi, l’gras d’la poche, tu vas nous dire ce que tu complotes réellement !

Suspect : Mais je complote rien ! Tout ce que vous dites, c’est du flan !

Et une tarte dans sa gueule ! Tarte… Flan… Tarte… Flan…

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Celle là, tu l’as pas volée ! Ah mais c’est peut-être ça l’odeur, du flan…

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Du flan ? Mais tu te plantes peut-être depuis le début !

Syd “Eddie Murphy” Filmore : J’me plante jamais mec !

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Tu sais quoi, j’vais prendre ta place, je fais le gentil flic, et tu fais le méchant…

Aaron envoie une baffe derrière le crane du suspect avant de le pointer du doigt.

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Pourquoi tu l’frappes ? C’est moi l’méchant flic !

Aaron “Bruce Willis” Riggs : C’était juste pour lui réchauffer la mémoire. Oh et pis merde ! J’vais l’fracasse complet ce p’tit enfoi…

Syd “Eddie Murphy” Filmore : Hey ! Hey ! Hey ! Le rôle du bon flic, ça te va vraiment pas mec. Tu devrais peut-être prendre une clope.

Aaron “Bruce Willis” Riggs : J’ai arrêté de fumer. Mais si tu as, j’voudrais bien un putain de cachet d’aspirine car je commence à me traîner un putain de mal de tête, comme si on me tabassait la gueule.

Syd “Eddie Murphy” Filmore : T’entends ça, demi hémisphère ? Mon collègue il en a marre de tes conneries ! Il est temps d’en finir avec toi !

Alors que Filmore lève sa main, la porte s’ouvre.  

Wes Yesco : Donnnuuutsss ! Bouuummmm !  

Aaron “Bruce Willis” Riggs : Qu’est-ce que tu fais là, toi ?


Wes Yesco : Je pensais être seul. Désolé. On peut même plus manger ses donuts tranquille dans cet endroit, c’est vraiment rempli de sales vermines !  

Syd “Eddie Murphy” Filmore : J’avais bien dit que ça sentait la margarine.

Dans une vieille gare routière toute droit sortie d'un film des années 70, Syd et Wes se les pèlent. En plus des anoraks, des écharpes et des gants, Wes a rajouté un bonnet avec le lettres MoM gravés en noir sur une feuille de ganja bien verte, le tout surmonté d'un pompom noir, jaune et vert. a chaque respiration, un nuage de brume sort de leurs bouches, chargé en THC pour l'un d'entre eux. El Yescito se retourne vers le champion SOW.

Wes Yesco : Merde mec, il fait si froid que mes couilles ressemblent à des boules coco glacées. On est en plein été putain, c'est n'importe quoi comme délire. Qu'est-ce qu'il fout le Riggs là? J'en ai marre d'attendre. En plus, y a une mamacita à la case qui m'attends pour manger mon fameux Burrito. T'es sûr que c'était là, à cette heure là?

Syd Filmore : Certain, regarde ce papier.

Le Trouble Seeker tend un papier tout chiffonné qu'il sort de sa poche. Mal écrit, on peut distinguer le lieu et l'heure.

Syd Filmore : ça fait même 10 minutes que Riggs est censé être sorti de ce foutu bus. Et non, toujours pas. Merde... Dans quoi il nous embarque, qu'est-ce qu'il fout ? Elle est où sa fuckin' moto ?

Wes Yesco : Attends mec, regarde ce bus là-bas, il est arrivé juste après nous, ce serait pas celui-là par hasard?

Les deux membres des Men Of Mayhem se dirige vers le bus. Ils en font le tour puis s'arrêtent devant une des fenêtres du véhicule. A travers la buée, on distingue une tête appuyée sur la vitre. Syd toque sur le verre et la tête se relève brusquement, comme sortie du sommeil.

Wes Yesco : Putain, j'y crois pas, il roupillait le biker!

Au bout de quelques instant, Riggs apparaît sur le marchepied du bus.

Syd Filmore : Wes, c'est moi où on dirait un cadavre ?

Wes Yesco : Peut-être qu'il a gelé pendant son sommeil?

Syd Filmore : Je doute. Il serait tout bleu, là il est tout blanc.

Aaron Riggs : Ta gueule, champion. J'vais mieux, j'suis en pleine forme. Toujours pas de moto ?

Syd Filmore : J'en sais rien, justement. Ils te la rendront pas avant qu'ils soient sûrs que tu es clean, je pense.

Aaron Riggs : Putain d'enfoirés.

Syd Filmore : Monte, la voiture est juste là. Tu conduis pour le retour, Wes ? Vas-y mollo sur les freins, ma belle est de '58, va pas me la bousiller.

Aaron Riggs : Est-ce que l'un de vous aurait un cachet d'aspirine ? J'me trimballe un de ces mal de crâne depuis ce matin...

Wes Yesco : Non mec. J'ai pas ça dans ma pharmacie, mais si tu veux autre chose je peux...

Syd donne un coup de coude à Wes, histoire de le couper dans son élan.

Syd Filmore : Je croyais que tu allais bien...

Aaron Riggs : Ouais, ça va. Mais j'ai vraiment du mal avec ce... Enfin cette putain de cure. Même si physiquement tout va bien, c'est dans la tête que ça cogite. J'dors plus la nuit. J'ai des choses qui se bousculent. Et puis, il y a Philo. Ce qu'il a fait. Sept points de suture. Ce qu'il a dit...

Wes Yesco : Y a plus important que ce qu'a fait Philo, mec. Ca devrait même être le dernier de tes soucis. Se prendre des coups dans la gueule, c'est plus ou moins notre boulot, hein ? Par contre, c'est vrai qu'il a pas dit que des conneries et tu devrais faire le point. Tu devrais penser à toi, à te refaire la santé. Mec, franchement tu fais pitié. Comment tu veux qu'on te prenne au sérieux avec la tronche que t'as ? Et puis tu pourrais penser à la mallette, à ce que tu vas faire avec. T'en as la moindre idée au moins ? Et si t'as besoin d'un autre truc à penser, y a nous aussi. Men Of Mayhem. T'as pas l'impression que depuis quelques temps, Syd et ma pomme ont fait tout le boulot ? Même quand t'es là, t'es pas là. A Civil War, putain mec j'ai même cru que t'avais oublié pourquoi t'étais arbitre dans mon match. Faut te reprendre Riggs, ça peut plus durer comme ça.

Aaron s'approche rapidement de Wes, le regard froid.

Aaron Riggs : Tu veux vraiment savoir pourquoi je suis en retrait ? Pourquoi je ne fais rien avec ma mallette ? Réfléchis juste un tout petit peu... Faut-il vraiment que je gaspille ce contrat pour le titre Wildside ? Peut-être que le Hardcore est plus logique, si on oublie que n'importe qui a droit n'importe quand à un shot... But... Wait. Soit je prends TON titre, soit je prends celui de Syd.

Wes Yesco : T'emballes pas comme ça, mec. Tu sais...

Aaron Riggs : Savoir quoi ? De nous trois, j'ai été le premier à avoir quelque chose de conséquent ici. Mais maintenant, je dois me bouffer le frein, pour que vos culs soient couverts. Effectivement, ça peut être assez frustrant d'être dans ma position, mais si tu veux pas le comprendre... On peut changer tout ça, et discutez entre vous pour savoir sur lequel des deux je viendrais casher ma mallette.

Alors que Syd s'approche pour vouloir s'intercaler Aaron se recule avant de s'installer à l'arrière de la voiture du Trouble Seeker. Les deux autres s'échangent deux mots dehors.

Syd Filmore : Faut qu'on le ramène à la raison.  

Wes Yesco : Il peut venir pour mon titre, si ça lui fait plaisir. J'attends.

Syd Filmore : Non. C'est ce que les vestiaires attendent, je ne veux pas qu'on donne raison aux autres. S'il veut venir après nous, faudra qu'il patiente qu'on ait tiré au clair les histoires avec Pétale, Bomb, Philo, Yungsung...

Wes Yesco : Merde c'est vrai, c'est le bordel ! Faut pas qu'on se tire dans les pattes.

Riggs passe la tête à travers le carreau.

Aaron Riggs : Faut que j'appelle un taxi ou on va enfin bouger de ce putain de parking ?

Les Men of Mayhem se trouve désormais tous les trois dans la voiture, Wes s'installant au volant et Syd à la place du passager avant.

Syd Filmore : C'est un peu la guerre en ce moment et notre clan est en plein milieu. Faut qu'on fasse quelque chose, Aaron. Et ta mallette, dans l'état actuel, ne nous aidera pas.

Aaron Riggs : ça sous-entend que t'estimes avoir une utilité ? Qui t'envoies au larbin ? Tes frères. T'as les mains propres.

Syd Filmore : J'ai les mains propres ? T'oublies que ce que tu détiens et que tu promènes avec tellement de fierté, tu l'as gagnée parce que je me suis laissé tomber. C'était convenu et tu t'en es jamais plaint.

Aaron Riggs : Alors si je la cashais, ce serait l'occasion de voir ce qu'on vaut en un contre un. Entre tes périodes de déprime et tes doutes, je pense que ce serait vite réglé.

Wes Yesco : Wow les gars, on part en couille sévère, là. On est trois, on est les MoM et on a besoin les uns des autres. On s'est réuni pour foutre le bordel et on a réussi alors pourquoi on s'embrouille là putain ? C'est n'importe quoi ! On devrait célébrer plutôt ! Allez, je vous invite chez Habib! Les meilleurs Kebabs du monde entier n'attendent que vous. Vous allez pas refuser de la sauce blanche quand même ?

La tirade de Wes arrachent un sourire à Riggs et Filmore. Les deux acquiescent et Yesco se met au volant.

Wes Yesco : On va voir ce qu'elle a dans la ventre ta caisse, Syd !

Syd va pour répliquer que sa voiture nécessite de la douceur mais Wes a déjà démarré en trombe, laissant un nuage de fumée derrière lui.

Injection est terminé. Les couloirs sont vides, le calme règne. Dans les vestiaires, il ne reste que Riggs et le médecin de la SOW qui finit de l'ausculter.

Médecin : Ça ira Aaron, tu remonteras pas de suite sur le ring mais ça aurait pu être pire. Tu as quand même subi une sacrée attaque et je prédis une petite commotion, quelques côtes fracturées et ta jambe est mal en point.

Riggs s’apprête à répondre mais la porte du vestiaire s'ouvre à la volée et Wes Yesco surgit, l'air un peu affolé.

Wes Yesco : Oh putain mec, ils t'ont pas raté ! J'étais dans ma caisse quand j'ai reçu un coup de fil pour m'avertir de ce qui s'était passé. Je suis revenu aussi vite que j'ai pu. Quel bande d'enfoirés ! Ça va ? Il dit quoi le doc ?

Aaron Riggs : Il dit que je me suis fait défoncé la gueule, comme si je m'en étais pas rendu compte tout seul.

Wes Yesco : T'as mal ?

Aaron Riggs : Seulement quand je rigole. D'après toi, gros malin ?

Wes Yesco : Je suis désolé mec, j'aurais pas du te laisser tout seul. Je pensais pas que ça arriverait, tu vois ? Putain, ils se contentent pas de nous piquer nos ceintures, ils nous piquent nos méthodes aussi !

? : ça ne ressemble en rien à la guerre qu'on a déclaré. T'es salement amoché Riggs. Et out, j'imagine.

Le docteur, Riggs et Yesco se retourne vers la porte pour voir Syd qui entre dans le vestiaire. Malgré son calme apparent, son regard a du mal à cacher sa colère.

Aaron Riggs : Souris un peu Syd, tu peux encore toi. Héhé *touss touss*... AAARGHH ! Putain de merde !

Syd s'approche du lit médicalisé pour voir de plus près l'état de Riggs.

Aaron Riggs : D'après ce que le monsieur en blouse a dit, je vais devoir m'abstenir un peu, c'est pas pour demain que je cours le semi-marathon.

Médecin : Et tu devras quand même faire des examens approfondis dès que possible dans un hôpital, pour confirmer tout ça.

Wes s'approche de Syd et parle un peu plus bas, de manière à ce qu'Aaron ne puisse entendre.

Wes Yesco : Putain Syd, tu peux pas savoir comme je m'en veux. Philo l'a déjà attaqué une fois et c'était quasiment sûr qu'il le ferait

Syd Filmore : Sauf que cette fois-ci, il était pas seul...

Riggs : Hey, j'me suis fait cassé la gueule, j'suis pas sourd.

Syd Filmore : C'est peut être le seul bon point dans ce qu'il vient de nous tomber dessus là. C'est pas ce qu'on a voulu entamer, tout est entrain de déraper et ce qui est arrivé là, c'est pas du divertissement, c'est pas du catch. C'est devenu bien plus personnel et virulent, en s'attaquant à toi ils savent qu'ils me touchent. J'suis désolé de vous avoir mis au milieu de tout ça, les gars. Vraiment désolé. Pour arrêter l'hémorragie, on va devoir frapper fort.

Wes Yesco : ça je sais faire !

Aaron Riggs : Sans moi ce coup-ci.

Syd Filmore : Ils ont réussi un truc, le threesome... En se tapant à trois et en diminuant notre nombre à deux, ils nous affaiblissent un peu. J'vais pas mentir et faire les grosses épaules...

Wes Yesco : ... C'est un peu la merde.

Aaron Riggs : hé ! Si c'est les deux en parfait état qui perdent espoir, on est mal embarqués ! Putain mais regardez ce que vous avez en face !

Wes Yesco : Moi je vois qu'un vieux cadre abstrait... Y'a autre chose ?

Aaron Riggs : Wes... C'était une image. Damn.

Syd Filmore : En face on a Pétale, légende du sanctuaire, Sex Bomb : Légende du sanctuaire et Philo.

Wes Yesco : C'est aussi une légende lui, nah ?

Syd Filmore : Ouais. C'est un peu la merde.

Aaron Riggs : Donc, on résumé : Pétale - tu l'as battue dans un match violent à souhait, Sex Bomb - tu lui as niqué la gueule et t'as défoncé le plus long règne de l'histoire de la SoW et Philo est le seul que t'as pas affronté. Et tu dois les affronter en ayant Yesco en plus... Y'a largement moyen, je sais pas ce qu'il te faut.

Wes Yesco : Ouais fin les vaincre ça suffit plus tellement non plus. On en est plus à compter les victoires. Comment on fait pour arrêter cette guerre ?

Aaron Riggs : Tu choisis Pétale ou Bomb et tu le défonces.

Syd Filmore : Pourquoi faire ?

Aaron Riggs : Si un des deux cerveaux est out, Philo aura aucun intérêt à rester là. En attendant, maintenant, c'est protection rapprochée sur Wes. C'est la cible idéale. S'ils le blessent ils peuvent choper son titre.

Syd Filmore : Et moi j'dois tenter de ravoir le titre mondial alors que j'veux en terminer avec une guerre personnelle... J'aime pas la décision de Neil, c'était pas ce que je souhaitais.

Aaron Riggs : Mais c'est le nouveau boss. T'as pas à te plaindre, c'est comme ton père.

Syd Filmore : Il me ménage pas pour autant.

Wes Yesco : Et ta mamacita ? Sarah ? Elle va faire quoi ?

Syd Filmore : Elle sait pas. Pétale c'est un peu sa meilleure amie et mentor depuis des années.

Wes Yesco : On a pas peut-être pas de liens du sang, on est peut-être pas aussi proches les uns des autres qu'eux, mais on est quand même une putain de Familia! Et j'inclus Sarah. Il est hors de question que je laisse la Famille Adams croire qu'elle peut nous faire peur. Bordel, on se se serre les coudes, on serre les dents et on leur rentre dans le lard!

Syd Filmore : Le plus important maintenant, c'est d'éviter qu'ils nous affaiblissent encore avant le PPV. Ils vont tenter d'arriver en position de force, à nous de les en empêcher.

Aaron Riggs : Et si on a l'occasion de les déstabiliser, on va pas s'en priver.

Les trois hommes se regardent et c'est une détermination sans faille qui se lit dans leurs yeux. Même le visage meurtri d'Aaron reflète la conviction que rien ne brisera les Men Of Mayhem. Syd tend son poing verticalement, Aaron rajoute le sien et Wes termine la tour.

Syd Filmore : Déterminés et unis!

Aaron Riggs : Ca va chier mon frère.

Wes Yesco : Putain c'est trop beau, je vais chialer.

Dans un petit restaurant italien du Bronx, au fond de la salle, trois hommes dégustent un plat de pasta. Ils semblent savourer leur repas, arrosé d'une bonne bouteille de Chianti.

Wes Yesco : Je vous l'avais dit ou pas que c'était les meilleures carbonara du monde? Même en Italie y en pas des comme ça. Et j'ai cherché pourtant!

Aaron Riggs : Merde, comment il fait pour que la crème soit aussi savoureuse? Il n'y a pas que des oeufs et du parmesan là-dedans c'est pas possible!

Wes Yesco: Ca fait dix ans que je demande son secret à Little Guido mais ce mec, il aurait du travailler pour la mafia, il est muet comme une tombe!

Syd Filmore : C'est vrai que c'est délicieux mais on va pas passer la soirée sur les pâtes. Il y a un truc sérieux dont il faut que je vous parle, un truc important.

Aaron et Wes : ?

Syd Filmore : Aaron, t'arrives pas à vendre des pop-corn, t'arrives pas à surveiller une porte, qu'est-ce que tu peux bien faire lors des shows sans le foirer complètement?

Les trois hommes éclatent de rire en même temps. Wes ressert du vin à tout le monde.

Wes Yesco : C'est vrai ça, mec! Y a bien un truc dans tes cordes!

Aaron Riggs : En même temps, c'est pas pour deux minutes d'absence !

Syd Filmore : Maintenant Neil est furax, mec ! Tu peux pas te mettre à installer la pyrotechnique ?

Aaron Riggs : C'est une super idée ça! J'ai un vieux pote qu'a un super matos qui date de la première guerre du Golf dont il ne fait rien. Je suis sûr qu'en le bidouillant un peu, je peux faire un feu d'artifice du feu de dieu.

Wes Yesco : NAN ! Je peux pas t'encourager là-dedans. J'y tiens à ma graisse, j'ai pas envie de la voir éparpillée façon puzzle aux quatre coins de l'arène.

Aaron Riggs : Ah merde... Ah ben si, y a un truc que je peux faire! Je peux m'occuper de Laurence pendant que vous explosez les trois autres. Ce serait assez ironique comme truc.

Syd Filmore : Je doute qu'ils soient d'accords. En même temps, en y réflechissant bien, elle sera toujours plus en sécurité avec toi qu'avec Philo dans les parages.

Wes Yesco: Ca c'est clair, mais va leur faire comprendre ça aux deux autres. Philo, c'est Kaa dans "Le livre de la jungle".  Aie confianssse... Il t'endort et ... COUIC! Il te brise la nuque. Après il te bouffe et il dégueule tes os. Dégueu.

Sid Filmore : Bon, ça nous avance pas tout ça. Comment on peut occuper notre pote ici présent? T'as bien un talent caché Aaron?

Aaron Riggs : Je suis pas mauvais pour les Hot-Dogs. Peut-être pas comme Wes mais franchement je me défends. Mon chili c'est une pure merveille. Je suis sûr que je pourrais en vendre des tonnes.

Wes Yesco : Mec, je mets pas en doute ta capacité à faire des super hot-dogs, faudra que tu me fasses goûter d'ailleurs. Le prends pas mal mais j'ai plus de doutes sur ta capacité à les vendre. C'est important la bouffe pendant un gala de lutte, ça te permet de faire passer le temps pendant un mauvais match. Déjà que les pauvres fans doivent se taper des matchs avec Booya ou Yan, voir les deux en même temps, tu peux pas les priver de machouiller, ce serait vraiment inhumain.

Aaron Riggs : Je reconnais que mon expérience avec les pop-corn n'a pas été des plus concluantes. Mais c'est pas de ma faute si le mec avec moi était un boulet! Il avait un balai dans le cul. Tu peux vendre et t'amuser, c'est pas incompatible!

Syd Filmore : En conclusion, y a vraiment qu'un seul truc où t'es absolument excellent.

Les trois hommes se regardent puis, en même temps:

Syd, Aaron et Wes : Botter des culs!

Wes ressert ces deux acolytes des MoM et tous les trois trinquent avant de réclamer une nouvelle bouteille de Chianti.