Il y a quelque chose de grand et de beau dans la vérité, une noblesse accrue de l'acte de parole, une libération des symptômes qui oppressent le coeur d'un homme qu'on a attaché à un porte étendard. Il y a cette beauté que j'ignore qui côte le risque que je ne fais pas que frôler, et pourtant, à Injection, je pourrai dire ce que j'ai à dire.
Je pourrais dire tout sur mon blog. C'est ce qu'ils m'ont conseillés. Ils, les dirigeants de cette belle fédération avec qui j'ai signé un contrat exclusif pour quelques millions de dollars. Evidemment, l'attrait cupide de l'argent a pu enrayer ma volonté de ne dire la vérité, rien que la vérité. Mais ce n'est pas moi, et ce que la SoW fait le mieux, c'est me transformer en ce que je ne suis pas.
Il existe aussi des podcasts, tu sais, vas-y, libère-toi. Ils me croyaient naïf et juste désireux de vengeance quand, au fond, ce que je cherche c'est bien plus. J'ai toujours voulu laisser mon nom car les noms qui me précèdent n'ont rien fait pour qu'on soit mieux ici bas. Mieux traités sur la route, mieux traités sur le papier. Et ces monstres en costume cravate, qui m'effraient bien plus que n'importe quel adversaire que je pourrais croiser sur un ring, ils voulaient m'envoyer dans un média tiers. Super, me direz-vous. Ils ne me craignent pas. Je vous assure pourtant que si, ils me craignent. Ils me craignent tant qu'ils veulent m'envoyer là où les fans n'entendront pas ce que j'ai à dire. Ou, en tout cas, ou les dégâts seront limités. La catastrophe est inévitable et pour me faire taire il faut me faire parler.
Le paradoxe les noie. A quelques jours de ce coup de couteau, je vous avoue, je n'ai rien écris. Sarah voudrait lire, pour que je ne mette pas en danger notre famille. Mais il n'y a rien à lire. Si tu lis ces lignes, mon amour, sache que jamais je ne vous mettrais en danger, Sia et toi. Mais si t'accroches encore à mon nom, et je suis fier que tu le fasses, sache que la vérité devra sortir.
Neil m'a demandé d'abandonner la partie, de me conformer aux choses. Il a peur que les fans me tournent le dos, il a peur qu'on crie à la redite. Il a peur qu'on dise que j'ai déjà trop parlé et trop peu agi. Neil, si tu lis ces lignes, sache que peu importe les jugements, les gens m'admireront pour ce que j'ai osé faire, pour ce que j'ai supporté.
J'ai enduré la route, pansé mes blessures, j'ai lutté sans relâche, j'ai saigné, je me suis fait recoudre, j'ai déchiré des certificats médicaux pour faire le show. J'ai eu des hauts. Des très hauts. Des sommets glorieux où je me suis senti bien et où j'ai pu le crier pour cela aille faire écho dans ma légende. Et puis j'ai eu des bas, très bas, trop bas. Des endroits où l'obscurité est telle que je ne puis me résigner à y inscrire mon nom.
Je pourrais décrire ma carrière comme un paysage de montagne, vous voyez, là je suis dans la grotte, je me lève vers la lumière, et à l'extérieur le sommet est beau et m'appelle à l'approcher même si tant veulent se mettre entre ma route.
Il n'y a rien de tel qu'une révolution pour changer les gens, rien de tel qu'un sacrifice pour créer un séisme.
Prenez soin de vous,
Syd Filmore.
Ven 10 Avr - 13:11 par Tony St-Michel