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     La beauté a un prix.

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    Sia Filmore

    Sia Filmore

    Messages : 128
    Date d'inscription : 19/04/2012
    Age : 34

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    MessageSujet: La beauté a un prix. La beauté a un prix. EmptyMar 8 Mai - 21:32

    Message Hors-Gimmick: Ces promos ont pour seul but de développer le personnage, et ne doivent pas être prises en compte dans les promos. Ce qui sera dit ici restera secret, à moins que Miss Sarah en parle elle-même en promo « régulière ». Merci de respecter ma demande.

    ♥♥♥♥♥
    26 décembre
    Québec city, Québec
    Résidence Familiale
    ♥♥♥♥♥


    Miss Sarah est assise à l’arrière d’une voiture de luxe noire, à côté d’un homme imposant physiquement. Le véhicule avance lentement le long d’une entrée, et s’arrête devant un portail en métal. Le chauffeur appuie sur un bouton, et les portes s’ouvrent, pour laisser la voiture entrer entre les hauts murs de pierres qui font le tour d’une énorme maison qui n’a rien à envier à quelconque demeure. La blonde a le front collé contre la vitre froide, et serre dans sa main un objet, qu’on ne peut distinguer tellement le poing est refermé dessus. La voiture s’arrête devant les marches en pierre, et le chauffeur sort, pour ouvrir la portière à Miss Sarah. Le gorille sort de son côté, et la blonde fait le chemin qui la sépare du coffre arrière de la voiture, que le chauffeur vient d’ouvrir. Elle tend le bras pour prendre son unique valise, mais le chauffeur arrête sa main en la repoussant doucement.

    Chauffeur : Laissez, mademoiselle, je m’en occupe.

    Miss Sarah soupire, avant de marcher vers les marches, qu’elle grimpe d’un pas lent, voire même las. Québec est vraiment en plein hiver, il n’y a aucun doute possible. Le froid lui fouette le visage sauvagement, et ses joues rougissent déjà, tout comme le bout de son nez. La blonde se dépêche donc d’entrer, et referme la lourde porte derrière elle. En déboutonnant son manteau – qu’on lui enlève des mains immédiatement après qu’elle l’ait retiré – Miss Sarah scrute les lieux. La vision qui s’offre à elle ferait rêver n’importe qui. Tout dans cette maison montre la richesse des gens qui l’habitent. Pourtant, la blonde retient avec difficulté une grimace. Enfant, elle aimait voir ce « château de princesse » qu’elle habitait. Maintenant, le simple fait d’y entrer lui donne la nausée. En vieillissant, elle a réalisé tout ce qu’il s’y passait, l’attitude de ses parents, celle des employés…

    Elle voit sa mère, dans la pièce d’à côté, en train de lire un livre. Ça fait si longtemps qu’elle ne l’a pas vue. Elle a presque oublié à quel point elle est restée jolie, malgré le temps qui passe. Ses cheveux sont restés blonds, sa peau est toujours aussi parfaite. Miss Sarah fait un premier pas dans la direction de sa mère, mais une voix masculine au ton autoritaire l’arrête. Son père. En l’entendant, elle sursaute.


    Le père : Sarah! Tes bottes, nom de dieu!

    Elle fige sur place, puis après avoir repris ses esprits, se penche pour enlever ses bottes. Une femme vient déjà essuyer la neige au seul endroit où elle a posé le pied.

    Sarah : Désolée. Je voulais pas…

    Le père : T’as fait bon voyage?

    Sarah : Oui… En même temps, c’est pas comme si on avait envoyé un gros molosse me chercher.

    Le père : Si tu venais voir ta famille, au lieu de te sauver à Chicago, peut-être qu’on aurait pas besoin d’envoyer quelqu’un te cueillir. Va embrasser ta mère.

    Elle le regarde pour la première fois depuis son arrivé. Il n’a pas changé. Toujours l’air aussi fatigué. Ses yeux la décortiquent littéralement. Tout le monde s’est toujours entendu pour dire que Sarah avait les yeux de son père. C’est le cas. Ils sont exactement de la même couleur, et aussi pénétrants, comme s’ils étaient des scanners. Il a gardé sa forme de jeune homme, même s’il a pris de l’âge, et quelques cheveux gris qui lui donnent quand même un charme. Sa barbe est fraîchement rasée, son costume est bien droit, fait sur mesure, ses chaussures brillantes, comme des neuves – probablement des neuves d’ailleurs. L’apparence irréprochable qu’elle s’attendait à retrouver. Il est en train de faire le nœud de sa cravate, d’un geste machinal, comme s’il l’avait fait tous les jours pendant des dizaines d’années. Et c’est bien ce qu’il avait fait.

    Sarah : Oui, père.

    Elle se surprend à baisser la tête comme une petite fille qui vient de se faire gronder. Ridicule! Elle relève la tête brusquement, et se dirige vers la pièce où se trouve sa mère, en train de lire un bouquin. Elle s’arrête à la porte, et instinctivement joint ses deux mains.

    Sarah : Bonjour mère.

    La mère : Oh! Sarah! Ma chérie! Approche, tu peux entrer! Vite vite! Montre-moi de quoi tu as l’air!

    La mère pose son livre, et Sarah s’avance vers elle pour un timide baiser sur son front. Elle doit passer sous le radar maternel, comme d’habitude.

    La mère : Tourne…

    Sarah pivote lentement de 180degrés, et attend.

    La mère : T’as pas un peu grossi?

    Sarah : Non!

    La mère : Tourne encore…

    Sarah se retrouve face à sa mère.

    La mère : T’es bien pâle. J’espère que tu n’as pas un rhume! Jean-Pierre vient manger avec nous, ce soir! J'ai sorti ta plus jolie robe et ces chaussures que tu adorais tant mettre avec. Tout est sur ton lit, là-haut!

    Sarah : C’est le voyage.

    Le père rejoint les deux femmes, et s’installe dans un fauteuil en cuir, près de la cheminée où crépite un feu. Il pose son verre sur une table à côté de lui, et regarde sa femme, puis sa fille.

    La mère : Gérard, dis-moi, parce que Sarah me ment, c’est évident… Tu trouves pas qu’elle a engraissé?

    Gérard : Je ne saurais te dire, Louise…

    Sarah les regarde parler comme si elle n’était pas là. Ça, c’était une habitude qu’elle avait toujours détesté. Elle se trouve au milieu, debout devant eux, et ils l’ignorent! Ils resteront toujours les mêmes. La richesse a fait d’eux des êtres snobs, même avec leur propre fille.

    Louise : Assied-toi ma chérie.

    Sarah prend place devant sa mère, sur une causeuse en cuire, assortie aux deux fauteuils de ses parents.

    Louise : Alors, dis-moi, quand est-ce que tu reviens vivre avec nous? C’est ici, ta place, pas en Angleterre!

    Sarah ouvre la bouche pour répondre, mais une femme entre, un plateau en main.

    La femme : Je vous sers à boire, Mademoiselle?

    Sarah : Non.

    La femme repart, et Sarah repose le regard sur sa mère. La femme est assise bien droite. C’est de ça qu’elle a l’air, d’ailleurs. Droite. Sa robe est droite, ses cheveux sont coiffés comme si elle allait sortir dans une grande soirée. Et pourtant, elle ne sort pratiquement jamais.

    Sarah : Je croyais qu’on avait fini avec cette histoire. Ma décision ne changera pas.

    Louise : Mais tu avais tellement plus de succès dans les concours! Tu remportais tout! Toutes les filles étaient jalouses de toi! Et maintenant, tu préfères aller dans un ring, te battre comme un homme CONTRE des hommes! Tu vas te blesser! Tu devrais arrêter avant que…

    Sarah : NON!

    Gérard : SARAH! Ta mère a raison. Tu devrais revenir. Si les concours de beauté ne te plaisent plus, ni le mannequinat, tu peux toujours apprendre mon métier. Tu es ma seule héritière, tu finiras forcément avec la compagnie entre tes mains après ma mort. À la place d’engager quelqu’un pour la diriger, tu pourrais le faire toi-même!

    Au moment où son père a crié son nom, elle a baissé les yeux. Encore.

    Gérard : Mets-toi à notre place! On a tout fait pour que tu ne manques jamais de rien, que tu sois l’enfant la plus heureuse sur cette planète, et toi tu nous tourne le dos comme une ingrate! Et tout ça pour quoi!? Faire des combats dans un ring! Et tu réussis à perdre! Qu’est-ce qu’on avait convenu avant que tu partes!?

    Sarah : Que ça ne devait pas nuire à votre réputation.

    Gérard : Exactement! Et je fais quoi, moi quand mes employés parlent de toi, et de tes défaites? Et quand ils brandissent un poster sur lequel tu poses, dénudée… Ou encore de ces gens douteux avec qui tu traînes? On t’avait déjà parlé à propos de Pétale. Cette fille est TOUT sauf bien!

    Sarah : Bah voyons!

    Louise : Ne parle pas comme ça à ton père! Et tiens-toi droite bonté divine!

    Sarah se redresse, plus par énervement que par envie. Son corps est raide, des pieds à la tête. Son regard est dur, et en dit long.

    Gérard : Tu n’as pas voulu nous écouter à son sujet à elle, et en plus tu fais équipe avec ce… ce…

    Louise : Cet homme inqualifiable!

    Gérard : Merci.

    Louise : Derien.

    Sarah : Pétale est une excellente personne! Sans elle je serais encore ici à me morfondre, et à attendre un mariage dont j’ai absolument pas envie. Cet « homme inqualifiable » comme vous le dites si bien, c’est mon partenaire! C’est avec lui que j’ai réussi à mettre la main sur ces titres, au détriment de 3 autres équipes. Vous devriez lui en être reconnaissants, et arrêter de lui chier dessus!

    Louise : SARAH!

    Sarah : Non, mère! C’est assez! Je ne vous laisserai certainement pas cracher sur la personne avec qui je lutte!

    Gérard : Mais il se maquille!

    Sarah : ET ALORS!?

    Le gorille est alerté par les cris, et entre dans la pièce.

    Gérard : C’est bon, Tom, vous pouvez disposer. Sarah nous fait simplement une crise.

    Il repart sans rien dire, tout comme il est arrivé.

    Louise : Chérie… Ce Methacobra…

    Sarah : MetODcobra, mère.

    Louise : Comme tu dis. Il n’a strictement rien à voir avec la vie que nous menons!

    Gérard : Tout comme ce Syd Filmore, que tu invites chez toi!

    D’un bond, Sarah se retrouve debout, devant ses parents.

    Sarah : C’est quoi, votre problème, au fond? C’est que je sois capable de vivre sans être attachée à vous? Que je réussisse une carrière dans laquelle je me plais? Je suis assez grande pour savoir qui est assez bien pour moi. Pétale, Syd et Methodcobra le sont, quoique vous en disiez. Ils ont plus de valeur à mes yeux que vous n’en aurez jamais plus. Vous n’avez plus aucune emprise sur ma vie. Réveillez-vous, c’est exactement pour ça que j’ai choisi l’Angleterre plutôt que Montréal! Si j’ai envie que Syd vienne chez moi, j’inviterai Syd chez moi. Et s’il a envie de venir me visiter, il viendra me visiter. Et c’est pas vous deux qui allez changer quoi que ce soit. S’il me prend l’envie de sortir avec Pétale pour passer du bon temps, je le ferai. Au fond, vous ne pouvez pas supporter que j’aie des gens autour de moi. « Des gens pas comme nous ». Vous parlez de vous deux seulement quand vous dites ça, hein!? RASSUREZ-MOI! Je me sens comme une étrangère, quand j’entre ici! Qu’est-ce que vous voulez, à la fin? Que je reste ici, que j’épouse ce Jean-Pierre que vous avez dégoté je sais pas trop où? Jean-Pierre et Sarah, ça sonne aussi nul que la sincérité que vous mettez dans vos marques d’affection quand vous êtes ensemble. Et en passant, juste comme ça, si je devais l’épouser votre Jean-Pierre de famille respectable – pour ne pas dire seulement riche – je serais pas surprise de rentrer à la maison et de le surprendre avec une bite en bouche et une autre bien enfoncée où j’pense!

    Louise est accablée par le langage de sa fille, surtout employé vis-à-vis de ses parents. Elle est à un cheveu de la crise cardiaque – simulée bien sûr.

    Gérard : SARAH!

    Sarah : Oh! Au fait… À partir de maintenant, vous comme les autres, vous m’appellerez MISS Sarah. Je vois pas pourquoi vous auriez le privilège d’utiliser quelque familiarité que ce soit avec moi.

    Louise : On est tes parents!

    Miss Sarah: Mes parents? Quels parents fantastiques! Entre un fantôme jamais là qui m’offre des cadeaux pour se faire pardonner d’être un trou de cul de première classe – bravo père, vous avez réussi à prendre la première place dans ce domaine là aussi – et une grosse freak qui est passée plus de fois que n’importe qui au monde se faire faire des liposuccions et qui m’a obligé à vivre son rêve de concours de beauté pour m’occuper assez en espérant me faire oublier que j’ai entendu la bonne parler au chauffeur de cette fois où elle vous a surpris au lit, avec le jardinier… Belle paire de… de…

    Elle inspire profondément, plus dans le but de crier plus fort que de se calmer.

    Miss Sarah: DE LOSERS!

    Puis, elle se dirige vers la porte de la pièce, mais s’arrête pour leur faire face une dernière fois.

    Miss Sarah: Que ce soit bien clair; Je retourne chez moi – MON VRAI CHEZ MOI – dès maintenant. Et croyez-moi, c’est pas demain la veille que je remettrai les pieds ici. Et vous allez me débarrasser de cette bonne. J’ai pas besoin de votre cadeau empoisonné qui fourre son nez partout où elle peut pour vous informer de ce que je fais, dit, avec qui je suis et ce que je porte. Cessez de me prendre pour une nunuche sans cervelle, j’ai tout compris à la minute où elle est venue frapper chez moi en disant que vous l’aviez engagée. Je continuerai de lutter, parce que je suis plus qu’excellente, que ça vous plaise ou non. Quand j’arriverai chez moi, j’appellerai MC, pour qu’on s’entraîne ensemble. Vous, téléphonez à Jean-Pierre, et dites lui d’aller se faire foutre, ça lui fera sans doute plaisir. Sur ce, monsieur, madame, allez vous faire voir et n’espérez pas avoir une descendance. Je ferais jamais vivre ce que vous m’avez fait vivre à un morveux qui ne l’a pas demandé. Au plaisir de ne plus jamais vous voir la tronche, je décalisse. Au revoir.

    Elle sort, bouillante de colère. Gérard et Louise se regardent, estomaqués. Ils ne savent pas quoi dire, et après un « TOM! MA VALISE! », suivi d’un claquement de porte, ils se retrouvent tous seuls, sans leur fille. Louise est particulièrement accablée, et fond en larmes. Son mari, comme seule consolation, prend une gorgée de son verre, regardant le vide d’un air mauvais. Il tapote l’avant-bras de sa femme, dans une démonstration fantastique des dires de sa fille. Aucune sincérité, aucun sentiment. Que du vide.

    Miss Sarah s’arrête de l’autre côté de la porte, à l’extérieur. Ses yeux s’emplissent de larmes, qu’elle réussit à retenir avec tous les efforts possibles d’y mettre. Elle laisse échapper un long soupire, qui se transforme en nuage blanc à cause du froid. Elle descend les marches, lentement, d’un pas plus léger qu’à son arrivée. La voiture est encore garée devant les marches, et le chauffeur en descend pour lui ouvrir la portière. Elle se laisse tomber sur le siège, en soupirant à nouveau. Tom sort, et place la valise dans le coffre arrière. La voiture démarre, et s’éloigne de la maison, à laquelle Miss Sarah ne jette même pas un regard. Elle sent un énorme poids la quitter à mesure que la voiture avance.


    Chauffeur : Où est-ce qu’on va, Mademoiselle?

    Miss Sarah: À ma liberté.

    Elle voit par le rétroviseur que le chauffeur fait un sourire timide, comme s’il avait peur de se faire prendre à démontrer un signe d’émotion, quel qu’il soit. Elle est soudainement prise d’un rire incontrôlable, qu’elle ne peut arrêter. Comme si la liberté la chatouillait.
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    Sia Filmore

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    MessageSujet: Re: La beauté a un prix. La beauté a un prix. EmptyMar 8 Mai - 22:10

    ♥♥♥♥♥
    27 décembre
    Angleterre
    Chambre de Miss Sarah
    ♥♥♥♥♥

    En rentrant chez elle, Miss Sarah s’est contentée de verrouiller la porte, d’abandonner sa valise dans le couloir et de s’enfermer dans sa chambre. Elle n’a pas pris la peine d’enlever ses bottes, ni son manteau. Tant pis pour le plancher, cette poufiasse de Nadine doit déjà être en train de le relaver entièrement. Elle est maintenant couchée sur son lit, toute habillée. Cette pièce est celle qu’elle a toujours préférée dans la maison. Comme on s’y attend, on retrouve un bureau sur lequel repose une quantité impressionnante de maquillage, produits de coiffure, etc. Une armoire aux portes vitrées contient tous les rubans qu’elle a gagnés durant ses concours de beauté. Leur nombre est assez important pour qu’on ne puisse les compter au premier coup d’œil. Les murs sont peints de blanc et d’un rose doux à l’œil (Ça vous étonne?). Sur l’un des murs, on ne peut rater les portes miroirs d’une garde-robe qu’on devine énorme, pour contenir tous les vêtements d’une femme comme Miss Sarah. D’ailleurs, il y a du mouvement de son côté, sur le lit. Elle se retourne sur le dos, en soupirant, le poing toujours serré sur cet objet qu’on l’a vue tenir dans la voiture de son père.

    Le poing se desserre, et on peut voir qu’il s’agit d’un pendentif en forme de cœur, dont les pierres roses brillent sous la lumière timide qui entre par la grande fenêtre. Les yeux de Miss Sarah sont rougis, et bouffis. Elle ravale à nouveau ses sanglots, et se lève lentement, avant de s’approcher d’un petit coffre à bijoux, dans lequel elle laisse tomber le pendentif, avant d’y jeter un long regard. Elle force un sourire à se dessiner sur ses lèvres, sans grande conviction, comme pour se convaincre elle-même que tout irait bien. Quelle idée ridicule! Elle referme le coffre, doucement, et sort son téléphone de sa poche, avant de retirer son manteau. La blonde retire aussi ses bottes, qu’elle lance simplement dans un coin de la chambre. Elle laisse le manteau sur son lit, et va se placer face au miroir, en allumant son téléphone. Elle cherche la dernière fois qu’elle l’a éteint, et ne trouve pas. Ça doit faire longtemps! Une série de « Bips » brise le silence, et elle regarde l’écran en appuyant sur un bouton.


    Louise, Gérard, Louise, Louise, Gérard, Gérard, Syd, Gérard, MC… Elle lance le téléphone sur son lit, et regarde son reflet. Devant elle, elle trouve une femme faible. Elle grimace, en replaçant ses cheveux. Elle essuie ses yeux, puis inspire profondément.

    Miss Sarah: C’est pas toi, les larmes! C’est eux. Qu’ils téléphonent. Tu ne répondras pas à leurs appels. Tu vaux mieux qu’eux. Beaucoup mieux. Ils ne te méritent pas.

    Son visage change d’expression. Ses yeux sont secs. Plus de larmes. Ses traits se durcissent, comme au moment où elle se tenait devant ses parents. Son regard change, comme si un masque venait de se glisser sur son visage. Elle regarde son sac de sport. Un nouveau sourire se dessine sur ses lèvres. Celui-ci est vrai, loin d’être forcé. Elle est redevenue celle qu’elle est vraiment. Miss Sarah, lutteuse. La meilleure. La championne Union. Et rien ne pourra plus l’arrêter, maintenant. Aucune pression sur ses épaules, sauf celle qu’elle voudra bien soulever.

    Miss Sarah: Fini la rigolade.

    La blonde fait les quelques pas qui la séparent de son lit, où elle retourne se coucher. Elle ferait mieux de récupérer quelques heures de sommeil avant de se remettre au travail. On ne devient pas champion en se prenant le cul à deux mains, et on ne le reste pas en gardant les doigts dans son nez. Elle reste toute habillée, trop fatiguée pour enlever ses vêtements. Il ne lui faut que quelques secondes avant que ses yeux ne se ferment tous seuls. Même endormie, elle a ce sourire accroché aux lèvres.
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    Sia Filmore

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    MessageSujet: Re: La beauté a un prix. La beauté a un prix. EmptyMar 8 Mai - 22:34

    ♥♥♥♥♥
    3 ans plus tôt
    Concours de beauté
    ♥♥♥♥♥


    La salle est pleine de gens, les juges sont – comme toujours – difficiles à deviner. Les filles sont toutes dans une grande salle, en train de se préparer. Dans un coin, elles s’engueulent pour un rien, dans l’autre c’est littéralement la guerre. Ça se tire les cheveux, ça s’insulte, les rumeurs se répandent rapidement, comme une traînée de poudre. Devant un miroir, assise sur une chaise, en sous-vêtements, Miss Sarah se fait coiffer par nul autre que sa mère. Louise est méticuleuse, et s’assure que chaque cheveu est bien placé, ce qui prend un temps fou. Miss Sarah, quant à elle, est en train de lire un magazine. Ses yeux se mettent à briller en voyant une photo de Pétale, bras levés sur le ring, face à une foule complètement en délire.

    Sarah: Regardez, mère!

    Louise jette un rapide coup d’œil sur la photo, et soupire avant de se remettre à la tâche.

    Louise : T’as vu la cicatrice sur son avant-bras? C’est loin d’être esthétique! Et ces tatouages… C’est d’un vulgaire! Sa mère doit mourir de honte en la voyant. Heureusement que tu n’es pas comme elle.

    Sarah: Mère, voyons! Je l’ai rencontrée, et elle est plutôt sympathique. Elle se fout de ce que les gens pensent d’elle. J’aimerais bien pouvoir le faire, moi aussi.

    Elle referme le magasine en soupirant d’envie.

    Louise : Ma chérie, sois raisonnable. Crois-tu vraiment que tu gagnerais des concours de beauté si tu négligeais ton apparence comme cette femme? Tu es la plus belle, tu as une vie de rêve. Qu’a cette femme que tu ne possèdes pas déjà!?

    La jeune blonde répond si bas que sa mère ne l’entend pas. Au fond, vaut mieux qu’elle n’entende pas.

    Sarah: La liberté…

    Louise : Excuse-moi, ma chérie, peux-tu répéter? Je n’ai pas entendu à cause de cette hideuse brune derrière moi.

    Sarah: Elle ne possède rien, mère.

    Louise: Et voilà. Ne revoit jamais cette femme sans classe. Si quelqu'un te voyait traîner avec elle, on devrait se taper la honte. Fais toujours bien attention. On ne peut pas se permettre de perdre notre rang. Ton père fait des affaires avec des hommes puissants qui ne supporteraient pas de devoir faire confiance à un homme qui n'a pas de contrôle sur sa fille. C'est pour lui qu'on doit faire des sacrifices, ma chérie. Rien d'autre n'importe. Des sacrifices. Penses-y toujours avant de faire quelque chose.

    Louise met la dernière touche à la coiffure de sa fille, et se recule en joignant ses deux mains au niveau de son menton, émerveillée par le résultat. Miss Sarah lève les yeux pour regarder le travail de sa mère. Elle a l’air fantastique, comme toujours. Elle se lève de sa chaise, et prend une robe longue rose pâle, qu’elle enfile en vitesse. Elle passe ensuite ses pieds dans des sandales, puis se tourne vers sa mère en la regardant dans les yeux. Louise regarde sa fille, les larmes qui lui montent aux yeux. Sa juge la plus sévère doit donner son verdict…

    Louise : Fabuleux !

    Sarah: Mère, j’en ai marre de ces concours. Je veux faire autre chose. Quelque chose de plus… Je sais pas…

    Louise : Cesse de dire n’importe quoi! Tu es née avec ça dans le sang. Ce serait idiot d’arrêter! On a mis trop d’énergie, de temps, et d’argent dans ces concours pour que tu abandonnes. Tu remporte tout! Regarde ces idiotes se battre sans même s’occuper de toi! Tu sais pourquoi! Parce qu’elles savent que la première place t’appartient. Elles se battent pour la deuxième place, rien d’autre!

    Sarah regarde partout autour, et constate qu’effectivement, personne ne s’occupe d’elle. Elles sont toutes occupées à s’engueuler entre elles, et la laissent tranquilles.

    Louise : Tu es prête?

    Sarah: Bien sûr, Mère.

    Louise : Alors n’oublie pas, tu souris. Le reste se fera tout seul. T’as déjà accumulé plus de points que les autres, juste avec le bikini. T’as la victoire assurée. Quand ils te poseront des questions, n’oublie pas…

    Sarah: Parler lentement et de me tenir droite en souriant. Je sais oui, mère. Vous me le rappelez à chaque fois.

    Louise : Je serai ici quand tu reviendras avec le ruban. Ton père serait si heureux de pouvoir être là! Il te trouverait magnifique et serait bien fier!

    Sarah: Mais il n’y est pas. À tout à l’heure, mère.

    Une femme entre dans la salle et cri pour enterrer les engueulades. C’est le moment de monter sur scène! Miss Sarah marche d’un pas sûr vers la porte, et laisse sa mère devant son miroir. Elle aura de quoi s’occuper en l’absence de sa fille. Son maquillage a besoin d’être rafraîchit. En suivant la femme, Miss Sarah revoit cette photo de Pétale, qui lui parait plus épanouie que quelque femme que ce soit dans ce concours. La jalousie lui prend. Pétale doit avoir le temps de visiter les pays dans lesquels elle voyage. Elle n’en a jamais l’occasion. Tout tourne autour de ces concours auxquels elle ne supporte plus de participer. Allez, on sourit, on monte sans tomber, et on revient avec la victoire. Il faut absolument qu’elle revoit cette rousse! Elle doit lui apprendre tout ce qu’elle sait faire dans le ring. C’est impératif. Concentre-toi, Sarah. Ramène ce ruban si tu ne veux pas en entendre parler pendant des années!
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    MessageSujet: Re: La beauté a un prix. La beauté a un prix. EmptyMar 8 Mai - 23:10

    ♥♥♥♥♥
    Il y a 3 ans
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    ♥♥♥♥♥


    Sarah rentre à la maison avec son ruban dans la main droite, et un bouquet de fleurs dans la main gauche. Gérard vient visiblement d’arriver, puisque ses valises n’ont pas encore été montée à sa chambre par la bonne. La blonde monte l’escalier en courant, avant de frapper trois petits coups sur la porte qui se trouve juste en haut, face à l’escalier. La porte s’ouvre lentement, et son père apparait, l’air sévère.

    Sarah: Pardon, père. Je voulais simplement vous embrasser pour vous souhaiter bon retour, et vous dire aussi que j’ai gagné le concours.

    Gérard saisit le ruban que sa fille lui tend, et ouvre la porte bien grande en regardant le ruban.

    Gérard : Entre, ma princesse, il faut que je te parle de quelque chose…

    La blonde s’exécute, et entre dans la pièce. Il s’agit d’un grand bureau, aux meubles en bois lourd imposants. Une tonne de papiers se trouve sur le bureau, mais ils semblent tous relativement bien classés malgré tout. Sarah s’installe sur le fauteuil face à celui de son père. Gérard s’assoit dans son fauteuil en souriant à sa fille, à qui il redonne le ruban.

    Gérard : Félicitations pour ta victoire.

    Sarah: Merci, père. Je l’ai ramenée pour vous.

    Pour lui, pour sa mère, les faits étaient qu’elle ne l’avait pas ramenée pour elle-même. Depuis un an déjà, aucune de ses victoires n’était pour elle. Elle se contentait de faire ce qu’on attendait d’elle, en souriant, hochant la tête à toutes les demandes de ses parents. Elle était contente de voir son père de retour. Il était parti depuis plusieurs semaines déjà! Elle est contente de voir la fierté qu’il éprouve de cette victoire. Ses yeux sont plongés dans ceux de sa fille. Il croise les doigts sur son bureau, et soupire longuement.

    Gérard : Tu le sais, on t’a empêchée de côtoyer des garçons depuis ton plus jeune âge. Dans notre famille, on épouse des gens de notre classe sociale. Des riches, donc. Les filles marient les garçons que leurs parents choisissent pour elles, et apprennent à l’aimer…

    Elle acquiesce d’un signe timide de la tête.

    Gérard : C'est comme ça que j'ai rencontré ta mère, comme on te l'a déjà raconté. Ça peut paraitre vieux jeu, aujourd’hui, mais c’est pour s’assurer que nos filles ont un mari convenable, qui ne fait pas tache à la famille…C'est la tradition. Tu comprends bien ça?

    Sarah: Oui, père.

    Gérard : Tu viens de fêter ton 20ème anniversaire – ton cadeau t’attend dans ta chambre – et il est temps que ta mère et moi, on trouve quel garçon te conviendra le mieux, ainsi qu’à la famille. Mon associé a un fils, deux ans plus vieux que toi, et je l’ai rencontré la semaine dernière. Ce jeune homme est très bien. Il est bien élevé, a une bonne éducation, il vient d’une bonne famille… Bref, je crois – et ta mère est d’accord avec moi – qu’il ferait un excellent mari pour toi, ma princesse.

    Sarah: Mais père! Je suis trop jeune pour me marier déjà!

    Gérard ricane doucement, et pose sa main sur celle de Sarah. Il continue de la regarder dans les yeux. Ce regard, imposant, qui a toujours fait dresser les cheveux de Sarah sur sa tête, celui qui annonce que si elle continue, il se fâchera… Elle se tait donc, pour laisser Gérard finir.

    Gérard : Je sais bien, voyons! Mais je veux quand même que tu le rencontre, ainsi que ta mère. Je te le dis, c’est le bon. Tu verras, il est drôle, sans être déplacé. Quand je lui ai montré une photo de toi, il en a eu pour 5 minutes d’affiler à balancer des compliments à ton égard. Tu aurais beaucoup aimé entendre ça.

    Sarah: Comment s’appelle-t-il?

    Gérard : Jean-Pierre.

    Sarah: D’accord…

    Elle peine à ne pas pouffer de rire en entendant le nom. Jean-Pierre… Et pourquoi pas Roger, ou Alphonse?

    Gérard : Il vient diner ici ce soir. Je t’ai acheté une nouvelle robe, et les chaussures qui vont avec. Porte ça, et les bijoux qu’on t’a offerts le mois passé. Tu as deux heures pour te préparer. Il sera bientôt là. Ne nous fait pas attendre, et tiens toi tranquille. Profite de cette soirée pour apprendre à connaître l’homme que tu épouseras.

    Sarah: Oui, père. Merci.

    Elle se lève et contourne le bureau, pour embrasser son père sur la joue. Elle va pour partir, mais est retenue par la main de son père, qui saisit son poignet.

    Gérard : Je t’avertis. Si jamais tu fais quoi que ce soit qui nuit à notre réputation…

    Sarah: Oui, je sais, père. La punition pour avoir déshonoré votre nom sera assez grande pour que je m’en souvienne jusqu’à la fin de mes jours.

    Gérard : Parfait. Allez, va te préparer.

    Sarah: Oui, père.

    Elle sort du bureau en marchant lentement, puis referme la porte derrière elle. Elle serre les dents, furieuse de ce qu’elle vient d’entendre, et surtout, inquiète.

    ♥♥♥♥♥


    Le hall est illuminé par la lumière, au moment où Sarah descend l’escalier, vêtue d’une petite robe blanche qui lui arrive juste en dessous des genoux. La robe est munie d’une large ceinture rouge, et les chaussures qu’elle porte sont, elles aussi, rouges. Ses cheveux sont détachés et tombent sur ses épaules. Elle porte des boucles d’oreilles, un collier et un bracelet assortis, qui comptent de nombreux diamants. Les parents de la blonde sont debout, juste à côté du bas de l’escalier, habillés chics comme à leur habitude. Ils regardent leur fille descendre les dernières marches. Louise admire le spectacle avec émotion. Sa fille est magnifique! Gérard, lui, semble plus stressé face au plan qu’il a établi qu’autre chose. Il regarde sa montre, et en même temps, la sonnette de la porte retentit. Gérard va ouvrir, faisant signe à la servante qu’il s’occupe d’accueillir son invité. Une poignée de main chaleureuse est échangée entre les deux hommes avant même que Jean-Pierre n’entre dans la maison. Sarah regarde sa mère, paniquée. Louise la rassure d’une simple claque sur le bras, qui ne fait pas assez de bruit pour être entendue, mais qui promet pire si elle n’arrête pas de se mordiller la lèvre. La blonde regarde Jean-Pierre entrer, un bouquet de roses dans la main. Sans être vue, elle lève les yeux au plafond.

    Elle le regarde des pieds à la tête pendant qu’il échange des banalités sur la maison avec Gérard. Il n’est pas particulièrement beau. Elle irait même jusqu’à dire qu’il est ordinaire. Il est maigre, sans carrure. Ses cheveux, entre le blond et le roux, sont très courts. Ses vêtements sont un poil trop grand, et ses chaussures… Ne méritent pas de compliment. Il finit par la regarder, un sourire niais accroché aux lèvres. Le genre de sourire qui dit tout sur une personne. Beau parleur cachant un idiot. Le genre de personnes qui sait paraitre pour ce qu’il n’est pas. Sarah le trouve un peu efféminé dans sa démarche, alors qu’il s’approche d’elle en lui tendant le bouquet. Des roses… rouge… Tellement cliché!


    Jean-Pierre : J’ai pensé à vous en les voyant. Je me disais qu’elles étaient aussi belles que vous l’êtes.

    Sarah: C’est gentil! Merci!

    Elle sourit autant qu’une personne dans cette situation peut le faire. Encore plus cliché… Jean-Pierre, portant un nom stupide, vient de lui offrir les deux pires clichés qu’elle n’a jamais vus. Et ses parents fondent devant ça. Il va jusqu’à embrasser la main de Louise, qui regarde Gérard avec surprise. Sarah refile le bouquet à la première bonne qui passe dans le coin.

    Sarah: Si on passait à table? Je suis affamée! La journée a été tellement chargée que j’ai presque rien mangé…

    Gérard : Oui, bonne idée ma princesse.

    Les parents partent les premiers, et les jeunes les suivent. Jean-Pierre offre son bras à Sarah, qui fait semblant qu’elle n’a rien vu, et marche d’un pas rapide vers la salle à manger. Il la suit donc, content que personne n’ait vu le vent qu’il vient de se prendre en pleine face. Sarah est bien décidée à en finir au plus vite avec ce repas qui s’annonce d’un ridicule sans bornes.

    ♥♥♥♥♥


    Le repas s’est passé comme Sarah l’imaginait. Les hommes ont discuté ensemble, sans laisser place aux femmes. Ils ont parlé politique, affaires, sports… Gérard a posé une tonne de questions à Jean-Pierre, qui répondait, en bon petit chien qu’il est. Maintenant, Sarah se retrouve toute seule avec l’invité de son père dans le salon. Elle ne dit rien, ne le regarde même pas. Lui, de son côté, ne peut décrocher ses yeux d’elle. Sarah sait que ses parents sont en train de parler du « futur couple parfait » dans le bureau de son père.

    Jean-Pierre : Votre père m’a dit que vous participez à des concours de beauté… Ce doit être dur d’être jugé sur son apparence, non?

    Sarah: Tu sais… C’est le cas dans la vie de tous les jours sans que tu t’en rendes compte. Au moins, là-bas, je sais que je suis jugée.

    Jean-Pierre : J’imagine mal ce que ça fait d’entendre ce qu’il y a à dire sur soi-même…

    Sarah: Tu veux essayer?

    Jean-Pierre, amusé à l’idée de savoir enfin ce que cette fille pense de lui, sourit à pleines dents et se redresse sur le sofa.

    Jean-Pierre : Pourquoi pas, tiens!

    Sarah: D’accord.

    Elle le regarde attentivement, l’air aussi sérieux que possible.

    Sarah: Tu vois, tu es entré et j’ai commencé à te chercher quelque chose de mignon… Le truc c’est que j’ai absolument pas trouvé, et encore maintenant je cherche. Tu es encore plus faux qu’il le serait de dire que la terre a une forme de cube. Si t’es ici en ce moment, c’est parce que mon père juge que tu es digne de faire partie de notre famille. Crois-tu réellement que si j’avais le choix, j’épouserais un homme repoussant non seulement physiquement, mais aussi mentalement? Ton numéro a peut-être marché avec mes parents, mais pas avec moi. Comparer ma beauté à celle de banales roses rouges, c’était le bouquet et c’est le cas de le dire. Demain, ces roses risquent d’être déjà mortes. La seule chose que tu m’inspires, c’est la pitié. Je te le dis, et ça arrivera… On ne se mariera jamais. M’entends-tu? Je ne supporterais pas de te voir chaque matin en ouvrant les yeux. Ça me foutrait la nausée. Et je t’épargne ce que le fait de t’entendre m’appeler « chérie » ou « mon amour » pourrait provoquer sur moi. Juste l’idée que tu puisses vouloir me toucher me donne envie de crever sur le champ.

    Elle parle en le regardant dans les yeux, sans arrêt. Le sourire de Jean-Pierre s’efface lentement. Le ton que la belle emploie est plutôt dur.

    Sarah: Je sais que tu vas essayer de parler de ce que je viens de dire à mon père. Mais si jamais il arrive et me dit que tu l’as fait, je lui dirai que tu dois délirer parce que tu ne te juges pas assez bon pour moi, comme pour ma famille. Et il me croira. Il repartira en voyage, et essaiera de te rassurer, de te faire prendre conscience que tu as bel et bien ta place dans la famille. Et là, tu passeras pour un homme sans couilles – ce que tu es, visiblement – qui freak à l’idée de se retrouver avec une femme aussi parfaite que moi. Je continuerai de faire ce que je dois faire quand mes parents seront avec nous, mais aussitôt qu’ils ont le dos tourné, je t’assure que je ne ferai qu’à ma tête. Je te repousserai autant qu’il est possible de le faire. Si tu essaie de me toucher, de m’embrasser ou de faire quelque mouvement vers moi que ce soit, je te jure que tu le regretteras. Je sais que ton père tient à son nom à peu près autant que le mien. Il n’apprécierait certainement pas que son fils se voit mêlé à un scandale. Et crois-moi, un scandale, je peux t’en foutre tout un. Maintenant, tu m’excuseras, je dois aller faire croire à mon père que tu pourrais devenir l’homme de ma vie un de ces quatre. Tu connais le chemin vers la sortie?

    Jean-Pierre : Oui…

    Il est vraiment détruit après avoir entendu tout ça sortir si rapidement de la bouche de Sarah. Elle se lève et replace sa robe, avant de sortir du salon. Il fait de même et se dirige vers la porte d’entrée, qu’il emprunte pour sortir. Sarah monte l’escalier et frappe à la porte du bureau de son père. Elle sourit quand on lui ouvre la porte.

    Gérard : Tu n’es pas avec ton invité, ma princesse?

    Sarah: Il vient de partir. Si vous permettez, je file prendre un bain et me coucher. Je suis fatiguée.

    Gérard : D’accord.

    Louise : Comment tu le trouves?

    Sarah: Parfait! Bonne nuit.

    Elle referme la porte, et se dirige vers sa chambre, un sourire en coin aux lèvres. Sarah 1 – Parents 0.
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    MessageSujet: Re: La beauté a un prix. La beauté a un prix. EmptyMer 9 Mai - 0:20

    ♥♥♥♥♥
    Quelques mois plus tard
    Québec city, Québec
    Signature d’autographes de la SOW
    ♥♥♥♥♥

    Ça fait plusieurs heures déjà que Pétale est assise avec Draven derrière cette table. Ils ont signé un nombre impressionnant d’autographes, puisqu’il y a eu foule, comme toujours. La rousse commence à être fatiguée, et ça se voit dans le regard qu’elle lance à l’approche d’un homme qui ne fait pas la file et va se planter devant la table.

    L’homme : Pétale Orientale?

    Pétale : Va faire la file, ducon. Tu vois pas que les autres sont là depuis des heures?

    L’homme : Veuillez me suivre…

    En voyant l’homme faire un mouvement vers Pétale, Draven se lève d’un bond, faisant tomber sa chaise derrière lui, et provoquant des murmures dans la file d’attente. Il grogne, et l’homme doit faire signe à 2 de ses collègues pour venir l’aider. Ils ne savent pas à quoi s’attendre de la part d’un vampire furieux qui protège sa partenaire.

    Pétale : Laisse, Draven, je viens de comprendre… Le prêtre a déposé une plainte de harcèlement, j’imagine? Remarquez, ça n’a absolument rien d’étonnant.

    L’homme : Veuillez nous suivre, s’il-vous-plait. Et dites à votre ami de se calmer.

    Draven fusille les trois hommes du regard, et Pétale doit s’accrocher à son bras pour le retenir. Il finit par la regarder dans les yeux, et se calme presque sur le champ.

    Pétale : Calme-toi, je vais m’occuper de ça, et je viendrai te rejoindre à l’hôtel…

    Elle l’embrasse langoureusement, avant de suivre les trois hommes.

    Pétale : Excusez-moi, messieurs dames, mais je dois régler un petit problème urgent… Je sais, je sais, vous êtes tous déçus, mais dites ça au prêtre qui n’apprécie pas qu’une femme se glisse dans son lit pendant la nuit. Je vous tire ma révérence. Prenez soins de mon partenaire!

    Les gens qui attendaient en ligne réagissent en maudissant l’arrestation qui vient d’avoir lieux sous leurs yeux. La rousse gambade presque à côté des hommes vêtus de costumes et les regarde en riant.

    Pétale : J’ai déjà été arrêtée, mais jamais pour avoir eu envie de coucher avec un homme… C’est quoi le pire qui peut arriver? J’vous le dis tout de suite, hors de question qu’on fasse un périmètre autour de lui, j’ai des matchs à gagner face à lui!

    L’homme : Vous n’êtes pas en état d’arrestation, Miss Orientale.

    Pétale ne semble pas comprendre, mais continue tout de même de suivre les trois hommes jusqu’à l’extérieur, où une voiture de luxe noire attend.

    Pétale : Je comprends pas très bien… Quand est-ce que vous allez m’expliquer?

    L’homme : On ne vous expliquera rien. Quelqu’un s’en chargera pour nous dans la voiture.

    Ils arrivent justement devant la voiture, dans laquelle ils font monter Pétale, pratiquement de force. La rousse rouspète quelques secondes avant de tourner la tête vers sa gauche et d’y voir une belle blonde. Son corps est mince, ses jambes étonnamment longues, ses yeux sont rivés sur la lutteuse. Elle a l’air gênée, et tente de le cacher. Son visage dit quelque chose à Pétale, mais elle n’arrive pas à mettre le doigt sur l’endroit où elle l’a vue.

    Pétale : Okay, rassure-moi. Dis-moi qu'on a pas couché ensemble et je t’ai pas plantée là comme une conne?!

    Sarah: Non.

    Pétale soupire, visiblement très soulagée de ne pas être tombée sur un freak qui veut lui faire payer son abandon.

    Sarah: Je suis désolée de la façon dont je vous ai amenée ici, mais je voulais absolument vous parler…

    Pétale : On s’est déjà vues, non? J’arrive pas à me souvenir où, mais je suis certaine qu’on s’est déjà vues…

    Sarah: On s’est parlé quelques minutes à votre sortie d’un show…

    Pétale : Attend… Sarah? C’est bien ça?

    Sarah semble surprise qu’elle se souvienne de son nom, au nombre de personnes qu’elle croise chaque jour dans le cadre de son travail.

    Sarah: Oui!

    Pétale : J’oublie rarement le nom qui va avec le visage… C’est les circonstances d’une rencontre qui m’échappent le plus souvent. Alors, qu’est-ce qui me vaut l’honneur d’être pratiquement kidnappée pendant que je signe des autographes, Sarah!?

    Sarah: Je voudrais que vous m’appreniez à lutter.

    Pétale pouffe de rire, sans même essayer de se retenir. Elle regarde la femme à côté d’elle de la tête aux pieds.

    Pétale : Impossible. Je suis désolée, mais je crois pas que t’aie ce qu’il faut pour…

    Sarah: Mais laissez-moi vous expliquer pourquoi!

    Pétale soupire, et fait signe à Sarah de continuer.

    Sarah: J’aimerais être aussi libre que vous l’êtes, Pétale. J’envie cette liberté avec laquelle vous vivez chaque jour… Chez moi, j’étouffe un peu plus à chaque minute. On me laisse rien faire qui pourrait être considéré comme un danger. Mes parents sont vieux jeu, et pensent que je devrais épouser un homme que je n’aime pas, parce qu’il est d’une famille presqu’aussi riche que la nôtre. J’ai pas envie de rester avec eux et de faire ce qu’ils veulent me voir faire. Vous êtes bien placée pour comprendre ça, non? J’en peux plus! Je regarde vos matchs en rêvant d’être à votre place. J’aimerais tellement pouvoir voyager partout dans le monde et me battre pour gagner et devenir la meilleure! Je sais que je peux le faire! Il me faut juste quelqu’un pour m’apprendre…

    Pétale continue de la dévisager, un sourire à peine voilé accroché aux lèvres. Sarah le remarque, mais continue malgré ça. Pétale est en train d'étudier la jeune femme avec une attention méticuleuse. Elle cherche une faille à cette sincérité, mais n'en trouve aucune. La seule chose qu'elle voit, c'est une passion sincère, doublée d'une personnalité forte, étouffée au creux de la blonde.

    Sarah: Je suis quelqu’un qui apprend vite, vous ne perdrez pas votre temps en m’entraînant. Je vous en supplie, Pétale… Donnez-moi au moins une chance de vous prouver que ce que je dis est vrai. Je ferai ce que vous voulez pour que vous m’enseigniez comment lutter…

    La rousse finit par céder. Les yeux de la blonde sont remplis d’une détermination rare, et ça lui plait. Elle acquiesce d’un signe de tête, et la blonde fait signe au chauffeur qu’ils peuvent partir.

    Pétale : On va où, au juste?

    Sarah: J’ai une dernière chose à vous demander. Mon père n’acceptera jamais de me laisser arrêter les concours de beauté pour la lutte. Il ne voudra jamais m’écouter. Vous, il vous écoutera.

    Pétale : Et pourquoi il m’écouterait moi?

    Sarah: Parce que vous pouvez convaincre n’importe qui que n’importe quoi est possible.

    Pétale : Je vais essayer, Sarah, mais je te promet rien. S’il refuse, je ne vais pas lui tordre un bras…

    Sarah: Vous saurez trouver les mots…

    Bien sûr. Pétale trouve toujours les mots... Ou les silences accompagnés de gestes. Ses regards pénétrants ont toujours pu déceler les faiblesses des gens, qu'elle a fini par tourner à son avantage avec une facilité déconcertante. Pour elle, tout le monde est un jouet, qu'elle manie à la perfection. Le père de cette fille n'est qu'une nouvelle marionnette, à qui elle s'apprête à faire faire ce qu'elle veut. Juste comme ça.


    ♥♥♥♥♥
    Le même jour
    Québec city, Québec
    Résidence Familiale
    ♥♥♥♥♥


    Gérard se trouve dans son bureau, en train de parler au téléphone pour réserver dans un des hôtels les plus chers de Vegas. Il doit s’y rendre pour affaires, et en est sans contredit très content. Un important contrat doit être sur le point d’être signé. Un coup qui promet de rapporter des millions, si tout se passe bien. Au moment où il raccroche le téléphone après avoir remercié brièvement l’employé à qui il parlait, on frappe à la porte.

    Gérard : Entre, ma princesse!

    La porte s’ouvre, et Sarah apparait devant son père. Elle semble inquiète, et ça se voit. Gérard la regarde attentivement, puis retire ses lunettes de sur son nez.

    Gérard : Tu te sens bien? Tu es un peu pâle… Fais-tu de la fièvre? Veux-tu un médecin?

    Sarah: Non, père. C’est rien, ne vous en faites pas. Quelqu’un est là pour vous.

    Gérard : Ne me dis pas que j’ai oublié un rendez-vous!

    Il remet ses lunettes en vitesse et consulte son agenda. Non, aucun rendez-vous avant quelques heures. Il relève les yeux et enlève à nouveau ses lunettes qu’il pose sur son bureau.

    Sarah: Non, c’est pas quelqu’un pour votre travail, père… C’est une… Une amie à moi, qui souhaite vous rencontrer et vous parler de quelque chose.

    Gérard : Ah! D’accord! Fais-la entrer, ma princesse. J’ai du temps devant moi, je veux bien faire sa connaissance.

    Sarah se pousse de l’embrasure de la porte, et Pétale entre d’un pas sûr dans le bureau, où elle ne cadre absolument pas. Son style vestimentaire, ses tatouages, sa cicatrice sur l’avant bras qui saute aux yeux, rien sur cette femme ne cadre dans le décor. Et ça n’a pas l’air de la déranger plus qu’il ne le faut, puisque sans y être invitée, elle se laisse tomber sur l’un des fauteuils devant le bureau de Gérard.

    Gérard : Sarah? Ma princesse, qu’est-ce que c’est que ce cirque?

    Sarah: Je vous laisse discuter. Désolée.

    Elle referme la porte du bureau sans rien ajouter. Pétale devine qu’elle est en train de ricaner, de l’autre côté.

    Pétale : Bonjour monsieur! Je me présente, Pétale Orientale, lutteuse professionnelle.

    Gérard : Vous appelez ça une profession?

    Pétale : Parfaitement, monsieur. Mais si vous préférez, vous pouvez me voir comme une artiste, ça m’importe bien peu. Le ring est ma toile, ma victoire mon œuvre.

    Gérard : Pour l’amour de dieu, voulez-vous m’expliquer ce qui se passe présentement? Pourquoi diable Sarah vous a-t-elle amenée ici, où vous n’avez pas votre place?

    Pétale regarde l’homme dans les yeux. Son regard est brûlant, et l'homme peine à s'en défaire. Elle a plus de nerfs que lui, et ça se voit quand il brise enfin le contact visuel, provoquant un sourire sur le visage de la rousse.

    Pétale : Votre fille en a plein le cul des concours de miss nunuche. Elle veut changer de passe-temps. Et elle m’a demandé de l’entraîner à faire mon art. Mais pour ça, je dois avoir votre permission.

    Il la regarde à nouveau, dans les yeux. Cette drôle de femme est en train de lui dire que sa fille veut devenir aussi barbare qu’elle!? Pétale fait tourner une mèche de cheveu entre ses doigts, en ne quittant pas l’homme du regard.

    Pétale : Réfléchissez-y quelques secondes, au moins…

    Gérard : C’est tout réfléchi. Il est hors de question que ma fille fasse une activité aussi… Peu féminine.

    Pétale : Soyons sérieux un peu… Voulez-vous?

    Il ne répond rien, et Pétale sourit.

    Pétale : Ça fait des années que je lutte, et vous pensez vraiment que je ne suis pas féminine? Franchement, regardez…

    Elle se lève et place ses deux mains sur le bureau de Gérard, qui reste de marbre… en apparence. En réalité, il trouve cette femme très féminine. Mais le dire serait comme avouer que son argument principal ne vaut rien. Pétale garde ses yeux plongés dans les siens, et monte littéralement sur le bureau. Elle le traverse lentement, avant de placer ses jambes de chaque côté du haut du corps de Gérard.

    Pétale : Je ne suis pas assez femme?

    Gérard ne dit rien, et Pétale continue de sourire, avant de lui passer la main dans les cheveux, doucement, puis elle agrippe la chevelure de l’homme, sauvagement. La rousse sait que les hommes, riches ou pauvres, sont tous pareils, et finissent par lui donner ce qu’elle veut, si elle insiste assez.

    ♥♥♥♥♥


    Sarah est redescendue au salon pendant que Pétale parle à son père. Elle est assise devant ce piano, dont personne ne joue jamais. Elle regarde l’instrument, en soupirant d’impatience. Elle n’est pas aussi sûre que tout à l’heure que c’était une bonne idée. Son père lui ferait sûrement regretter ce qu’elle venait de lui faire subir aussitôt que Pétale serait partie. Heureusement que sa mère était sortie pour la journée… Elle est soudainement tirée de ses rêves par quelqu’un qui vient s’asseoir à côté d’elle. Pétale ne la regarde pas une seule seconde, et commence à jouer du piano. Sarah est d’abord étonnée, mais la rousse ne la regarde toujours pas.

    Sarah: Il est fâché?

    Pétale : Du tout. Il était d’excellente humeur quand je l’ai quitté.

    Sarah: Qu’est-ce qu’il a dit?

    Pétale : Il est d’accord.

    Sarah regarde la rousse, la bouche entrouverte. Elle n’y croit pas.

    Sarah: Pardon?

    Pétale : Il est d’accord pour que je t’entraîne.

    Sarah: Pour vrai? C’est pas des blagues?

    Pétale répond d’un signe de tête. C’est pas des blagues. Sarah se lève d’un bond, et la rousse continue sa mélodie.

    Sarah: Vous lui avez dit quoi?

    Pétale : Rien de spécial. Il s’est montré compréhensif vis-à-vis de tes désirs, c’est tout.

    Sarah: Merci! Merci! MERCI! Mon dieu! Qu’est-ce que je pourrais faire pour vous remercier assez?

    Pétale : Apprends vite, et bien. C’est tout ce que je te demande, Sarah. Maintenant, j’apprécierais qu’on me reconduise à l’hôtel. J’ai apprécié la visite et tout, mais je dois me préparer pour botter des culs.

    Sarah: Oui, bien sûr! Venez, je vous accompagne à la porte.

    Pétale s’arrête de jouer, et fait un grand sourire en se relevant.

    Pétale : Non, ça ira. Ne me déçois pas, Sarah…

    Sarah: C’est promis!

    La rousse part, sans rien ajouter. Sarah la regarde partir, et jubile littéralement. Elle a envie de monter, et de sauter au cou de son père pour le remercier de lui permettre de faire quelque chose de nouveau. Mais Gérard n’apprécierait pas d’être encore dérangé, et elle le sait. Elle reste donc où elle est, cherchant ce que Pétale a bien pu dire à son père pour qu’il accepte. Après tout, cette femme est capable de tout. Est-ce vraiment important, au fond? Gérard a accepté, c’est ce qui compte. Elle se lève et sort de la pièce, dans le but de se rendre à sa chambre. Sa mère reviendra bientôt, et elle ne pourrait lui cacher sa joie. Elle préfère que son père lui annonce lui-même sa décision. Sarah sait que Louise ne remet jamais en question une décision de son père… Personne ne le fait, d’ailleurs.
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    MessageSujet: Re: La beauté a un prix. La beauté a un prix. EmptyMer 9 Mai - 0:31

    ♥♥♥♥♥
    7 Janvier
    Angleterre
    Salon de Miss Sarah
    ♥♥♥♥♥


    Les lumières sont toutes éteintes, la maison est plongée dans le silence le plus total. À travers la fenêtre, on voit les phares d’une voiture. La pièce est un peu plus claire, et on peut distinguer deux silhouettes. L’une est mince, debout dans un coin de la pièce, tandis que l’autre, un peu plus carrée, est assise dans un fauteuil en cuir. Le bruit d’une porte qu’on ouvre avant de refermer accompagne le départ des phares. Sarah vient de rentrer. On entend le tintement de ses clés qui sont posées sur un meuble, puis le bruit de ses talons qui frappent le plancher à mesure qu’elle avance dans la maison, en direction du salon. Elle allume la lumière, et sursaute en voyant son père assis dans le fauteuil. Elle fait le tour de la pièce des yeux, et remarque Jean-Pierre, qui bouille sur place, littéralement.

    Gérard : Bonsoir, Sarah.

    Jean-Pierre : T’arrives d’où comme ça? HEIN!

    Il la pointe d’un doigt accusateur. En fait, il pointe plus ce qu’elle porte qu’il ne la pointe elle. Sarah porte la robe et les chaussures que lui a offertes Syd. Elle fronce les sourcils en retirant une mèche de cheveux de son visage, d’une main tremblante. C’est à peine si elle ose regarder son père, qui lui jette ce regard qu’elle redoute tant. Celui qui lui glace le sang chaque fois qu’elle le voit.

    Sarah: Ça regarde personne, d’où j’arrive.

    Jean-Pierre : Bien sûr que ça me regarde! T’es ma fiancée, ma promise! Tu rentres au milieu de la nuit, PUTAIN! Je ne vais certainement pas rester les bras croisés en sachant que t’es infidèle, souillée et je n’sais quoi encore!

    Sarah: On n’est pas fiancés.

    Jean-Pierre : Si!

    Gérard : Il a raison, Sarah. Vous l’êtes.

    L’homme a parlé sur un ton tellement calme qu’il en est encore plus inquiétant. Sarah baisse les yeux quelques secondes et ricane silencieusement.

    Sarah: D’accord, alors. Où est ma bague?

    Elle fait ce sourire arrogant qu'elle arbore pratiquement en permanence, et Jean-Pierre ignore intentionnellement la question.

    Jean-Pierre : OÙ étais-tu?

    Sarah: Sortie, il me semble que c’est une évidence.

    Jean-Pierre : Avec QUI?

    Les yeux de Sarah croisent brièvement ceux de son père, et elle préfère planter les siens dans ceux de Jean-Pierre, beaucoup moins intimidant.

    Sarah: Un homme. Un vrai je veux dire. Pas un échantillon risible comme vous, mon cher futur époux.

    Gérard se lève lentement, plaçant une main devant Jean-Pierre, qui a clairement envie d’aller frapper la blonde pour lui effacer ce sourire des lèvres. En voyant son père s’interposer, Sarah arrête de sourire.

    Gérard : Laisse-moi m’occuper de ça, Jean-Pierre.

    Le fiancé frustré renifle et tourne le dos à Sarah, avant d’aller frapper un bon coup de pied dans le mur pour évacuer sa frustration. Gérard s’approche de sa fille, qui fige littéralement sur place. Il lui met une main sur la joue et lui caresse le visage avec le pouce. Son regard est doux. Celui d’un père aimant sa fille plus que tout. Le malaise de Sarah est visible à des kilomètres à la ronde.

    Gérard : Ma princesse… Écoute-moi. Tu refuse de nous parler, à ta mère et moi, depuis la dernière fois… Tu devrais la voir, elle est détruite. Je n’aime pas la voir aussi dévastée. Elle se fait du souci pour toi. JE me fais du souci pour toi. On veut ton bien. Tu refuses de nous laisser s’occuper de toi comme de bons parents. Pourquoi tu nous fais ça après tout ce qu’on a fait pour toi?! Je te demande pas la lune, juste d’épouser Jean-Pierre. Ça, et revenir à Québec. Abandonne cette idée irrationnelle que tu as de faire ce métier. Ça ne serait que positif, pour tout le monde.

    Sarah: Si je comprends bien, vous voulez que je laisse ma vie de côté pour en faire profiter les vôtres?

    Gérard : Bien sûr que non, ma chérie. Jamais je te demanderais ça! Non… Ce que je veux, c’est plutôt que tu réoriente ta vie dans une direction qui te sera autant profitable qu’à tout le monde autour de toi. Pourquoi vouloir risquer de perdre ta beauté dans un ring, hm? T’as déjà manqué de quelque chose, à la maison? T’as pas besoin de travailler, on est riches. Et tu hériteras de tout ça quand le temps sera venu... Si bien sûr tu épouses Jean-Pierre.

    Sarah ne dit rien, et regarde son père. Il retire sa main de la joue de sa fille, et la regarde quelques secondes, avant de s’en éloigner lentement.

    Sarah: Vous parlez de moi comme d’un objet, père. Je ne suis pas une marchandise qu’on peut vendre au premier qui a les poches assez pleines pour se la payer.

    Jean-Pierre éclate dans un grand rire se rapprochant du psychopathe.

    Jean-Pierre : Va dire ça à Syd Filmore, alors!

    Le visage de la blonde est traversé par l’incompréhension, et Jean-Pierre fuse vers elle. Arrivé à sa hauteur – ou presque, puisqu’il est plus petit qu’elle – il lui attrape le bras dans une poigne plutôt solide, surtout vu comment il est frêle. Sarah grimace de douleur, mais n’essaie même pas de se débattre, trop apeurée par son père.

    Jean-Pierre : Tu fais l’innocente, Sarah? Tu crois vraiment qu’un bon à rien comme lui s’intéresse à toi pour autre chose que ton cul? T’es rien d’autre que sa pute de luxe, Sarah! Rien d’autre! T’es un putain d’objet qu’il peut manier à sa guise! Et toi, en idiote que tu es, tu lui donne ce qu’il veut. Tu le vois comme un dieu, dans l’espoir qu’il ne t’abandonne pas! Tu crois qu’il t’aime? Qu’il se soucie de toi autant que nous?

    Il ne voit pas venir la gifle, qui frappe solidement sa joue. La surprise est si grande qu’il relâche son emprise sur la jeune femme et s’en éloigne en se tenant la joue, sous le choc d’une réaction si violente. La Sarah qu’il a connue était docile, en tout cas, en présence de son père. Gérard, lui, ne s’éloigne pas. Il se rapproche de sa fille, qui elle recule lentement, jusqu’à être adossée au mur. Le père attrape sa fille à la gorge, et serre si fort qu’il lui frappe la tête contre le mur. La blonde cherche son air, et attrape le poignet de son père avec ses deux mains, dans l’espoir de lui faire lâcher son cou.

    Gérard : Tu n’es qu’une traînée, exactement à l’image de ta mère!

    La fureur est plus forte que la peur, visiblement, puisque Sarah n’arrive vraiment pas à faire lâcher la main de son père. Il la regarde dans les yeux, alors qu’elle ne voit plus grand-chose, à cause des larmes qui lui sont montées aux yeux.

    Gérard : Si j’avais pas besoin de ce mariage, je te tuerais. T’es une honte, une nuisance pour ma carrière!

    Il finit par relâcher. Sarah tousse, penchée légèrement vers l’avant. Son père lui envoie une gifle du revers de la main, et Sarah, déjà affaiblie, perd l’équilibre. En tombant, elle se frappe durement la tête contre le mur, et s’écrase sur le sol, inconsciente.

    Gérard : Attend qu’elle se réveille, et viens me rejoindre dans la voiture.

    En se frottant la main, il sort de la maison, sans même vérifier l’état de sa fille. Jean-Pierre est figé sur place, et la regarde, inquiet. Jamais il n’aurait cru que ça irait si loin. Il ne voulait pas de mal à Sarah, juste lui faire comprendre qu’elle devait l’épouser LUI.

    Jean-Pierre : Sarah?

    Rien. Il s’approche avec précautions, et la retourne sur le dos. Le corps de la belle est mou, mais elle respire.

    Jean-Pierre : Sarah!

    « Sarah? »

    Jean-Pierre se redresse à toute vitesse et fait quelques pas vers l’arrière. Cette voix n’était ni la sienne, ni celle de Gérard. Comme attiré par la lumière dans le salon, Syd entre dans la pièce, en interrompant la phrase qu’il avait commencée « T’as oublié ton sac à… ». En voyant Sarah couchée par terre, il serre les poings et arpente la pièce des yeux. Il remarque Jean-Pierre, qui panique sur place, coincé dans le salon. La seule issue se trouve derrière le champion, qui le dévisage d’ailleurs avec un drôle d’air.

    Jean-Pierre : Je peux vous expliquer! C’est pas ce que vous croyez…

    Syd lance le petit sac sur le sofa, et s’approche de Sarah en gardant un œil mauvais sur Jean-Pierre. Il a les dents serrées, et l’envie de sauter à la gorge de cet homme est forte. Mais il préfère vérifier l’état de la blonde.

    Jean-Pierre : Je ferais mieux d’y aller… Vous vous occupez d’elle?

    Sans attendre de réponse, Jean-Pierre se précipite aussi vite que possible vers la sortie, mais se voit bloquer le chemin par un Filmore étrangement silencieux. Le regard est long, menaçant comme pas un. La droite que le lutteur envoie est tout aussi violente que ses pensées le sont sans doute à l’instant où son poing rencontre la mâchoire de l’autre homme. Jean-Pierre se voit forcé de reculer sous l’impact, et trébuche contre la table basse, faisant tomber tout ce qui se trouve dessus. Filmore en profite pour lui envoyer son pied dans les côtes, puis lui frappe la tête sur la table. Il laisse tomber Jean-Pierre par terre, et lève le poing en tenant l’homme à la gorge, penché sur lui. Jean-Pierre supplie Syd de le lâcher, mais c’est une voix étouffée qui arrête le champion dans son geste.

    Sarah: Syd?

    Filmore tourne la tête vers la blonde, qui est à moitié assise, en se tenant la tête. Il se relève, envoie un dernier coup de pied à Jean-Pierre, qui se met à tousser, et va aider Sarah à se remettre sur pieds. Jean-Pierre profite de ce temps pour se relever aussi, et titube vers la sortie, paniqué qu’il est. L’envie de lui en remettre une couche se lit sur le visage du champion, mais il préfère aider Sarah à s’asseoir sur le sofa.

    Syd Filmore : C’était qui, ça?

    Sarah reste silencieuse, en se tenant toujours la tête. L’impact avec le mur a endolori son crâne entier. Elle regarde Syd sans pouvoir faire sortir un seul mot. Les yeux de la blonde sont emplis de larmes qu’elle n’a même pas la force d’essayer de retenir. Elle regarde son ami, devenu flou, mais détourne vite le regard. Il l’étourdit, à marcher de long en large.

    Syd Filmore : Je crois que je suis en droit de savoir à qui je dois botter le cul encore plus fort. Dis-moi qui c’est, Sarah! Ce bon à rien t’a frappée! Tu ne vas quand même pas le laisser s’en sortir sans rien! JE ne vais pas le laisser s’en sortir sans rien! T’imagine ce qu’il aurait pu faire après? Va savoir ce qu’il avait en tête avant que j’entre!

    Sarah: Rien du tout.

    Syd Filmore : Comment, rien du tout?! Vas-tu finir par me dire qui c’était?

    Sarah attrape le poignet de Syd, et le fait s’asseoir à côté d’elle.

    Sarah: Jean-Pierre. Mon… fiancé. En quelques sortes en tout cas.

    Syd Filmore : On peut dire que tu sais les choisir! Un batteur de femmes! Je te croyais plus intelligente que ça, Sarah!

    Sarah: Crois-tu vraiment que j’aurais choisi un mollasson comme lui? Franchement Syd, l’as-tu regardé? Il est petit, sec, faible et repoussant par-dessus le marché. Non, c’est pas tout à fait le genre d’homme que je rêve de marier. Marier un loser, tu parles d’un avenir prometteur!

    Syd Filmore : Comment tu peux dire qu’il aurait rien fait?! Il t’a quand même assommée, que je sache…

    Sarah: Jean-Pierre ne m’a pas frappée. Il a trop besoin de moi pour me faire quoi que ce soit. S’il ne m’épouse pas, il n’aura pas le paquet d’argent de mon père.

    Syd Filmore : Tu vas me dire que tu t’es assommée toute seule?

    Sarah retire sa main de son crâne. La douleur est moins intense, mais toujours présente. Elle regarde Syd dans les yeux. Son image lui est redevenue aussi claire que possible.

    Sarah: C’était mon père.

    Syd ne comprend pas. Sarah se doutait que ce serait trop compliqué. Elle regrette déjà d’avoir parlé. Maintenant elle devra tout déballer. Syd est comme elle, il ne démordra pas tant qu’il ne saura pas. Quand il est arrivé, il n’y avait que Jean-Pierre. Il ne quitte pas la blonde des yeux, et essuie une larme sur le visage de la jeune femme avec son pouce.

    Syd Filmore: Faut que tu m’explique tout ça.

    Sarah: J’espère que t’es pas pressé. C’est une très longue histoire qui se raconte pas en 5 minutes.

    Syd Filmore : Tu croyais quand même pas que j’avais l’intention de repartir et de te laisser toute seule ici!? T’as tout le temps qu’il faudra pour tout me raconter. Je reste ici.

    Sarah: T’es pas obligé tu sais… Ça m’étonnerait qu’ils reviennent avant un bon moment. Mon père n’est pas du genre impulsif. Il reviendra quand il aura trouvé un plan pour me convaincre.

    Syd Filmore : Je sais. Mais je reste quand même. Allez, raconte.

    Sarah soupire en fermant les yeux lentement. Pendant de longues secondes, elle réfléchit. Où doit-elle commencer? Elle n’a jamais raconté son histoire à quelqu’un d’autre que Pétale. La rousse lui avait bien simplifié la vie avec ce récit. Elle avait pratiquement tout compris toute seule, en un long regard. Sarah avait trouvé ça bizarre, effrayant… Mais libérateur, en bout de ligne. Mais aujourd’hui, les choses étaient bien différentes. La situation était plutôt spéciale…
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    MessageSujet: Re: La beauté a un prix. La beauté a un prix. EmptyMer 9 Mai - 0:49

    ♥♥♥♥♥
    Le lendemain matin
    Chambre de Miss Sarah
    ♥♥♥♥♥



    Il est plutôt tard quand Miss Sarah ouvre les yeux. Elle s’assoit dans son lit et regarde autour d’elle, surprise de voir sa chambre. Elle n’a pas souvenir de s’y être rendue la veille. Elle fronce les sourcils, et sursaute légèrement en voyant quelqu’un à côté d’elle. Pétale la regarde avec un large sourire, et s’assoit aussi.

    Pétale : Alors, princesse, bien dormi?

    Miss Sarah: Qu’est-ce que tu fous ici?

    Pétale : Oh là! T’as sale caractère au réveil, toi! On dit « bonjour Pétale, tu vas bien? Oui, j’ai bien dormi, merci! »

    Miss Sarah: Bonjour Pétale, tu vas bien? Oui, j’ai bien dormi, merci! Qu’est-ce que tu fous ici?

    La rousse rit doucement en passant une main dans les cheveux de la blonde.

    Pétale : Syd m’a appelée ce matin, très tôt. Il devait sortir pour faire je sais pas quoi, et honnêtement je m’en fous. Il m’a demandé de venir veiller sur toi. T’es malade?

    Miss Sarah: Absolument pas. Tu peux partir.

    Miss Sarah sort du lit et constate avec horreur qu’elle ne porte plus sa robe. Elle n’a pas souvenir de s’être changée de vêtements non plus.

    Pétale : Oh, tu m’en voudras pas si j’ai pris la liberté de te mettre d’autres vêtements!? Les si jolies robes sont faites pour être froissées juste pendant les calins.

    Miss Sarah soupire, et regarde Pétale.

    Miss Sarah: Non. Merci.

    Pétale : Mais derien!

    Miss Sarah s’affaire à prendre des vêtements et les enfile. Elle va ensuite s’asseoir devant son bureau et commence à se peigner. Pétale se lève doucement et va se placer derrière elle. La blonde sursaute quand la rousse lui prend la brosse des mains, ne l’ayant pas vue s’approcher, reflet dans le miroir manquant à l’appel. Pétale se met à brosser la chevelure dorée de son amie, un air sérieux nouvellement arrivé.

    Pétale : Ton père a encore fait des siennes?

    Miss Sarah se retourne vers elle, outrée.

    Pétale : Quoi? Oh Miss! Tu crois quand même pas que Syd m’aurait tout raconté! C’est à peine s’il m’a dit salut avant de partir. Je sais comment est Gérard, j’te rappelle. Alors, qu’est-ce qu’il a encore inventé, cette fois?

    Miss Sarah: Il est entré ici pendant que j’étais sortie. Avec Jean-Pierre. On s’est engueulés, et mon père a fini par me frapper. Je me suis cognée et je suis tombée… Ou l’inverse.

    Pétale fronce les sourcils en serrant la brosse avec une force exagérée quand on coiffe quelqu’un. La rage se lit facilement dans ce regard de prédateur. S'il y a une chose qu'elle ne supporte pas, c'est qu'on s'en prenne à ceux à qui elle tient beaucoup. Sarah en fait partie, étrangement. Avec un effort surhumain, elle réussit à garder un ton calme.

    Pétale : Tu vas bien?

    Miss Sarah: Oui… Syd est arrivé, a tabassé Jean-Pierre et s’est occupé de moi.

    Pétale : Bien, bien… Tu veux que j’aille les visiter?

    Miss Sarah est tentée d’accepter, mais elle se ravise. Ça pourrait envenimer les choses plus qu’elle ne le sont déjà. Elle connait la légendaire délicatesse de son amie.

    Miss Sarah: Non, laisse tomber, ça règlerait rien.

    Pétale : Qu’est-ce que t’en sais? De toute façon, à voir l’état de ton copain, vaudrait mieux que ce soit moi que lui…

    Miss Sarah: C’est pas mon copain. C’est…

    Pétale : … Juste un ami. Oui, oui, je connais la chanson, Miss. N’empêche qu’avec ce que j’ai vu dans ses yeux, j’serais pas surprise qu’on le retrouve en prison pour tentative de meurtre si tu vois c’que j’veux dire.

    Pétale ne peut retenir un éclat de rire, et Miss Sarah ne semble pas trouver ça très amusant. Elle se lève et fait face à Pétale, qui continue de rigoler malgré le regard meurtrier de la blonde.

    Pétale : Oh, relaxe chérie… Je dis juste que je serais une option plus… douce que Syd pour ce genre de choses.

    Miss Sarah: La douceur a jamais été ton fort. Arrête tes conneries. Et je vois pas ce que tu pourrais dire à mon père pour lui faire oublier ce mariage à la con.

    Pétale : Tu disais toi-même que je pouvais convaincre n’importe qui que n’importe quoi est possible. Et ton père ne fait visiblement pas exception à la règle, Miss Sarah. Tu es devenue ce que tu voulais être. En partie, en tout cas. Réfléchis à ma proposition, au moins. Tu voulais être aussi libre que moi, mais tu l’es juste en partie. Tu n’es pas obligée de faire ce que ton père attend de toi. Tu peux parfaitement décider pour toi-même.

    Miss Sarah: T’es pas dans ma situation!

    Pétale : Rien est impossible quand on a les arguments pour faire changer les choses. Je les ai. Laisse-moi t’aider!

    Miss Sarah: Non!

    Pétale : Parfait alors! J’espère que t’es prête à laisser tomber le peu de liberté que j’ai réussi à te faire gagner, parce que dans quelques mois tu vas épouser ce Jean-Pierre. Et ne compte pas sur moi pour être présente au mariage. Ton père a pas l’intention de m’y inviter, ça fait aucun doute. Je fais pas partie de la classe ultra-snobinarde dont tu fais partie. Mais je te souhaite beaucoup d’argent, puisqu’il n’y a que ça qui compte pour ce mariage.

    En arrêtant de parler, Pétale « donne » la brosse à Miss Sarah en la lui plaquant sur le ventre. La blonde tousse un peu, tant le transfert d’objet a été dur, et regarde Pétale lui tourner le dos pour enfiler ses jeans, qu’elle avait laissés au pied du lit.

    Miss Sarah: Attend, pars pas… Tu crois vraiment que tu peux le faire changer d’idée?

    Restant dos à Miss Sarah, Pétale sourit. Un large sourire, mauvais.

    Pétale : T’as deux options. Soit j’y vais, et je le raisonne… Soit j’y vais et tu en entendras plus jamais parler, sauf pour le gros héritage qu’il te lèguera.

    Miss Sarah: Tu vas pas le tuer, quand même!

    Pétale se retourne vers son amie et fait un air faussement outré.

    Pétale : Tu crois que je ferais ça?

    Miss Sarah: Avec toi, on sait jamais. Je sais pas. J’ai besoin d’y penser. C’est quelque chose que je peux envisager, en effet. Que t’ailles le voir, je veux dire. Si vraiment tu crois pouvoir lui faire entendre raison…

    Pétale : Voyons Miss… Tu sais très bien que c’est difficile de me résister.

    Elle sourit, avant de reprendre la brosse. La blonde se retourne vers le miroir, et soupire. Pétale continue de s’occuper des cheveux de son amie pendant quelques secondes, avant d’arrêter à nouveau.

    Pétale : Alors j’irai voir ton père. Et je lui ferai comprendre que ce mariage n’aura pas lieu.

    Miss Sarah: Comment?

    Pétale : C’est mon affaire. Si je te dis comment je compte le faire, tu risques de pas aimer. Je pars maintenant, Syd arrive, je le sens. Fais-moi confiance, j’arrange tout ça.

    Elle fronce les sourcils sans que Miss Sarah puisse la voir, et se dirige vers la porte, où elle tombe face à face avec Syd, qui sursaute.

    Pétale : Salut Syd!

    La rousse disparait, laissant les champions tous seuls.

    Syd Filmore : Elle va où comme ça?

    Miss Sarah: Voir mon père… J’crois que j’ai merdé.
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    MessageSujet: Re: La beauté a un prix. La beauté a un prix. EmptyMer 9 Mai - 1:03

    .:: Cet après-midi-là ::.
    .:: Hôtel ::.



    Gérard rentre dans sa chambre d’hôtel, mallette à la main droite, et téléphone à la main gauche.

    Gérard : Qu’est-ce que tu veux dire, Jean-Pierre? Tu lui as dit que…

    Il s’interrompt dans sa phrase, en voyant une silhouette sur le lit. Le corps mince d’une femme, vêtue d’une mini-jupe carottée portant bien son qualificatif « mini », et d’une camisole noire. Sans rien dire, il raccroche au nez du pauvre Jean-Pierre, et pose sa mallette à côté de la porte. Il vient de se taper une longue réunion, et n’avait pas envie de voir qui que ce soit. Pourtant, elle est bien là, à le regarder de ses yeux hypnotisant à travers des mèches de cheveux couleur de feu. Un sourire se dessine sur les lèvres de la jeune femme, qui se redresse un peu, continuant de fixer le nouvel arrivé. Il referme la porte derrière lui, et retire son veston, avant de déboutonner les manches de sa chemise et de les rouler. Il garde les yeux rivés sur elle, par pure méfiance. Et avec raison. À sa cuisse droite, elle a son fidèle poignard accroché, duquel elle ne se sépare que très rarement.

    Pétale : Bonjour, Gérard. Ça faisait bien longtemps.

    Gérard : C’était parfait ainsi.

    Il marche dans la pièce et va se servir un verre, avant d’apporter la bouteille à Pétale, qui sourit en la prenant.

    Pétale : T’as pas oublié mes habitudes à ce que je vois.

    Gérard : Cesse de tourner autour du pot. Qu’est-ce que tu veux?

    La rousse prend une longue gorgée de la bouteille, en levant un index à l’intention de Gérard. L’homme a l’impression d’être en contrôle de la situation, et pousse jusqu’à s’asseoir sur le bord du lit, son verre à la main. De longues secondes s’écoulent, pendant lesquelles le liquide est avalé à une vitesse incroyable par Pétale, jusqu’à ce que la bouteille presque neuve soit vidée de son contenu. Elle pose la bouteille vide sur la table de chevet, avant de s’approcher de Gérard.

    Pétale : Ce que je veux, Gérard? C’est sérieux comme question? Tu sais bien ce que je veux. La même chose que la première fois qu’on s’est rencontrés…

    Il cligne des yeux, et c’est le temps qu’il faut à Pétale pour se retrouver sur lui, poignard en main. Elle promène la lame froide sur la gorge de l’homme, les sourcils froncés. Ses yeux se sont assombris, et de sa main libre, elle tire sur la cravate de Gérard, qu’elle lui enlève du cou, avant de la jeter dans un coin de la chambre. Ses yeux brûlent d’envie, encore plus en voyant la peur tirer les traits de Gérard.

    Gérard : Arrête! Ne fais pas ça! Pense à ta fille!

    Pétale : Oh, Gérard, quelle ironie! Je suis ici pour te parler de la tienne, de fille!

    Elle resserre ses cuisses sur la taille du père, et sourit, dévoilant ses armes mortelles. Gérard commence à suer à grosses goutes.

    Gérard : Sarah?

    Pétale : Bien sûr, Sarah. T’as d’autres enfants?!

    Non, il n’en a pas d’autres. Il hausse les sourcils. Jamais sa fille n'a eu le courage de raconter à qui que ce soit comment ça se passait chez eux... C'est donc une première qui l'étonne fortement. Sarah est vraiment en train de lui glisser entre les doigts. En fait, il n'a pas idée à quel point.

    Pétale : Faut absolument que tu annules tes plans de mariage pour elle. Vois-tu, j’aime pas tellement l’idée de la voir marier ce bon à rien de Jean-Pierre, et de savoir qu’elle est malheureuse. Ta fille est un peu comme ma propre fille, après tout. Je sais tout d’elle, je sais tout ce que tu lui as fait au cours de sa vie, et j’ai réussi à rester hors de tout ça avec des efforts monstrueux. Mais là, Gérard, c’est différent.

    Elle plante ses yeux dans les siens, et il fige de longues secondes. Il n’est pas capable de détacher ses yeux de ceux de sa visiteuse, et ça l’énerve.

    Pétale : De savoir que tu essaie de la détruire comme tu le fais, ça me dérange. Beaucoup même. Dis à Jean-Pierre que l’accord ne marche plus.

    Gérard : Je ne peux pas! Ça serait mauvais pour ma carrière!

    Pétale soupire, et se relève de sur Gérard, à qui elle tourne le dos en marchant lentement.

    Pétale : Je savais que tu dirais ça…

    Brusquement, Gérard se jette sur un oreiller, sous lequel il passe sa main. Il cherche quelque chose, qu’il ne trouve pas, visiblement. Il lève les yeux vers la rousse, qui sourit en se retournant vers lui, un pistolet à la main.

    Pétale : C’est ça que tu cherches, Gérard?

    Une arme dans chaque main, Pétale fait froid dans le dos. Elle plaque le canon de l’arme à feu sur sa tempe, en riant, comme une cinglée. Elle s’approche de Gérard, l’arme toujours braquée sur elle-même, et elle finit par lui donner l’objet qu’il recherchait.

    Pétale : Vas-y, tire!

    Il tient l’arme, et elle lui tient le poignet, pour le forcer à tenir l’arme collée à son front, dominé par une chevelure rousse étrangement flamboyante. Il tremble comme une feuille, alors que la folle le regarde de ses yeux brûlants. La gorge de l’homme s’assèche rapidement, et il prend une gorgée de son verre, sans vraiment réaliser qu’il fait le mouvement.

    Pétale : Allez, ne sois pas si faible, Gérard!

    Gérard : Je… Je peux pas faire ça!

    Pétale lui lâche le bras, un sourire en coin collé aux lèvres. Elle n’est pas surprise de l’entendre dire ça. Il se contente de lâcher l’arme sur le lit, à côté de lui, si vite qu’on dirait que l’arme lui brûlait la main.

    Pétale : Parlons de ta carrière, veux-tu?

    Gérard :

    Pétale : Comme tu considère Sarah comme une monnaie d’échange qui peut améliorer ta situation, je crois que j’ai l’argument dévastateur qui va te faire changer d’idée sur ce délire de mariage. Te souviens-tu ce que tu m’as dit, juste avant que je sortes de ton bureau, quand je t’ai… convaincu de me laisser entraîner Sarah à la lutte?

    Elle regrimpe sur le lit, passant derrière Gérard, à qui elle caresse le torse en souriant, son menton appuyé sur l’épaule de l’homme. Lui, ne bouge pas d’un poil, fixant le vide devant lui en tentant de ne pas se laisser prendre à son jeu.

    Gérard : Que ce qu’on venait de faire devait être gardé sous silence pour toujours. Que Sarah ne devait pas être mise au courant, et que si ça se savait, je perdais ma femme, ma carrière et tout le reste.

    Il devient soudainement très pâle, et ses yeux s’agrandissent.

    Gérard : Tu n’as pas..?

    Pétale : Bien sûr que non! Je n’irais pas dire à Sarah qu’on a couché ensemble! Mes oreilles risqueraient de pas supporter la crise…

    Il soupire, soulagé. Elle sourit, en lui embrassant le cou. L'état de vampire de la jeune femme inquiète le pauvre homme, en même temps qu'il commence à sentir la fièvre monter.

    Pétale : Cependant…

    Elle lui attrape les cheveux pour lui tourner le visage vers elle en souriant sadiquement.

    Pétale : Si jamais tu refusais toujours de laisser tomber tes plans pour Sarah… Il se pourrait bien que j’échappe la vérité devant tous les journalistes possible de trouver sur cette putain de planète. Je suis certaine qu’ils adoreraient savoir qu’un homme aussi « respectable » et honnête que toi n’est pas aussi blanc qu’on peut le penser. Tes investisseurs apprécieraient probablement aussi de savoir que tu te prétends d’une race qui n’a rien à faire avec la basse société, mais que tu t’adonnes à des activités plus ou moins… approuvables par les grands noms de cette société, avec une femme comme moi. Mon nom est partout. Les journalistes rêvent tous que je leur donne de l’attention, de quoi écrire sur moi, ils me suivent jour et nuit, Gérard… Ils seraient tous accrochés à mes jolies lèvres pour entendre ce que j’ai à leur dire. Et si tout perdre était pas assez, je m’occuperai personnellement de te cas. Tu sais, je dois manger, pour survivre. Et j’ai pour principe de chasser ceux qui méritent de mourir. Ton comportement face à ta fille, toutes les personnes que t’as leurrées depuis des années… Celles à qui tu as volé de l’argent… Tout ça, ça fait de toi un potentiel amuse gueule… Tu me suis?

    Gérard : Je te suis.

    Pétale : Bien…

    Elle se relève du lit, pour la deuxième fois, et se met à marcher de long en large devant le lit, faisant tourner le bout de la lame de son poignard sur le bout de son index, semblant réfléchir.

    Pétale : Alors si jamais tu ne lève pas cette décision de mariage entre ta fille et cette lopette de Jean-Pierre, ou que tu oses toucher encore un cheveu de la tête blonde de ta fille… Je t’assure que Syd Filmore sera bien le dernier de tes soucis. Parlant de lui… Laisse-le, lui aussi. Tu serais un bon père qui se soucie de sa fille, tu saurais déjà que ce qu’on voit dans leurs yeux quand ils sont ensemble, c’est vrai. Je l’ai vu en une seconde, espèce de bon à rien. Et toi, tu le vois pas, alors que ça fait des semaines que tu la harcèle avec ton Jean-Pierre! Tu devrais te soucier de son bonheur, au lieu d’essayer de l’écraser en crachant sur elle!

    Elle tourne les talons et se dirige vers la porte, qu’elle ouvre. Jean-Pierre allait frapper. Il sursaute, mais pas la rousse.

    Pétale : T’en as mis du temps, dis-donc. Encore heureux qu’il était pas en danger de mort… Quoique si tel avait été le cas, même en arrivant à temps, t’aurais rien pu faire, sale con.

    Le fiancé entre dans la chambre, gardant un œil sur Pétale. En voyant l'état de son visage, elle ne peut s'empêcher d'éclater de rire, très fort.

    Jean-Pierre : Comment vous saviez que j’arrivais?

    Pétale : 6eme sens… Gérard, t’as quelque chose à dire à Jean-Pierre, peut-être?

    Gérard se lève, tremblant comme une feuille sous le regard noir de la rousse.

    Gérard : Euh… oui.

    Il ose à peine regarder Jean-Pierre, préférant garder la rousse à l’œil. Après tout, elle tient toujours fermement son poignard! Elle lui fait signe de procéder, et il soupire.

    Gérard : Je suis désolé, Jean-Pierre, mais je ne peux pas te laisser épouser ma fille.

    Jean-Pierre : Quoi? Pourquoi!? Mon père et vous aviez une entente! Vous ne pouvez pas la briser!

    Il est attrapé à la gorge par Pétale, qu’il n’avait pas vue approcher, trop occupé à gueuler sur Gérard. La poigne qui se resserre autour de son cou est plutôt forte, surtout quand on voit la carrure de la femme à qui elle appartient. Il sent le regarde de la rousse lui bruler les yeux, et décide que pour que ça arrête, il doit fermer les siens. Inutile.

    Pétale : Parce que Sarah m’appartient! Et crois-moi, t’as pas ce qui faut pour me l’enlever! T’as bien enregistré ça dans ta petite cervelle?

    Jean-Pierre : … ou… oui.

    Pétale : Bon garçon.

    Elle le relâche en souriant, puis salue les deux hommes d’une révérence moqueuse, avant de sortir de la chambre en riant aux éclats. Une fois dans le couloir, elle plonge la main entre ses seins pour sortir son téléphone portable. Elle compose un numéro en souriant, et attend qu’on réponde.

    Pétale : Ouais, c’est moi. C’est bon, tout est réglé… à un détail près.

    Elle éloigne le téléphone de son oreille en grimaçant, et après de longues secondes, le remet en place.

    Pétale : Arrête de crier! Non c’est que j’ai peut-être un peu dit à Jean-Pierre que tu m’appartenais…

    Elle ricane en écoutant ce que son interlocutrice lui dit.

    Pétale : Bah ça fait rien… Sauf que si Syd veut demander ta main, ben c’est à moi qu’il doit la demander!

    Elle décolle le téléphone de son oreille, à nouveau, en riant très fort, avant de raccrocher au nez de la Miss enragée qui doit être en train de dire un truc du genre « T’AS PAS FINI AVEC ÇA! C’est un AMI… Un A-M-I! ». C'est toujours un plaisir d'embêter Miss Sarah. Comme ils disent, on taquine ceux qu'on aime!
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    Sia Filmore

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    MessageSujet: Re: La beauté a un prix. La beauté a un prix. EmptyMer 9 Mai - 12:07

    ♥♥♥♥♥
    Aujourd'hui
    Montréal
    Maison du couple
    ♥♥♥♥♥


    La maison est étrangement silencieuse. À croire que personne ne s’y trouve. Pourtant, au moment où on sonne à la porte, des pas se font entendre, et Sarah ne tarde pas à apparaître à l’écran, habillée d’une robe noire qui épouse ses courbes à la perfection, et dont le léger décolleté laisse voir une délicate chaine en argent, qu’elle porte au cou. Ses cheveux blonds légèrement bouclés tombent sur ses épaules nues, et sa main se referme sur la poignée, pour ouvrir la porte. Elle n’a pas le temps de réagir que Louise se rue sur elle pour lui sauter au cou, la serrant dans ses bras maternels, dans un flot de paroles à la limite de l’hystérie, que Sarah peine à comprendre. Derrière la mère se tient Gérard, qui entre sobrement, sans aucune salutation.

    Louise : Sarah, ma princesse! Je suis contente que tu sois revenue au pays! J’étais inquiète de ne plus avoir de tes nouvelles! J’ai insisté pour qu’on te retrouve et qu’on vienne ton père et moi pour te ramener à la maison! Je suis si contente que tu aie renoncé à cette folie de lutter!

    Sarah: Mais je lutte toujours. Je viens de signer un contrat avec la SOW.

    Louise relâche son étreinte, et regarde sa fille comme s’il s’agissait d’une extra-terrestre. Visiblement, elle n’est pas plus au courant que Gérard de ce qu’il se passe dans la vie de sa fille, encore moins quand il s’agit de sa carrière.

    Louise : Ah bon!? Bah! C’est pas grave, ça te passera ça aussi! Au moins tu ne vois plus ce Syd Filmore! Je savais bien qu’il n’était pas bon pour toi. C’est pour ça que tu es revenue vers nous. Il t’a brisé le cœur? Tu l’as vu sous son vrai jour, n’est-ce pas?

    Sarah: Effectivement, je l’ai vu sous son vrai jour.

    Elle sourit, avec une arrogance que Gérard ne peut pas manquer. Le père s’enflamme presque immédiatement. Son visage est rouge de colère, et ses dents se serrent, comme ses poings.

    Gérard : Qu’est-ce que t’essaie de dire?

    Sarah: Ce que j’essaie de dire, c’est que non seulement je le vois toujours, mais cette maison n’est pas qu’à moi. Elle est à nous. Je ne rentrerai pas avec vous, puisque c’est ici que j’habite. Et si vous me permettez, j’ajouterais même que pour la première fois de ma vie, je suis heureuse. Et mon bonheur ne dépend que d’une chose. Être hors de vos griffes. Vous auriez du téléphoner, ça vous aurait évité le déplacement inutile depuis Québec. Je suis ici, et j’y reste.

    Gérard : Où est-ce qu’il est!?

    Le paternel semble prêt à frapper, mais sa femme le retient de bousculer leur fille, effrayée par la suite que les évènements pourraient avoir.

    Sarah: Il est sorti.

    Gérard, à l’intention de sa femme : Raisonne ta fille, qu’est-ce que t’attends!?

    Louise : Sarah, tu devrais reconsidérer la question. Il est encore temps de tout réparer avec Jean-Pierre tu sais!? Tu…

    Gérard : Oh arrête! Arrête de la couver! Elle crache sur la famille depuis des mois et toi tu continues de la traiter comme une princesse. Une pute, voilà ce qu’elle est. La honte de la famille. Et ça ne s’arrangera pas en sachant qu’elle continuera à lutter. Ça ne s’arrangera pas en sachant qu’elle porte toujours le nom qu’on lui a donné, et la renommée qui va avec. Il est hors de question que tu continue de mettre la honte sur mon nom!

    Sarah n’écoute que d’une oreille le monologue que lui sert son père. Elle a un large sourire, qui provoque encore plus l’énervement de son père. Un cri de Louise attire l’attention de Gérard, qui se retourne vers la porte d’entrée, devant laquelle se tient Syd. Il se gratte l’arrière de la tête, un sourire en coin aux lèvres, et se fait un chemin entre les parents de Sarah, pour la rejoindre.

    Syd Filmore : Excusez-moi, avoir su que vous veniez, je ne serais pas sorti...

    Il passe son bras gauche sur les épaules de la blonde, avant de la serrer contre lui.

    Syd Filmore : Je crois que vous n’avez pas à vous inquiéter pour la réputation de votre nom.

    Gérard : Ah bon!

    Syd Filmore : Parfaitement. En fait, le problème n’a même aucune raison d’être, puisque votre nom restera tel qu’il est. Sale, mais par votre faute seulement. En revanche, le mien brillera. Deux fois plus, même.

    Louise : C'est-à-dire?

    Syd et Sarah échangent un regard, puis sourient, de la même façon, en regardant leurs invités. Sarah lève la main gauche, et les yeux de Gérard et de Louise s’écarquillent. Au doigt de Sarah, une bague magnifique. La blonde glousse de rire devant ses parents, qui remarquent maintenant seulement la présence d’un anneau au doigt de Syd. Louise se couvre la bouche de ses deux mains, et étouffe un cri aigu, pendant que Gérard, lui, ne retient rien du tout. syd lâche son étreinte de Sarah, pour aller faire face au paternel de sa belle.

    Syd Filmore : Et maintenant, comment tu te sens? Comment on se sent après avoir passé sa vie à essayer de faire de quelqu'un sa créature et quand on voit qu'elle a réussit à passer à travers les mailles du filet pour devenir mieux que ce que t'es jamais arrivé à être ? Personne n'est dupe, tout le monde sait que t'es qu'un beau salaud dont les couilles sont le cerveau et dont le portefeuille fait le reste. Je suis pas enclin au conflit de famille, j'en ai jamais eu. J'ai jamais eu de famille. Et Sarah et moi on a été unis par une misère qui faisait qu'on se ressemblait. On a jamais eu de famille. Mais maintenant on va avoir la notre. On va créé notre héritage. Et si un jour tu dois avoir des petits enfants, ils sauront que ton nom sera banni de leurs vocabulaires et que leurs père et mère ont bati un empire à la sueur de leurs fronts. Assieds-toi!

    Syd avait brutalement changé d'intonation, et Gérard avait obéit. Sarah avait quitté la pièce, en effleurant l'épaule de Syd de ses jolis doigts, la mine grave, alors que Louise avait rejoint la voiture dehors. Syd et Gérard étaient seuls. Et Gérard se sentait seul au monde.

    Syd Filmore : Comment vont tes investissements, Gérard ?

    Gérard : Ils vo..

    Gérard est coupé par Syd, dont l'énervement semble monter.

    Syd Filmore : Je sais comment ils vont! Parce que j'ai un cabinet d'avocat à mon service. Au service de ma carrière mais aussi de ma vie personelle. Et lorsqu'il y a quelques mois Sarah a signé elle aussi chez Neil Whitis Corp, ils ont fait un simple contrôle de routine sur ce qu'elle avait en banque. Et, ô surprise, lorsqu'ils ont découvert que t'étais ruiné. Tes placements en bourse t'ont joués de sales tours, tes comptes sont vides. Et pourtant ta maison continue d'être payée, tes voyages onéreux et tes limousines, tes dépenses en champagne et en prostituées. Ils ont été plus loin dans l'analyse en voyant qu'un des comptes de Sarah se vidait régulièrement sans que Sarah ne dépense un dollar. La malchance pour toi c'est que Sarah utilise en vérité un compte à notre nom depuis le début de notre relation. Tu sais que je suis un fin calculateur, n'est-ce pas ? Je savais qu'on aurait cette conversation un jour, juste toi et moi, face à face. Tu voulais que l'argent que tu débites passe comme les dépenses de Sarah. Et pourtant, on t'as démasqué. Le compte que t'avait fait pour ta petite, tu le débites depuis octobre 2011. Et c'est des millions que t'as dépensé. Mes avocats ont déjà calculé tout ce que ça nous rapporterait. De quoi vivre sans bosser jusqu'à la fin de nos jours. T'avais une fortune colossale. Sauf que ce que t'as fais c'est illégal.

    Gérard rougit, il se sent à l'étroit dans son costume. On voit la gêne sur son visage, il dévie son regard de Filmore qui lui relève le menton.

    Syd Filmore : Le dossier est prêt à être envoyé à la justice. Mais j'ai pas envie de perdre mon temps. Sincèrement, j'ai autre chose à faire, d'autres jeux à jouer. J'ai promis devant Dieu de rendre ta fille heureuse. Et même avant ça j'me suis toujours mis en quattre pour qu'elle le soit. Maintenant, j'ai une dernière chose à faire pour son bien. Le compte de Sarah, tu peux le prendre. A vrai dire j'ai pas attendu ton avis, les changements légaux ont été fait. Le dossier contre toi repose toujours au cabinet de mon avocat. La banque est au courant de tout. Même un juge est au courant. La police, elle aussi est au courant. Mais ils feront rien, j'ai pas déposé plainte. J'suis un homme bon, non?

    Gérard acquiesse comme un enfant que l'on gronde, Syd tourne autour de lui. Sa voix porte dans toute la maison, encore vide puisque neuve...

    Syd Filmore : Maintenant écoutes moi bien, parce que j'ouvrirais plus la bouche pour toi! A partir du moment ou tu franchiras cette porte, tu n'existeras plus pour Sarah. T'iras rattrapper tes conneries, ou t'enfoncer encore plus. Mais toi et ta famille de bourgeois coincés vous ne vous approcherez plus de ma famille. Vous détruirez plus Sarah comme vous avez essayé de le faire. Sarah Filmore, retiens son nom! Si t'approches de ma famille, les ennuis te tomberont dessus, mes avocats sont redoutables. Une dernière chose, parles-en à Louise, Neil a été formel : Si tu vends pas tes biens, t'es SDF dans moins de deux mois. Revois ton style de vie. L'avantage de Sarah c'est qu'elle a pas besoin de revoir son style de vie parce qu'elle gagne largement assez. On est heureux, et j'ai fais la promesse de la garder heureuse. S'il faut te faire abattre, j'le ferais sans hésitations, à Chicago la morale est parfois déviée pour le bien de la famille. Maintenant, sors.

    Gérard s'éxécute directement, profil bas. Directement, Syd lui tourne le dos pour rejoindre Sarah. Gérard se retourne un instant, comme quelqu'un qui a perdu. On voit dans ses yeux que l'idée d'agresser Syd l'éffleure, mais il se ravise vite. Lorsqu'il voit Louise sur le pas de la porte, inquiète, il se contente de lui dire "viens, on y va... On a plus rien à faire ici". Syd de son côté va rejoindre Sarah dans le salon, il la prend dans ses bras. Elle pleure, on ne sait pas si c'est de la joie ou de la peine. Ils s'embrassent, Syd passant son pouce sur les larmes de Sarah, pour les sécher, lui faisant des sourires sorti d'un visage dont la colère n'est pas encore partie. Le couple est néanmoins dérangé par quelqu'un.

    Neil Whitis : Tu as pris une très bonne décision, Syd. Toi et Sarah êtes des gens bien, et je continuerais de veiller sur vous. Bonne soirée, les amoureux.

    Syd Filmore prend Sarah par la taille, délicatement, enlaçant ses doigts dans les siens.

    Syd Filmore : Merci, notre ange gardien. Merci d'être toujours derrière nous pour assurer nos arrières.
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