La succube tiens dans sa main une lettre cachetée à la cire. Elle sait que la nuit sera calme car son maître sera apaisé pour quelques heures. L’enveloppe d’un papier de Lin est identique au seul courrier que reçoit chaque semaine le Vampire Colombien. La succube se presse car son maître sait . Il est impatient, elle le sent. Elle dépose la lettre sur la table et sort sans un mot. Le Géant lit la lettre et son visage devient humain. Il pose la missive sur la table et regarde la caméra.
Rafael: Si l’on me demandait a moi le non-mort, un certificat d’existence et que je doive répondre l’exacte vérité, on serait surpris que c’est pour et par amour d’une enfant exclusivement. Mon Eden, j’ai recu ta lettre. Dieu ou diable fasse que jamais personne d’autres ne m’écrivent: tes lettres m’empêcheraient de les lire ou d’y répondre. J’ai presque tout oublié des autres. Même ta mère! Mais j’ai du l’aimé à la folie car une enfant si belle ne peut être engendré que par un amour hors norme. Je suis vide de sentiment…j’étais car je me recompose à partir de ton amour, la seule vérité et ma seule mémoire. Je ne possède que toi, ta pensée, ta voix. C’est si doux, si vrai. Cette spontanéité, cette jeunesse, ce sang vermeil et chaud, c’est mon soleil rouge mon été dans mon hiver éternel.
Rafael: Je marche avec toi dans les yeux. Je ne veux plus raisonner, il ne le faut plus. Il faut pensée par amour, penser juste. On ne raisonne que par sa tête, mais on pense aussi avec son cœur. Ta lettre ne raisonne pas. Elle me parle, elle chante, elle se révolte, elle crie! Elle est pure ta lettre car tu es pure. Tu es ma fille. Ma fille , ma fille. Ce mot est peut être le plus beau de tous. Je vis en enfer Eden! Tu es mon paradis! J’ai mal de notre éloignement. Tu es ma chair. Peu importe ce que te dis ta mère à mon sujet. Elle dit vrai. Alors je sombre dans la violence pour ne pas pleurer. La violence étouffe le chagrin de ne pas te voir ma chérie. Mais tu m’aimes. Tu m’aimes un monstre. Ce monstre que tu appelles papa.
Rafael: Mon cœur a explosé quand j’ai lu ta première lettre. Il a explosé au premier mot! Cette lettre je la connais par cœur.
« Papa, au monastère , on s’est regardé longuement, nous nous sommes sondés. On s’est assis l’un en face de l’autre…tu étais sombre. Tu disais les choses sans les dire. J’essayais de comprendre tes demi-mots. Je t’écoutais, je souhaitais être la complice de tes tourments, celle à qui on dit tout, celle qu’on rencontre pour un instant, à qui on crache sa vie dans l’espoir qu’elle entendra.
Peut être n’étais tu pas venu pour parler, tu avais seulement besoin d’aller mieux, d’être ailleurs. J’avais envie de te voir sourire, de te lire une histoire, une histoire vraie, écrite et raconté par toi, par nous, de te laisser venir, de te laisser entrer dans ce jardin secret où nous sommes ensembles, là où j’ai arrêté le temps… Je t’aime Papa.
Je t’aime Eden!